lundi 2 juin 2008

Les réactions des bloggeurs

La baffe


La baffeLe parti du bouc a fait campagne avec une affiche nauséabonde montrant des mains supposées voler des passeports. Une campagne menée à coup de millions qui ne l’aura pas protégé d’une autre main, celle du «Peuple Souverain» qu’il vient de se prendre en pleine figure.

C’est ainsi, les citoyens et les citoyennes suisses ne veulent de naturalisations à la tête du client, ils ne veulent pas d’une naturalisation sur catalogue, ils ne veulent pas céder à la peur et à la xénophobie, ils ne veulent pas des recettes simplistes et populistes de l’UDC.

Mieux, dans le canton de Vaud, comme probablement dans beaucoup d’autres cantons, l’initiative de l’UDC obtient un score inférieur à celui du parti géniteur lors des récentes élections fédérales. La signification de ce résultat est claire, même les électeurs de l’UDC n’ont pas voulu de cette initiative aux relents écoeurants.

Voilà un excellent dimanche qui se termine sur une bonne claque aux mauvaises odeurs !

Et pendant ce temps le parti du bouc essaye de noyer le poisson de son échec en procédant à l’exclusion de sa conseillère fédérale et de sa section des Grisons.

UDC ridiculisée une nouvelle fois, chic !

militant udc ridicule

On sait d’ores et déjà à cette heure que l’initiative stupide et insensée de l’UDC sur les naturalisations par les urnes a été repoussée par près de trois électeurs sur quatre.

Malgré les millions investis dans cette sinistre affaire, malgré les associations étonnantes qui sortent du bois au dernier moment et qui, bizarrement, ont pour membre du comité des "éminences" du style de ce cher Yvan Perrin, malgré un tapage médiatique usuel pour cette faction extrémiste, le peuple a renvoyé les UDC à leurs chères études, dont ils ont d’ailleurs le plus grand besoin.

Même dans les cantons les plus reculés de la Suisse primitive où l’esprit spongieux de certains électeurs se laissait facilement imbiber par les slogans simplistes de l’UDC, on constate une saine réaction.

Ce parti qui s’intitule de lui-même le premier parti de Suisse et le premier parti d’opposition a une nouvelle fois fait chou blanc et ce n’est que justice. A force de vouloir prendre l’électeur pour un benêt, c’est l’électeur qui prend le militant UDC comme tel, et qui le lui démontre par son vote.

Avant de continuer de jouer les apprentis sorciers pas malins et opportunistes avec l’extension des bilatérales, avant de fustiger les futures arrivées massives de Roms (un peu comme si on parlait de juifs, car les autres Roumains n’intéressent pas l’UDC), avant de continuer sur ces voies de garage toutes tracées, et le jour où dans leur grande niaiserie et hypocrisie ils ont exclu la section grisonne de façon illégale et antidémocratique, l’UDC se prend les pieds dans le tapis une nouvelle fois, et de façon plus que magnifque.

Pourvu qu’elle y reste et continue à se tromper de cible. Pendant ce temps elle ne gouverne pas et son message reste comme un kleenex à prix garanti, jetable à souhait et après chaque usage.

PS: on dit que le ridicule ne tue pas … et si pour une fois le proverbe se trompait, quelle chance ce serait !

