samedi 21 novembre 2009

À Cholet, un cercle de silence pour soutenir les sans-papiers


Faits de sociétésamedi 21 novembre 2009

Un cercle de silence se tient ce samedi après-midi, depuis 16h, place Travot à Cholet. Cette initiative, qui consiste à protester de façon non-violente et silencieuse, émane de personnes individuelles et de multiples associations de défense des droits de l’Homme : Acat, ACO, Amnesty international, le Bon Pasteur, le CCFD, le comité Ouma-Diallo, l’église protestante réformée de France Angers-Cholet, Emmaüs, le Mouvement de la paix, la Pastorale des migrants, le relais Charles-Foyer, le Secours catholique et le Secours populaire. L’objectif est de rassembler ceux qui refusent que des femmes et des enfants subissent des traitements dégradants, du seul fait qu’ils soient sans-papiers.

Histoire de minarets


Le minaret de la grande mosquée de Kairouan.

Le minaret de la grande mosquée de Kairouan.

Dans la foulée de l’initiative anti-minarets, on a beaucoup spéculé sur le sens des minarets, pas toujours à très bon escient. L’histoire de leur apparition dans les premiers temps de l’islam met en évidence une fonction à la fois utilitaire, esthétique et sacrée

«Dieu est le plus grand. Il n’y a de vraie divinité que Dieu…» L’appel à la prière est apparu, selon la tradition, au tout début de l’islam. Les croyants se réunissaient, explique l’historien de l’art et de l’architecture Henri Stierlin, dans la cour de la maison de Mahomet à Médine. Cette cour avait été pourvue d’un avant-toit sous lequel s’abriter du soleil. On y avait également édifié, contre un mur tracé au départ dans la perpendiculaire de la direction de Jérusalem puis réorienté vers La Mecque, une niche indiquant la direction de la prière et une petite estrade de bois d’où le Prophète s’adressait à ses disciples, formes premières du mihrab et du minbar qu’on retrouve dans toutes les mosquées.

Les musulmans de Suisse font d’abord confiance à l’Etat de droit


Les musulmans sont davantage attachés à la Suisse et aux valeurs helvétiques que les Suisses eux-mêmes, selon les premiers résultats d’un sondage de l’Université de Genève

Ils se sont faits discrets tout au long de la campagne anti-minarets. Par manque d’intérêt mais aussi par réticence à s’exposer, les quelque 350 000 musulmans résidant en Suisse sont restés en marge d’un débat politique et sociétal qui paraît les dépasser pour laisser la tribune aux porte-parole et aux leaders de leurs (nombreuses) communautés. Stigmatisée par l’UDC depuis la campagne de 2004 sur la naturalisation facilitée, cette minorité silencieuse reste une énigme à quelques jours d’un vote qui la concerne pourtant de près.

Dans le cadre d’un programme national de recherche, le PNR58, subventionné par le Fonds national suisse (FNS), Matteo Gianni, Marco Giugni et Noémi Michel, de l’Université de Genève, mènent la première recherche quantitative sur les musulmans de Suisse. Ils ont pour cela interrogé quelque 900 représentants des communautés balkaniques, maghrébines et turques ainsi que 300 non-musulmans (LT du 12.10.2009) sur des thèmes tels que l’intégration, la confiance dans les institutions suisses et le sentiment d’acceptation par les Suisses.

Les minarets Suisses vus du Canada

Les Suisses interdiront-ils la construction de nouveaux minarets,... (Photo: AFP)

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Les Suisses interdiront-ils la construction de nouveaux minarets, tel que celui-ci, à Zurich?

PHOTO: AFP

Marc Thibodeau
La Presse

À l'initiative d'un parti de droite populiste, les Suisses sont appelés à se prononcer la semaine prochaine sur une modification constitutionnelle qui aurait pour effet d'interdire la construction de nouveaux minarets. Les ténors de la formation craignent l'islamisation rampante du pays helvète, leurs opposants crient à la xénophobie. Notre correspondant Marc Thibodeau s'est rendu sur place.

Zurich Est-ce que l'érection d'un minaret constitue un geste politique pour témoigner de la montée en puissance de l'islam? Ou s'agit-il simplement d'un repère visuel destiné à signaler l'existence d'un lieu de prière?

La question, plus susceptible en temps normal de passionner le théologien que l'homme de la rue, suscite de vigoureux débats en Suisse, où la population est appelée à voter dans 10 jours sur une modification constitutionnelle visant à interdire la construction de nouveaux minarets.

