lundi 21 avril 2008

Les socialistes espagnols jouent la fermeté face à l'immigration.

Les socialistes espagnols jouent la fermeté face à l'immigration.
Par François Musseau dans le Temps
Au sein du nouveau gouvernement Zapatero, les surprises ne manquent pas: plus de femmes que d'hommes, une Catalane enceinte à la Défense, une néophyte de 31 ans pour un nouveau portefeuille, celui de la parité... Il y a une autre gageure: le choix d'un ministre de l'Immigration qui n'a pas la langue dans sa poche et qui milite ouvertement pour la fermeté vis-à-vis des quatre millions et demi d'étrangers établis en Espagne - environ 10% de la population, une proportion qui a doublé en quatre ans. Celestino Corbacho, 58 ans, a fait passer un nouveau message aux immigrés: son gouvernement est prêt à aider financièrement tout candidat au retour volontaire dans son pays d'origine.

Le mouvement des salariés sans-papiers s'amplifie

Le mouvement des salariés sans-papiers s'amplifie

NOUVELOBS.COM | 20.04.2008 | 17:12


Selon l'association "Droits Devant!" et la CGT, à l'origine du mouvement le 15 avril, quelque 530 sans-papiers, pour la plupart originaires d'Afrique de l'Ouest et travaillant parfois depuis plusieurs années en France, sont désormais en grève.


Le mouvement de protestation de salariés sans-papiers en Ile-de-France s'est étendu ce week-end, avec plus de 500 grévistes dans la restauration, la sécurité ou le secteur du nettoyage, obtenant un large soutien allant de la gauche aux syndicats patronaux des secteurs concernés.

Selon "Droits Devant!" et la CGT, qui ont lancé le mouvement le 15 avril, quelque 530 sans-papiers, pour la plupart originaires d'Afrique de l'Ouest et travaillant parfois depuis plusieurs années en France, sont désormais en grève. Quinze sites à Paris et dans sa région étaient concernés dimanche 20 avril, a précisé le porte-parole de Droits Devant! Jean-Claude Amara.

Samedi, neuf salariés d'un restaurant de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) où Nicolas Sarkozy avait ses habitudes ont rejoint le mouvement.

"Une histoire de travailleurs"

Outre les secteurs de la restauration, de la sécurité et du BTP, Jean-Claude Amara a affirmé que des salariés sans papiers du secteur du nettoyage avaient grossi les rangs des grévistes. "Ils sont maintenant pas loin de 200", issus d'une trentaine d'entreprises de nettoyage, a-t-il dit.

Pour Jean-Claude Amara, le ministre du Travail Xavier Bertrand est le "seul et unique interlocuteur". "Ce n'est pas une histoire d'immigration, de répression (qui serait du ressort du ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, ndlr), c'est d'abord une histoire de travailleurs, de droit du travail. Il y a le mot travailleur avant le mot sans papiers", a-t-il ajouté.

Xavier Bertrand a réaffirmé dimanche la position exprimée dès mardi par le ministère de l'Immigration: il appartient "aux préfets d'apprécier au cas par cas, les demandes de régularisation qui lui sont adressées", l'article 40 de la loi sur l'immigration de 2007 s'engageant à prendre en compte "la capacité d'intégration en France d'un certain nombre de travailleurs ayant des compétences particulièrement recherchées sur le marché du travail".

En outre, une circulaire du 7 janvier, laissée à l'appréciation des préfets, offre une possibilité de régularisation à condition que les salariés travaillent dans un secteur confronté à des difficultés de recrutement et soient sous contrat ferme d'un an minimum.

Pénurie de main d'oeuvre

Or, les secteurs concernés par ce mouvement sont confrontés à une pénurie de main d'oeuvre. Ce qui explique le soutien apporté aux grévistes par les organisations patronales de l'hôtellerie et de la restauration.
Il y aurait en France entre 200 et 400.000 étrangers en situation irrégulière, dont l'immense majorité travaille.

La FSU, qui soutient le mouvement, en a appelé samedi à MM. Bertrand et Hortefeux, exigeant d'eux l'ouverture "immédiate" de négociations avec les syndicats et associations de défense des travailleurs immigrés "pour permettre les régularisations comme l'ont fait la Grèce, l'Espagne, l'Italie, sans que cela nuise à leur économie bien au contraire".

Pour la FSU, "il appartient (aux deux ministres) de faire cesser cette hypocrisie, ce déni de droits".

Samedi, la secrétaire d'Etat à la Ville Fadela Amara s'est prononcée "pour la régularisation des travailleurs sans papiers".

Le mouvement a élargi dimanche sa palette de soutiens, avec celui de Jean-Christophe Cambadélis (PS) qui a proposé à ses collègues parlementaires "une action de solidarité" avec les grévistes, après ceux du PCF, d' Arlette Laguiller (LO), des Verts, de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) et de SOS racisme.

A Lille, 32 étrangers en situation irrégulière ont entamé samedi une marche de protestation. Réclamant la régularisation de tous les sans-papiers, ils se sont dits prêts à rallier Paris à pied.

Condamné ne signifie pas "sans-droit"

L'ODM trop expéditif à l'égard d'un père de famille / Le Tribunal administratif fédéral annule une interdiction

Berne (ats) L'Office fédéral des migrations (ODM) s'est montré trop expéditif en infligeant un éloignement de Suisse au père de trois enfants domiciliés dans le canton de Vaud. Le Tribunal
administratif fédéral (TAF) a annulé la mesure.

