jeudi 27 septembre 2012

Le rude sort des réfugiés maliens dans les camps mauritaniens

Des milliers de civils se sont enfuis en Mauritanie, en Algérie et dans d'autres pays voisins pour échapper à la domination du nord du Mali par les islamistes.

Alors que les Etats d'Afrique de l'Ouest se préparent à une intervention armée dans le nord du Mali, les réfugiés de la région sont confrontés à la détérioration des conditions de vie dans les camps de Mauritanie. Les Maliens déplacés dans le camp de M'berra le long de la frontière craignent qu'un nouveau conflit n'éclate, selon Mohamed Ould al-Salek, employé d'une organisation locale qui travaille dans ces camps. "Les gens ne veulent pas voir une nouvelle guerre éclater dans les provinces du nord du Mali dont ils sont originaires, parce que cela compliquerait encore et aggraverait leur situation", a-t-il ajouté. "Ils espèrent que la paix sera rétablie et que les choses se calmeront. Mais dans le même temps, ils ne voient pas quelle pourrait être la manière idéale de résoudre le problème dans le nord."

Les habitants du nord du Mali ont commencé à fuir la région après la rébellion touareg en janvier dernier. La situation s'est ensuite dégradée après le coup d'Etat du mois de mars à Bamako et le retrait de l'armée malienne. Les islamistes radicaux ayant des liens avec al-Qaida au Maghreb islamique ont rapidement mis les rebelles touaregs laïcs à l'écart, et contrôlent désormais la très vaste région de l'Azaouad. Par suite de cette situation, les conditions de vie des personnes qui se sont enfuies se sont aggravées, en dépit des efforts des autorités mauritaniennes, des organisations internationales d'aide humanitaire et des organisations de la société civile mauritanienne de fournir de la nourriture et de l'eau. Certaines familles maliennes sont parties pour Bassiknou, une ville très pauvre située à une quinzaine de kilomètres de ce camp de réfugiés.

Le quotidien mauritanien El Hourriya a indiqué que la soif avait fait son apparition dans ces camps au cours des dernières semaines, après la panne du seul puits artésien fournissant de l'eau potable aux réfugiés, une situation qui menace désormais plus de cent mille réfugiés azaouadis. "Nous avons effectivement connu un problème d'approvisionnement en eau et d'autres problèmes ces dernières semaines dans le camp de M'berra, ce qui constitue une difficulté pour la majorité des nombreux réfugiés qui ne disposent que de maigres ressources financières", a expliqué Ibrahim Ag, employé à l'Association mauritanienne de lutte contre la pauvreté et pour le développement (ALPD), à Magharebia par téléphone.

"Les familles qui en ont les moyens achètent leur eau dans la ville proche de Bassiknou et la font transporter vers les camps par camion", a-t-il expliqué, ajoutant que "le plus gros problème que connaissent certains d'entre eux est le manque de tentes et d'abris, ce qui les expose à la chaleur, au soleil et à la pluie." "Un autre problème est la hausse quotidienne du nombre de réfugiés en provenance du Mali et de Mauritanie", a-t-il conclu. "Il est de ce fait impossible de fournir de quelconques statistiques, ce qui est un problème pour les organisations humanitaires qui ne peuvent fournir un abri et de la nourriture à tous les nouveaux arrivants." Pour sa part, Abdallah Ibrahim, un réfugié de l'Azaouad, explique que la situation devient "de plus en plus difficile au fur et à mesure que le temps passe, et que toutes les portes de l'espoir se referment".

"Nous sommes désormais confrontés à une crise de la soif, et le prix d'un baril d'eau est aujourd'hui de 1 400 à 1 600 ouguiyas pour ceux qui peuvent se permettre d'acheter de l'eau", a-t-il ajouté, soulignant que la majorité des personnes présentes dans ce camp dépendent de l'eau fournie par les agences humanitaires. "Mais nous ne pourrons continuer comme cela pendant longtemps."

Il a expliqué que certaines familles tentent de partir pour Bassiknou, mais en sont empêchées par les gendarmes mauritaniens, parce que cela "ouvrirait la porte au départ de nombreux réfugiés". "Nous espérons que la communauté internationale trouvera rapidement une solution à nos problèmes", a-t-il conclu. "Nous apprécions les efforts consentis par l'Etat mauritanien et les organisations humanitaires qui sont ici avec nous, mais cette crise est plus forte que tout."

Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott

La loi sur l’asile subit un tour de vis dans l’urgence

Centres spéciaux pour requérants récalcitrants, restrictions au regroupement familial, limitation de l’octroi du statut de réfugié: les parlementaires ont procédé à un nouveau durcissement de la Loi sur l’asile. Ces mesures seront appliquées dès le mois d’octobre.

«Quoi que nous fassions, la Suisse restera une destination attrayante pour les requérants d’asile. La plupart d’entre eux n’ont pas de travail, de possibilité de formation ni de perspectives dans leur pays. Si je vivais dans ces pays, je tenterais aussi probablement ma chance en Suisse», a reconnu Urs Schwaller, sénateur démocrate-chrétien (PDC / centre-droit) lors du débat sur l’asile qui s’est tenu cette semaine à la Chambre des cantons.
Malgré une longue série de durcissements opérés ces vingt dernières années, la Suisse figure aujourd’hui encore  – aux côtés de la Suède, de la Norvège, de l’Autriche et du Luxembourg – parmi les pays européens confrontés au plus grand nombre de demandes d’asile, proportionnellement à leur population. Et la tendance est à nouveau à la hausse: le nombre de requêtes déposées est passé de 10'844 en 2007 à 22'551 en 2011. La barre des 30'000 demandes devrait être atteinte cette année.
La Confédération et les cantons se trouvent depuis des années à court de personnel et de moyens pour faire face à cet afflux. Les affaires récurrentes de criminalité et de violence impliquant des requérants d’asile ont provoqué peur et mécontentement au sein de la population, qui s’est opposée dans plusieurs communes à l’ouverture de nouveaux centres d’accueil. Sur le plan politique, la droite conservatrice est repartie au combat, exigeant l’adoption de mesures drastiques, dont la mise en place de camps d’internement.

Accélérer la procédure

Toutes ces raisons ont poussé le gouvernement à présenter un nouveau projet de révision de la Loi sur l’asile en 2010, soit deux ans à peine après l’entrée en vigueur de la précédente révision. Le principal objectif du gouvernement est d’accélérer la procédure d’examen des demandes d’asile, considérée comme trop lente par toutes les parties. Du dépôt de la demande à la décision d’asile, la procédure dure actuellement en moyenne 1400 jours.
«Le pouvoir d’attraction d’un pays riche, avec son système social et de santé développé, va perdurer. Mais la Suisse sera un peu moins attrayante si les demandeurs d’asile savent que leur demande sera examinée rapidement et qu’ils ne pourront pas rester trois ou quatre ans, exercer un travail et envoyer de l’argent à la maison», a expliqué Urs Schwaller.
Pour la majorité des députés de droite et du centre, les propositions du gouvernement ne vont cependant pas assez loin. Plusieurs représentants de l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) ont dressé un sombre tableau de la situation, notamment sur le front de la criminalité.

Centres spéciaux

«Les cambriolages de véhicules et les vols de bicyclettes font désormais partie des délits les plus banals. Il s’agit bien plus souvent de trafic de drogue, de bagarres, de cambriolages, d’attaques à l’arme blanche et de violences sexuelles», a affirmé This Jenny, sénateur de l’UDC. Malgré l’opposition partielle de la gauche, le Parlement a approuvé une série de mesures urgentes visant à durcir la Loi sur l’asile et à rassurer la population.
Parmi celles-ci, la création de centres spéciaux pour héberger les requérants d’asile qui menacent l’ordre publique, que ce soit par des comportements violents ou du harcèlement sexuel. Une situation qui concerne une minorité de personnes, selon les dires de la ministre de Justice et Police Simonetta Sommaruga, mais qui créent de graves problèmes et qui mettent en danger la sécurité des autres hôtes et du personnel.
Pour faire face à l’afflux de réfugiés, la Confédération pourra ouvrir de nouveaux centres d’accueil sans avoir à demander l’autorisation aux cantons et aux communes concernées. «Les centres existants sont pleins et de nombreux requérants sont logés dans les corridors. Cette situation alimente l’agressivité  et crée des difficultés», a souligné Simonetta Sommaruga.