«Dans notre famille, ça soulève beaucoup de passions. Personnellement, je ne sais pas trop quoi en penser, je suis comme paralysée... Mais mon mari dit qu'il faut mettre des limites, qu'il faut que ce soit fait par écrit», souligne Karen, 42 ans, croisée il y a quelques jours à Balgrist, dans l'est de Zurich, à quelques mètres de la mosquée Mahmoud.

Le modeste bâtiment, coincé entre un centre de physiothérapie et une pâtisserie, ne paie pas de mine. Son minaret, le premier érigé en Suisse, dans les années 60, est une fine tour pointue d'une quinzaine de mètres. Il est dominé visuellement par le massif clocher de l'église protestante située de l'autre côté de la rue.

«Je n'ai pas de problème avec le minaret, je le vois tous les jours de ma fenêtre en me levant. Les gens ont le droit de vivre leur religion. Mais je me demande ce que l'avenir nous réserve», souligne la mère de famille, qui se dit d'obédience... bouddhiste.

Excision et mariages forcés

L'imam de la mosquée Mahmoud, Sadaqad Ahmad, qui reçoit dans une salle où se trouvent plusieurs exemplaires du Coran couverts de dorures, souligne que les résidants du quartier n'ont jamais manifesté la moindre irritation envers l'établissement ou son minaret.

«Ce n'est pas un symbole de victoire ou de puissance», indique le religieux d'origine pakistanaise, qui a décidé de tenir en novembre trois journées portes ouvertes pour répondre aux questions des curieux.

«Les gens sont très respectueux. Seuls quelques visiteurs se sont montrés agressifs», souligne l'imam, qui accuse l'UDC d'agir de manière discriminatoire envers les musulmans. Il croit que la formation risquerait de se faire désavouer par la Cour européenne des droits de l'homme en cas de victoire puisque la modification proposée est en contradiction avec le «droit à la liberté religieuse».

Le conseiller UDC Ulrich Schluer, l'un des instigateurs de l'initiative populaire, assure que la construction de minarets «n'a rien de religieux».

«C'est quelque chose de politique qui vise à faire changer les choses. Les islamistes veulent établir un ordre parallèle, un ordre de droit différent, et nous ne voulons pas de ça en Suisse», souligne M. Schluer, qui évoque pêle-mêle en entrevue l'excision, la charia et les mariages forcés pour étayer ses craintes et son sentiment d'urgence.

Le fait que la Suisse ne compte que quatre minarets ne change rien à la pertinence de l'initiative, selon l'élu de 65 ans, rencontré dans un hôtel chic du centre de Zurich. «Si l'on veut éviter qu'un ordre parallèle s'instaure, il faut agir au début du mouvement», dit-il.

La peur de l'immigré

Karl Grünberg, de l'organisation SOS-Racisme, estime que l'UDC tente de faire des gains politiques en capitalisant sur la peur de l'immigré, présenté «comme une menace à l'identité nationale».

Patrick Haenni, un chercheur suisse qui vient de chapeauter un ouvrage sur les «minarets de la discorde», souligne que le pays a toujours su «digérer» d'importants afflux d'immigrants même si ces périodes s'accompagnaient parfois de flambées ponctuelles de racisme.

Bien que la communauté musulmane ait fortement augmenté en 30 ans, «il n'y a pas de montée en tension notable à l'échelle locale», souligne le spécialiste, qui accuse l'UDC de vouloir «instrumentaliser» la question de l'islam.

Le stratagème a ses limites, à en juger par les derniers sondages, qui donnent 20 points d'avance au camp du non.

Le gouvernement, qui appelle la population à rejeter l'interdiction des minarets, multiplie les interventions. Mardi, le président helvétique, Hans-Rudolf Merz, a rappelé dans un message vidéo que la «tolérance religieuse avait une longue tradition au pays». Il a assuré du même souffle que l'appel du muezzin - qui, dans les pays musulmans, monte au minaret pour appeler à la prière - «ne retentira pas» en Suisse.

Cette perspective sourit à Karen, la voisine de la mosquée Mahmoud. «Je n'aimerais pas ça pour le bruit mais aussi pour le principe. Peut-être effectivement que c'est simplement parce que ce n'est pas ma culture», souligne-t-elle alors que résonnent les cloches de l'église.

