lundi 26 mai 2008

Belgique : permis à points pour les sans-papiers?

La Belgique veut trier ses sans-papiers
http://www.levif.be/actualite/belgique/72-56-17325/la-belgique-veut-trier-ses-sans-papiers.html

21/05/2008 07:54

La ministre de la Politique de migration et d'asile, Annemie Turtelboom
(Open Vld) veut objectiver le critère de régularisation des sans-papiers
d'"ancrage local durable". Elle a imaginé une sorte de permis à points,
écrit mercredi La Libre Belgique.

L'accord de gouvernement prévoit trois catégories de clandestins qui
pourront prétendre, individuellement, à une régularisation de leur
séjour: les étrangers qui ont introduit une demande d'asile dont le
traitement a pris trop de temps; les illégaux qui séjournent en Belgique
depuis le 31 mars 2007 et qui ont une offre de travail ferme ou un
statut de travailleur indépendant; et les clandestins qui peuvent
justifier d'un "ancrage local durable".

10 points par enfant scolarisé.

Pour cette dernière catégorie, la ministre tente, selon La Libre
Belgique, d'objectiver ce critère en envisageant un système de points.
Ainsi, avoir du travail vaudrait 40 points, suivre ou avoir suivi une
formation en vaudrait 10, tout comme avoir des enfants scolarisés.

Dans le projet de circulaire de la ministre Turtelboom, un sans-papiers
qui introduira une demande de régularisation pour motif humanitaire
urgent sur la base de l'"ancrage local durable" obtiendrait son titre de
séjour s'il totalise 70 points.

Le texte fait l'objet d'âpres discussions ces derniers jours entre
cabinets. Le sujet est en effet sensible et nécessite des arbitrages au
sein de la majorité, plus singulièrement entre libéraux flamands d'une
part, socialistes et humanistes francophones, d'autre part.

Levif.be avec Belga

Le village ou on cherche asile à la gare

Lire l'article de Nicolas Burnens dans le Courrier
VALLORBE - Début mars, on annonçait une série de mesures pour améliorer la cohabitation entre demandeurs d'asile et villageois. Le dialogue est rétabli mais l'atmosphère toujours aussi tendue. Reportage.

Il y a décidément deux mondes dans la cité du fer et du cheval. D'un côté, perchée en haut du village, sa gare internationale, fréquentée par ses voyageurs et ses réfugiés. Avec, tout près, entouré de barbelés et gardé en permanence par des agents de sécurité, son centre de requérants et son directeur vallorbier. Aussi son association et son service d'aide juridique. De l'autre, en bas de la localité, ses habitants et ses commerces. Une cinquantaine de nationalités, hommes, jeunes, célibataires en majorité, en attente d'une décision relative à leur demande d'asile, font face à 3100 habitants depuis huit ans. Deux univers qui ont toujours de la peine à se comprendre, lorsqu'ils ne se regardent pas en véritables chiens de faïence. La tension atteint même son paroxysme lorsque le Conseil communal, tant à gauche qu'à droite, demande en début d'année l'interdiction pure et simple du périmètre de la gare aux requérants. La motion est alors balayée par l'exécutif vaudois, jugée anticonstitutionnelle. Depuis, Philippe Leuba, le conseiller d'Etat libéral, a promis des mesures aux Vallorbiers, censées améliorer la cohabitation. La baisse du nombre de requérants est l'une des premières appliquée. Au nombre de 220 il y a un mois, les réfugiés ne sont plus que 170 aujourd'hui. Mais à Vallorbe, la tension subsiste.