D'origine macédonienne, ce père de famille est détenu à Bellechasse. Condamné à deux reprises pour des vols et des dommages à la propriété, il a écopé, en 2006, de cinq ans de réclusion pour trafic de stupéfiants et infraction à la loi fédérale sur les armes.

Motivation trop "lapidaire"

Selon le TAF, ces antécédents criminels ne dispensent pas d'examiner les répercussions de son éloignement de Suisse, qui deviendra effectif à la sortie de prison de l'intéressé. L'ODM
aurait dû prendre en compte la situation personnelle et familiale du Macédonien, de son épouse suisse et de ses trois enfants en bas âge.

La motivation "lapidaire" de la sentence d'éloignement équivaut à une grave violation des règles de procédure, conclut le TAF. Désavoué, l'ODM devra rendre réexaminer le cas et
verser 800 francs d'indemnité au Macédonien. (arrêt C-7180/2007 du 8 avril 2008)

L’initiative de l’UDC suscite la crainte du délit de faciès

A une courte majorité, les sondés refusent de laisser le peuple décider. Les partisans du non sont par contre bien plus loquaces.

camembert naturalisation urnes

 

Non. Cette initiative de l’UDC est une porte ouverte à l’arbitraire, aux discriminations et aussi à ce que l’on appelle le «délit de sale gueule», le tout sans droit de recours. Cette initiative est consternante. En cas d’acceptation, quelle image donnera la Suisse?
MYRIAM BELAKOVSKY
PRILLY

Non, non et non. Si une telle loi avait été en vigueur depuis des décennies, il y aurait peut-être quelques membres virulents de l’UDC qui n’auraient pas la nationalité suisse aujourd’hui!
RENÉ FAVRE
AIGLE

Les gens doivent être conscients de leur démarche, c’est vrai. Mais les présenter sur grand écran, comme des vedettes de cinéma, tourne au ridicule et à la démagogie. Des critères stricts, définis et jugés par des élus, sont cependant indispensables.
BERNARD TEDESCHI
ÉCHALLENS

Bien que ma prise de position puisse sembler quelque peu rétrograde, je suis d’avis que nous devrions réinstaurer le système selon lequel c’est le peuple qui a le dernier mot sur les naturalisations. Nos ancêtres ont beaucoup lutté pour faire de la Suisse un berceau de l’indépendance, qui repose sur la liberté de penser et d’opinion. Alors pourquoi nous imposer une muselière alors qu’il s’agit de prendre des décisions capitales pour l’avenir de notre nation?
JEAN-CLAUDE RANDIN
YVERDON-LES-BAINS

Oui, le peuple aura le droit d’octroyer la citoyenneté aux étrangers et – bien entendu – le droit de la révoquer. Ensuite, on passera à la justice: le peuple votera sur le sort des accusés et – si ça lui chante – réintroduira, par-ci et par-là, la peine de mort, mettant ainsi fin au laxisme actuel…
On finira bien par le démocratiser, ce pays!
MANUEL OJANGUREN
ÉCUBLENS

Oui. Il y a trop d’abus de la part de personnes qui abusent de nos institutions, lesquelles sont beaucoup trop laxistes avec les profiteurs.
PHILIPPE PERRIN
VAL D’ILLIEZ

En tant que Suissesse, naturalisée de puis 15 ans, j’apprécie ce système politique où chaque voix compte. Mais je vois des dangers dans l’application du vote populaire pour les cas de naturalisations. Celles-ci doivent rester administratives, mais avec des critères qui rassurent la population quant à l’intégration des personnes. Il faudrait donc mettre en place des moyens d’intégration plus conséquents.
CYNTHIA BLOOMER
BURTIGNY

Je trouve judicieuse l’idée de la naturalisation par les urnes, telle qu’elle se pratique de l’autre côté du rideau de rösti. Les candidats de toutes origines confondues sont soumis aux mêmes critères d’appréciation. Ceux qui sont refusés ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Le critère déterminant est la volonté de s’intégrer.
JEAN-FRANÇOIS CHAPPUIS
MOUDON

La naturalisation par les urnes est un procédé inadmissible. Les règles existantes, bien qu’imparfaites pour certains, sont une base suffisante pour ne pas tomber dans le délit de faciès. Un Bernois enraciné en Romandie.
ALFRED KAEMPF
LAUSANNE

Non, les demandes de naturalisation doivent rester une compétence de nos institutions. Lorsque mon mari est devenu Suisse, dans les années 1980, la procédure de naturalisation était longue, exigeante et coûteuse, mais juste et correcte.
DANIÈLE GRBIC
LAUSANNE

Accueillir quelqu’un parmi nous est un geste profond du cœur et de la raison. Ce geste requiert davantage qu’un simple oui ou non subjectif.
MARIE-FRANCE DE MEURON
TROINEX (GE)

La procédure de naturalisation doit être administrative. La Suisse est un des pays qui compte le plus d’étrangers en Europe. Et la procédure actuelle est déjà très stricte et longue. Il ne faut pas la durcir encore plus, quelle que soit la manière. Notamment sans possibilité de faire le recours. Le peuple doit refuser cette initiative fédérale de l’UDC.
SIVA MURUGESU
LAUSANNE

Non, c’est une aberration! Il est insensé de s’imaginer que le peuple peut décider d’une demande de naturalisation, s’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam la personne en question. Cela doit rester un acte administratif, qui permet d’étudier à fond chaque dossier avant de décider.
FRED HOFER
BLONAY