Minarets: non à l’offense irréparable!


Sommes-nous prêts à blesser nos libertés fondamentales pour parer un danger largement imaginaire?

Il faut dire non. Un non catégorique, vibrant, indigné. L’initiative qui veut interdire la construction de minarets est tout d’abord inutile: les minarets de Suisse (quatre!) ne dérangent personne, et nul ne projette d’en construire une marée. Les lois actuelles suffisent à les proscrire là où on ne les veut pas, et les muezzins ne sont pas tolérés. C’est donc une mauvaise réponse à une question qui ne se pose pas.

Mais ce n’est pas aux minarets qu’une forte proportion de citoyens s’apprête à dire «stop», comme les y invitent des affiches menaçantes. Derrière ces tours virtuelles, les motifs d’inquiétude se bousculent: les visées de la cinquième colonne terroriste, la charia qui voudra un jour voiler nos femmes et interdire Noël, l’allégeance religieuse plutôt que le respect de la laïcité républicaine. Non au Hamas, non à la burqa! Et si l’on ne pose pas cette limite aujourd’hui, demain sera trop tard…

Qu’elle soit d’inspiration politique, culturelle ou laïque, cette vigilance est légitime. Et quelle meilleure occasion de l’exprimer que le minaret? S’agissant d’un élément symbolique aux yeux mêmes des musulmans, puisqu’il ne met pas en jeu la pratique de leur religion, pourquoi ne pas en profiter pour une expression symbolique de notre hostilité vis-à-vis de l’islam extrémiste?

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La protection des enfants secondaire dans la politique d'asile


La Convention des droits de l'enfant, qui a fête ses 20 ans, passe au second plan en Suisse dès qu'il s'agit de politique migratoire. Un enfant étranger est un étranger avant d'être un enfant, condamnent de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG).

En ratifiant en 1997 la Convention des droits de l'enfant (CDE), la Suisse a largement amélioré la situation des enfants dans plein de domaines. Sauf pour les étrangers, explique Aldo Briner, secrétaire permanent de l'Observatoire romand du droit d'asile et des étrangers. "L'intérêt qu'a la Suisse à limiter sa population étrangère l'emporte sur l'intérêt supérieur de l'enfant, tel que défini par l'article 3 de la CDE".

Plusieurs groupes apparaissent très vulnérables, dont les enfants élevés en Suisse sans statut légal ou les requérants d'asile mineurs non accompagnés. Leur statut d'enfant n'est pas assez pris en compte par les autorités, estime l'observatoire mais aussi le Réseau suisse des droits de l'enfant, qui regroupe 25 associations, dans son rapport publié en juin 2009.

Ainsi, la Suisse n'hésite pas à expulser des adolescents qui sont nés et qui ont grandi dans le pays parce que leurs parents sont clandestins. Même la nationalité suisse ne protège pas d'une expulsion, explique M. Briner. Un enfant né hors mariage d'un père suisse et d'une mère étrangère n'est en effet pas pris en compte lors d'une décision de renvoi de la mère. Le choix pour lui se résume alors à être privé de mère ou à être expulsé avec elle.

Selon une cinquantaine d'ONG, la situation des requérants d'asile mineurs non accompagnés est aussi des plus précaires. Une position jugée infondée par l'Office fédéral des migrations qui se défend de ne pas tenir compte de la situation particulière des enfants.

Les enfants étrangers sont-ils des humains comme les autres ?

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La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 est formelle : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits (…) [ils] doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité". Mais en 1987 la Convention Internationale des droits de l’Enfant (CIDE) a dû préciser avec vigueur et en détail que les enfants aussi sont des êtres humains ! A considérer ce que doivent subir en France les enfants d’étrangers dont le seul crime est d’être en séjour irrégulier, oui, la question se pose.

"L'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance", indiquait le préambule de la Convention votée à l'unanimité à par l'Assemblée générale des Nations Unies le 21 novembre1987. Cela fait 20 ans cette semaine.

Par Martine et Jean-Claude Vernier sur mediapart.fr

Abdirashid, le mineur expulsé, raconte

© ERIC VANDEVILLE Abdirashid Ali vit depuis mrcredi en périphérie de la capitale italienne

C’est une première: Vaud a renvoyé vendredi un mineur non accompagné dans le pays où il a déposé sa première demande d’asile. En Italie. C’est le résultat des Accords de Dublin. Le jeune Somalien de plus de 17 ans, Abdirashid Ali, qui vivait à Lausanne depuis janvier, s’est retrouvé à Rome, livré à lui-même, malgré les garanties. Nous l’avons retrouvé. Un article d’Ariel F. Dumont, Rome, pour 24 Heures.

