vendredi 31 août 2007

Affiches de l'UDC, l'ONU réagit

Lire dans 24 heures, l'article d'Antoine Grosjean:
Après Micheline Calmy-Rey et Pascal Couchepin, voici que l’ONU réagit aux affiches de l’UDC. Celle-ci réussit une fois de plus à se placer au centre de la campagne. Mais cette stratégie marchera-t-elle encore longtemps?



Les affiches de l’UDC font des remous à l’étranger aussi. Comme l’a annoncé hier Pascal Couchepin, le rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme, Doudou Diène, auteur d’un récent rapport critique sur la Suisse, a écrit au Conseil fédéral pour lui demander son avis sur cette campagne. «Nous lui répondrons que c’est au peuple de juger», annonce le radical.

Interpellé par les journalistes lors de son pèlerinage de l’île Saint-Pierre, lui-même demeure d’une grande prudence. «Je n’aimerais pas appartenir à un parti qui utilise de tels procédés», lâche Pascal Couchepin. Mais en matière de propagande politique, «il faut une certaine liberté. Tolérance! Tolérance!» lance le Valaisan. «Et le peuple jugera.»

Ce discours libéral tranche avec celui, autrement plus musclé, utilisé mercredi soir par Micheline Calmy-Rey. La présidente de la Confédération a exprimé publiquement son dégoût vis-à-vis d’une «campagne raciste qui attise la haine». Pascal Couchepin refuse de reprendre ces mots à son compte. «En tant que président, on devrait éviter autant que possible de se mêler des polémiques conjoncturelles qui nourrissent ceux qui les provoquent. Et le parti de la présidente a lui-même utilisé ce genre de méthodes» par le passé, ajoute-t-il. Le ministre des Affaires sociales n’a apparemment pas digéré la campagne des syndicats sur la 5e révision de l’assurance invalidité, où il apparaissait sous les traits d’un alcoolique chronique.

Impasse stratégique

Une fois de plus, l’UDC a réussi à donner le ton de la campagne électorale. Avec l’affiche du mouton noir d’abord, puis avec le clip vidéo sur la violence, elle est de nouveau parvenue à provoquer la controverse et à accaparer l’attention. Mais cette stratégie éprouvée marchera-t-elle encore longtemps? Le conseiller national Christian Levrat estime que cette fois-ci, l’UDC s’est brûlé les doigts avec son clip vidéo dénonçant la violence des jeunes. Pour rappel, les acteurs, qui ne savaient pas que le tournage était une commande du parti, ont porté plainte. «Jusqu’ici, la stratégie de l’UDC a bien fonctionné, souligne le socialiste. Mais elle l’oblige à toujours durcir le ton, à toujours dépasser les limites de l’acceptable. Tôt ou tard, elle va se retrouver dans l’impasse.»

«Tout le monde sait que cette stratégie est un piège, mais on s’y précipite quand même», note le président du groupe PDC au National, Urs Schwaller. Mais il pense également que l’UDC, à force de ressasser les mêmes messages, est en train de jouer une de ses dernières cartes. Il en veut pour preuve la tentative désespérée de faire croire à un complot anti-Blocher, et de tourner cette élection en un scrutin pour ou contre le tribun zurichois. Si le vice-président du PDC, Dominique de Buman, trouve, lui, utopique de croire qu’on peut purement et simplement ignorer les provocations de l’UDC, il croit aussi que cette stratégie finira par s’éteindre d’elle-même, comme une mode

L'UDC accusée de campagne raciste


Lire ce dossier très complet de Swissinfo

L'Union démocratique du centre (droite nationaliste) première formation politique de Suisse, est à nouveau sous le feu de la critique pour sa campagne très agressive envers les étrangers.

L'ONU demande des explications à la Suisse

Jeudi, le ministre de l'Intérieur a dit que le gouvernement préparait sa réponse au rapporteur de l'ONU sur le racisme à propos de cette campagne, qui par ailleurs «dégoûte» la présidente de la Confédération.


Il y a trois semaines, Doudou Diène et Jorge Bustamante, respectivement rapporteurs spéciaux des Nations Unies pour le racisme et les droits humains des migrants, écrivaient au gouvernement suisse pour demander des explications sur la désormais fameuse affiche de l'UDC frappée de trois moutons blancs et d'un mouton noir.



