lundi 11 septembre 2006

Asile: deux fois non des petits paysans

Lire le communiqué dans agriculture.ch:
L'Association des petits et moyens paysans (VKMB) recommande de rejeter les lois sur l'asile et sur les étrangers soumises au peuple le 24 septembre. L'Union suisse des paysans recommande au contraire d'approuver ces deux lois. En comparaison avec l'Europe, les lois suisses actuelles sur l'asile et sur les étrangers sont déjà sévères. De plus, la loi sur les étrangers est injuste compte tenu de l'apport des étrangers à l'économie suisse, a indiqué lundi le VKMB dans un communiqué. L'association des petits et moyens paysans a déjà fait connaître son mot d'ordre pour l'autre votation du 24 septembre: elle propose de dire oui l'initiative COSA. Là aussi, elle est d'un autre avis que l'USP qui recommande le rejet de l'initiative

Le Courrier donne la parole aux fonctionnaires de l'asile

Votation sur l’asile : les Eglises montent au front

Ecoutez l'émission spéciale Haute-fréquence
« Non » : c’est la réponse que les Eglises catholiques et protestantes de Suisse recommandent de glisser dans l’urne le 24 septembre lors du référendum sur la révision du droit d’asile. Des Eglises qui ont jugé que la loi présentait trop peu de garanties pour les personnes persécutées et qu’elle risquait de créer une foule de sans-papiers en privant d’aide sociale les demandeurs déboutés.

Quelle influence cette prise de position, justifiée aux noms de valeurs évangéliques comme celle de l’accueil de l’étranger, peut-elle avoir sur l’issue du scrutin ? Cet engagement de la hiérarchie des Eglises correspond-elle à l’opinion des fidèles, en Suisse romande comme en Suisse allemande ? Et en quoi l’attitude des Eglises de Suisse est le reflet des préoccupations de toutes les Eglises européennes confrontées à la question de l’immigration qu’elle soit légale, clandestine ou liée à l’asile ?

Jean-Christophe Emery s’est rendu à Soleure pour sentir le climat en Suisse allemande. Catherine Erard est allée voir Mgr Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbéliard et président du Service national français de la pastorale des migrants, pour connaître l’attitude des Eglises en France. Valérie Demon s’est penchée sur le cas de l’Eglise catholique espagnole en allant visiter en Castille un centre d’accueil catholique pour les migrants. Enquête complétée par un entretien avec Antoine Reymond, membre du Conseil synodal de l’Eglise réformée du canton de Vaud.

Une émission spéciale conduite par Catherine Erard, Jean-Christophe Emery et Fabien Hünenberger.

Etrangers première classe, étrangers deuxième classe...

Lire l'éclairage de Renzo Ambrosetti dans le Temps
Renzo Ambrosetti, coprésident du syndicat Unia, dénonce les risques de marginalisation croissante que les nouvelles lois feront courir aux étrangers en situation déjà précaire

La loi sur l'asile est choquante et en plus inefficace

Lire l'éclairage de Claude Ruey dans le Temps
Il y montre l'incohérence de la loi sur l'asile qui prétend limiter les abus.

La loi sur les étrangers n'est pas discriminatoire

Lire l'éclairage de Murat Aldare dans le Temps

Ce juriste, vice-président des Jeunes radicaux genevois, distingue entre les deux lois soumises au peuple.


Asile: le oui difficile de la droite romande

Lire l'article de Denis Masmejan dans le Temps - Suisse

Ont-ils peur d'être assimilés à l'UDC? Sont-ils eux-mêmes peu convaincus? Jugent-ils inutile d'en faire trop pour un scrutin qui semble gagné d'avance? Toutes les explications sont permises, mais c'est un fait: si les démocrates du centre sont parfaitement à l'aise dans la défense des lois sur l'asile et sur les étrangers, les radicaux et les démocrates-chrétiens, en Suisse romande, ne se bousculent pas pour défendre les deux textes soumis au vote des Suisses dans quinze jours. Pendant ce temps, le comité rassemblant les partisans à droite d'un double non aligne une belle brochette de personnalités, et n'a aucune peine à leur faire donner de la voix. ..

