mercredi 18 février 2009

Jacques Chessex, les Chrétiens et l'antisémitisme

L’auteur d’Un Juif pour l’exemple nourrira une discussion organisée à Ropraz, par l’Eglise évangélique réformée, sur les liens tumultueux entre le christianisme et le judaïsme.

Qui mieux que Jacques Chessex pour introduire une soirée consacrée au christianisme et à l’antisémitisme? Dans son dernier roman à l’origine de débats passionnés, Un Juif pour l’exemple, l’écrivain vaudois met en lumière le rôle d’un pasteur dans le meurtre dont fut victime Arthur Bloch, en 1942 à Payerne. Lundi 23 février, dès 20 h, à l’Estrée à Ropraz, il ouvrira la discussion en lisant des extraits de son livre.

«Les chrétiens n’ont jamais fini de clarifier leur relation avec le judaïsme», soulignent les organisateurs, le service Solidarité de l’Eglise évangélique réformée dans la Haute-Broye et la Fondation de l’Estrée. Au fondement de la réflexion: «Jésus était Juif», il n’a jamais eu l’ambition de créer une nouvelle religion. Son objectif était le retour aux sources. Que s’est-il passé ensuite: scission, rejet? Deux familles distinctes sont apparues «prêtes, selon les siècles et les jeux de pouvoir, à se lancer l’anathème. Le XXe siècle nous a montré jusqu’où cela pouvait aller».

Pour débattre, quatre représentants des communautés juive, catholique et protestante sont attendus: Jean-Robert Allaz, vicaire épiscopal de l’Eglise catholique, Marc Elikan, enseignant passionné de littérature juive, Lionel Elkaim, assistant rabbinique à la synagogue de Lausanne et Antoine Reymond, membre permanent du Conseil synodal de l’Eglise réformée vaudoise.

Lundi 23 février, 20 h, L’Estrée à Ropraz, entrée libre

Suisses d'origine : pas d'argent, pas de patrie

Depuis 2006, Berne permet aux Suisses de la 3e génération de récupérer leur passeport à croix blanche. Dans le monde entier, des milliers de descendants d'Helvètes se sont mis à espérer. Mais l'administration fédérale procède à un tri aux conséquences dramatiques notamment pour les familles suisses d'Amérique latine. Sans argent, pas d'Helvétie ! Le droit du sang ne pèse pas lourd à 10'000 km de Berne... Enquête entre la Suisse et le Paraguay.

La Confédération permet aux Suisses de la 3e génération de récupérer le passeport à croix blanche... à condition de montrer bourse pleine.

Temps Présent

Jeudi 19 février 2009

20:05 sur TSR1

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Nyon accueille ses premiers réfugiés

Une trentaine de migrants sont arrivés dans l’abri PC des Oies. Un passage en douceur, facilité par une organisation aux petits soins. Un article de Gilles Biéler pour 24 Heures.

«C’est la pire des solutions.» Responsable du  Cécile Ehrensperger, responsable des secteurs Nord et Ouest à l'EVAMsecteur Nord et Ouest à l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), Cécile Ehrensperger ne cache pas les difficultés à accueillir une centaine de personnes dans un abri de protection civile. Mais fait tout pour y mettre un peu de lumière. Car depuis hier, les premiers réfugiés dits «Dublin» (lire ci-dessous) du contingent nyonnais dorment dans la commune. En sous-sol, sans fenêtre ni autre aération que le bruit incessant de la ventilation.

Une trentaine de personnes ont découvert leur nouveau lieu d'hébergement. Ils y resteront trois à six mois au maximum. Nyon, le 16 février 2009 (Anne Rouèche)Ainsi, au matin, les responsables du site de s’inquiéter de la réaction de leurs «invités». «Nous avons vraiment pris le temps de leur expliquer la situation, mais rien ne dit qu’ils auront pleinement réalisé qu’ils ne pourront pas, pour la plupart, rester en Suisse», constate la responsable, qui a préféré leur éviter un assaut de la presse. Ce même si tout s’est finalement bien passé. «Mieux vaut leur laisser le temps d’arriver.»

 

Efforts d’aménagement

En à peine plus d’un mois, les services de l’EVAM ont fourni des efforts considérables pour offrir un semblant de chaleur à un lieu qui en manque cruellement (au propre comme au figuré, puisqu’il y a moins de deux semaines, le thermomètre à l’intérieur affichait deux degrés en dessous de zéro). Il y a d’abord ces deux spacieuses salles de détente avec téléviseur et canapés, appelées à évoluer, à vivre avec leurs occupants. Sans compter les matelas neufs et d’autres aménagements plus anecdotiques tels ces désodorisants dans chaque dortoir (cinq à quinze places, plus un de vingt-cinq lits). «On a vraiment cherché à améliorer au maximum les conditions dans lesquelles certains vivront pendant trois, voire six mois. Cela dit, il y a encore six ou sept ans, certains réfugiés passaient jusqu’à deux ans dans des abris. Alors que, cette fois, il s’agit vraiment d’une solution d’urgence…»

Pour autant, comment s’assurer, surtout dans ce cadre de vie, que l’une ou l’autre de la centaine de personnes appelées à rejoindre Nyon ne prendra pas la poudre d’escampette? «Rien! Ils ne sont pas en prison et font ce qu’ils veulent! On n’est pas là pour les enfermer, mais pour leur assurer des conditions de vie décentes… Ils ont le droit de recevoir des visites, d’amener de l’alcool, de s’amuser, de sortir le soir…»

Pas de faux espoirs

Cela, alors que toute la journée sont proposées diverses activités à l’Esp’Asse. Une structure d’accueil de jour qui n’existe pas dans les autres centres. «La situation, avec cet hébergement en abri, exigeait que nous prenions des mesures différentes. Nous avons donc engagé deux animateurs chargés d’occuper les journées des personnes que nous accueillons.» Et pas question ici de donner des cours, mais juste d’occuper les migrants. «Donner des cours de français, par exemple, c’est leur laisser croire qu’ils pourront rester. Et l’on ne respecte pas quelqu’un en lui donnant de faux espoirs…»

Quant aux problèmes de sécurité, aux éventuelles frictions entre cultures différentes (ici cohabiteront Irakiens, Sri Lankais, Somaliens, Nigérians…), Cécile Ehrensperger n’a aucun souci. Certes, il y a eu ce coup de couteau la semaine dernière au centre de Sainte-Croix, «mais c’est un cas isolé! Ces gens ont l’habitude de s’adapter à d’autres coutumes et les risques de violence sont les mêmes que partout ailleurs, lorsqu’on rassemble plusieurs personnes dans un même lieu.»

 

Dublin, c’est quoi?

Par «cas Dublin», on entend des personnes ayant déjà été enregistrées dans un autre pays de l’Espace Schengen. La Suisse en étant membre depuis décembre 2008, elle a désormais accès à une base de données européenne recensant toutes les demandes d’asile de l’Espace. Ainsi, un réfugié tentant sa chance en Suisse après s’être déjà enregistré ailleurs est censé être renvoyé dans le pays tiers. Pour autant que celui-ci ne refuse pas d’entrer en matière. Dans ce cas, le migrant intégrerait la procédure classique de demande d’asile en Suisse.