lundi 18 avril 2011

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Des changements dans la politique d’asile en Suisse

La presse dominicale alémanique montre que la politique d'asile en Suisse est en pleine mutation. Les changements toucheraient tant l'aide au retour que les procédure.

Des changements se profilent dans la politique d’asile de la Suisse. Ils portent aussi bien sur des modalités pratiques comme l’aide au retour que sur une révision en profondeur de la loi et des procédures, comme le montrent des informations parues dans la presse dominicale alémanique.

Actuellement, l’aide au retour accordée aux requérants d’asile déboutés peut atteindre l’équivalent d’un an de salaire. Interrogé par "Der Sonntag", l’Office fédéral des migrations (ODM) a répondu qu’elle consiste en un versement de 1.000 francs en liquide et d’un montant jusqu’à 3.000 francs pour des projets professionnels, le soutien au logement ou des mesures de formation. Or, en Tunisie, cela représente l’équivalent d’un salaire annuel de 70.000 francs en Suisse, selon les calculs du journal.

Incitations financières

L’aide au retour s’adresse à toutes les personnes du domaine de l’asile demandant à rentrer volontairement dans leur pays. Or, l’ODM étudie si des incitations financières supplémentaires ou d’autres prestations de conseil devraient être mises en place pour les requérants déboutés qui refusent de partir.

En 2010, la Suisse a versé 1,8 millions de francs au titre de l’aide au retour, selon les chiffres de l’ODM publiés par "Der Sonntag". Les bénéficiaires provenaient de 70 pays. Le montant le plus important, 184.388 francs, a été versé à des ressortissants serbes. Ils sont suivis des Sri-Lankais avec 175.443 francs, des ressortissants de Bosnie-Herzégovine avec 165.117 francs. Les ressortissants des dix premiers pays de la liste sont au nombre de 550 et ont reçu 460.000 francs en liquide, ainsi que 640.000 francs d’aide matérielle et 33.500 francs de prestations médicales.

Le journal dominical observe que des Etats voisins de la Suisse veulent aussi résoudre ce type de problème par des incitations financières. C’est le cas de l’Autriche qui verse une aide forfaitaire de 480 francs, soit un montant nettement inférieur à la Suisse.

Pour sa part, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga veut sérieusement réviser la procédure d’asile en Suisse, selon la "NZZ am Sonntag". Des experts sollicités par la ministre de la justice ont établi un catalogue de mesures visant à raccourcir et à simplifier la procédure. A plus long terme, c’est un changement en profondeur du domaine de l’asile qui se profile avec, à l’étude, des tribunaux rapides, une police fédérale de l’asile et l’exclusion de l’aide d’urgence pour les requérants déboutés. La conseillère fédérale a préparé un rapport qui sera traité en mai prochain par la Commission des institutions politiques du Conseil des Etats.

Le Matin

Le racisme baisse, l'islamophobie monte

Le rapport de la commission nationale consultative des droits de l’homme est sans ambigüité : les Maghrébins sont toujours la cible privilégiée du racisme, la tolérance recule, les actes racistes sont en baisse, l’islamophobie n’a jamais été aussi prononcée.

Après les polémiques sur les Roms, l’immigration (légale et illégale), l’identité nationale, la burqa, l’Islam, les Quick hallal, le nombre de musulmans, il n’est pas étonnant de voir l’islamophobie progresser en France. Le rapport de la Commission nationale des droits de l’homme (CNCDH) dresse une photographie sur le racisme en France. Ainsi, le nombre global des actes à caractère raciste et antisémite a marqué un «net recul» en 2010, mais ceux visant la communauté musulmane ont connu une hausse, ainsi que les «sentiments xénophobes». D’après le rapport annuel de la CNCDH  qui s’appuie sur les statistiques du ministère de l’Intérieur, 886 faits à caractère raciste et xénophobe ont été dénombrés en 2010, dont 165 actes violents et 721 menaces ou actes d’intimidation, soit une baisse de 13,6% par rapport à 2009.

En tête des régions concernées, figurent l’Ile-de-France, Rhône-Alpes et le Nord-Pas-de-Calais. L’année 2010 a également été marquée par une «forte baisse» (-43%) des violences et menaces à caractère antisémite, après leur très nette augmentation en 2009 liée à «l’offensive israélienne sur la bande de Gaza». Les Maghrébins sont restés la cible privilégiée du racisme (36% du volume global des démonstrations racistes). «L’année 2010 a été marquée par une hausse des atteintes à la communauté musulmane», affirme la commission, avec 22 actes et 87 menaces recensées.
Treize mosquées ou lieux de culte musulmans ont notamment subi des actions violentes, contre six en 2009.

«Je ne suis pas raciste, mais je comprends les racistes»

«La fin de 2009 et l’année 2010 ont été ponctuées par des débats de société sur la construction de minarets, le port du voile intégral et l’identité nationale, ce qui a pu alimenter un sentiment antimusulman au sein d’une certaine frange de la population», commente la commission. Ainsi, malgré la tendance à la baisse, en 2010, des manifestations de racisme et d’antisémitisme, «la tolérance recule, les sentiments xénophobes se diffusent et le lien entre immigration et insécurité est considéré comme avéré pour beaucoup, alors que perdure l’image de l’étranger parasite», s’inquiète la CNCDH .

Un sondage CSA réalisé en janvier et publié dans le rapport en témoigne : 48% des personnes interrogées estiment que les musulmans forment un groupe à part dans la société (+4 points à rapport à 2009) et 56% des sondés jugent qu’il y a trop d’immigrés en France (+9 points sur un an). «Nous nous sommes aperçus qu’il existait une forme de banalisation du racisme, ainsi qu’une forme de décomplexion dans le discours politique», déplore Martine Brousse, vice-présidente de la CNCDH.
Selon Pierre Fournel, directeur général de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), la décision d’évacuer les campements illicites de Roms et le fameux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy ont marqué «une vraie rupture», avec une «ethnicisation des problèmes sociaux qui engendre forcément une libération de la parole raciste», de pair avec «la résurgence de l’extrême droite en France». Le racisme explose littéralement sur Internet avec une augmentation de plus de 74% en un an. Le rapport relève que le nombre de personnes se déclarant «non racistes mais comprenant très bien que les autres le soient» est très alarmant.

Walid Mebarek, correspondant à Paris pour El Watan

Pression migratoire à la frontière tessinoise

La pression migratoire à la frontière entre la Suisse et le Tessin a augmenté ces dernières semaines avec les événements en Afrique du Nord. 159 migrants tunisiens sont arrivés en mars contre 48 au mois de février. Mais selon les autorités tessinoises, la situation est sous contrôle.

Extrait du Journal de la TSR