Une triple claque à multiplier

L'edito de MICHEL SCHWERI dans le Courrier

Suisse Les résultats du scrutin d'hier sont nets et, pour une fois, conformes aux positions défendues par la gauche et les forces progressistes. Les trois objets fédéraux, dont l'origine est à rechercher dans les marmites des milieux populistes, ont été refusés par deux-tiers des votants. Ouf! La démocratie sort renforcée par cette triple décision populaire. Le Souverain a en effet refusé d'entacher d'arbitraire les procédures de naturalisation, il n'entend pas laisser le pouvoir aux assureurs maladie d'organiser une santé à deux vitesses et permet au gouvernement fédéral d'exprimer son avis lors des futures votations.
Ces choix clairs sur des sujets sensibles constituent une défaite toute particulière pour l'Union démocratique du centre (UDC). Après le bon score réalisé par ce parti aux élections fédérales, il est sain que le peuple freine son élan et lui refuse sans détour de concrétiser sa politique discriminatoire et ultralibérale. L'extrême droite n'est pas en terrain conquis dans ce pays.
Le rejet de l'initiative sur les naturalisations démocratiques est particulièrement emblématique. Le vieux fonds de commerce xénophobe des populistes de tout poil a partout été refusé, sauf à Schwytz. Malgré l'argent investi dans la campagne en sa faveur, ce texte ouvrant la porte aux naturalisations à la tête du client a seulement convaincu le socle électoral de l'UDC. Le droit à une procédure correcte et respectueuse a été plébiscité par 64% des votants.
S'il faut goûter ce plaisir, il ne faut pas se voiler la face. Il y a moins de quatre ans, ces mêmes électeurs refusaient la naturalisation facilitée pour les jeunes étrangers de deuxième génération et même l'acquisition de la nationalité pour ceux de troisième génération. D'ailleurs, l'UDC remettait de l'huile sur le feu hier déjà en prédisant le renforcement des «conséquences négatives des naturalisations en masse d'étrangers mal intégrés, à savoir la criminalité et les abus sociaux». La bataille pour une Suisse ouverte au monde n'est pas encore gagnée.
Même analyse en matière de santé. Le refus de l'article constitutionnel représente également une défaite de l'UDC, puisque l'initiative à la base de ce vote émane de ce parti. Là aussi, le résultat immédiat fait chaud au coeur: 70% des votants ont refusé de soumettre la santé aux seules lois du marché.
Ces citoyens appuient la volonté des cantons d'offrir une politique publique dans le domaine sanitaire qui fasse contrepoids aux caisses maladie privées. Ce faisant, ils ont refusé l'instauration d'une santé à deux vitesses et soutenu ainsi la solidarité financière face à la maladie. Au niveau des soins, la liberté de choix du médecin et des autres prestataires a été plébiscitée et les prestations ne seront pas rationnées, ni en quantité ni en qualité.
Mais la vigilance reste de mise. Le parlement fédéral se penche actuellement sur des révisions partielles de la loi sur l'assurance-maladie. Il devrait prochainement prendre des décisions sur le financement des soins, sur l'obligation des caisses de rembourser ou non tous les médecins et sur la prolongation du moratoire sur l'ouverture des cabinets médicaux. On verra là concrètement ce que les élus auront retenu du vote d'hier.
Il faudra encore croiser le fer sur un autre terrain de prédilection des forces xénophobes: la confirmation de l'accord de libre circulation des personnes en 2009 doit se bâtir dès aujourd'hui sur la défaite infligée hier à l'UDC.

Claque», «déculottée»."poujadiste"

La presse aussi unanime que le peuple

Avec des nuances, tous les titres suisses vont dans le même sens.

«Claque», «déculottée», «débâcle», «retour de bâton», «carton jaune», «fracture», la presse suisse martèle dans toutes les langues et sur tous les tons le triple échec des nationalistes de l'UDC lors de la votation de dimanche.

«Nein» aux naturalisations par les urnes, «non» à l'article constitutionnel sur la santé (contre l'initiative UDC pour la baisse des primes... »

La manipulation n'a pas fonctionné»

Lire l'interview d'EWS dans le Temps







Eveline Widmer-Schlumpf. La conseillère fédérale se félicite que les arguments l'aient emporté sur l'émotion. (photo: Keystone)
Eveline Widmer-Schlumpf sort comme la grande gagnante de la campagne sur l'initiative de l'UDC sur les naturalisations.

Ron Hochuli, Berne
Lundi 2 juin 2008


Avec le refus des naturalisations par les urnes, Eveline Widmer-Schlumpf a passé avec succès son premier grand test. «Cette votation s'est jouée indépendamment des acteurs», esquive-t-elle. Entretien.

Naturalisations: l'UDC en échec

Les naturalisations par les urnes a été balayée dimanche par 63,8% des voix. A l'exception de Schwyz, tous les cantons, y compris ceux qui connaissaient cette pratique, ont dit «non».

Lire le dossier de la RSR

Naturalisations, et si nous faisions un pas de plus ?

Etes-vous en faveur d'une naturalisation automatique pour les étrangers de la troisième générations ?


"Après 28 ans en Suisse ...

... si je ne suis pas Suisse, alors je ne vois pas qui je suis". Un article de Mariana Barleycorn dans 24 Heures.

«I love Lausanne.» Candidat à la naturalisation suisse, Vicky Ikarlibond, bientôt 32 ans, est soulagé par le résultat du vote.
CHRISTIAN BRUN

Vicky Ikarlibond a déposé sa demande de naturalisation il y a trois mois. Découverte des résultats sur la naturalisation par les urnes en sa compagnie.
«Je suis soulagé!» sont les pre­miers mots lâchés par Vicky Ikarlibond, en découvrant les premières estimations de la vota­tion sur la naturalisation par les urnes. Du rouge, du non partout. «Le fait de demander à des gens de juger des candidats qu’ils n’ont jamais rencontrés ne me paraît pas très juste, poursuit-il, si l’un d’eux chante à Nouvelle Star, on lui dira oui, pour un autre, inconnu, ce sera non?» ironise-t-il.
Plus sérieux, il reprend: «Je pense que dans chaque domaine, il faut des gens compétents. Pour les naturalisations, c’est aux per­sonnes formées de prendre les décisions.» Laborantin de formation, Vicky Ikarlibond, 32 ans en juin, est aussi un DJ à succès. Au­jourd’hui, il est responsable ar­tistique du Loft Club à Lausanne. Depuis son arrivée dans cette ville, à l’âge de 4 ans, cet origi­naire de l’ex-Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo), est apatride. «Comme réfugié politique, je n’ai pas de nationalité, ce qui complique mes déplacements à l’étranger. Et en tant que Suisse, je pourrai enfin visiter le Congo et voir ma famille là-bas.» C’est également pour cette li­berté de déplacement que Fran­cis Ases, la trentaine, a demandé le passeport suisse. Espagnol d’origine, il est né en Suisse et ne voulait pas perdre ses droits s’il séjournait trop longtemps à l’étranger pour sa profession. Après six ans de procédure, il vient d’obtenir le fameux sésame. «Ma vie est en Suisse et je vou­lais aussi avoir le droit de vote», explique-t-il.
«La Suisse a réussi son melting-pot»

