lundi 8 août 2011

Air France refuse le rapatriement d’un homosexuel camerounais

Troisième tentative d’expulsion, troisième échec pour le Royaume Uni: Joseph Kaute, un Camerounais de 43 ans qui avait fui son pays en raison de son homosexualité, va pouvoir rester un peu plus longtemps en exil, un pilote d’Air France ayant refusé son accès à bord.

Les services de l’immigration britanniques ayant rejeté sa demande d’asile, M. Kaute aurait dû s’envoler de l’aéroport de Londres – Heathrow samedi matin sur un vol Air France vers Paris, puis continuer son chemin avec la même compagnie aérienne vers Yaoundé. Mais le pilote a refusé son accès à bord, comme prévu dans les règlements internationaux. Un refus apparemment présenté à deux reprises la semaine dernière par des pilotes de la compagnie nationale, à chaque fois pour des expulsions.

Si l’immigration n’a pas « reconnu » son homosexualité, une pratique apparemment courante en Grande Bretagne pour éviter des régularisations en masse, M. Kaute présente une toute autre histoire: il a fui le Cameroun après avoir été arrêté deux fois (et libéré contre versement de pots de vin), et après vu son compagnon emprisonné pour six ans. L’homosexualité est illégale au Cameroun et passible de cinq ans de prison, même si le gouvernement se défend de la moindre persécution à leur égard.

En attendant les prochaines tentatives d’expulsion, Joseph Kaute a été renvoyé en détention au centre d’Harmondsworth.

AirJournal

Manfred Bühler interpelle le Conseil-exécutif concernant les centres de requérants d’asile

manfred buehler Manfred Bühler (à gauche sur la photo) demande des réponses au Conseil-exécutif à propos des centres d’hébergements de requérants d’asile.

Le député UDC souhaite que le Gouvernement bernois s’exprime – de manière urgente – sur les révélations du journal Der Bund concernant des centres d’hébergements fédéraux. Selon le journal alémanique, les cantons de Berne, Uri et des Grisons vont mettre à disposition 450 places dans les casernes de l’armée pour héberger des requérants d’asile de la Confédération.

Dans son interpellation, le député de Cortébert souhaite notamment savoir si la décision d’ouvrir des centres émane du Conseil-exécutif. Manfred Bühler demande également si les communes concernées ont été consultés et si des dédommagements leur seront versés par la Confédération.  Enfin, le Gouvernement bernois est sommé de se prononcer sur les éventuelles contreparties qu’il aurait négociées avec la Confédération et sur les dates précises de l’ouverture de ces centres.

RJB Radio Jura Bernois

Ligotage intégral pour requérants récalcitrants

ligotage intégral Après le renvoi forcé mouvementé de requérants d’asile vers le Nigeria le 7 juillet, Berne fait marche arrière.

Retour à la case départ. La Confédération vient d’autoriser à nouveau les policiers à ligoter intégralement les plus récalcitrants des requérants lors de leur renvoi. Cette mesure — dite de niveau 4 — ne devra pas être la règle, mais sera utilisée en cas de nécessité, assure l’Office fédéral des migrations (ODM).  La Suisse avait arrêté les expulsions forcées vers le Nigeria suite au décès, en mars 2010, d’un ressortissant de ce pays, qui avait succombé à un malaise peu après avoir été ligoté de force pour être expulsé. Huit mois plus tard, la Suisse avait établi un accord de reprise des expulsions avec le Nigeria. Celui-ci stipulait que les requérants ne devaient être que menottés aux mains et aux pieds.

Mais le 7 juillet dernier, un requérant nigérian s’est rebellé lors de la montée dans l’avion. Les policiers ont dû le maîtriser par la force. La Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP) a tiré à boulets rouges contre l’ODM. Elle s’est inquiétée des risques pour ses agents, en fustigeant la communication «mensongère» de l’ODM qui avait fait état «d’un vol sans incident».

La Suisse vient de rechanger son fusil d’épaule. Elle a établi un nouvel accord avec les autorités nigérianes. Celui-ci rend possible des mesures plus dures, a déclaré hier à l’ATS Michael Glauser, porte-parole de l’Office fédéral des migrations (ODM), confirmant une information de la SonntagsZeitung . Selon M. Glauser, les requérants qui se défendent pourront ainsi être rapatriés. «L’Etat doit appliquer le droit» et la sécurité des policiers présents doit être aussi assurée, ajoute-t-il.

Ce nouvel accord aurait été rendu possible par un changement d’ambassadeur nigérian à Berne, confie Denise Graf, coordinatrice des questions touchant aux réfugiés de la section suisse d’Amnesty International. Une association qui regrette ce retour en arrière. «Nous espérons que les renvois de niveau 4 resteront l’exception, lâche Denise Graf. Pour nous, il faut privilégier la préparation des personnes qui vont être renvoyées. Un rapport médical montre par ailleurs que les liens utilisés pour ce type de renvoi peuvent mettre en danger la vie des personnes. En cas de problème de santé, il faut beaucoup trop de temps pour désentraver le requérant afin de prodiguer les premiers soins.»

Amnesty rappelle que certaines questions liées au décès de 2010 ne sont toujours pas élucidées. «Tant que la lumière n’a pas été entièrement faite, il ne faudrait plus procéder à des renvois de niveau 4.»  Une séance est agendée demain entre la police de l’aéroport de Zurich et Amnesty.

Julien Magnollay dans 24 Heures

Australie/Malaisie: la Cour retarde un départ controversé de réfugiés

La Haute Cour d'Australie a suspendu lundi le transfert controversé vers la Malaisie de demandeurs d'asile, le jour où le premier avion avec à son bord des réfugiés devait partir vers ce pays d'Asie.

