Genève, 16 mars. - Samedi dernier, un lecteur de la Julie se demandait à propos des apprentis sans-papiers: «A quoi joue Mme Salerno?» Ma réponse est celle-ci: je joue la carte de l’égalité de traitement, ni plus ni moins. Mais que les choses soient claires: les quelques clandestins qui pourraient être embauchés dans notre administration n’ont aucune priorité sur les autres. Loin de moi l’idée de faire de la discrimination positive.
Ma position est la suivante: puisque ces jeunes clandestins vivent déjà à Genève depuis longtemps, que souvent leurs parents y travaillent, qu’ils y sont intégrés et qu’ils peuvent suivre des cours à l’école, il n’y a pas de raison qu’ils soient privés d’apprentissage. Cette position est aussi une question de bon sens et nombre d’élu-e-s de droite partagent mon avis. Même la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf déclarait samedi dans ce même journal être d’accord avec l’engagement d’apprentis sans-papiers…
Le scandale n’est pas l’engagement possible de quelques apprentis sans-papiers qui prendraient la place des apprentis avec papiers. Le véritable scandale est le manque de places d’apprentissage sur le marché du travail. En Suisse, les entreprises n’offrent pas assez de places et manquent donc trop souvent à leur devoir de formation.
Je fais partie de celles et de ceux qui se battent pour que cette offre augmente. En trois ans, en Ville de Genève, on est passé de 46 apprenti-e-s à 80 pour la rentrée 2010-2011, soit près du double. Aux autres de nous imiter!
Sandrine Salerno, conseillère administrative, dans le courrier des lecteurs de la Tribune de Genève.
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