Présence dérangeante

Dans le hall de la gare, le constat est le même. Des réfugiés désoeuvrés y traînent, fument, discutent, souvent une bière à la main. «Ici, tout ce que l'on a le droit de faire, c'est rien. Je ne buvais pas quand j'étais en Afrique», témoigne ce Guinéen, assis sur un des bancs devant l'entrée. Il est arrivé à Vallorbe il y a cinq jours. Des camarades l'entourent et certains se joignent même à la conversation, alors que d'autres n'y portent même pas attention. Son regard est vide, ses phrases entrecoupées. Il se plaint du manque de communication avec le personnel du centre. Entassés parfois seize par chambres, les sorties sont interdites dès 17 h 30. Huit heures par jour, il s'ennuie dehors.
«On se croit plus sur le marché de Tombouctou que dans une gare. Les Noirs ne sont pas méchants, mais bruyants. D'autres ont toujours des problèmes d'alcool», affirme Jacques Favre, conseiller communal socialiste, qui dit comprendre le comportement des étrangers abandonnés à leur sort. Il regrette la situation. «On n'aurait pas dû attaquer l'association qui leur vient en aide. Elle fait un travail formidable». Un réfugié la pointe justement du doigt. «C'est Mama Africa»: un petit local dans le bâtiment de la gare. Il appartient à l'ARAVOH, une association qui accueille les requérants, le temps d'un thé ou d'un puzzle.
«Aujourd'hui, je crois que Vallorbe a besoin de retrouver son calme. Cela ne sert à rien de savoir qui a tort ou qui a raison», explique Nicole Rochat, une bénévole, coupée par un habitant qui fait entendre son mécontentement. Une septantaine de requérants s'y rendent chaque semaine. Un sourire et un café: c'est une des seules activités qui leur est offerte pour le moment. Si le local est exigu, l'atmosphère est chaleureuse. «La commune nous a promis un déménagement pour cet été. C'est une bonne chose. On faisait cavalier seul depuis huit ans», glisse, confiante, Christiane Mathys, présidente de l'association. Un projet de Portakabin est à l'étude et devrait ainsi diminuer l'affluence dans le périmètre de la gare.
En attendant, les requérants sont quasi absents des commerces et des bistrots. Certains se rendent parfois à l'église le dimanche matin. «Ou ils viennent pour voler de l'alcool. Ils mettent tout dans leur poche», déplore la responsable d'un centre commercial de la localité. Plus qu'ailleurs dans le village, l'atmosphère est tendue au centre. «De toute façon, tous les commerçants sont racistes», lâche-t-on dans ce kiosque. On ne mâche pas ses mots. Les requérants sont rapidement traités de voleurs, de fainéants, voire d'agresseurs. Personne n'est pourtant au courant que leur nombre a baissé, et l'on ignore que des requérants ont remis personnellement des oeufs de Pâques décorés à l'EMS local ou que le centre ouvre ses portes au public le 14 juin prochain.


Pas un Club Med

«Dix à quinze pour cent ont ponctuellement des problèmes d'alcool, c'est vrai. Mais seule une minorité pose un problème», affirme Philippe Hengy, le chef du centre. Le directeur subit de plein fouet les effets de la nouvelle loi sur les étrangers, rentrée en vigueur le 1er janvier 2008: augmentation du temps de séjour – jusqu'à 60 jours – et du nombre de demandes d'asile. Son centre, il le gère plutôt bien, même s'il ne le considère pas comme un Club Med. Depuis novembre 2000, date de la transformation de l'ancienne caserne en centre, 45 000 personnes sont passées dans ses murs. La population est renouvelée en moyenne tous les 32 jours. Difficile donc d'influencer sur les comportements individuels. «Ce n'est que le reflet d'une société. Il est important d'aller vers l'autre. Nous devons tous tirer à la même corde», conclut-il, d'un ton sincère.


Corriger le tir

En effet, depuis plusieurs semaines, commune, canton et Confédération travaillent ensemble pour corriger le tir. Des visites de lieux touristiques, la création d'un poste et demi de travail et l'organisation de travaux d'intérêts publics seront mis progressivement en place. Des nettoyages en forêt avaient d'ailleurs été organisés l'an dernier sur la base du volontariat des pensionnaires. «Un jour par semaine était prévu. Depuis janvier, il n'y en a pas eu plus de quatre. C'est dommage, car les requérants travaillent très bien», regrette Dominique Favre, employé communal, surtout que ces activités rencontrent un réel succès.
«Je crois que la pression est retombée. Mais je parlerai de détente quand j'aurai vu les résultats des deux prochaines réunions ces six prochaines semaines», explique Laurent Francfort, le syndic du village. Peu nombreux sont ceux qui croient à l'efficacité des mesures financées par la Confédération. «C'est la politique du n'importe quoi. Toutes ces mesures ne changeront rien. Cet été, on aura une forêt de gens devant la piscine», développe quant à lui Bernard Haldemann, conseiller communal radical.
Un point met néanmoins tout le monde d'accord: le pavé dans la mare lancé par le Conseil communal en décembre dernier. Depuis, les partenaires sont assis sur le même banc. «La motion? Sur les termes, c'était une erreur», ajoute Christophe Schwerzamm, son collègue de parti. Contacté par téléphone, c'est la seule concession qu'il fera. Quoi qu'il en soit, le problème de fond reste le même. Cent septante requérants face à dix-huit fois plus d'habitants, contre 330 fois plus à Bâle, un des quatre autres centres d'enregistrement et de procédure en Suisse. Et pourtant à Vallorbe, l'insécurité semble plus subjective que réelle, malgré le manque notoire d'encadrement.

