vendredi 16 janvier 2009

L'UDC porte le meurtre d'Epalinges sur le terrain politique

Le parcours du meurtrier requérant et le problème de la légitime défense inspirent deux interpellations.

Le brutal assassinat de Christian de Kaenel, roué de coups le 29 décembre à son domicile d’Epalinges par deux cambrioleurs, aura des répercussions au Grand Conseil. Deux députés UDC ont annoncé des interpellations liées à cet acte.

François Brélaz demandera des éclaircissements sur le parcours, dans les structures vaudoises de l’asile, du prévenu d’origine serbe. Savoir comment ce requérant débouté a pu rester en Suisse depuis 2002 intéresse en particulier le député. Surtout compte tenu des démêlés qui ont été les siens avec la justice de notre pays.

Punir vite

Eric Bonjour reviendra de son côté sur la polémique qui s’est développée à propos du droit de légitime défense. Il demande notamment si le Conseil d’Etat peut renforcer les bases légales qui permettent aux citoyens d’intervenir pour maîtriser un suspect. Il lui paraît à ce propos «incompréhensible» que la maîtrise d’un cambrioleur puisse faire de quelqu’un un délinquant. Le député revient aussi sur les réflexions en matière de flagrants délits. Proscrit par l’organisation judiciaire actuelle, un tribunal spécial ne peut pas voir le jour, mais la question de la modification des procédures est néanmoins soulevée. Pas de «loi du talion» précise l’élu, mais des mesures «dissuasives». Les auteurs des deux interpellations ne prévoient pas de les développer, ce qui signifie qu’aucune intervention au micro n’est prévue mardi. Ensuite, le règlement du Grand Conseil donne trois mois au Conseil d’Etat pour répondre.

L. BU. dans 24 Heures

Pas de ruée

L’entrée légale de Roumains et de Bulgares en Suisse n’est pour l’instant pas très forte. Les contingents permettant à des ressortissants de ces deux pays de venir travailler en Suisse n’ont, au cours des six derniers mois pas été entièrement utilisés.

Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2008, 76 autorisations de séjour à l’année et 100 de courte durée ont été sollicitées pour des Bulgares et des Roumains, indique l’Office fédéral des migrations. Les contingents de 141 autorisations à l’année et de 503 de courte durée pour ce semestre n’ont donc pas été entièrement utilisés.

ATS

L'armée se préoccupe de l'âme des soldats musulmans

Le nombre de militaires musulmans ne cesse d'augmenter en Suisse. Un article du Matin Bleu.

Pour la première fois cette année, l'armée associera à sa réflexion sur les religions un imam aux côtés des représentants des confessions protestante, catholique et juive. Une rencontre est prévue en mai, selon le quotidien alémanique «20 minuten».

L'armée prévoit déjà des aménagements pour les soldats musulmans, qui concernent la nourriture, les prières ou les jours saints. «Mais là, nous réfléchirons plutôt à l'accompagnement spirituel», note Philippe Zahno, porte-parole du Département fédéral de la défense. Un projet encore théorique, puisqu'il n'est pas question pour l'instant d'engager des imams avec les aumôniers et les rabbins. C'est une grave lacune, selon Hisham Maizar, président de la Fédération des organisations islamiques de Suisse. «Un militaire musulman doit concilier son identité religieuse avec la notion de service à la patrie. Ça va plus loin que de bannir la viande de porc. Il s'agit d'intégration.»

Raid antimendiants à Genève

Durant toute la journée, les forces de l’ordre ont traqué ces clandestins du bitume. Bilan, 26 personnes arrêtées qui se sont opposées à leur expulsion. Un article signé Thierry Mertenat dans 24 Heures.

Les clandestins du bitume, souvent des gens de l'Est, ne remplissent pas les conditions pour exercer au bout du lac. Genève, le 15 janvier 2009 Quatre fourgons de police tournent en ville de Genève ce jeudi matin. Ils remontent les boulevards à petite vitesse, s’arrêtent, repartent. Un déploiement inhabituel un jour sans manifestation, sans trouble apparent sur la voie publique. Mais pas sans mendiants. C’est à eux justement que s’intéressent les trente gendarmes engagés dans cette opération. Du flagrant délit de mendicité, dans une ville, Genève, où ce «métier» au ras du bitume est désormais interdit.

Contrôle de routine d’abord, puis transfert vers le nouvel hôtel de police pour des auditions, selon les directives fixées en accord avec le Département des institutions et son patron, Laurent Moutinot. Au total, 26 personnes se retrouvent en salle de rétention, 14 hommes, 7 femmes et 5 enfants. Ils viennent tous du même pays, la Roumanie, et sont pris en charge par quatre traducteurs-interprètes qui leur rappellent, dans leur langue, que mendier est contraire à la loi à Genève, qu’ils ne peuvent séjourner sur le territoire suisse sans moyens de subsistance.

Pas des délinquants

En poche, ils n’ont que quelques francs, une pièce d’identité, un titre de transport (souvent un aller simple en car depuis chez eux), ainsi que cette carte de séjour du pauvre où sont inscrites les nuitées à l’abri des Vollandes. «Je suis arrivée il y a une semaine, explique cette mère de famille. J’ai sept enfants.» Trois sont avec elle à Genève, quatre en France dans des villes dont elle ignore le nom.

Ces bouts d’existences nomades restent invérifiables. Cela, la police le sait bien. Alors, à quoi bon cette opération inédite dans les moyens et les effectifs utilisés? «On reçoit régulièrement des doléances à propos de ces gens. Ils ont été déclarés en contravention à plusieurs reprises, commente le premier lieutenant Claude Pahud. On leur adresse un signe clair: ils ne remplissent pas les conditions pour être en Suisse. Leur présence est indésirable. Pour autant, ce ne sont pas des délinquants. On ne peut pas les mettre dans un avion et les renvoyer en Roumanie.»

Dans un avion, non, mais dans un car, oui. Il a attendu hier jusqu’à la nuit avant que sa course ne soit annulée. Un bus de 40 places avait en effet été mis à disposition par l’Etat pour permettre à ceux qui le souhaitaient de faire gratuitement le voyage du retour. Seulement voilà, les Roumains n’en ont pas voulu.