samedi 9 août 2008

200 clandestins secourus

Les rescapés dérivaient depuis trois jours au large de Lampedusa.
Une corvette de la marine ita­lienne, l’Urania, a secouru, dans la nuit de jeudi à vendredi, un total de 185 immigrés clandestins dans quatre embarcations diffé­rentes, dont les 120 passagers d’un bateau qui affirmaient être à la dérive depuis trois jours sans eau ni carburant au large de la Libye. Les 120 clandestins avaient réussi à alerter jeudi, via téléphone satellitaire, les bu­reaux du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à Malte et à Lam­pedusa, petite île italienne au sud de la Sicile. Ils avaient af­firmé être à la dérive depuis trois jours et n’avoir plus rien à boire. 11 949 candidats à l’immigra­tion ont débarqué en Italie au 1er semestre 2008, dont 10 402 à Lampedusa, contre 5387 en 2007. Selon Médecins sans frontières, 380 clandestins ont péri dans cette traversée entre la Libye et la Sicile ou au large de Malte sur les six premiers mois de cette année.
AFP

Interdiction de la burqa

Malgré le refus de Berne, le PDC veut toujours interdire le port de la burqa en Suisse. Un projet qui fait grincer des dents certains professionnels du tourisme à Genève. Un article de Dejan Nikolic dans 24 Heures.
burqa Pour des raisons de pratique reli­gieuse, certaines musulmanes se cachent le corps et la tête à l’aide d’une burqa. Ce long voile tradi­tionnel est arboré par de nom­breuses touristes venues à Genève pour assister aux Fêtes. Des festi­vités dont la principale clientèle vient de pays musulmans.
Or, en février 2007, le conseiller national Christophe Darbellay in­terpellait le Conseil fédéral pour interdire le port de la burqa en Suisse. Une idée qui s’est vu reje­tée pour des raisons de liberté religieuse.
Mais, si ce projet n’a pas franchi l’échelon fédéral, certaines mesu­res restrictives sont envisageables au niveau cantonal. Et si l’on en venait à bannir la burqa des rues de Genève? Une polémique que les professionnels du tourisme tendent à éviter, même si un bon nombre d’entre eux ne cachent pas leur opposition. «Nous rece­vons beaucoup de touristes moyen-orientaux. Genève est une ville internationale avec une tradi­tion d’accueil très forte», rappelle Patrick Mossu, directeur de l’Hô­tel Le Richemond. Le responsable genevois dit en effet tout haut ce que la plupart de ses confrères pensent tout bas. Il ne se verrait jamais refuser l’accès de son éta­blissement à des touristes musul­manes sous prétexte qu’elles por­tent une burqa.
Pas comparable au short

«Ce n’est pas comme si quel­qu’un se présentait en tenue inap­propriée, précise-t-il. Porter une kippa ou une burqa, par exemple, n’est pas comparable à se présen­ter en short ou les pieds nus dans un restaurant élégant.» Pas ques­tion, donc, de sélectionner les clients en fonction de leurs croyances ou de leur couleur de peau. «Nous faisons le nécessaire pour que, quand ils viennent chez nous, ils se sentent comme chez eux», conclut Patrick Mossu.
En France, au Pays-Bas et ailleurs, le débat se poursuit. La ville belge d’Anvers s’est déjà pro­noncée en faveur d’une telle inter­diction. Raison pour laquelle le thème est plus que jamais d’ac­tualité aux yeux du président du PDC. «Il faut savoir ce que l’on veut, déclare-t-il. Le monde mu­sulman est certes un partenaire commercial important, mais il y a une certaine limite à ne pas fran­chir. La burqa est un signe d’op­pression qu’il faut combattre.»
DEJAN NIKOLIC