Pendant quatre jours, Abdirashid Ali a erré dans Rome. La première nuit, il a dormi à Termini, la gare centrale. Puis dans les locaux de l’ancienne ambassade de Somalie, abandonnée depuis la guerre. Pour trouver de quoi manger, cet adolescent a frappé aux portes des églises. Puis il a été contacté par un journaliste de la troisième chaîne de télévision du service public italien (Rai 3), qui l’a accompagné dans un centre d’accueil pour mineurs tenu par des jésuites. Mercredi soir, pour la première fois depuis son arrivée à Rome, Abdirashid a pu prendre une douche, se changer, manger normalement et dormir dans un lit.

Quatre heures d’attente menottes aux mains
Assis sur une chaise, serrant dans sa main un téléphone portable, son unique trésor, le jeune homme a le regard démuni de ceux qui n’ont pas d’avenir. «Il était sept heures du matin lorsque la police cantonale a frappé à la porte de l’appartement où j’habitais avec trois autres personnes» raconte Abdirashid. Les policiers lui ont demandé de s’habiller et de les suivre, direction Berne. Abdirashid a passé quatre heures menotté, derrière un grillage dans le fourgon blindé avec 3 adultes dont un Erythréen. A Berne, on les a fait monter dans un train spécial. «Ils m’ont enfermé dans un box après m’avoir retiré les menottes et m’ont donné du chocolat et des biscuits», se souvient Abdirashid.

En arrivant à Zurich, les policiers leur ont remis les menottes et les ont enfermés dans une cellule située dans le bureau de l’immigration. «Les policiers nous ont donné des vêtements propres et nous ont demandé si on voulait prendre une douche», raconte l’adolescent. Pendant la nuit, il a réfléchi, car il avait compris, même si on ne le lui avait pas dit, qu’on le réexpédiait en Italie. «En 2008, j’étais arrivée de Somalie en Italie à bord d’un petit bateau», explique Abdirashid. Du coup, il s’imaginait bien qu’on le renvoyait à la case départ. comme le prévoit le protocole de Dublin. «Si je n’avais pas été au courant de la loi, j’aurais pu penser qu’on me ramenait en Somalie où au moins, j’avais où dormir. En Italie, il n’y a pas d’avenir. On ne veut pas de nous.»

A Zurich, premier arrêt dans une cellule du bureau de l’immigration, pour remplir les papiers d’expulsion. Puis à nouveau les menottes et direction la piste d’atterrissage dans une voiture blindée. Sous le regard indifférent des passagers, les trois Africains expulsés se sont assis à l’arrière. Par le hublot, Abdirashid a regardé la Suisse qui devenait toute petite.

Revenir en Suisse
A la descente d’avion, les policiers italiens ont embarqué l’adolescent. Nouvel arrêt dans les bureaux de l’immigration, avec prise d’empreintes. Puis les policiers lui ont donné un ticket de bus pour aller dans le centre, un billet de train pour aller à Caltanissetta, en Sicile, où l’aventure européenne d’Abdirashid a commencé il y a un an. Mais pas d’argent. Complètement démuni, sans nulle part où aller, sans un morceau de pain, l’adolescent a traîné dans la gare. Il était 8 heures du soir.

Et maintenant? Abdirashid veut revenir en Suisse pour continuer à étudier et se construire un avenir. Quand il sera grand, dit-il, il veut travailler dans les communications, devenir quelqu’un et avoir la chance que la vie lui a refusée jusqu’à présent.

Le point de vue du canton

PHILIPPE LEUBA
Le chef du Département vaudois de l’intérieur, estime que le canton n’a rien à se reprocher dans l’affaire du renvoi d’Abdirashid à Rome. Il en attribue l’entière responsabilité à l’Office fédéral des migrations (ODM) qui décide des expulsions; le canton ne faisant qu’exécuter. «Le 9 novembre, nous avons eu une séance avec l’ODM qui nous a garanti que le renvoi d’un mineur non accompagné présuppose l’existence d’un réseau sur place pour l’accueillir.» Il affirme avoir reçu des assurances que l’Italie faisait le nécessaire, alors que l’ODM a renoncé à renvoyer des mineurs seuls en Grèce en raison des carences dans l’accueil.

