lundi 26 novembre 2007

Un clip Suisse pour décourager les immigrants africains

Regardez la séquence du 19h30 avec de larges extraits du clip en cause.

Suite du post de hier soir


Le gouvernement espagnol, en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations et le Sénégal, a produit un spot qui met en garde contre les dangers de l’immigration clandestine. Lancé et diffusé mercredi sur les ondes sénégalaises, il s’inscrit dans une vaste campagne de sensibilisation officiellement lancée dans ce pays le 18 juillet dernier.
Lire la suite de l'article de Afrik.com

Test ADN en Suisse

Regardez la séquence de l'émission Mise au Point

Nouveau décès au Canada après une décharge d'un taser

Lire l'article du Monde
Un nouveau décès qui pourrait être lié à l'utilisation du pistolet électrique Taser a eu lieu samedi au Canada, le troisième depuis la mort, en octobre, d'un immigrant polonais qui a eu un retentissement international.

Un homme de 36 ans, Robert Knipstrom est mort samedi dans un hôpital de Colombie-Britannique (ouest du Canada), a indiqué la police.

Son décès est survenu cinq jours après une vive altercation avec la police. Celle-ci a indiqué dans un communiqué qu'elle avait dû utiliser plusieurs méthodes - une matraque, du poivre de Cayenne et un Taser - pour maîtriser l'homme qui était très agité.

H.Ramadan vs A.Bugnon

André Bugnon, Conseiller national UDC et Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, confrontent leur opinion au sujet de l'Islam dans 24 Heures, tandis que les représentants de la communauté musulmane sont invités à rencontrer M. Blocher.




«La communauté musulmane doit
se désolidariser de ceux qui veulent
imposer à tous leurs pratiques»

J’applaudis au fait que M.Ramadan soutienne une nouvelle fois l’invitation de l’Office fédéral de la police aux représentants du monde musulman en Suisse. Cela montre qu’une volonté de dialogue existe et que M. Blocher et l’Office ne sont pas les vilains xénophobes que d’aucuns veulent décrire, puisqu’ils recherchent véritablement le dialogue avec les diverses communautés présentes dans notre pays.
Je suis pratiquement d’accord avec M.Ramadan: «Les musulmans sont des citoyens comme les autres, qui aspirent à la paix sociale» (le plus élémentaire des comportements lorsque l’on vit dans un pays qui a su mettre en place une démocratie des plus performantes et une paix sociale enviée par beaucoup d’autres nations).
Permettez-moi de donner quelques explications sur les craintes qu’une partie du peuple est en droit d’avoir, liées à certains événements ici ou là sur notre planète: on ne peut pas aborder l’intégration d’une communauté sans tenir compte de ce qui se passe à l’étranger dans ce domaine délicat.
Vous voulez, M.Ramadan, éviter tout amalgame entre sécurité et islam, vous avez raison de dire que cette association est une discrimination. Mais comment voulez-vous qu’elle ne se fasse pas lorsque dans d’autres pays, des menaces sont émises et des actes violents commis par des représentants du monde islamique à l’encontre de communautés chrétiennes? Je sais que la religion musulmane est une religion pacifiste, j’ai lu des témoignages de musulmans qui l’affirment et je les crois. Ils se détachent totalement de certains milieux islamistes radicaux qui veulent imposer à tout prix leur croyance et leur culture. Comment, pour un peuple d’obédience chrétienne, qui ne connaît pas tous les détails des diverses communautés, distinguer les uns des autres?
Si, par exemple, le dessinateur de 24 heures publiait une caricature de Mahomet, dans notre pays où la liberté d’expression est permise et où il est autorisé de publier des caricatures de Dieu ou du Christ, et que ce fait ait pour conséquence des menaces à son égard ou envers la communauté chrétienne, comment voulez-vous que les Suisses ne le ressentent pas comme une volonté de suppression de leur liberté d’expression?
Lorsque l’on entend des représentants du monde musulman dire qu’il faut interdire aux filles et aux garçons des écoles de faire des cours de natation ensemble, comment ne pas avoir l’impression de se retrouver plus d’un siècle en arrière? Nous ne voulons juger en rien les pratiques musulmanes, mais nous demandons de ne pas juger nos pratiques, qui n’ont rien de dégradant et font partie de l’évolution normale d’une civilisation.
Voilà une des faces du problème, et le pourquoi de certains amalgames malheureux. La communauté musulmane de Suisse a tout intérêt à poursuivre le dialogue avec nos autorités pour trouver des solutions, comme elle doit aussi faire entendre d’une voix forte qu’elle se désolidarise de ceux qui veulent imposer leur courant de pensée en contradiction avec nos libertés constitutionnelles. Car maintenir et garantir la paix est ce que je souhaite le plus pour l’ensemble des habitants de ce pays.
(M. Bugnon a eu connaissance de l’article de M. Ramadan, mais non l’inverse.)