«La Suisse doit reconnaître ses enfants»

Nouvelle venue sous la Coupole, Ada Marra n'est pas une députée socialiste typique.

Fille d'immigrés italiens en Suisse, la socialiste Ada Marra a été élue l'automne dernier au Conseil national, la chambre basse du Parlement fédéral. Portrait d'une jeune députée passionnée de politique. Et qui ne fait pas mystère de sa foi catholique.

«Je suis une combattante, une militante.» C'est ainsi que se définit Ada Marra, 35 ans, entrée au Conseil national après quatre ans passés sur les bancs du... »

Premières régularisations de sans-papiers grévistes

IMMIGRATION
26 régularisations prévues dans le Val-de-Marne

NOUVELOBS.COM | 24.05.2008 | 09:59


La préfecture du Val-de-Marne a annoncé que vingt-six sans-papiers, qui avaient déposé leurs dossiers dans le cadre du mouvement CGT du 15 avril, ont reçu ou vont recevoir un récépissé de demande de titre de séjour.




Des salariés sans papiers à l'occasion de la fête du travail (c) Reuters

La préfecture du Val-de-Marne a annoncé vendredi 23 mai que vingt-six salariés sans-papiers, dont les dossiers avaient été déposés dans le cadre du mouvement lancé le 15 avril par la CGT pour leur régularisation, ont reçu ou allaient recevoir un récépissé de demande de titre de séjour.

Sur ces 26 travailleurs en situation irrégulière, quinze ont reçu un récépissé préalable à l'attribution d'un titre de séjour et onze seront convoqués lundi pour la délivrance de ce document, précise le communiqué.

La préfecture a ajouté que la société Seni du Kremlin Bicêtre (Val-de-Marne) s'était engagée à poursuivre les contrats de travail et à s'acquitter de la contribution ANAEM pour 44 de ses salariés, dont seize sont domiciliés dans le Val-de-Marne et vingt-huit dépendent d'autres départements.

Des régularisations "au goutte à goutte"

Dans le cadre des différentes procédures liées à l'entrée et au séjour sur le territoire national des ressortissants étrangers, l'Anaem exerce des missions administratives, sanitaires et sociales.

Plus tôt, Caroline Aubry, responsable CGT des questions liées à l'immigration avait dénoncé le "blocage des patrons" qui entraîne les régularisations "au goutte à goutte".

"Nous ordonnerons l'arrêt des occupations [des entreprises, ndlr] si les patrons remplissent les contrats-types avec engagement auprès de l'ANAEM. La préfecture attend ces dossiers pour les régularisations", avait-t-elle assuré.

Sur les 284 dossiers relevant de la compétence de la préfecture du Val-de-Marne, 200 ont fait l'objet d'une demande d'éléments complémentaires, selon le communiqué de la préfecture.

Vous avez la parole

Les réactions des lecteurs sont toujours nombreuses dans 24 Heures, au sujet des naturalisations par le peuple, en votation le 1er juin prochain. Les dessins sont empruntés à Mix & Remix.