Nous sommes tous l'étranger de quelqu'un

Lire dans le Temps - Courrier des lecteurs
...Les lois sur les étrangers et sur l'asile sont comme un pansement sur une jambe de bois. Quand elles seront en vigueur, nous n'aurons pas moins peur. Les lendemains ne chanteront pas mieux. Le monde ne sera pas plus facile à vivre. Il y aura toujours des malades, des chômeurs, des gens qui vieillissent et se sentent négligés. Ce qui sera différent, c'est que nos élus (nos employés) devront trouver un autre bouc émissaire.

A qui le tour quand il n'y aura plus d'étrangers? A vous. A moi. Nous sommes tous l'étranger de quelqu'un, et si les démagogues continuent sur leur lancée, nous serons bientôt tous, vous et moi, les étrangers de nos élus

Christoph Blocher a séduit un public conquis d’avance

24heures en ligne - www.24heures.ch - blocher monthey 110906
Plusieurs gardes du corps tirés à quatre épingles, des voitures de police qui quadrillent le secteur, sans oublier les agents de sécurité postés sur les toits du théâtre…

Pas banal dans une petite ville de 15 000 habitants, l'important dispositif mis en place samedi matin a peut-être dissuadé les plus timorés de faire un détour par le Crochetan. Un déploiement qui aura même le don d'irriter un tantinet le président de Monthey Fernand Mariétan. L'ancien conseiller national démocrate-chrétien est pourtant loin d'être un novice en matière de protocole: «Comme responsable de l'ordre public, c'est la première fois que je vois une telle démonstration de mesures de sécurité», glissera-t-il lors de son message de bienvenue.

Beaucoup de partisans

Bref, c'est devant une assistance somme toute assez clairsemée – 250 à 300 personnes au maximum – que Christoph Blocher a défendu le durcissement des lois sur l'asile et les étrangers. Après son exposé officiel, qui a duré environ quarante-cinq minutes, le conseiller fédéral UDC a dialogué pendant un bon tour d'horloge avec l'assemblée.

Visiblement détendu, souriant, lâchant parfois un trait d'humour, le ministre du Département de la Justice et Police a séduit une assistance composée pour l'essentiel de partisans, jeunes et moins jeunes. Les cadors de l'UDC valaisanne, à l'instar du conseiller national de Savièse Oskar Freysinger, avaient fait le déplacement. Ainsi que passablement de sympathisants. Ces derniers, très démonstratifs pour certains, ont parfois donné à la conférence des petits airs de meeting électoral, en ponctuant notamment chaque intervention du conseiller fédéral d'une salve d'applaudissements.

«Pas un politicien comme les autres»


«Christoph Blocher a été très bien. Nous sommes venus pour le voir, mais aussi parce que ce genre de débats est important pour nous conforter dans notre opinion», juge par exemple une femme de la commune voisine de Troistorrents.

Le petit bémol? Faute de réels contradicteurs dans l'assistance, le débat qui devait suivre la conférence organisée par l'Union des indépendants valaisans (UDI) a fait rapidement long feu: «C'est un peu dommage, concède d'ailleurs son secrétaire général Jean-Yves Gabbud, car l'UDI n'a pas une prise de position officielle sur ces lois. Mais il était à prévoir qu'il y aurait beaucoup de sympathisants, car Christoph Blocher n'est pas vraiment un politicien comme les autres».