Reconnaissance restreinte

Le Parlement a également décidé de ne plus prendre en considération les demandes d’asiles déposées dans les ambassades suisses. La Suisse est le seul pays européen qui offre encore cette possibilité. Une mesure absurde, selon la gauche. «Les ambassades sont beaucoup plus proches de la situation réelle des requérants d’asile. Elles sont ainsi plus à même d’évaluer si les demandes sont fondées ou non», a affirmé le sénateur des Verts Luc Recordon.
Les déserteurs et les objecteurs de conscience ne seront plus reconnus automatiquement comme des réfugiés. Cette mesure, qui vise en particulier à limiter la hausse continue des requérants d’asile érythréens, n’aura probablement pas un grand effet: conformément à la Convention sur le statut des réfugiés, la Suisse devra continuer à accepter tous les exilés qui risquent de graves persécutions dans leur pays d’origine pour des raisons politiques ou religieuses.
Ne seront pas non plus reconnus comme réfugiés tous ceux qui fondent leur demande sur des activités politiques entreprises après avoir quitté leur pays. Pour terminer, le droit au rassemblement familial sera limité aux conjoints et aux enfants des réfugiés reconnus. Les Chambres ne sont en revanche pas parvenues à trouver un accord en ce qui concerne la suppression de l’aide sociale pour tous les requérants d’asile, comme le souhaitait le Conseil national (Chambre basse).

Crédibilité en jeu

Les mesures adoptées ces derniers jours entreront en vigueur en octobre déjà, au-travers d’une loi urgente, sans attendre le terme du délai référendaire. Une décision contestée par la gauche, selon laquelle une telle procédure ne devrait être appliquée que lorsque la situation économique ou politique du pays est extrêmement grave.
Aux yeux de la droite, le nouveau durcissement de la Loi sur l’asile doit servir à lancer rapidement un signal fort à la population. Selon Simonetta Sommaruga, il faut cependant éviter de susciter des attentes excessives qui risquent une nouvelle fois d’être déçues.
«Le problème, c’est que lors de révisions précédentes de la loi, on a déjà voulu lancer des signaux à la population, tout en sachant que les décisions n’apporteraient aucun changement, a déclaré la conseillère fédérale. Avec cette manière de procéder, on déçoit à chaque fois la population. Et on sape la crédibilité de la politique d’asile».

Armando Mombelli, swissinfo.ch
(Traduction de l’italien: Samuel Jaberg)

L'immigration serait surtout un enjeu alémanique

Une étude a analysé les débats sur l'immigration dans six pays d'Europe, dont la Suisse. Celle-ci se distingue par les références régulières à l'origine et la religion des immigrants et paraît divisée par le Röstigraben.

Des chercheurs ont observé que l'immigration représente un faible enjeu en Suisse romande, en Belgique francophone, en Espagne et en Irlande, alors que les prises de position publiques sur ce thème sont très fréquentes en Suisse alémanique, en Autriche, en Flandre et en Grande-Bretagne. Les Pays-Bas alternent des périodes de fort débat avec d'autres plus calmes. Les variations d'un pays à l'autre ne sont étonnamment pas toujours liées à des facteurs objectifs comme l'afflux massif d'immigrants, la récession économique ou l'émergence d'un parti d'extrême droite. Les chercheurs ont en outre remarqué que les mesures adoptées dans ce domaine ne semblent pas toujours avoir les mêmes effets sur les débats, ni sur l'agenda politique des partis. C'est le constat formulé par une équipe de recherche européenne et dirigée par l'Université de Neuchâtel dans une étude présentée jeudi à Bruxelles. Le travail se base sur l'analyse du contenu de journaux dans sept pays européens sur une période allant de 1995 à 2010: Suisse, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Grande-Bretagne et Irlande.

Démocratie directe en question

L'étude a tenté de comprendre pourquoi l'immigration est devenue dernièrement un sujet politique dans certains pays et, au contraire, pourquoi le thème est resté absent des débats dans d'autres. Des politiques plus fortes sur l'immigration peuvent par exemple dans certains cas calmer le débat et le retirer de l'agenda alors qu'ailleurs, elles peuvent conduire à une intensification des débats publics, souligne l'étude. Cette vaste recherche pose aussi la question de savoir si la législation ou les instruments de la démocratie directe permettent de régler la question de l'immigration ou, au contraire, s'ils servent à polariser les esprits.

