mardi 3 juin 2008
Régularisations des sans-papiers en Belgique
Le gouvernement belge se divise sur l'idée de régulariser les "nettoyeuses polonaises" et, au-delà, des milliers de sans-papiers. Alors que la France veut faire adopter, pendant sa présidence de l'Union européenne, un pacte de l'immigration qui instaure des règles communes, notamment pour les régularisations, la coalition du premier ministre Yves Leterme (démocrate-chrétien flamand) ne s'est toujours pas mise d'accord sur la mise en oeuvre de son programme.
Un consensus est recherché sur un texte d'Annemie Turtelboom, ministre libérale flamande de la politique de migration et d'asile. Elle suggère un système de points qui prendrait notamment en compte "l'ancrage local durable" des demandeurs. Soumis à la pression de l'extrême droite xénophobe et des populistes, les partis flamands restent prudents. Le PS et les centristes francophones veulent forcer une décision et demandent la prise en compte des illégaux qui n'ont jamais eu aucun statut ou n'ont formulé aucune demande d'asile mais pourraient prouver qu'ils sont, de fait, installés dans le royaume. Ces derniers sont essentiellement des Magrébhins, des Africains ou des Equatoriens.
Naturaliser la troisième génération, mais sans automatisme
Résultats à la question du jour de 24 Heures et réactions des lecteurs.
Donner la nationalité suisse aux étrangers de troisième génération? Oui, selon une majorité de nos sondés, mais la démarche devrait plutôt relever d’un choix personnel.
Je pense que l’on doit donner le libre choix à la personne. Il ne faut pas oublier que certains pays ne prévoient pas la possibilité d’avoir une double nationalité, ce qui forcerait la personne concernée à renoncer à sa nationalité d’origine. Il faut donc laisser le choix et accorder la nationalité aux personnes étrangères de deuxième ou troisième génération sur simple demande et sans formalités.
FRANÇOISE MARTIN
TREYVAUX
La naturalisation doit être une démarche consciente et volontaire. On connaît trop les ravages qu’a provoqués le droit du sol en France.
ÉLISABETH SANTSCHI
PULLY
Je suis entièrement d’accord de leur donner le passeport suisse, mais à une condition: qu’ils ne gardent pas le passeport de leur pays d’origine.
DAISY MARTIN
LAUSANNE
Je suis entièrement d’accord de mettre en oeuvre la naturalisation automatique pour les étrangers de troisième génération. Nés et scolarisés en Suisse, la culture et les habitudes de ces citoyens sont indiscutablement similaire aux nôtres. La Suisse est aussi leur pays! Nous devons être fiers de pouvoir partager tant de richesse humaine.
JAQUES VINCENT
MORGES
Facilitons cette procédure aux «étrangers» de troisième génération qui ont dû s’intégrer dans la population suisse. Osons faire ce pas… Les étrangers ne sont pas tous des criminels!
FRÉDÉRIC SCHÜTZ
LE PONT
Je suis en faveur de la naturalisation automatique pour la troisième génération d’étrangers. C’est en Suisse qu’ils ont leurs racines, le pays d’origine des parents n’étant souvent connu et fréquenté que pour y passer des vacances ou retrouver des parents.
Dans bien d’autres pays cela se fait automatiquement.
En Suisse le jeune qui désire prendre la nationalité suisse doit montrer patte blanche, faire des démarches et payer, peut-être trop cher, selon ses moyens…
MARIA GORDILLO
ÉCUBLENS
Autant je pense qu’une nationalité liée au sol, comme cela se pratique dans certains pays, n’est pas adéquate en Suisse, autant j’estime, par contre, qu’une naturalisation d’étrangers de troisième génération est une bonne chose, puisqu’à ce stade il s’agit généralement de personnes tout à fait intégrées. Vivement la votation…
BENOÎT BUZZI
NEW YORK Je ne suis pas en faveur d’une naturalisation automatique pour les étrangers de troisième génération. Pourquoi risquer de l’imposer à des personnes qui ne souhaitent pas devenir Suisses? Dans certaines familles, cela arrive – j’en suis témoin. Par contre, il est évident que, dans de tels cas et si la demande est formulée, la naturalisation devrait intervenir sans chicanerie administrative et à moindres frais.