Lors d'une audience à Canberra, la Cour a décidé de suspendre le départ de ces immigrés arrivés sur les côtes australiennes en bateau, jusqu'à la tenue d'une prochaine audience, probablement lors de la semaine démarrant le 22 août. Le ministre (de l'Immigration) ne peut pas faire partir d'Australie les plaignants (les demandeurs d'asile) avant que cette question soit tranchée par la Cour, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la Haute Cour.
Dans cette affaire, nos clients estiment que leurs demandes pour être protégés en tant que réfugiés doivent être étudiées en Australie, au lieu de se voir expulsés vers la Malaisie, a déclaré à la presse l'avocat des demandeurs d'asile, David Manne.

De son côté, le ministre australien de l'Immigration Chris Bowen a déclaré que la détermination de son gouvernement à mettre en oeuvre ce programme restait solide comme le roc. Je suis certain que lorsque la Cour regardera cette affaire, l'injonction sera levée, le transfert se produira et l'accord sera mis en œuvre, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Un premier avion avec à son bord 16 demandeurs d'asile originaires d'Afghanistan et du Sri Lanka devait quitter l'Australie lundi, pour la Malaisie. Selon un accord signé en juillet entre Canberra et Kuala Lumpur, la Malaisie va recevoir d'Australie 800 immigrants illégaux, de toutes origines, où leur demande d'asile sera soumise à l'ONU. En échange, l'Australie accueillera sur quatre ans 4.000 des 90.000 personnes actuellement enregistrées comme réfugiés en Malaisie, dont beaucoup sont originaires de Birmanie. Un premier groupe de ces réfugiés doit arriver en Australie cette semaine. L'accord vise à tarir les ressources des passeurs, selon le gouvernement australien. Il a d'ores et déjà suscité beaucoup de critiques notamment d'Amnesty International car la Malaisie n'est pas signataire de la convention sur les réfugiés sur l'ONU. Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) n'a pas approuvé ce programme d'échanges de demandeurs d'asile.

En 2010, quelque 6.800 demandeurs d'asile sont arrivés en bateau sur les rivages de l'Australie. Les demandeurs d'asile ont été confinés au fil des ans dans des centres de rétention éloignés, dans l'arrière-pays en Australie, sur l'île australienne de Christmas dans l'océan Indien ou encore sur le micro-Etat de Nauru dans le Pacifique.

AFP

Reconduites à la frontière : Guéant veut battre un record en 2011

Le ministre de l'Intérieur a jugé lundi que si son objectif de 30.000 reconduites d'étrangers en situation irrégulière était atteint en 2011, il s'agirait du "meilleur résultat historiquement enregistré" par la France.

Alors qu'en début d'année, l'objectif fixé pour 2011 par son prédécesseur Brice Hortefeux avait été fixé à 28.000 reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière, Claude Guéant a décidé de le remonter à 30.000. "Pour l'instant, il semble que nous puissions atteindre cet objectif", a-t-il déclaré lundi dans un entretien à l'AFP. "Si nous l'atteignons, ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement enregistré", a souligné le ministre de l'Intérieur. "A ce jour, sur les sept premiers mois de l'année, nous avons reconduit 17.500 étrangers en situation irrégulière, soit 4% de plus que l'année dernière", a indiqué le ministre. De plus, "grâce aux instruments nouveaux que donne la Loi  immigration-intégration, avec notamment la prolongation de la durée de  rétention administrative, nous pouvons être plus efficaces", a-t-il assuré.

Pour le ministre, la maîtrise des flux migratoires reste "une priorité, et ceci pour une "raison politique majeure : il s'agit d'une vision de la France de demain". La France "a une histoire, des racines, une culture, un corps de doctrine  sociale, juridique, très profondément ancré dans l'opinion et les Français  tiennent à tout cela", a-t-il avancé. Maîtriser les flux migratoires permettra "que ceux qui viennent puissent adopter cette civilisation française, être intégrés, sinon nous allons à une France de communautarisme, de juxtaposition de communautés, de cultures, de groupes chacun avec leur histoire et leur religion, ce n'est pas conforme à l'idée que nous nous faisons du pays uni", a-t-il  encore affirmé.


Ramener de 200 000 à 180 000 le nombre d'entrées légales
L'"idée politique" est celle "d'un pays uni autour de valeurs fondamentales, intangibles : liberté individuelle, égalité entre hommes et femmes, laïcité, sur lesquelles il n'est pas question que nous cédions d'un  pouce", a-t-il souligné. Il a également réitéré sa volonté de réduire de 200.000 à 180.000 le nombre d'entrées légales d'étrangers en France, qu'il s'agisse d'une immigration "du  travail, d'études ou liée au regroupement familial". Concernant celle du travail, il n'y a "pas de besoin absolu (d'y) recourir pour les métiers du bâtiment ou de l'informatique", a-t-il jugé, ajoutant que "la priorité, c'est de proposer du travail aux personnes demandeuses d'emploi en France, qu'elles soient françaises ou étrangères". De même, les préfectures devront assurer un "suivi régulier des études et des examens passés" par les immigrants étudiants.
Quant au regroupement familial, il a "demandé aux préfets d'être beaucoup plus rigoureux dans l'évaluation des critères", tandis qu'un dispositif est mis en place pour lutter contre les fraudes en tout genre, fiscales et sociales, grâce aux nouvelles dispositions permettant les "échanges entre les services de police, administratifs, les caisses d'allocations familiales et celles de sécurité sociale".

TF1news