«Ecarter les amalgames qui mêlent
les questions de sécurité et de terrorisme
avec l’islam en tant que tel»

A l’initiative de Monsieur Christoph Blocher, les musulmans sont une nouvelle fois invités par l’Office fédéral de la police (Fedpol), aujourd’hui même, pour une discussion consacrée à la sécurité et à un forum sur l’islam. Membre de l’Union des organisations musulmanes de Genève, le Centre Islamique a considéré qu’il était utile de répondre positivement à cette démarche. Toutefois, il est essentiel de mettre en évidence les points suivants.
En premier lieu, la police fédérale a raison de souligner qu’elle regrette «que les médias et l’opinion publique associent la religion et la culture musulmanes aux préoccupations sécuritaires» (lettre aux organisations musulmanes datée du 20 août 2007). Par conséquent, il faut écarter les amalgames qui mêlent les questions de sécurité et de terrorisme avec l’islam en tant que tel.
En Suisse, les musulmans sont des citoyens comme les autres, qui aspirent à la paix sociale, et toutes formes de discrimination consistant à faire d’eux des interlocuteurs distincts, sous-entendant qu’ils constituent une menace à court ou long terme, doivent être fermement rejetées.
Un Forum Islam consacré à la sécurité serait donc un contresens, parce qu’il supposerait la stigmatisation des valeurs d’une religion et d’une culture en particulier.
En second lieu, Monsieur Blocher devrait absolument réorienter la politique désastreuse de son parti: l’initiative sur les minarets et les malheureuses affiches qui ont terni l’image de la Suisse ne nous engagent pas dans un dialogue, mais plutôt dans une logique de confrontation.
Le fait, pour certains, d’asseoir leur stratégie politique alarmiste sur l’islamophobie qui gagne incontestablement du terrain, autant d’ailleurs que sur le rejet de l’étranger qui vient manger notre pain, est indigne des valeurs de notre pays. Le nazisme a vu le jour parce qu’il a été porté par un élan incontrôlé de revendications identitaires désignant un bouc émissaire. A cet endroit, les partis d’extrême droite feraient bien de revisiter l’histoire pour prendre conscience du prix que coûtent à l’humanité les exaltations nationalistes étroites et bornées.
Que dire d’un peuple qui fait de l’étranger un intrus et du mendiant un coupable? Par leur présence, et du fait de leurs valeurs qu’ils ont en commun avec les chrétiens, les musulmans feront en sorte que la Suisse reste ce qu’elle ne devra jamais cesser d’être: une terre de partage, non d’exclusion.
En dernier lieu, le dialogue des autorités suisses avec l’islam ne relève pas de la seule compétence du Département fédéral de justice et police. C’est l’ensemble du Conseil fédéral, et non pas Monsieur Christoph Blocher seulement, qui est concerné par la question. L’islam ne peut être réduit en Suisse à une affaire de police réglée au niveau des services de renseignements. A l’avenir, les informateurs douteux ne seront pas bienvenus dans nos lieux de cultes. Privilégions, de part et d’autre, la transparence et la franchise. Et espérons que l’administration se gardera désormais de jouer les Yankees en territoire helvétique! Tant il est vrai que l’on ne sait pas toujours où s’arrête le devoir d’ingérence, ou d’infiltration!


Une pluie de microcrédits pour le continent africain

L’association de partenariat nord-sud a marié, hier, repas et concert pour apporter son aide au continent noir. Un article de Anetka Muhlemann pour 24 Heures.