S'agissant de la Suisse, l'étude montre ainsi que les référendums ont tendance à polariser les questions sur l'immigration, autrement dit, à en faire un sujet uniquement traité par des partis situés aux extrêmes de l'échiquier politique. Les chercheurs ont également examiné la question de l'immigration musulmane. Ils montrent que les prises de position publiques sur cette immigration spécifique augmentent partout en Europe: de 3% en 1990 à 15% en 2005. L'absence d'acteurs musulmans dans le débat public a en outre aussi été observée. Et contrairement aux six autres pays étudiés, les références à l'origine et à la religion des migrants sont plus fortement marquées dans les discussions publiques en Suisse.

ATS, Newsnet et 24 Heures

Asile: mesures urgentes sous toit et en vigueur dès samedi

La Suisse ne reconnaîtra plus la désertion comme motif d'asile et ce, dès samedi. Le gouvernement pourra ainsi tester de nouvelles procédures en matière d'asile même en dehors du cadre légal.

En principe, la Suisse ne reconnaîtra plus la désertion comme motif d'asile dès samedi. Malgré l'opposition du camp rose-vert, les Chambres fédérales ont mis mercredi sous toit le volet urgent de la révision de la loi sur l'asile. La proposition de la conférence de conciliation a été acceptée par 35 voix contre 4 au Conseil des Etats et par 131 voix contre 40 au National. Un refus aurait condamné toutes les mesures urgentes. Le gouvernement sera ainsi autorisé à tester de nouvelles procédures en matière d'asile même en dehors du cadre légal. En guise de compromis, face à l'opposition initiale du National à cette loi des "pleins pouvoirs", la durée des essais sera limitée à deux ans, soit un de moins que ce que préconisait la Chambre des cantons. Lors de phases de test, le Conseil fédéral pourra réduire les délais de recours pour certains groupes de demandeurs d'asile de 30 à 10 jours. Moyennant une ordonnance, il pourra aussi modifier les règles du jeu concernant la procédure d'asile en première instance, le renvoi et les questions financières.

Pas de délai référendaire

A la Chambre du peuple, le camp rose-vert a combattu une nouvelle fois cette disposition expérimentale qui risque d'ouvrir la boîte de Pandore, à ses yeux. Mais son opposition s'étend à tout le paquet urgent, qui ne résoudra pas l'attrait de la Suisse pour les demandeurs d'asile et ni la précarité de leur situation, a dit Cesla Amarelle (PS/VD). Les autres mesures qui entreront en vigueur immédiatement après les votations finales, échappant au délai référendaire, n'étaient plus en discussion. Les Chambres ont restreint la définition du réfugié, supprimant la désertion des motifs pour accorder l'asile. Exit aussi la possibilité de déposer une demande d'asile dans une ambassade.

Hébergement

La loi autorise la Confédération à transformer ses bâtiments, généralement militaires, en centres pour l'hébergement des requérants sans devoir obtenir l'aval des cantons ou des communes. Autre mesure immédiate, la possibilité de créer des centres spécifiques pour les requérants récalcitrants. La Chambre du peuple a profité de l'occasion pour transmettre tacitement une motion de sa commission préparatoire. Le Conseil fédéral est chargé de prévoir une "réserve stratégique" de logements pour les requérants. Le but est de garantir l'hébergement même en cas de forte hausse du nombre de personnes en cherche de refuse en Suisse. Les Chambres fédérales n'ont en revanche pas terminé l'examen de la révision ordinaire de la loi sur l'asile, qui reviendra sur le tapis cet hiver. Elles doivent notamment se mettre d'accord sur l'octroi de l'aide sociale aux requérants. Le National voudrait supprimer ce soutien financier à tous, alors que le Conseil des Etats ne prône cette mesure que pour les demandeurs qui enfreignent les lois ou les procédures.

ARCinfo

Asile: pour tester de nouvelles procédures hors cadre légal

Le Conseil fédéral devrait pouvoir tester de nouvelles procédures en matière d'asile même en dehors du cadre légal. La durée de ces tests ne devrait toutefois pas pouvoir dépasser deux ans. Le Conseil des Etats s'est rallié mercredi à ce compromis. Le National doit encore se prononcer.

La proposition de la conférence de conciliation a été adoptée par 35 voix contre 4 par les sénateurs. La Chambre des cantons a jusqu'ici toujours accepté de donner carte blanche au Conseil fédéral. Elle a désormais accepté de ramener de trois à deux ans la durée maximale des tests.

