mardi 25 août 2009

Le prêtre rebelle

Italie: la loi "Sécurité" qui fait de la clandestinité un délit pénal est en application depuis le 8 août.

Une dizaine de clandestins ont déjà été arrêtes. Près de Naples, un prêtre défend néanmoins les immigrés et s'oppose à cette loi à sa manière.

Voir ce reportage du 19:30 de la TSR

Eveline Widmer-Schlumpf aimerait remplacer le système des NEM

Les expériences réalisées ces dernières années montrent que la procédure dite des NEM engendre souvent un volume de travail équivalent à celui de la procédure d'asile normale, font valoir les services de Mme Widmer Schlumpf.

Dans de nombreux cas, l'effet dissuasif escompté n'a en outre pas été obtenu. Cette observation vaut surtout pour les NEM liées à un manque de documents de voyage ou de pièces d'identité.

Troisième argument: la procédure de non-entrée en matière ne se distingue plus de la procédure normale en ce qui concerne l'aide sociale. Cette dernière est désormais refusée aussi bien aux NEM qu'aux requérants déboutés.

D'où l'idée de recourir plutôt à une procédure normale accélérée. Mais cela impliquerait un changement fondamental de système et d'importantes modifications législatives. La commission d'experts examinera les répercussions juridiques, pratiques et financières, pour la Confédération et les cantons, d'une telle réforme.

La commission sera formée de représentants des autorités fédérales, des cantons et des oeuvres d'entraide, auxquels se joindront des experts juridiques. La première séance est agendée en septembre.

24 Heures et ATS

Bons et mauvais sans-papiers

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-08-24-Italie

En Italie, bons et mauvais sans-papiers

Une loi, l’une des plus restrictives d’Europe, entrée en vigueur le 8 août 2009 en Italie, considère l’immigration clandestine comme un délit. Toutefois, face à la demande croissante d’aides-ménagères – les colf en italien – et de gardes-malades – badanti – pour prendre soin des personnes âgées, le gouvernement a dû céder à la pression des familles, très souvent de la bonne bourgeoisie, effrayées à l’idée de perdre leurs domestiques. L’Etat a donc décidé de régulariser, du 1er au 30 septembre, trois cent cinquante mille à quatre cent mille étrangers en situation irrégulière, travaillant depuis au moins trois mois – en général des jeunes femmes venues des pays de l’Est. « La société en a besoin », estime M. Carlo Giovarnardi, secrétaire d’Etat à la famille… Les employeurs devront verser une « amende libératoire » de 500 euros, avoir un certificat médical justifiant l’emploi d’une aide-soignante, ainsi qu’un revenu conséquent (20 000 euros par an).

Pour les sans-papiers exclus de cette opération « humanitaire », la chasse à l’homme se poursuit.

La polémique sur cette ligne dure adoptée par le gouvernement de M. Silvio Berlusconi a rebondi le 21 août, au lendemain du sauvetage, au large de l’île italienne de Lampedusa, de cinq Erythréens. Ceux-ci ont raconté que soixante-treize de leurs compagnons de voyage ont péri pendant la traversée depuis la Libye. Leurs corps auraient été jetés à la mer. Des recherches sont en cours pour tenter de les récupérer.

Caroline Lyras

Immigration: propositions de l'UE en septembre (présidence suédoise)


24.08.09 | 18h13

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L'Union européenne va présenter de nouvelles propositions sur la politique de l'immigration en septembre, a déclaré le ministre suédois de l'Immigration lundi, alors que les drames impliquant des réfugiés se multiplient en Méditerranée.

Ces propositions, confiées au commissaire à la Justice Jacques Barrot en charge de ces dossiers, concerneront la politique dite de "réinstallation", visant le transfert de réfugiés accueillis en Méditerranée dans d'autres pays européens, ainsi qu'une politique d'asile plus efficace, a indiqué à l'AFP le ministre suédois de l'Immigration, Tobias Billström.

La possible application de ces propositions se fera sur la base du volontariat des pays membres, a-t-il précisé.

"Le projet sur la réinstallation doit être présenté en septembre par le vice-président de la Commission, Jacques Barrot", a dit M. Billström, dont le pays occupe la présidence de l'UE depuis le 1er juillet.

Concernant la réforme de la politique d'asile, qui a pour objectif l'établissement de quotas d'accueil de réfugiés dans les pays européens, "nous attendons une proposition de la Commission en septembre également", a ajouté M. Billström.

Plus de 67.000 personnes ont traversé la Méditerranée en 2008 pour tenter d'entrer en Europe, selon le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés, des traversées souvent effectuées par des passeurs dans des conditions très précaires et lors desquelles les naufrages et les noyades sont nombreux.

La semaine dernière, cinq clandestins, recueillis au large de l'île italienne de Lampedusa, ont raconté que 73 de leurs compagnons de voyage érythréens avaient péri pendant la traversée depuis la Libye.

L'Italie, Malte, l'Espagne ou la Grèce ne veulent pas être seules à faire face au problème, et la Commission européenne cherche des solutions pour "partager le fardeau", selon les termes de M. Barrot, de l'accueil des réfugiés traversant la Méditerranée, le plus souvent via la Turquie ou la Libye.

Le rôle de la Commission est de coordonner la politique d'immigration et des frontières revenant à chacun des 27 Etats membres, a souligné un de ses porte-parole à Bruxelles.

"Nous sommes bien conscients des difficultés extrêmes et des problèmes auxquels font face plusieurs pays méditerranéens, et du besoin de mieux partager le fardeau au niveau européen", a déclaré à l'AFP Dennis Abbott.

"Il s'agit de trouver le bon équilibre, mais nous parlons de compétences nationales", a-t-il dit, soulignant que les directives à Bruxelles n'étaient pas la seule façon de régler le problème.

Une source européenne a néanmoins souligné que dans des pays d'Europe du Nord, l'immigration et l'asile ne sont pas des problèmes majeurs et que ces pays ne sont pas disposés à accepter des règles d'immigration plus contraignantes.