Vicky Ikarlibond évoque égale­ment l’avenir. «Un jour, j’aurai des enfants et je ne veux pas leur transmettre un statut d’apa­tride. » Sa plus grande motiva­tion? «Je suis déjà Suisse, je vis comme un Suisse, j’ai fait toutes mes études ici et seize ans de football au Stade-Lausanne, je suis actif dans le monde lausan­nois. Mais oui, je suis Noir, ça, je le vois tous les jours et j’aime ça, s’amuse-t-il, mais si après vingt­huit ans ici, je ne suis pas Suisse, alors je ne vois pas qui je suis.» Et de conclure, «je crois que la Suisse a réussi son melting-pot, que d’autres nous envient. On est à l’image de notre équipe de foot nationale: Albanais, Turc, Afri­cain… On joue tous pour la Suisse.»

Flop de la naturalisation par les urnes

Deux votants sur trois rejettent l’initiative de l’UDC. La naturalisation par les urnes, inconnue en Suisse romande, y est même balayée. Forte de ce résultat, la Vaudoise Ada Marra propose que les étrangers de la troisième génération deviennent Suisses automatiquement. Un article de Serge Gumy dans 24 Heures.

Emmen ne reviendra pas aux naturalisations par les urnes. La commune lucernoise a certes dit oui, hier, à 51,2% à l’initiative de l’UDC dite «pour des naturalisations démo­cratiques ». Mais au niveau suisse, le peuple a mis son holà: le texte est même sèchement rejeté par 63,8% des votants. La participation a atteint 44,6%.
Tous les cantons disent non, sauf Schwytz (59,9% de oui), un des neuf cantons alémaniques où l’octroi du passeport suisse pas­sait par les urnes avant que le Tribunal fédéral, en 2003, juge cette procédure contraire à la Constitution. L’initiative UDC enregistre d’ailleurs ses résultats les meilleurs là où les naturalisa­tions par les urnes appartenaient aux moeurs politiques, comme à Nidwald, à Glaris, à Appenzell Rhodes-Intérieures et à Saint­Gall. A contrario, l’idée paraît totalement étrangère à la Suisse romande, qui la balaie d’un re­vers de main. Genève, forte de sa tradition d’ouverture, est la championne des Neinsager (82,1% de non), devant Neuchâ­tel (82%) et Vaud (81%).
«Le peuple a plus jugé sur des arguments, et pas en fonction de l’argent investi dans la campa­gne », se félicite le président du PDC suisse, Christophe Darbel­lay. Pour son conseiller national genevois Yves Nidegger, l’UDC s’est trompée de stratégie. «No­tre campagne mélangeait deux discours, sur la nationalité et sur la sécurité. Or, que vous receviez un coup de couteau d’un natura­lisé ou de quelqu’un qui ne l’est pas encore, vous devez quand même aller aux urgences!»
La gauche à l’offensive

Pour Yves Nidegger, «l’UDC ne pourra pas éternellement surfer sur les sujets liés aux étrangers». Flash-back: en 2004, les Suisses rejetaient la naturalisation facili­tée pour les étrangers des 2e et 3e générations. Quatre ans plus tard, avec la même affiche, l’UDC fait chou blanc. Parce que le discours lasse. Et parce que sa recette ne paraît pas appropriée. L’opinion est-elle pour autant mûre pour un assouplissement des règles d’octroi de la nationa­lité? La conseillère nationale Ada Marra (PS/VD) veut le croire. «Cette victoire renforce l’image des étrangers dans notre pays. Il faut maintenant aller plus loin en offrant la nationalité suisse à tous les enfants de la 3e généra­tion. » Ada Marra va déposer une initiative parlementaire dans ce sens.

Mix & Remix


Des réfugiés touchent leur aide d'urgence en bons d'achat Migros.

Les requérants déboutés ou frappés de non-entrée en matière peuvent demander une aide d'urgence de 10 fr. par jour en attendant leur expulsion. Suivant les cantons, cet argent destiné à les nourrir leur est distribué en nature (plateaux-repas), en cash ou sous forme de bons Migros.

Chaque semaine, l'association Bleiberecht échange plus de 400 bons contre de l'argent liquide (Photo Keystone)

Lire l'article du Matin