mercredi 19 décembre 2007

L'exil à 15 ans

Ne manquez pas Temps Présent ce jeudi sur la TSR

Ce sont des ados, pour certains encore des enfants. Mais à l'âge où nos enfants vont encore à l'école, eux sont confrontés à la pire des situations : l'exil. Seuls et sans famille. En prenant des risques insensés au cours de leur voyage clandestin, qui parfois, les mène jusqu'en Suisse. En tentant ensuite de se refaire une vie décente dans le pays d'accueil, un rêve d'Eldorado qui souvent, se transforme en enfer. Temps Présent révèle un phénomène encore peu connu et massif: l'exil des mineurs sur les routes d'Europe. Rêvant d'une vie meilleure, des ados prennent des risques insensés pour trouver une nouvelle terre d'accueil. Mais l'Eldorado n'est pas souvent au bout du voyage.

Les requérants grands perdants

Dimanche, l'émission Mise au Point de la TSR consacrait une séquence à l'accueil des requérants dans le canton de Fribourg, accueil qui va passer dès 2008 de la Croix-Rouge à une société privée, l'ORS. Sur le même sujet, cet article de Manuel Lanquier Hiol, paru dans la revue Vivre Ensemble de décembre.

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Une page importante va se tourner le 1er janvier dans l’histoire de la Croix-Rouge fribourgeoise. En juillet dernier, le canton a décidé de confier le mandat de l’accueil et de l’encadrement des requérants d’asile, jadis dédié à la Croix-Rouge, à une entreprise privée basée à Zürich, ORS SA. Une entreprise que nos lecteurs connaissent bien, puisque nous en avons déjà parlé, lorsque celle-ci a été choisie pour remplacer Caritas dans le canton de Soleure (voir VE no 112, avril 07, p. 14).

La division Requérants d’asile représentait une partie des activités de la Croix-Rouge fribourgeoise depuis sa création au début des années huitante. Une mission traditionnelle pour cette association cantonale, dont l’un des sept principes fondamentaux est l’humanité. Tournant le dos à ces principes, les autorités cantonales ont décidé de retirer le mandat de l’asile à la Croix-Rouge, au profit d’une entreprise dont la seule réputation est de faire des économies à tour de bras au grand dam de la condition humaine. De fait, dans les cantons alémaniques où des mandats similaires ont déjà été confiés à cette entreprise, des langues se sont déjà déliées pour dénoncer ses méthodes de prise en charge, qui laissent peu de place au travail social.

A la recherche du profit
Une entreprise investie d’une mission sociale qui se soucie plutôt de son chiffre d’affaires ? Le concept laisse pantois de nombreux observateurs. Le directeur de la Croix-Rouge fribourgeoise, Charles Dewarrat l’a d’ailleurs dénoncé à demi-mot: «Il est vrai que l’asile et la migration représentent de nos jours une tâche publique importante et sont devenus un enjeu politique et économique (...) Nous respectons le travail et l’évaluation des experts ainsi que le choix de l’autorité cantonale, mais nous constatons entre autres que la masse salariale a fortement pesé sur le balance» fulminait-il avant de poursuivre: «Dans notre offre, nous avons pourtant évalué au juste les besoins en ressources humaines. Ceux-ci reposent sur la réalité des tâches à accomplir, selon notre conception de l’accueil des personnes exilées.». Ce point de vue est partagé par Béatrice Ackermann-Clerc, actrice, puis observatrice avertie du travail social dans son canton depuis une trentaine d’années. «La mise en concurrence du travail social est une dérive inquiétante» commente-t-elle.

Une concurrence déloyale
Beatrice Ackermann-Clerc, regrette qu’il existe désormais un grand flou dans la mission du travail social d’une manière générale. Elle ne manque pas d’arguments pour valider ses peurs. «Quels seront à l’avenir les critères d’une institution s’occupant de personnes en difficulté ? Quels seront les critères de qualité de la prise en charge ? Il n’y a pas de morale dans la concurrence. Un foyer d’accueil n’est pas une entreprise comme une autre», souligne-t-elle, avant de conclure: «L’Etat doit impérativement réguler l’action sociale avec des critères sociaux aussi et pas seulement des coûts concurrentiels.»