Ne pas trouver de compromis mettrait en péril tout le volet urgent de la révision de la loi sur l'asile, a rappelé Christine Egerszegi (PLR/AG) au nom de la commission.

Dans le cadre de projets-pilotes, le gouvernement pourrait ainsi réduire les délais de recours pour certains groupes de demandeurs d'asile de 30 à 10 jours. Il pourrait aussi modifier les règles du jeu concernant la procédure d'asile en première instance, le renvoi et les questions financières.

ATS sur romandie.com

Argovie: la protection civile pourra patrouiller dans les quartiers

En Argovie, des membres de la protection civile pourront patrouiller dans les quartiers d'habitations pour améliorer le sentiment de sécurité de la population, a annoncé la Chancellerie d'Etat mercredi soir. Chaque organisme de protection civile devra au préalable obtenir une autorisation du canton.

Les engagements devront se faire en accord avec la police. De plus, les patrouilles ne pourront procéder à des contrôles ou à des interpellations. Elles devraient le cas échéant faire appel à la police, a précisé la Chancellerie d'Etat argovienne suite à un rapport pour les organismes de protection civile.

La décision d'engager de telles patrouilles reviendra aux autorités communales et régionales. Par ailleurs, le canton informera l'Office fédéral de la protection de la population de tout engagement de la protection civile.

"Crime Stop"

Dans le cadre de l'opération "Crime Stop", le gouvernement avait annoncé en août vouloir envoyer des patrouilles désarmées de protection civile. Il veut ainsi lutter notamment contre la criminalité de requérants d'asile. La présence policière dans les gares et près des centres de requérants avait déjà été renforcée.

Le gouvernement est d'avis que les patrouilles, par leur présence, auront un effet préventif sur les cambriolages perpétrés au crépuscule. La protection civile doit avant tout soutenir et décharger la police. Celle-ci restera responsable du maintien de la sécurité aux abords des centres de requérants d'asile.

Les premières patrouilles de protection civile devraient commencer en décembre, estime le gouvernement. De tels engagements ne sont pas nouveau. Il y a 10 ans, des patrouilles de quartier avaient déjà été mises en place avec succès, ont rappelé les autorités.

ATS sur romandie.com

Copé se défend de reprendre au FN le thème du racisme anti-blanc

Jean-François Copé a affirmé mercredi 26 septembre que "personne n'est propriétaire ni des mots, ni des idées", se défendant de reprendre au FN la dénonciation du racisme anti-blanc, et soulignant qu'il combattait toutes les formes de racisme.

 

AFP

La Jordanie va ouvrir un complexe scolaire pour 4.000 enfants syriens

Les autorités jordaniennes ont annoncé mercredi la construction d'un complexe scolaire pour 4.000 enfants dans l'immense camp de réfugiés syriens de Zaatari (nord), où les cours doivent débuter fin octobre.

"Un complexe scolaire est actuellement en cours de préparation pour l'éducation d'environ 4.000 enfants syriens dans le camp de réfugiés de Zaatari. Le processus éducatif commencera le 20 octobre", a déclaré Mahmoud Omoush, directeur du camp géré par l'ONU, cité par l'agence jordanienne Petra.

Le ministre de l'Education, Abdelkader Bani Rsheid, a ajouté que d'autres écoles seraient construites dans ce camp érigé près de la frontière et qui accueille plus de 30.000 réfugiés ayant fui les violences en Syrie voisine. "Au moins 110 enseignants ont choisi de rejoindre les écoles que nous mettons en place à Zaatari. Ces écoles vont bientôt ouvrir", a déclaré le ministre à l'agence Petra.

Les conditions de vie dans ce grand camp de toile où les réfugiés vivent sous des tentes, dans la poussière et la chaleur, ont provoqué des tensions qui ont dégénéré à plusieurs reprises ces dernières semaines, obligeant la police anti-émeute à intervenir. Au total, près de 8.000 enfants syriens sont déjà inscrits dans les écoles publiques du royaume, selon les autorités.

La Jordanie affirme avoir accueilli plus de 200.000 réfugiés syriens et a demandé à la communauté internationale une aide de 700 millions de dollars pour faire face à cet afflux.

Nouvel Observateur

« Sombras », un grand cri de dignité

Ce remarquable documentaire, d’une très belle intégrité, donne la parole aux clandestins venus d’Afrique en Europe au risque de leur vie.

