Son patron le trouve indispensable, l’administration vaudoise le juge bien intégré, les clients apprécient sa cuisine. Mais Mauricio Catota doit quitter la Suisse.
Tout souriait à Mauricio Catota. Il y a sept ans, il a épousé Adriana, sa compatriote, à l’ambassade d’Equateur à Berne. Un petit Maurice est né de leur union en juillet dernier au CHUV, à Lausanne. Son employeur – le Lausanne Palace – le juge indispensable à la bonne marche de la brigade de cuisine. L’établissement lausannois a déposé une demande de permis de séjour avec activité lucrative il y a cinq ans.
Vol de retour
Jugeant l’intégration du cuisinier fort correcte, l’administration vaudoise s’est déclarée favorable.
L’administration fédérale vient par contre d’exiger le départ de Mauricio Catota. Le cuisinier équatorien doit se rendre mardi prochain au Service de la population (SPOP) pour fixer la date de son vol de retour en Equateur – un pays qu’il a quitté il y a dix ans à l’âge de 17 ans.
A l’instar du cuisinier équatorien, dans le canton de Vaud, une légion d’étrangers bien intégrés voient leur demande de permis de séjour échouer. «En Suisse, on refuse d’accueillir les étrangers qu’on devrait objectivement accepter.» Ce constat est de Me Pierre-Olivier Wellauer, l’avocat que le Lausanne Palace a pris pour défendre son employé.
Le parcours du jeune Equatorien illustre ces propos. Commis de cuisine, chef de partie puis sous-chef de cuisine, Mauricio Catota a même suivi des cours de perfectionnement professionnel qu’il a terminé avec félicitations du jury.
A. W.