JANINE VIDAL
LAUSANNE
Etranger de première génération, j’ai demandé la nationalité suisse parce que j’avais beaucoup d’affinités avec Montpreveyres, qui était ma commune de domicile. On prend racine sur la terre qui nous convient. De manière générale, les Suisses sont accueillants. Les quelques exceptions justifient-elles la mise en place de nouvelles règles?
LAURENT KLEIN
SERVION
Il est équitable et opportun d’accorder la nationalité aux étrangers de troisième génération, selon une procédure allégée, mais seulement à ceux qui la demandent.
LOUIS-PHILIPPE ZUTTER
LONAY
Ne pourrait-on pas naturaliser la troisième génération pour cinq ans, renouvelables? Le permis de conduire sera bien repassé périodiquement et la libre circulation des personnes probablement soumise à référendum tous les 7 ans… En fait de constructions durables, le consensus helvétique nous avait habitués à mieux.
PHILIPPE BERNEY
LE PONT
Les lendemains qui déchantent ne se suivent pas et ce n’est pas parce que les citoyens ont rejeté massivement l’initiative pour une naturalisation démocratique par le peuple qu’ils vont systématiquement accepter la naturalisation automatique des étrangers. Pour affirmer qu’il est impossible de considérer comme étrangère une personne née en Suisse, il y a un pas que je ne franchirais pas, car en regardant dans mon entourage, je vois suffisamment d’exemples qui prouvent le contraire.
JEAN-FRANÇOIS CHAPPUIS
MOUDON
La personne concernée doit démontrer son attachement à la Suisse et faire les démarches simplifiées. Par contre, ce qui me choque, c’est que des personnes gardent leur passeport d’origine et ont en plus le passeport suisse. A mon avis, il faut choisir. La double ou triple nationalité ne devraient pas exister.
PIERRE L. GOIN
LONAY
La naturalisation automatique pour la troisième génération n'est pas gagnée
Après la victoire de dimanche dans les urnes, la socialiste Ada Marra veut donner un signe fort aux migrants. Son idée passe mal, même au sein de son propre parti. Un article de Serge Gumy dans 24 Heures.
La socialiste vaudoise Ada Marra a demandé dimanche que les étrangers de la troisième génération obtiennent automatiquement le passeport rouge à croix blanche.
«Les personnes nées en Suisse de parents eux-mêmes nés en Suisse de parents ayant séjourné pour la plupart du temps plus de vingt ans en Suisse, ne sont plus des étrangers. » Forte de ce constat, la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD) a demandé dimanche, sitôt connu le rejet par le peuple de la naturalisation par les urnes, que les étrangers de la troisième génération obtiennent automatiquement le passeport rouge à croix blanche.
Dans l’initiative parlementaire qu’elle a lancée hier aux Chambres fédérales, Ada Marra propose que la nationalité helvétique soit accordée d’office, sans enquête de voisinage ni paiement d’émoluments, et pour autant que les personnes concernées ou leurs parents en fassent la demande.
L’accueil est très froid
La Suisse est-elle mûre pour franchir le pas, quatre ans après le refus en votation d’un précédent projet? Le PDC Reto Wehrli pense que non. «Dimanche, les gens ont dit stop! Assez parlé d’asile, d’étrangers et de naturalisations. Je trouve donc dommage que le PS remette maintenant ce sujet sur la table. » «C’est une fausse provocation, ajoute le président des radicaux suisses Fulvio Pelli. Tous les étrangers de la troisième génération qui voulaient devenir Suisses y sont arrivés.» Les autres? Ada Marra les estime à 150 000 personnes. «Mais je ne lance pas cette initiative pour eux. J’ai surtout besoin que l’on parle d’intégration. » Dans les coulisses du PS, un ponte regrette qu’Ada Marra se soit laissée emporter par son élan. Comment expliquer à la base populaire que les étrangers passent avant elle? Ada Marra réfute l’argument: «On peut faire le concours: au PS, la défense des travailleurs l’emporte sur l’intégration.»