Attendue au tournant
De nombreuses personnes s’intéressent à cette nouvelle braderie de l’accueil des requérants d’asile dans le canton de Fribourg, mais la plupart préfèrent se taire pour l’instant, prêtes à réagir au moindre signe de dérive de la société ORS dans sa nouvelle mission. Dans l’immédiat, l'attention de la Croix-Rouge fribourgeoise porte sur l'application d'un plan social pour les quelques cinquante collaborateurs qui travaillaient jusqu’ici à la division asile de son institution.

Les étrangers ne pourront plus être arrêtés au SPOP

Un périmètre de sécurité autour de la gare?

Une motion déposée par le groupe radical à la séance du Conseil communal de lundi propose d'interdire l'accès à la gare et à ses environs aux requérants d'asile résidant au Centre d'enregistrement et de procédure (CEP). Un article de Rébecca Reymond dans 24 Heures.


A la gare de Vallorbe, «des parents sont
obligés d'accompagner leurs enfants
jusque sur le quai de la gare»,
selon la motion.
Sabine Papilloud.

Vallorbe a mal à son image. La zone de la gare, mal fréquentée et régulièrement encombrée de déchets, est devenue une pierre d'achoppement pour la Municipalité. «Ça nous bouffe notre temps, notre foie et notre village», déplorait la municipale Nicole Lorenzini, lundi lors du Conseil communal. «J'aime mon village et j'aime mon prochain, mais j'ai du mal à accepter que les gens que je fréquente traitent ma commune de poubelle, à cause du bidonville qu'est devenu le quartier de la gare.»

Depuis sept ans, à Vallorbe, requérants d'asile et villageois se côtoient avec plus ou moins de succès. L'Association auprès des requérants d'asile de Vallorbe oecuménique et humanitaire (ARAVOH), active auprès des requérants, a ouvert pour eux un lieu d'accueil extérieur au CEP, situé dans les locaux de la gare. Aujourd'hui, les avis quant à ce lieu divergent: alors qu'une partie du Conseil communal le considère comme une soupape permettant de faire baisser la pression ambiante, il est pour d'autres à la source des plaintes des usagers des CFF, qui prennent peur devant le nombre de personnes squattant le hall de la gare, justement sur le passage entre le CEP et le local d'accueil d'ARAVOH.

Contexte de tensions

La motion, intitulée «Réhabiliter la gare de Vallorbe» et déposée avant-hier par le groupe radical à la séance du Conseil communal, s'inscrit dans ce contexte de tensions. Et malgré les vives discussions qu'elle a engendrées, les arguments des initiants ont été les plus forts: «Des parents sont obligés d'accompagner leurs enfants jusque sur le quai de gare, les CFF reçoivent des plaintes à répétition, des voyageurs du TGV sont gênés, il faut faire quelque chose.» Par 31 oui contre 7 abstentions et 2 rejets, les conseillers communaux ont donc donné le mandat à la Municipalité de prendre le dossier en main.



La Fête de la solidarité contre le durcissement des lois sur l'asile dans le Jura

Lu sur RFJ

Le Mouvement jurassien de soutien aux sans-papiers a choisi la place de la Liberté à Delémont pour sa manifestation biennale. Le 22 décembre, deux tentes accueilleront divers concerts, avec des artistes jurassiens, brésiliens ou africains. Pour les enfants, spectacles de marionnettes et grimages sont prévus. Une conférence-débat réunira plusieurs intervenants tels que Francis Charmillot, directeur de l’Association jurassienne d’Accueil des demandeurs d’asile ou Jean-Claude Rennwald.

Le mouvement jurassien de soutien aux sans-papiers veut dénoncer le durcissement de la politique en matière d’asile. Il parle même de racisme d’Etat. Selon les membres, de nombreuses erreurs sont commises avec les «non entrées en matière». Pour en témoigner, Monsieur Jean-Patrick Iya sera présent. Journaliste congolais menacé dans son pays, il aura fallu que le Comité de l’ONU contre la torture oblige la Suisse à lui accorder l’asile pour être reconnu comme tel.

Les étrangers victimes des stéréotypes

Pour faire suite à l'article d'hier sur l'instrumentalisation des étangers pendant les fédérales 2007, lire celui-ci paru dans le Matin.