samedi 11 août 2007

Agression

Huit néonazis tabassent trois Africains au centre de Genève



Drapeaux garnis de croix gammées, portraits d’Adolf Hitler,
références au IIIe Reich: tels sont les objets retrouvés
l’appartement genevois des huit jeunes néonazis.

KEYSTONE

Les jeunes se sont acharnés sur un trio de ressortissants africains dans la nuit de mercredi à jeudi.
Il est un peu plus d’une heure du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi, à Genève. Un groupe d’extré­mistes de droite – quatre Suisses, trois Français et un Anglais, âgés de 18 à 27 ans – débarque sur la place de Cornavin. Ils rencontrent trois ressortissants africains et dé­cident de s’en prendre à eux. Les néonazis lancent des insultes ra­cistes
au groupe qui leur fait face. Ils en viennent aux mains et conti­nuent à frapper alors qu’une des victimes, blessée au visage, s’écroule sur le sol.
Par chance, six militaires alé­maniques s’interposent, parvien­nent à rattraper les néonazis qui ont pris la fuite et appellent la police. Les agents découvrent des photos à caractère néonazi dans leurs téléphones portables, et des armes blanches dans leurs poches. L’une des victimes, originaire du Burundi et âgée de 23 ans, est blessée au visage. Elle est soignée sur les lieux. Les deux autres s’en
sortent sans encombre physique. Les extrémistes, eux, ont été ar­rêtés et seront déférés devant un juge d’instruction.
Découvertes inquiétantes

En fouillant le domicile des agresseurs, la police enchaîne les découvertes inquiétantes. Por­traits d’Adolf Hitler, références au IIIe Reich, drapeaux garnis de croix gammées viennent complé­ter une impressionnante collec­tion de couteaux, matraques, bat­tes de base-ball et fusil à pompe factice. «Un tel cas d’agression raciste est rare à Genève, assure
Christophe Zawadski, porte-pa­role de la police. Ces huit jeunes ne font certainement pas partie d’un réseau. Il s’agit plutôt d’une bande d’amis de la même mou­vance. » Les tendances néonazies à Genève ne seraient donc pas comparables à celles existant en Suisse alémanique. «Il s’agit plu­tôt de groupuscules éparpillés dans le canton, il n’y a pas une réelle activité extrémiste», expli­que Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Coordination inter­communautaire contre l’antisémi­tisme et la diffamation (CICAD).
CHLOÉ DETHURENS, pour le quotidien 24 Heures