mercredi 18 mars 2009

Périmètres d'interdiction: le front du référendum s'élargit

dans le Courrier
PHILIPPE BACH
LIBERTÉS PUBLIQUES - Le référendum lancé in extremis par le Parti du travail trouve le soutien de l'entier de la gauche et du syndicat Unia.
Le front de soutien au référendum lancé par le Parti du travail (PdT) contre la loi permettant l'instauration de périmètres d'interdiction se constitue. Plusieurs formations politiques et le syndicat Unia ont décidé d'appuyer cette démarche. Le 19 février dernier, le parlement genevois a en effet introduit dans le droit cantonal un dispositif d'exception qui permet à la police de signifier des périmètres d'interdiction pour une durée pouvant aller jusqu'à trois mois. Cette arme législative doit permettre de lutter contre le problème des trafiquants de drogue. Mais elle est aussi lourde de potentielles dérives liberticides. Elle peut servir à interdire des manifestations et a un petit ton anti-jeunes.
D'où l'annonce, mercredi passé, par le Parti du travail de son intention de lancer un référendum. Il a jusqu'au 13 avril prochain pour engranger les 7000 paraphes nécessaires. Hier, seules 150 signatures avaient été récoltées par le PdT. C'est dire si le temps lui est compté. D'où l'intérêt de construire un front large.


Gauche unie

Lundi soir, le Parti socialiste (PSG), les Verts et Solidarités ont décidé d'appuyer la démarche. Mais sans pouvoir s'engager quant à un éventuel quota en termes de signatures. Les roses vont encarter le référendum dans leur bulletin interne. Et la joindre aux initiatives cantonales ou fédérales portées par le parti. «Nous avons un menu relativement chargé, admet René Longet, président du PSG, d'où le fait que nous ne nous étions pas engagés dans une nouvelle démarche référendaire.» D'autant plus que des doutes subsistent à gauche quant à la possibilité de gagner un tel référendum.


Inquiétudes syndicales

Même son de cloche chez les Verts. Ces derniers avaient mené la bataille lors du débat parlementaire. Mais eux aussi craignent d'offrir une tribune aux milieux populistes. «Reste que, comme nous sommes opposés sur le fond à cette loi que nous jugeons liberticide, il nous a paru évident de soutenir le référendum», dixit Anne Mahrer, présidente du parti écologiste genevois. Solidarités annonce de son côté par la voix de Pierre Vanek son intention de mettre son poids dans la bataille.
Enfin, du côté des syndicats, Unia a décidé de soutenir la démarche. «Nous expérimentons ces jours-ci ce que peut donner une lecture restrictive du droit», ironise Alessandro Pelizzari, secrétaire régional du syndicat. Unia qui défend une déléguée du personnel licenciée par le groupe Manor s'est vu interdire par le magistrat communal Pierre Maudet de tenir des piquets de manifestation devant le magasin de ce groupe.
Quant à la Communauté genevoise d'action syndicale, qui regroupe les syndicats du privé et du public, elle arrêtera une position, mais seulement le 26 mars

Au moins 300 clandestins débarquent en moins de 24 heures en Italie

Rome - Environ 300 clandestins sont arrivés depuis samedi soir dans l'archipel italien des Pélages, où se situe la petite île de Lampedusa, ont indiqué les autorités. La nationalité des migrants n'a pas été précisée.

Une embarcation avec à son bord 68 migrants, dont 13 femmes, a été interceptée au large de Lampedusa. Samedi, une barque transportant 69 personnes, dont 16 femmes et un enfant, est arrivée sur l'île, a indiqué un responsable de la capitainerie.

Deux clandestins ont été hospitalisés en raison de problèmes respiratoires, selon l'agence Ansa.

Par ailleurs, deux autres embarcations avec à leur bord 82 et 77 migrants ont débarqué sur la petite île de Linosa, à 42 km au nord-est de Lampedusa, a indiqué la capitainerie.

