vendredi 19 juin 2009

L'école investit le supermarché

Eco-réfugiés

Inondations ici, désertification là, catastrophes naturelles à répétition ailleurs : le changement climatique ne concerne pas seulement, de façon générale, l'avenir de la planète, mais, très concrètement, le sort de populations entières, victimes de ces dérèglements.

Photo: Monirul Alam

Des Maldives aux Kiribati en passant par les îles Carteret, la fuite des hommes devant la montée des océans a déjà commencé. Aucun barrage ne tiendra contre le Pacifique. Ce n'est qu'un début. Demain, des territoires aussi peuplés que les deltas du Mékong, du Gange ou du Nil, ou ceux des côtes hollandaises, seront menacés par la montée des eaux et confrontés à des exodes environnementaux de grande ampleur. A l'inverse, réchauffement et désertification pousseront des communautés, voire des peuples, vers des régions moins inhospitalières.

Un réfugié sur deux est un enfant

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A man with a small child crosses under a barbed wire fence on theZimbabwe-South Africa border near Belt Bridge.
UNHCR/ J. Oatway

La moitié des quelque 42 millions de réfugiés au monde sont des enfants ou des jeunes, selon les estimations de l'Unicef, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance.
"Vu l'attention donnée actuellement à la crise financière, la souffrance des enfants dans des pays en crise tels que le Congo, le Soudan, le Pakistan ou le Sri Lanka risque de tomber dans l'oubli", souligne l'organisation à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés qui se tient le 20 juin.
La situation est catastrophique pour les enfants dans l'est du Congo. On compte plus d'un million de réfugiés, dont la plupart sont des femmes et des enfants. La faim, le recrutement en tant qu'enfant-soldat, les attaques d'écoles et d'hôpitaux, les enlèvements et la violence sont monnaies courantes, explique encore l'Unicef. (belga)

Lu sur 7sur7.be

Lire “2008 Global Trends: Refugees, Asylum-seekers, Returnees, Internally Displaced and Stateless Persons”, rapport du HCR sur les réfugiés dans le monde en 2008

Montée du racisme : l’ONDH veut saisir la Cour européenne des droits de l’homme

Dakar, 18 juin (APS) – L’Organisation nationale des droits de l’homme (ONDH) du Sénégal entend protester solennellement au niveau du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’homme contre la récurrence d’actes racistes en Espagne et en Italie.

“L’ONDH entend protester solennellement au niveau du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’homme, organes supposés veiller au respect des valeurs de démocratie et de droits de l’homme en Europe contre la récurrence d’actes inacceptables’’, annonce l’ONDH dans un communiqué.

Le comédien sénégalais Lamine Mbengue a filmé, mardi soir à l’aéroport de Madrid, des policiers espagnols en tenue civile, en train de tabasser un ressortissant sénégalais supposé être en situation d’expulsion forcée du territoire. La vidéo, qui est disponible sur Internet, a fini de faire le tout du monde.

L’ONDH réitère son indignation et ses plus profondes préoccupations devant la montée du racisme et des actes de xénophobie dans certains pays européens.

“Après la criminalisation de l’immigration clandestine en Italie, la police espagnole vient de se signaler de la façon la plus barbare par des traitements cruels, inhumains et dégradants sur la personne d’un immigré sénégalais”, s’indigne l’ONDH.

Ces actes sont contraires aux principes édictés par tous les instruments pertinents en matière des droits de l’homme et attentatoires à la dignité humaine, fait-elle valoir.

La Chambre basse du Parlement italien a adopté, le 13 mai 2009, une loi qui transforme en crime le fait d’entrer ou de séjourner illégalement en Italie.

Selon cette loi, l’entrée ou le séjour illégal en Italie est un délit puni d’une amende de 5.000 (3,275 millions de francs) à 10.0000 euros (6,5 millions de francs). La même loi allonge la durée de rétention des immigrés de deux mois à six mois.

En Italie,les symboles fascistes ornent la surenchère sécuritaire

La France, terre d’accueil

Lu dans France Soir

Après trois années de baisse, la demande d’asile connaît en France une hausse de 20 %. Les ressortissants russes, des Balkans et de Turquie sont les plus nombreux


L’année dernière, 42.600 demandes d’asile ont été déposées en France. Ressortissants de pays en guerre ou persécutés par les autorités locales, ils sont un peu plus de 11.000, soit 36 %, à avoir bénéficié du statut de réfugié. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), établissement public autonome chargé d’examiner et d’octroyer les demandes d’asile, note depuis une hausse de 20 % des demandes. Une forte sollicitation qui pousse le ministre de l’Immigration à améliorer les conditions d’accueil des réfugiés sur notre territoire.