Réactions contre le journal de la MIgros

Lire dans le Courrier des lecteurs de Migros Magazine ces deux lettres:
«Je suis écœuré»
Les propos de Christoph Blocher (...) m’écœurent. Comment peut-il dire que 85% des demandes d’asile sont infondées alors que, selon ses propres services, 63% des requérants dont le cas a fait l’objet d’une décision durant les sept premiers mois de cette année ont reçu l’asile ou une admission provisoire? Comment peut-il dire que les deux tiers des requérants frappés d’une non-entrée en matière «quittent immédiatement la Suisse», alors qu’on ignore (presque) tout de leur sort?
Dès lors, quels sont les «abus» dont M. Blocher parle à tort (...)? La criminalité? Elle existe, certes. Cependant, nous pensons que le durcissement du droit d’asile va la favoriser au lieu de la combattre. M. Blocher met au défi «certains représentants de l’Eglise protestante» de «suggérer des solutions pour lutter contre les abus». Il faut d’abord rappeler que les Eglises, tant protestante que catholique, se sont (...) prononcées contre ce durcissement. Ensuite, que l’action (...) de leurs «représentants», dont je fais partie, est à cet égard sans doute plus utile que la répression (...).
Michel Bavarel, Meyrin (GE), par e-mail
«C’est scandaleux!»
Je trouve absolument scandaleux que votre journal, qui se veut populaire et est distribué quasiment comme un tous ménages, donne une tribune libre à M. Blocher. (...) En tant que journal, ne deviez-vous pas ouvrir le débat? Vos petits encadrés et l’article à paraître sur les unions mixtes semblent bien maigres face aux arguments (...) du conseiller fédéral (...).
(...) Enfin, pourquoi ne pas avoir au moins publié la liste des nombreuses institutions, organisations, syndicats, groupements professionnels, partis politiques et églises qui refusent ces lois arbitraires?
(...) Où est donc passé l’esprit familial, solidaire et ouvert de votre coopérative ?(...).
Véronique Eggimann, Nyon (VD), par e-mail

La Politique suisse d’asile à la dérive est paru

(sous la direction d'Irène Schmidlin, Christophe Tafelmacher, Hélène Küng

La Politique suisse d’asile à la dérive. Chasse aux « abus » et démantèlement des droits

avec les contributions de Bruno Clément, Claude Calame, Kaw Diatigi, Haggi Drahme, Mohammed Jaafar, Kamber Kolloni, Hélène Küng, Leyla Chammas, Yves Sancey et Christophe Tafelmacher


14,5 x 22 cm – 112 pages – ISBN 2-8290-0330-6

CHF 18.–/€ 12.-



À la veille de deux votations importantes sur la révision des lois sur les étrangers et sur l’asile en septembre 2006, ce livre fait le point sur les dérives de la politique suisse d’asile depuis plus de vingt ans.

Des migrant-e-s, des réfugié-e-s et des personnes victimes de mesures de « non-entrée en matière » (NEM) témoignent. Ils racontent, dans des récits à la première personne ou rapportés, leur parcours de vie marqués par la guerre, la torture, les privations de leurs droits les plus élémentaires.

D’autres textes évoquent les luttes menées notamment en Suisse romande depuis 1985 : d’une part, des luttes de solidarité – allant jusqu’à la désobéissance civile et citoyenne – pour soutenir les personnes dont les droits ont été bafoués autant dans leur pays d’origine qu’en Suisse et pour leur offrir l’hospitalité ; et d’autre part, des luttes contre les abus de la politique suisse de dissuasion d’asile. Ces luttes ont été et sont menées, en commun avec des réfugié-e-s, des migrant-e-s, des Sans-papiers, par des organisations et des collectifs tels que SOS-Asile Vaud, la Coordination Asile Vaud, Amnesty international, le réseau de solidarité de Suisse orientale, etc.

À l’instar d’autres pays européens, la politique suisse par rapport à l’asile et aux étrangers est entrée dans un cycle marqué par un renforcement des mesures de contrôle social, de répression, de dissuasion et de restriction de l’asile, de « chasse aux abus », de violation des conventions internationales et des droits humains. Cette dérive est telle que l’on peut affirmer, qu’en Suisse, la raison d’État se dresse contre le Droit et qu’il s’agit de dénoncer ce processus qui cherche à restreindre de manière drastique, voire à éliminer tout droit pour les personnes concernées.


Ce livre rassemble des contributions des auteur-e-s suivant-e-s : Bruno Clément, Claude Calame, Kaw Diatigi, Haggi Drahme, Hélène Küng, Mohammed Jaafar, Kamber Kolloni, Leyla Chammas, Yves Sancey et Christophe Tafelmacher. Ces textes ont été réunis par les bons soins éditoriaux d’Irène Schmidlin, à l’occasion des vingt ans de SOS-Asile Vaud en novembre 2005, et des Éditions d’en bas en collaboration avec Judith Vuillemin pour les témoignages issus du livre de Michael Walther, Und es sind Menschen auf der Flucht. Zwölf Geschichten von Asylsuchenden mit « Nicht-Eintretens-Entscheid » (NEE), rex verlag luzern

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