mardi 8 novembre 2005

Mariages binationaux, la Suisse de plus en plus méfiante


Aunjourd'hui, rien dans les médias sur l'Asile, mais Magalie Goumaz dans La Liberté et le Courrier nous propose un excellent article de fond sur un autre aspect du durcissement Suisse dans le domaine des migrations. La méfiance toujours plus grande des autorités face aux mariages entre helvètes et citoyens non-européens.
Voici le début de l'article:
Les mariages binationaux ne sont plus en odeur de sainteté en Suisse. Bientôt, un changement de loi permettra aux officiers d'état civil de les refuser s'ils estiment qu'il s'agit d'une union de complaisance pour décrocher un sésame helvétique. Sont concernés: les partenaires non européens. Pour résumer la situation, un jeune Guinéen de 25 ans, sans travail et sans formation, au bénéfice d'un simple visa de séjour en Suisse, n'a pas intérêt à tomber amoureux d'une infirmière helvétique proche de la quarantaine. Pareil pour le quinqua qui tomberait amoureux de sa jeune masseuse brésilienne lors de ses vacances.
A écouter les officiers d'état civil, il y a péril en la demeure helvétique et la pression migratoire s'exerce aussi sur cette institution qu'est le mariage. Il y a des abus, ce que même les défenseurs du droit d'asile admettent. Sur les près de 10 000 mariages binationaux annuels, soit un tiers des mariages, entre 20 et 30% seraient abusifs, selon certaines estimations.

Union et naturalisation
Jean-Pierre Coussa, chef du Service de l'état civil et des naturalisations dans le canton de Fribourg, raconte ce qu'il voit régulièrement: «En situation précaire ou au bénéfice d'un permis de séjour qui arrive à son terme par exemple, une personne étrangère sort un projet de mariage qui va par la force des choses résoudre son problème. Le mariage dure cinq ans, délai pour obtenir la naturalisation. Divorcé, le conjoint d'origine étrangère se remarie avec une personne de son pays qu'elle fait venir en Suisse grâce au regroupement familial. A Fribourg, on a des cas comme ça chaque semaine.» Jean-Pierre Coussa se demande ainsi s'il est tolérable que l'institution du mariage serve de gadget administratif.

Lire la suite