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L’errance tragique des clandestins, partis d’Afrique à la poursuite du « rêve occidental », donne lieu, depuis quelques années, à un nombre croissant d’œuvres cinématographiques. 

Des documentaires ou des fictions, réalisés d’un côté ou de l’autre de la Méditerranée, à l’exemple de La Pirogue , de Moussa Touré, présenté au Festival de Cannes en sélection « Un certain regard » et attendu dans les salles le 17 octobre prochain. Aucune d’elles, pourtant, n’avait recueilli avec autant d’intensité, de dignité, la parole de ceux qui, s’ils ne meurent pas assoiffés, affamés ou noyés, n’ont, pour toute victoire, que le droit de glisser comme des ombres aux marges de nos sociétés.

Écartant d’un même mouvement la posture militante ou l’apitoiement facile, Oriol Canals, au cours d’un travail de sept années, est allé droit à ce qui manquait : les mots de ces hommes errant de villes en villages, longeant sous l’implacable soleil d’interminables rubans d’asphalte, trouvant refuge sur des terrains vagues ou dans des bâtiments abandonnés. 

Autour d’eux, le manège des voitures et des camions pressés, symbole de ce monde opulent et affairé, tourne sans voir, sans s’arrêter. Entre une petite caméra et un drap blanc agrafé au mur, ils sont là qui témoignent, en mots simples et pudiques, confrontés à leur capacité à dire – ou pas. 

Dire la réalité de ce “rêve occidental”

Ils racontent la succession des enfers : le désert à pied, la mer en pirogue, la chaleur et le froid, la faim et la soif, l’affaiblissement, la mort de ceux qui les entourent et la certitude de leur fin prochaine. Puis l’extrême indigence qui attend les survivants, l’absence de papiers, la peur et la faim, encore et toujours. La honte de cet « échec », qu’ils acceptent pourtant de confier. 

Pour chacun d’eux, Oriol Canals a réalisé une cassette vidéo envoyée chez eux, en Afrique, à leurs pères et sœurs sans nouvelles. Terrassés par la dureté de leur sort, ils veulent dire la réalité de ce « rêve occidental » qui les a perdus. Certains ont des mots d’une profondeur inouïe, qui donne à saisir celle de leur souffrance. Il faut les entendre.

Arnaud Schwartz dans la Croix

     

Manuel Valls réforme la rétention des clandestins

Pour contourner l'interdiction de placer en garde à vue les étrangers au seul motif de leur situation irrégulière, le ministre de l'Intérieur déposera vendredi un projet de loi permettant de les retenir jusqu'à 16 heures.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, veut donner du corps à sa politique de fermeté face à l'immigration irrégulière. Dès vendredi, le gouvernement doit déposer en Conseil des ministres un projet de loi autorisant une rétention de moyenne durée pour les étrangers arrêtés en situation irrégulière sur le territoire. Celle-ci pourrait atteindre jusqu'à 16 heures, pour permettre aux forces de l'ordre de vérifier la situation réelle des personnes interpellées et engager une éventuelle procédure d'expulsion. Au lieu des quatre heures actuellement autorisées. C'est, en tout cas, ce qu'a affirmé au Figaro le cabinet du ministre, à Beauvau.

Jurisprudence européenne

Ce dispositif essentiel à l'efficacité de la politique d'éloignement des clandestins, est très attendu par les policiers et les gendarmes, qui s'estiment juridiquement désarmés dans ce domaine depuis un arrêt de la Cour de cassation rendu le 5 juillet dernier. Pour se conformer à la jurisprudence européenne, la haute juridiction avait en effet déclaré illégale la garde à vue des étrangers (vingt-quatre heures renouvelables une fois) au seul motif qu'ils étaient en situation irrégulière.

Contrôle de légalité

Pas moins de 60.000 personnes seraient concernées chaque année par une telle mesure. Sous le précédent gouvernement, Claude Guéant avait laissé dans ses cartons un projet de rétention allongée. Manuel Valls le met en forme et ajuste le tir. «La question qui se pose est de savoir si cette mesure passera le filtre du contrôle de légalité», estime un juriste à Beauvau. Car la haute magistrature est sourcilleuse lorsqu'il s'agit de faire respecter l'équilibre entre les besoins légitimes de sécurité et le respect dû aux libertés fondamentales.

Jean-Marc Leclerc dans le Figaro