mixremix intégration partage valeur

Une campagne affligeante et fallacieuse
Sans vouloir débattre du bien-fondé de l’initiative sur les naturalisations, je tiens à signifier ici mon indignation sur le contenu du dépliant de l’UDC que j’ai pris la peine de lire attentivement. Quand ce n’est pas les affiches qui scandalisent (bien que l’on y retrouve quatre mains basanées sur cinq se servant de passeport alors que 5,4% d’Africains et 11,6% d’Asiatiques ont été naturalisés en 2006!), c’est dans le contenu des textes et les arguments mis en avant qu’il faut y trouver encore une fois un mépris et un dénigrement des gens vivants dans ce pays.
«Aucun autre pays ne naturalise autant d’étrangers que la Suisse» nous dit-on. C’est sans compter sur le fait que la Suisse compte un taux de 21% d’étrangers. En réalité, seuls 25 étrangers sur 1000 se sont fait naturaliser l’an passé (2,5%), alors que le taux monte à 7,8% dans des pays comme la Norvège ou la Suède (8,2%) qu’on nous cite souvent en exemple. «Chaque année plus de naturalisations!» L’UDC «oublie» de dire qu’entre 2006 et 2007 il y a eu une baisse. Et ce n’est pas 50?000 naturalisations annoncées mais bien 46?700 en 2007.
Un amalgame grave est aussi fait entre les naturalisés des Balkans et de Turquie et l’augmentation des criminels et des profiteurs des assurances sociales. Et bien sûr, pour que la coupe soit pleine, «ce sont pour la plupart des musulmans».
A coup de campagnes mensongères et de raccourcis simplistes et xénophobes, je me demande vraiment qui ternit la réputation de ce pays. On comprend aussi pourquoi une grande majorité des étrangers vivant en Suisse ne souhaitent tout simplement pas faire de demande de naturalisation…
Mike Ebbutt,
Vevey

mixremix intégration effort

Les partisans se trompent d’époque
Les partisans de la naturalisation par les urnes évoquent un droit séculaire dont les citoyens ont été frustrés, Oscar Freysinger dixit. Or ils se trompent d’époque: il fut un temps, en effet, où la bourgeoisie conférait certains droits, dont celui fort rassurant de pouvoir obtenir aide auprès de sa commune d’origine en cas de besoin. Les communes se montraient donc très parcimonieuses en matière de bourgeoisie, par crainte de voir augmenter leurs charges d’assistance. Tout cela est bien loin: le lien qui attache le citoyen à sa commune d’origine est peut-être encore sentimental, mais en fait purement administratif. La relation avec les autres combourgeois est inexistante.
Très insidieusement, les auteurs de l’initiative entretiennent le sentiment diffus que l’association entre la bourgeoisie et le domicile est ce qu’elle était grosso modo au XIXe siècle, une institution coulée dans le bronze. La mobilité actuelle a depuis belle lurette balayé une telle notion
La naturalisation sous forme d’acte administratif, un monstre juridique? Elle existe cependant, ne l’oublions pas, avec un zeste de piquant ici et là… Oyez! Trois de mes petits-enfants, ressortissants français, sont devenus bourgeois de Krauchthal (BE) par leur mère. Leur patronyme: De Laharpe! A ce que j’en sais, les paysans de ce village du Bantiger n’ont pas marché sur le Gemeindehaus avec fourches et faux lors de l’inscription de ces nouveaux combourgeois.
Le monstre juridique, c’est la naturalisation par les urnes. Au fait pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Lancez, Messieurs de l’UDC, l’initiative Pour des permis de conduire démocratiques!
André Schertenleib,
Prilly

Non à la loterie pour décider qui peut devenir Suisse
Les initiants veulent que l’on rétablisse les scrutins populaires pour décider de l’acquisition de la nationalité suisse. Je me pose la question: comment les citoyens peuvent-ils se faire une idée fondée si le candidat à la naturalisation est digne d’être naturalisé? Sur la base de quels critères vont-ils décider? Selon le nom du candidat? Son origine nationale? La couleur de sa peau? Et pour quelle raison le candidat n’aurait-il pas le droit de connaître les motifs du refus? Cela ne va-t-il pas ouvrir tout grand la porte à l’arbitraire?
Je veux qu’à l’avenir on examine toujours de façon sérieuse les demandes de naturalisation et que l’on puisse les motiver. A mon avis, seule une commission peut fournir ce travail en se penchant de façon approfondie sur le dossier du candidat et peut motiver les raisons d’un refus. L’acquisition de la nationalité suisse est une affaire trop sérieuse pour laisser l’arbitraire et la loterie décider qui peut devenir Suisse. Je vais donc dire non à l’initiative de l’ UDC le 1 er juin.
Thierry Lambelet,
Lausanne

