jeudi 23 avril 2009

Les assises de l’immigration face à un thème délicat demain à Bex

Les assises de l’immigration face à un thème délicat demain à Bex

INTÉGRATION - Experts, politiques et gens de terrain s’exprimeront en un lieu chargé émotionnellement depuis quelques années.

Bex a défrayé plus souvent qu’à son tour la chronique des faits divers violents, notamment liés aux tensions avec ses requérants d’asile. Ce n’est évidemment pas un hasard si la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI) a choisi ce lieu pour y organiser, demain à la grande salle, les 7es Assises vaudoises de l’immigration, sur le thème délicat de la criminalité des étrangers. «La volonté est d’aller dans des régions du canton où, précisément, les questions peuvent se poser», explique Magaly Hanselmann, coordinatrice au Département de l’intérieur en matière d’intégration des étrangers et de prévention du racisme. «Il ne faut pas ranger tout le monde dans le même panier. On sous-estime beaucoup la population de Bex, qui fait preuve de pragmatisme. » Avec pour thème «criminalité et étrangers: entre réalité et stigmatisations», cette journée s’inscrit dans l’actualité, juste après la consultation sur le contre-projet indirect à l’initiative pour le renvoi des criminels étrangers.

Ne risque-t-elle pas d’être tendue? «L’idée de ces assises, c’est de mettre les gens ensemble, d’apporter des éléments de compréhension, de prendre de la distance par rapport à une thématique très émotionnelle».

Actions sur la durée

Des experts reconnus, criminologues, sociologues, journalistes, viendront donner leur éclairage et proposer des outils de réflexion, tandis qu’une table ronde réunira des hommes et des femmes politiques. «Le but est d’aborder la question avec une certaine diversification, sans s’inscrire dans un courant politique ou un autre, d’élargir le débat. »

Ces assises seront marquées par la remise, pour la première fois, du Prix du Milieu-du- Monde», sous la forme d’un chèque de 5000 francs attribué à une collectivité ou une personne privée, suisse ou étrangère, qui s’est illustrée dans l’intégration des étrangers et la prévention du racisme.

L’échange d’opinions, c’est bien, mais, au-delà de la prise de conscience, quelles réalisations concrètes peuvent-elles être mises en place? Magaly Hanselmann: «Nous n’allons pas présenter des actions ponctuelles, mais sur la durée. Il s’agit de projets qui vont se poursuivre jusqu’en 2011. Par exemple à Yverdon, sous la forme d’un forum organisé dans trois quartiers, dont celui de la gare, où plusieurs faits divers regrettables se sont produits. Le but de ces forums est de rechercher ensemble des solutions pour l’utilisation de lieux publics, où les gens se croisent sans jamais se parler. »

GEORGES-MARIE BÉCHERRAZ

La migration est-elle un crime ?