Le sujet ne cristallise plus les oppositions. Là encore, les trois candidats ont fait dans la nuance.
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Comment allez-vous forcer les communes à se répartir l'hébergement des requérants d'asile?
Jean-Claude Mermoud: La loi permet désormais au canton de forcer les communes à collaborer, mais ce n'est pas encore la contrainte totale. Je parie beaucoup sur l'incitation, les communes doivent comprendre qu'il leur faut être plus solidaires.
Etes-vous toujours pour un regroupement des requérants difficiles dans un centre spécial?
J.-C. M.: Si l'on assigne quelqu'un à territoire, il faut trouver l'endroit où le mettre. Et on ne l'a pas.
Josef Zisyadis: J'y suis opposé car c'est un lieu de cristallisation des problèmes et il faut sortir de cette logique sécuritaire. Par contre, le canton doit mieux se battre à Berne pour qu'il y ait des accords de réadmissions avec les pays d'origine des requérants.
François Marthaler : Un centre, ce n'est pas la bonne réponse. L'absence d'accord de réadmissions, voilà le problème. Lorsque j'ai remplacé Charles-Louis Rochat à la Commission de remise des peines, j'ai été halluciné de voir les dossiers de gens que l'on doit libérer et dont on sait qu'ils vont récidiver. C'est une situation ubuesque.
Qu'en est-il de l'application des nouvelles mesures de contraintes?
J.-C. M.: Leur mise en œuvre est en cours, mais elles ne concerneront que les cas difficiles.
J. Z.: Si le canton décide d'appliquer totalement les mesures de Berne, y compris l'emprisonnement des enfants, ce sera terrible. Sur ce point, il doit y avoir une exception vaudoise.
J.-C. M.: Il n'y a plus d'exception vaudoise. Concernant les enfants, la loi vaudoise ne permet pas d'avoir recours aux mesures de contrainte.
Comment vous apprêtez-vous à gérer les familles de requérants déboutés qui ne recevront plus l'aide sociale suite aux dernières votations?
J.-C. M.: Cette mesure entrera en vigueur en 2008. Avec le Conseil d'Etat, nous avons déjà discuté d'une stratégie et nous réfléchissons actuellement à des structures d'aide d'urgence.
J. Z.: Si je suis élu, c'est qu'il y aura une majorité de gauche. Et il est évident que, par rapport à Berne, nous serons plus interventionnistes, notamment sur la question des sans-papiers. A cet égard, je pense que la proposition genevoise de régulariser les employées domestiques clandestines est une piste.
J.-C. M.: Le Conseil d'Etat vaudois veut régler les affaires et pas lancer des idées farfelues. Nombre de régularisations à Genève: zéro. Nombre de régularisations dans le canton de Vaud: plusieurs centaines de personnes. Voilà la réalité. Aujourd'hui, nous avons assez de main-d'œuvre régularisable qui peut entrer. Pour le reste, on doit progressivement remonter le terrain et régler le problème à la base, en sanctionnant les entreprises qui emploient des clandestins.