vendredi 7 mai 2010

Migrants en Suisse, ces invisibles

Genève, berceau du droit international humanitaire, est une ville pleine de contradictions. Le sort des demandeurs d’asile déboutés témoigne ainsi des insuffisances de la législation suisse sur l’immigration.

Quelle place pour les sans-papiers en Suisse? Cette question a été au cœur d'un débat organisé début mai à Genève. Certains migrants clandestins, en Suisse, souffrent en effet d’un vide juridique qui les contraint à vivre "dans un angle mort", selon l’expression de Djemâa Chraïti, écrivain suissesse aux origines tunisiennes.

Ceux dont la demande d’asile n’a pas pu être considérée (faute de présenter tous les documents requis pour le dossier ou de ne remplir pas les conditions exigées), explique-t-elle, les candidats à l’asile se voient attribués une "non entrée en matière" (NEM) et doivent quitter la Suisse. Ceux qui ne le font pas se trouvent contraints de vivre dans un vide juridique.

Lire la suite de cet article signé Maria Alice Stock sur le site de Youphil

Des clandestins noirs africains congédiés par Tripoli

La Libye n’a pas fini de rapatrier des Africains issus du sud du Sahara. Après les multiples charters en direction de la capitale malienne en 2009, les autorités libyennes ont remis çà, en renvoyant chez eux près de cent cinquante personnes.

Cette attitude des autorités de Tripoli obéit à la nouvelle politique de lutte contre l’immigration clandestine. Immigration clandestine dont la Libye est une voie très utilisée pour les embarcations de fortune en chemin pour l’Europe via les côtes italiennes. En majorité de nationalité malienne et nigérienne, ces personnes dénoncent les maltraitances dont elles ont été l’objet dans le processus de rapatriement. On note aussi que plusieurs travaillaient en Libye dans le noir ; à en croire leur témoignage, la police libyenne leurs a dépossédés de leurs biens et de leur argent.

Ce qui surprend davantage les rapatriés, est la déclaration du colonel lui-même qui demandait aux « Africains de ne plus se rendre en Europe ou en Amérique mais de venir en Libye où il y a du travail pour tous ». Toutes choses qui pour certains, laissent plutôt songeur pour qui maîtrise la propension du colonel à se déclarer défenseur et promoteur des Etats-Unis d’Afrique. A ce sujet, même s’il faut apprécier à sa juste valeur la ténacité et l’aura du leader libyen auprès de ses pairs, on se rend malheureusement compte qu’il est tout seul dans cette dynamique. On relève à juste titre chez les chefs d’Etat et/ou chefs de gouvernement africains- du moins dans leur majorité-, un manque de volonté politique dans ce sens. Ce qui pourrait expliquer et justifier dans une certaine mesure son exaspération face à la montée toujours croissante de l’immigration clandestine ne direction des terres libyennes. Des terres, selon les discours officiels en Libye, qui attirent de plus en plus des « déshérités ».

S’il est vrai que l’on ne saurait en aucun cas encourager l’immigration clandestine dont l’issue est parfois malheureuse et tragique pour ces aventuriers voire pour leur pays, on devrait tout de même s’interroger sur cette sortie du panafricaniste qu’est le colonel Kadhafi. Loin de tirer à boulets rouges sur ce leader charismatique, en comprend mieux sa détermination à en finir avec l’immigration clandestine quand on fait une lecture de l’accord conclu en juillet 2007 avec l’Union européenne. Cet accord prévoit un « mécanisme commun de surveillance des frontières maritimes et terrestres ». Bien que Tripoli réclame encore un milliard d’euros à ses partenaires européens pour renforcer ses capacités en matière de lutte contre l’immigration clandestine, le ministère de l’Intérieur déplore le nombre important des migrants qui serait plus d’un million pour une population estimée à 5,7 millions. A titre de rappel, selon un rapport officiel, en 2007 la Libye a rapatrié 30.940 immigrants clandestins mais les records ont été battus en 2006 où 64.430 immigrants clandestins ont été conduits hors des frontières.

Un article de Jacques Willy Ntoual dans le Messager

Enfants réfugiés: l’appel de Bruxelles

La Commission européenne a demandé hier aux gouvernements européens d’adopter «  une approche commune » envers les enfants migrants arrivés seuls en Europe, et de garantir leur sécurité avant de les renvoyer dans leurs pays d’origine. «  Il s’agit d’enfants. Nous devons les traiter comme tels et les protéger à l’échelle de l’Union européenne », a insisté Cecilia Malmström, commissaire aux Affaires intérieures.

Selon les données de l’office statistique européen Eurostat, 10 960 mineurs non accompagnés ont demandé l’asile en 2009 dans 22 pays, soit une hausse de 13 % par rapport aux données de 2008. La France, la Pologne, la Roumanie, le Danemark et la République Tchèque n’ont pas fourni de données.

D’après les ONG, leur nombre oscille entre 50 000 et 100 000. Ils viennent d’Afghanistan, d’Irak, de Somalie, d’Afrique de l’Ouest, et les motifs de leur arrivée en Europe sont multiples. Ils fuient les guerres, les violences et la pauvreté, sont envoyés par leurs familles ou sont victimes de la traite des êtres humains, a souligné Cecilia Malmström. «  La priorité pour beaucoup est de les renvoyer », a-t-elle déploré.

Un article trouvé dans le Républicain Lorrain