82 % des réfugiés sont irakiens

A l’occasion de la 9e Journée mondiale des réfugiés, Eric Besson a reçu hier en début d’après-midi, au ministère de l’Immigration, une trentaine de demandeurs d’asile irakiens arrivés en France avec l’aide de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient (AEMO). Ahmed (*) a fui l’Irak en guerre pour venir se réfugier sur notre territoire. Gérant de plusieurs hôtels à Bagdad, il a dû démissionner car il ne touchait plus son salaire. « J’ai été sans activité pendant quelque temps mais j’ai tout de même réussi à ouvrir un magasin de produits cosmétiques », raconte-il, en arabe. Une période de stabilité qui fut pourtant de courte durée, l’homme de 51 ans étant contraint de fuir l’Irak avec toute sa famille. Il est en France depuis décembre 2008. Et quand on lui demande pourquoi il a décidé de partir, il se tourne vers son fils et sort de la chemise de ce dernier un crucifix en bois. « Voilà pourquoi je suis parti. Parce que nous sommes chrétiens. » Ahmed se sent aujourd’hui en sécurité en France et il « ne remerciera jamais assez le gouvernement français et l’Aemo » pour toute l’aide dont il a profité ». Timidement, le père de famille esquisse quelques mots en français qu’il parle pourtant bien. Ahmed a appris la langue de Molière lors de ses études en Belgique et il sent que cela va lui servir. Car, dit-il, aujourd’hui son pays « c’est la France » et il « n’espère plus » retourner un jour en Irak.

(*) Le prénom a été modifié.

Requérant d'asile grièvement blessé en fuyant la police

Un requérant d'asile s'est grièvement blessé en tentant d'échapper à un contrôle de la police ferroviaire jeudi après-midi à Lugano.

Lors d'une course-poursuite avec deux agents, l'homme de 25 ans a sauté par-dessus un parapet et est tombé du sixième étage du parking «Motta», atterrissant plusieurs mètres plus bas sur la route située à la hauteur du 3e étage. Le requérant d'asile, dont les jours sont en danger, a été transporté à l'hôpital en ambulance. Une enquête a été ouverte, a précisé la police cantonale tessinoise. L'homme est apparemment tombé sans intervention de tiers.

Requérants confrontés au “piège” du train

Une fois par mois, les demandeurs d’asile hébergés dans l’abri PCi de Nyon doivent se rendre à leur antenne régionale, sise à Yverdon. Un trajet en train qui peut leur coûter très cher.

ANETKA MÜHLEMANN dans 24 Heures

Les structures d’accueil nyonnaises ne permettent pas, pour l’instant, d’ouvrir un local qui éviterait un trajet coûteux pour la collectivité. Nyon, le 18 juin 2009. Photo Stéphane Romeu. «Ils doivent débourser 50 francs de train pour aller chercher leurs 200 francs mensuels!» Plusieurs Nyonnais, qui se sont liés d’amitié avec des requérants d’asile logés à l’abri PCi depuis février dernier, peinent à comprendre la logique de ces déplacements. Pourtant, d’un point de vue purement arithmétique, la situation n’est pas aussi scandaleuse qu’il y paraît. Les fameux 50 francs (prix d’un billet pour Yverdon) sont déjà compris dans l’argent qui leur est alloué par l’Etablissement vaudois pour l’accueil des migrants (EVAM). Tous les requérants reçoivent 150 francs par mois (5 francs par jour) destinés aux vêtements ainsi qu’aux produits d’hygiène. Les «Nyonnais», gérés administrativement depuis Yverdon, reçoivent en plus de quoi se rendre en train à leur entretien mensuel.

Poussés à la faute?

Mais il est fréquent qu’un requérant dépense tout son pécule et se retrouve coincé le jour de son rendez-vous dans le Nord vaudois. «La première fois que je devais y aller, témoigne Ibrahima Faty, j’étais un peu juste, alors j’ai pris un billet demi-tarif. J’ai tenu à prendre quand même un billet car je ne suis pas un voleur. Mais pour la police, j’étais en faute.»

Plusieurs demandeurs d’asile se sont ainsi fait pincer par les CFF en train de resquiller. «On reçoit souvent des dénonciations et parfois cela atteint des sommes astronomiques», constate Sylvain Buff, animateur à l’accueil de jour. Compte tenu des frais de récidive, de rappel et de préfet, l’amende grimpe vite au-delà de 200 francs. Au point d’éveiller un élan de solidarité. «Parfois, je leur donne de l’argent pour qu’ils s’achètent leur billet», confie un Nyonnais.

Des solutions?

Pourquoi ne pas leur remettre des Rail Checks (bons CFF faisant office de monnaie) pour éviter la tentation? Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de presse de l’EVAM, se montre sceptique: «Administrativement ce serait trop lourd.» Et de préciser que «le cas des migrants logés à Nyon n’est pas unique dans le canton; les familles en appartement doivent également utiliser les transports publics pour remplir leur demande d’assistance financière.» Sauf que l’abri PCi de Nyon est particulièrement éloigné d’Yverdon. Et comme il peut accueillir une centaine de célibataires, les frais de déplacement se montent à quelque 5000 francs mensuels.

Ne serait-il pas plus judicieux de regrouper les rendez-vous et dépêcher quelqu’un sur place? «C’est compliqué, l’abri ne se prête pas à ces opérations. Il faudrait louer des locaux, alors qu’à Nyon c’est du provisoire», explique le directeur de l’EVAM, Pierre Imhof. En d’autres termes, la situation n’évoluera qu’avec l’implantation prévue d’une nouvelle structure d’accueil dans la région. Définitive et… avec des locaux administratifs.

Un cercle solidaire

A l’enseigne de la Journée mondiale des réfugiés, les Eglises protestante et catholique appellent à combattre les préjugés en organisant un «cercle de silence», demain, de 10 h 30 à 11 h 30, devant le centre commercial Saint-Antoine à Vevey.