Faut arrêter d’abuser!
Il faut arrêter: la naturalisation par les urnes n’est «pas» démocratique! C’est un abus de la notion de démocratie.
La démocratie repose sur le scrutin populaire «et» sur le respect du droit. L’égalité de chacun devant la loi est essentielle. Voter «à la tête du client» viole tout simplement cette égalité devant la loi, fondement de notre démocratie.
Si on veut être honnête, on ne vote pas sur des candidats qu’on ne connaît pas. Sur 1000 électeurs d’une commune moyenne, on peut dès lors difficilement imaginer moins de 80% d’abstention. Dans ce cas, où est la démocratie? En plus, ce n’est pas en empêchant les naturalisations qu’on va empêcher les criminels d’agir, cet argument est grotesque.
Stop aux abus de langage et aux tromperies de l’UDC. Non à cette initiative malhonnête!
Vincent Rossi,
Lausanne

Réflexion à propos de la naturalisation
Etranger, permis «C», en Suisse depuis de nombreuses années je ne vois pas l’intérêt de demander la nationalité suisse. Être un étranger n’a pas de connotation négative. De cette manière je me sens partout au monde chez moi, et parfois nulle part chez moi, je dois l’admettre. Mais qu’importe, je me sens surtout un citoyen libre dans un monde libre.
Pourquoi tant d’étrangers veulent-ils obtenir la nationalité suisse alors que, dès lors que l’on est au bénéfice d’un permis «C» l’on obtient les mêmes droits que ceux accordés aux Suisses (excepté celui de pouvoir voter)?
Il n’est pas nécessaire d’avoir le passeport à croix blanche pour être assimilé, inséré dans le système, intégré réellement en Suisse. Question de motivation personnelle, d’intérêt envers le pays et ses habitants. Question d’apprendre la langue, connaître les droits mais aussi les obligations et surtout de se comporter dans le respect des règles établies.
Cela dit, les Suisses, puisqu’ils ont infiniment besoin des étrangers, devraient davantage les aider dans la vie de tous les jours pour que leur assimilation ici se fasse de manière plus conviviale et plus facile pour eux. Pour cela faut-il encore accepter de communiquer, accepter d’aller vers l’autre, même si on ne le connaît pas, même s’il n’a pas notre couleur, même s’il est étranger.
Stéphane Coeckelenbergh,
Prilly

Les voisins sont les mieux à même de décider
J’ai débarqué en Suisse il y a 52 ans, dans l’espoir à l’époque de ne pas devoir rester plus de quelques semaines, voire quelques mois.
Arrivé fin novembre, j’étais déjà au boulot en janvier. Entre-temps la Suisse m’a offert logement et couvert, et je lui en étais reconnaissant, partant du principe qu’elle ne nous devait rien.
Malheureusement ces principes n’ont plus cours aujourd’hui. La gauche, rose, rouge, pastèque et le PDC – dans l’espoir de gagner des voix – ont réussi à culpabiliser nos concitoyens en laissant entendre que tous ceux qui ne votent pas en faveur de leurs idées sont de mauvais Suisses.
Pourtant, qui connaît mieux ces demandeurs de naturalisation que leurs voisins?
Je trouve que beaucoup de valeurs se sont perdues, comme la politesse envers nos aînés et les dames entre autres. Certains savent très bien faire des courbettes devant un gradé, mais n’ont aucun égard envers leurs voisins quand ils ne se permettent pas parfois d’user de menaces envers les employés communaux par exemple.
La Suisse étant un état enclavé, elle ne devrait pas tolérer sur son sol de débouté ni de tricheur sans-papiers, vivant sur le dos des contribuables.
Miklos Nagy,
Lausanne

mixremix peur de toutQui paye commande!
Est-il exact que la justice peut forcer une commune à accepter davantage de personnes étrangères pour être naturalisées? Les contribuables d’une commune ne soutiennent-ils pas également le financement des services sociaux? Qui paye commande! Les citoyens d’une commune doivent donc aussi pouvoir décider en toute connaissance de cause.
Celui qui n’est pas d’accord avec des décisions démocratiques doit faire un effort d’intégration. Il doit vouloir devenir Suisse de tout son cœur et pas seulement pour profiter de nos droits. Je voterai donc oui à l’initiative sur les naturalisations.
Emil Rahm,
Hallau