L'Italie a vu débarquer sur ses côtes 36'900 immigrés en 2008, un chiffre en hausse de 75% par rapport à 2007, selon le ministère italien de l'intérieur.

Un "souper quizz" pour débusquer les préjugés

Un «souper quiz» propose aux jeunes de 16 à 20 ans d’aborder de manière ludique les questions de racisme.

Quand on est confronté à un problème de racisme ou de violence, il n’est pas toujours facile d’en parler. Les mots surgiront peut-être plus facilement lors d’une soirée ludique, qui propose d’aborder le thème sous forme de quiz, autour d’un repas à 5 francs. Une expérience concluante a été tentée l’an dernier à Renens, sur le thème de l’alcool. A noter que des professionnels du domaine répondront aux questions, et qu’il y aura des cadeaux à gagner.

Demain, 19 h, à la Brasserie des Sauges, av. du Grey 58.

Inscriptions:

021 646 22 01 / manuela.calado@fasl.ch

Les jeunes face au racisme

Gabriela Amarelle, déléguée à l'intégration de la ville de Lausanne, est l'invitée de la rubrique Réflexion de 24 Heures

Sensibiliser les enfants et les jeunes constitue le leitmotiv de la Semaine d’actions contre le racisme 2009, qui commence aujourd’hui dans la capitale vaudoise. Si «Lausannes avec couleurs» se décline au pluriel, c’est évidemment pour mettre en relief la pluralité de ses habitants et leur diversité.

La multiculturalité, les jeunes la vivent tout naturellement, entend-on souvent, inutile de parler au négatif. Alors, pourquoi cette démarche?

Si l’on examine les chiffres, la répartition de la population juvénile montre bien que la Suisse est devenue un pays d’immigration: un tiers des jeunes ont fait l’expérience de l’immigration, et un quart des moins de 25 ans n’ont pas de passeport suisse.

Le fait que, dans pratiquement un couple sur deux, l’un des partenaires est étranger renforce la croyance qu’il est naturel que la cohabitation se passe sans conflit. Les enfants et les jeunes vivent, bien sûr, cette réalité sociale comme une évidence. Mais elle comporte néanmoins un fort potentiel de conflit, que ce soit dans leurs activités scolaires ou extrascolaires.

Les chiffres sont aussi têtus. Des études démontrent que, dans notre pays, près de 40% des jeunes issus de l’immigration disent avoir été dans le passé victimes d’attitudes hostiles ou d’injustices.

Qu’ils en soient auteurs, victimes ou témoins, les jeunes n’échappent guère aujourd’hui aux problèmes du racisme. Et ces rôles ne sont évidemment pas figés: un jeune, qu’il soit Albanais ou Africain, peut s’être vu refuser l’entrée à une discothèque un soir, et proférer des propos racistes à l’égard de ses camarades de classe suisses le lendemain. Tous les cas de figure sont évidemment possibles, car le manichéisme n’est pas de mise dans cette problématique complexe.

Si le thème du racisme est difficile à aborder avec un jeune public, il est essentiel d’oser franchir les premiers obstacles pour aider les participants à s’interroger sur leurs propres préjugés, sans angélisme et en osant déconstruire les clichés bien-pensants.

Par le biais des jeunes, il est aussi possible de toucher les professionnels de l’enfance et de la jeunesse, qu’ils soient animateurs socioculturels ou enseignants, ainsi que les parents et le grand public.

Reconnaître que la peur de l’autre est un sentiment tout simplement humain, aborder sans tabous toutes les questions pour que cette peur ne devienne pas du racisme et se donner les outils pour agir: tels sont les objectifs de la vingtaine d’événements inscrits au programme de la Semaine d’actions contre le racisme.

Les enfants et les jeunes ont été amenés à construire certains de ces événements de manière participative. Si on les écoute, ils racontent très justement les conséquences de la discrimination au quotidien: blessures intimes, dévalorisation de soi et violence.

Par les faits concrets, les enfants et les jeunes expriment pourquoi le racisme est contraire à la dignité humaine.