Gérôme, Marie et Philippe Graf sont les piliers
de Génération, recherche, action et
formation pour l’environnement (GRAFE),
une organisation non gouvernementale.
CRANS-PRÈS-CÉLIGNY, LE 25 NOVEMBRE 2007

Active dans la microfinance depuis quelques années, la GRAFE (Génération, recherche, action et formation pour l’environnement) se prépare à faire pleuvoir des microcrédits en quantité au Sénégal, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. A cet effet, elle a organisé, hier, un repas de soutien en faveur de cette région.
Si les mets proposés étaient parfaitement locaux, l’Afrique était bel et bien présente à la salle communale de Crans. En effet, des musiciens sénégalais ont allié le son de la kora et du djembé pour tapisser le fond sonore de leurs chaudes sonorités. «Ce n’est pas facile d’aider en étant loin de son pays, mais quand on peut le faire, on en profite», confie Youssouph Cissoko, joueur de cordes.

Confiance
Apporter son aide n’est pourtant pas toujours une chose facile. En effet, distribuer de l’argent, même avec les meilleures intentions du monde, n’a pas toujours le succès escompté. Cela, Marie Graf, présidente et fondatrice de la GRAFE, en est parfaitement consciente. En 1994, elle a créé cette association afin de briser le cercle vicieux de l’exode qui pousse des Africains en nombre à quitter leurs terres pour s’entasser dans des bidons villes ou fuir vers un avenir incertain en Europe. Pour que son projet se concrétise, elle s’est rendue à plusieurs reprises dans les pays concernés pour se familiariser avec le mode de fonctionnement local et trouver des interlocuteurs valables. «Je grandis toujours en renforçant mon capital humain, indique la persévérante présidente. Ce n’est pas facile d’être prise au sérieux quand on est une femme, et qui plus est blanche.»
Depuis trois ans, l’aide se fait par l’attribution de microcrédits, une forme de prêt qui responsabilise le preneur. «On fait le pont entre les clients et l’accès aux finances de ceux qui n’en auraient autrement pas la possibilité», explique Philippe Graf, membre du comité.

Beaucoup de projets
En outre, l’efficacité de cette banque solidaire, désormais consultante auprès de l’ONU, repose sur des structures déjà existantes. Ainsi, au Burkina Faso, l’ONG s’est imbriquée dans une mutuelle laïco-religieuse. Au Sénégal, l’organisation est entre les mains de Youssouph Cissé, administrateur. En Côte d’Ivoire, elle profite du programme des Nations Unies pour le développement. Les projets fourmillent…

Les Roms quittent Genève

Les premiers Roms dont la Croix-Rouge genevoise a financé le départ sont partis avant-hier. D'autres suivront aujourd'hui et samedi prochain.


Les Roms ont reçu quelques habits
et de la nourriture avant de s'entasser
dans le car archibondé. Christian Bonzon

Devant le car qui va le ramener en Roumanie, Sandru Ciurar ne sourit pas. Il est fâché. «Très fâché», nous dit Eva, interprète pour la Croix-Rouge genevoise. Ce Rom de 32 ans est l'un des quatorze mendiants roumains qui sont repartis chez eux, samedi matin. Avec de pauvres bagages: quelques habits, parfois des jouets trouvés dans la rue. Chacun a en outre reçu des victuailles, un pull et un manteau chaud, avant de s'engouffrer dans le bus archibondé. Et d'affronter les trente-six heures de route...
Lire la suite de cet article de Xavier Lafargue dans le Matin

"J'étais un sans-papier"

http://www.lematin.ch/var/plain/storage/images/6847786-1/68477861.jpg
Antonio Hodgers: "Il y a 25 ans, j'étais un sans-papier!"

Vous allez prêter serment le 3 décembre à Berne. En dix ans, vous êtes passé des Noctambus, à Genève, aux portes de la commission des transports, dont vous rêvez. C'est un beau parcours, non?
Et il y a vingt-cinq ans, j'étais encore requérant d'asile et sans papiers, puisque ma mère a fui la dictature en Argentine. J'étais donc comme ceux que l'on parque aujourd'hui dans des baraques. J'insiste là-dessus parce qu'avec les lois de Blocher en vigueur, on n'entre plus en matière pour les requérants sans papiers. Maintenant, mon parcours a-t-il été rapide? Je ne sais pas. Disons qu'il reflète la capacité d'intégration de la Suisse. C'est pour ça que j'aime ce pays.

Lire l'intégralité de l'interview qu'Antonio Hodgers a accordée au Matin Dimanche