C’est oui!
L’esprit «bo-bo», c’est-à-dire libéral libertaire triomphe désormais partout, tandis que la pensée critique est de plus en plus marginalisée. Ah! Les mots de la bonne conscience. Les mots des grandes consciences. Les mots qui tuent.
Afin de donner consistance à l’indispensable danger fasciste, il faut inventer des fascistes. Est ainsi déclaré fasciste celui qui se met en travers de la route du mondialisme. L’archétype du mal, c’est bien entendu l’UDC.
Le bon sens étant la chose la mieux partagée entre les hommes, chacun, en son âme et conscience, reconnaîtra que «fascisme» n’est plus qu’une insulte, une arme sémantique pour disqualifier l’adversaire.
Au lieu d’une discussion sereine, civique, constructive sur les mythes et les réalités des flux migratoires, sur les naturalisations, sur les clandestins, sur la définition de la nation et de la citoyenneté, s’engage une guerre métaphysique, envenimant l’atmosphère et ne résolvant aucun problème.
La Suisse a le devoir de contrôler qui entre chez elle et de réguler le flux des immigrants en fonction de ses possibilités d’accueil. Il est tout aussi clair que l’accession à sa nationalité doit obéir à des règles strictes, ainsi qu’il est d’usage dans tous les pays civilisés. Cette accession doit être un acte solennel qui reconnaît à ceux qui en bénéficient la capacité d’apporter à la communauté humaine ce qu’ils ont de meilleur.
L’initiative de l’UDC sur les naturalisations va dans ce sens. Elle n’est entachée de xénophobie que pour celui qui est habitué à se plier aux oukases de l’orthodoxie officielle.
Edy Erismann,
Les Venéresses-sur-Bex

Votez utile!
Depuis que le parti tout-puissant d’Hermann Gessler sévit aussi en Suisse romande, voter devient un jeu d’enfant. Vous consultez le mot d’ordre donné à ses troupes et vous votez le contraire. De cette manière, vous avez la certitude de voter utile.
Johann Burger,
Renens

Carton rouge pour les naturalisations prétendument démocratiques!
Victime de tous, de Darbellay, des étrangers, de Widmer-Schlumpf, l’UDC surjoue. Ses gesticulations nuiront-elles au succès de son initiative ultraxénophobe? Ce parti tient l’électorat que sa monomanie hypnotise: les étrangers étant la source des problèmes, les détester serait la condition des solutions. Des mains sombres ou poilues touillent dans un cageot. La magie de l’image invente la réalité qu’elle prétend combattre et de gros moyens financiers imposent deux mensonges: celui des naturalisations en masse et celui des juges qui naturaliseraient des criminels. Cela suffira-t-il pour dépasser 50%? Rien n’est moins sûr, car son argumentaire est pauvre.
L’UDC demande que les électeurs des communes puissent décider librement la procédure de naturalisation. Mais ne le font-ils pas déjà? Seul est aujourd’hui interdit le vote de listes de candidats qu’elle veut introduire, mais cette procédure ouvre justement la voie à la «naturalisation en masse», qu’elle rejette. Le droit de recours ne s’appliquerait pas à des décisions démocratiques? L’UDC met en cause le droit qui permet au citoyen de se protéger d’une décision injuste. Et qui constitue donc la garantie d’institutions démocratiques.
Karl Grünberg,
ACOR SOS Racisme, Lausanne

L' intégration, cela s'apprend

L’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle propose un certificat en «interculturalité».
Accueillir les étrangers, valori­ser leurs compétences propres, leur donner les outils qui leur permettront une intégration harmonieuse en Suisse ne s’im­provise pas. L’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP), qui a une antenne à Lausanne, a donc mis sur pied un cours de «dynamique interculturelle et gestion de la diversité», destiné essentiellement aux profession- nels de la formation, mais éga­lement aux enseignants ou au personnel soignant. Dès cette année, cet enseignement sera quittancé par un certificat d’études avancées.
Parmi les étudiants qui re­çoivent leur titre ce week-end, certains se sont intéressés à la création d’un «réseau-ressour­ces » pour des jeunes requé­rants d’asile, se sont penchés sur la précarité administrative des déplacés ou sur la manière dont les services sociaux pour­raient davantage mettre en avant leurs atouts.
Informations sur ces formations: www.iffp-suisse.ch ou par e-mail: mcwenker@freesurf.ch