vendredi 26 juin 2009
Polémique en Suède autour des expulsions d'étrangers
AUCUNE PREUVE
Les accusations de la police ont provoqué une forte polémique entre les deux administrations, car l'Agence des migrations a pris la défense de ses employés. "Nous n'avons reçu aucune preuve, explique sa porte-parole, Louise Utter. Il est vrai que nous avons des employés politiquement actifs, mais ce n'est pas interdit." Plus d'une trentaine de demandeurs d'asile sont actuellement en attente d'être expulsés à Kallered, l'un des cinq centres de Suède. La plupart viennent d'Irak. "Il y a parfois des gens qui s'échappent, mais aucune preuve que quelqu'un les aide à fuir, poursuit Louise Utter. Un centre de rétention n'est pas une prison et ces demandeurs d'asile expulsables ne sont pas des criminels." Directeur du centre incriminé, Raoul Fogelberg est outré des déclarations de la police. "Certains policiers peuvent peut-être ressentir une certaine frustration quand des demandeurs d'asile s'échappent ou quand ils estiment avoir du mal à faire leur travail, mais, nous, nous ne travaillons pas comme la police. Certains de ces réfugiés sont restés longtemps chez nous et quand il s'agit en plus de groupes importants, comme c'est le cas des Irakiens en ce moment, cela crée plus de tension."
Depuis environ deux ans, la Suède expulse de nombreux Irakiens après en avoir accueilli beaucoup. Il y a eu récemment plusieurs manifestations devant le centre de Kallered pour protester contre ces expulsions. La police tente de minimiser l'affaire. "L'enquête préliminaire de la police vis-à-vis des employés de l'Agence des migrations est classée pour l'instant", souligne Klas Friberg, directeur adjoint de la police dans la région du Västergötland.
Le groupe AFA, qui est dans le collimateur de la SÄPO depuis sa création en 1993, a, ces dernières années, commis plusieurs attaques matérielles contre des locaux de l'Agence des migrations pour protester contre des décisions d'expulsion. Mais outre l'AFA, connue pour employer parfois des méthodes violentes, des réseaux s'organisent de plus en plus partout en Suède pour s'opposer à la politique du gouvernement suédois qui procède à davantage d'expulsions ces derniers mois.