En entendant que l’Etat italien n’avait pas reçu Abdirashid, le canton a adressé une demande d’explications à l’ODM mercredi soir, quitte à s’adresser à la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf dans un second temps, si Philippe Leuba ne reçoit pas une «réponse circonstanciée».

Il relève qu’Abdirashid a menti à son enregistrement en Suisse, omettant de signaler qu’il avait déposé une demande d’asile en Sicile le 20 octobre 2008.

Enfin, il remarque que les délais forçaient la Confédération à expulser Abdirashid dans le pays où il a déposé sa première demande d’asile avant le 26 novembre sans quoi «il aurait fallu lui accorder un permis de séjour en Suisse».

Après avoir menacé de sanctions le doyen qui a rendu public le renvoi d’Abdirashid, Philippe Leuba s’est ravisé: «Je comprends sa réaction, même si je considère qu’il a un devoir de loyauté envers son employeur, l’Etat.»

J. FD.

Les mineurs sont-ils des requérants comme les autres ? | 24 heures

24 heures consulte chaque jour ses lecteurs sur un thème d'actualité et publie une sélection des réponses envoyées avant 18 h (midi le dimanche) dans le journal du lendemain.

Philippe Leuba, chef du Département vaudois de l’intérieur, estime que le canton n’a rien à se reprocher dans l’affaire du renvoi à Rome d’Abdirashid, mineur non accompagné de 17 ans scolarisé à Lausanne. Il en attribue l’entière responsabilité à l’Office fédéral des migrations (ODM) qui décide des expulsions; le canton ne faisant qu’exécuter. «Le 9 novembre, nous avons eu une séance avec l’ODM qui nous a garanti que le renvoi d’un mineur non accompagné présuppose l’existence d’un réseau sur place pour l’accueillir.»
Abdirashid est le premier cas vaudois, mais Berne a déjà renvoyé une vingtaine de requérants mineurs non accompagnés (RMNA) depuis décembre 2008. Car le Règlement  Dublin est « explicitement applicable aux RMNA ». Mais il contient des dispositions particulières pour ces derniers, explique-t-on à l’ODM : l’Etat dans lequel séjourne un membre de la famille du RMNA est responsable de ce dernier afin de « rétablir l’unité familiale ». En l’occurrence, le jeune Somalien a été transféré en Italie parce qu’il y avait demandé l’asile en octobre 2008, ce qu’il avait tu au canton lors de son enregistrement. Mais il n’a aucune parenté là-bas et se retrouve aujourd’hui livré à lui-même.
Philippe Leuba affirme avoir reçu des assurances que l’Italie faisait le nécessaire. Pas comme la Grèce où l’ODM a renoncé, comme « la majorité » des Etats Dublin, à renvoyer des mineurs seuls en raison des carences dans l’accueil. En entendant que l’Etat italien n’avait pas reçu Abdirashid, le canton a adressé une demande d’explications à l’ODM mercredi soir.
Après avoir menacé de sanctions le doyen qui a rendu public le renvoi d’Abdirashid, Philippe Leuba s’est ravisé: «Je comprends sa réaction, même si je considère qu’il a un devoir de loyauté envers son employeur, l’Etat.» Reste que le doyen a été rejoint depuis par le groupe des Verts vaudois, qui a déposé mardi une interpellation au Grand Conseil pour demander des réponses du gouvernement. A Berne, une démarche similaire a été entreprise au Conseil national par la socialiste Josiane Aubert. Et deux syndicats, SUD et celui des maîtres de l’enseignement professionnel vaudois, demandent, par la voie d’une pétition, qu’on cesse de renvoyer les jeunes en formation.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Le canton de Vaud devrait-il faire une exception quand il s’agit de renvois de mineurs ?

Une embarcation avec 200 réfugiés africains débarque en Italie

Une embarcation avec à son bord 200 réfugiés africains a atteint, dans la nuit de vendredi à samedi, les côtes siciliennes, ont indiqué samedi les garde-côtes.
Les garde-côtes ont repéré le bateau vers minuit et l'ont escorté jusqu'au port de Pozzallo. Les migrants disent provenir d'Erythrée. Quarante-huit femmes, quatre enfants et un nouveau-né se trouvaient à bord. Certains membres du groupe souffraient de déshydratation et ont dû être hospitalisés. (CLA)

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