mercredi 1 juin 2005

Un quatrième renvoi forcé en cours

Vendredi dernier, un célibataire de 35 ans a dû prendre le chemin de Frambois, suscitant hier l’émotion du député socialiste Roger Saugy: «C’est un survivant des camps de Srebrenica où il est prouvé qu’il a vécu des horreurs dont il reste encore très marqué et qui le rendent incapable de se réadapter.»
L'information est transmise par Grégoire Nappey en page 35 de 24heures.

Un EMS se mobilise pour sa "petite ethiopienne"

Dans 24heures,Martine Clerc nous raconte la mobilisation extraordinaire autour d'une déboutée Ethiopienne.

La directrice d’un home lausannois refuse de licencier son employée qui a reçu une interdiction de travailler. Tous les pensionnaires se mobilisent. Une centaine de requérants éthiopiens déboutés ont également manifesté devant le Grand Conseil.
La directrice, le personnel et les pensionnaires de l’EMS La Pensée, sous-gare, refusent de voir partir Rachel Tsegaye, aide-infirmière éthiopienne engagée il y a quatre ans. L’interdiction de travailler, prononcée par les autorités vaudoises, fait sortir de leur silence quelque 170 requérants déboutés d’Ethiopie et d’Erythrée. Les services de Christoph Blocher n’étaient même pas entrés en matière sur leurs dossiers.
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En Suisse depuis 1997, Rachel Tsegaye, aujourd’hui mariée et mère d’un enfant de 2 ans, ne comprend pas la brutalité de la décision. «Après tant d’années ici, on nous empêche soudain de travailler. Alors qu’on a un emploi, qu’on paie nos impôts, notre AVS, notre loyer. Comment vivrons-nous sans travail? Que les autorités regardent pour une fois notre dossier!» Les larmes coulent. Une vieille dame, émue, serre la main de la jeune Ethiopienne, celle qui l’habille, la soigne et l’accompagne chaque journée à La Pensée. A l’autre bout de la table, on laisse éclater sa colère. «Cette procédure est ignoble, indigne de notre pays, fulmine Marie-José Nicolas, amie d’une pensionnaire. Licencier une employée qui donne entière satisfaction est une imbécillité. Combien de chômeurs suisses sont d’accord d’occuper ces emplois?»
Pour éviter ces situations, signez la pétition de la Coordination Asile contre l'interdiction de travailler

Propagande raciste de l'UDC valaisanne ?

A vous de juger, voici sans commentaires la "fausse lettre" publiée sur le site valaisan de l'UDC.

Claude Ansermoz dans 24heures (qui ne publie pas les parties les plus violentes de la lettre) rapporte les réactions des ONG anti-racistes.
«Ce n’est ni plus ni moins qu’une incitation à la xénophobie et une généralisation mensongère appelant à l’exclusion!» s’enflamme Boël Sambuc, viceprésidente de la Commission fédérale contre le racisme. «De la part d’un parti institutionnel qui participe au gouvernement, c’est intolérable. La dérive d’aujourd’hui n’existait pas il y a deux ou trois ans. Depuis 1997, les parlementaires UDC ont tenté à dix reprises, dont quatre rien que pour la dernière année, d’abroger l’article 261 bis du Code pénal condamnant la discrimination raciale et qui agit comme un obstacle constitutionnel à leur fonds de commerce. Boël Sambuc appelle «la justice valaisanne à ouvrir une enquête et les politiciens responsables à réagir fermement».
Plainte sera-t-elle déposée? Karl Grünberg, d’Acor SOS Racisme ne l’exclut pas «puisque ce texte contient des propos fallacieux et racistes, notamment sur les conséquences d’un oui à Schengen, il y a matière à saisir la justice. Nous allons en tout cas examiner l’opportunité.»

La motion au Grand Conseil est déposée

La majorité des députés vaudois s'opposent une fois de plus aux renvois forcés des requérants déboutés.
Les députés demandent en outre l'abandon des mesures de contrainte, la création d'une commission pour réexaminer les dossiers et la levée de l'interdiction de travailler.
Lire la dépêche de l'ATS
Voir la séquence du Journal des régions TSR en qualité modem / en haute qualité

«L'avenir de ces gens n'est pas en Suisse, mais chez eux»

Parole de Jean-Claude Mermoud, l'«exception vaudoise» en matière d'asile, c'est bien fini! D'ici à la fin de l'année, 300 personnes devront quitter la Suisse, dont 170 du groupe dit des 523. Volontaire, leur départ s'accompagne d'une aide financière. Sinon elles prendront l'avion manu militari.

Lire l'interview de Jean-Claude Mermoud dans l'illustré no 22 du 1.6.