On se souvient qu'en mars, Doudou Diène avait déjà épinglé la Suisse dans un rapport qui mentionnait «des manifestations de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie».

Lien vers quelques affiches de l'UDC

Version tessinoise d'afiche modifiée

Nouvelle campagne raciste du parti de la Liberté à Bienne


Lire l'article du Matin par Cathy Macherel:

Pour ceux parmi vous qui n'avez pas vu l'émission de Rundschau mercredi soir, quelques explications sur le niveau de ce parti de la Liberté. Les responsables du parti se font filmer dans le parlement Biennois avec des bananes et des têtes au choco. Ceci est l'essentiel de leur argumentaire...


Extrait de l'article.
Le parti de Jürg Scherrer se fiche visiblement de la justice.

Il y a 20 jours à peine, un juge le contraignait à fermer l'adresse www.lumengo.ch, adresse que la Parti de la liberté avait utilisée abusivement pour y déverser son fiel sur Ricardo Lumengo, député socialiste biennois.

Or, il a suffi que la télévision alémanique DRS consacre une émission à cette affaire mercredi soir pour qu'un nouveau détournement soit commis. En pire.

Depuis hier, l'adresse www.lumengo.ch mène en effet à une page du Parti de la Liberté, intitulée pour l'occasion «Wer ist Lumengo?» Et le parti de préciser en introduction: «Pour nous, le nom Lumengo ne désigne pas une personne en particulier. Il s'agit simplement d'un synonyme pour un Noir (nous ne pouvons pas utiliser un autre qualificatif à cause du politiquement correct) qui tôt ou tard s'installe illégalement en Suisse (...)».

Dans le même texte, le parti y va aussi de ses recommandations sur l'accueil à réserver à tous les requérants d'asile. Il préconise de les enfermer dans des «centres», de leur donner «des vêtements simples, une nourriture simple et un logement simple», camps qui seraient «surveillés par l'armée».

Ricardo Lumengo a découvert ce nouvel abus hier. «La première fois, nous avions déposé une plainte civile. Cette fois, ma plainte sera pénale. Il y a manifestement insoumission à une décision de justice»

Les moutons de l'UDC devant l'ONU

L'affiche électorale de l'UDC représentant des moutons blancs et un noir fait parler d'elle jusqu'à l'ONU. Le rapporteur spécial sur le racisme Doudou Diène a interpellé le Conseil fédéral à ce propos. Le gouvernement est en train de préparer sa réponse.

Provocations de l'UDC: la droite doit-elle continuer à se taire?

Lire l'éditorial du Temps
Extrait:
Comment réagir à la propagande aux accents racistes des démocrates du centre? La question divise les partis du camp bourgeois. Si tous les dirigeants sont ulcérés par les méthodes du parti de Christoph Blocher et même «dégoûtés», comme Micheline Calmy-Rey par le clip vidéo mettant en scène des jeunes de Bienne, ils craignent que leur réaction n'alimente le fonds de commerce de l'UDC. L'ancien conseiller national radical Yves Christen estime, lui, que trop, c'est trop: «Les partis politiques sont comme tétanisés et n'osent pas réagir. C'est inacceptable.» Guido Schommer, le secrétaire général des radicaux, se refuse à vouloir entrer dans le jeu de l'UDC, opinion que partage le président du Parti démocrate-chrétien, Christophe Darbellay.

Sur le même sujet lire le développement de Valérie de Graffenried et de Denis Masmejan

VOTATIONS. A de notables exceptions près, les représentants du camp bourgeois sont réticents à dénoncer la propagande aux accents racistes des démocrates du centre. Crainte ou calcul, ils entendent laisser le citoyen arbitrer.

Voici un extrait des déclarations d'Yves Christen:
«Certaines sections cantonales de l'UDC, comme celle de Vaud, devraient oser élever la voix et marquer leur désapprobation», proteste Yves Christen. Les présidents du PRD et du PDC, Fulvio Pelli et Christophe Darbellay, devraient à ses yeux réagir publiquement. «A côté de l'UDC, Schwarzenbach est un enfant de chœur. Cette campagne est clairement raciste, elle donne de l'eau au moulin de l'extrême droite et a des relents de Deuxième Guerre mondiale. On ne peut pas laisser faire!»