mercredi 30 septembre 2009

Des Afghans pour toujours réfugiés à Rome

Il commence à se faire tard et les hommes s’agenouillent dans leur tente. Alem les salue, en appelle quelques-uns par leur nom. « Ils sont traités comme des gens de passage qu’il faut chasser ou renvoyer là d’où ils viennent, ou à envoyer ailleurs. Les autorités déplacent les limites des campements, ils les dispersent, lance-t-il. Pourtant, nous sommes des rescapés de guerre. Jamais nous ne retournerons en Afghanistan même pour cinq minutes. Et aucun d’entre nous ne sait où il sera demain, où il pourra vivre. Nous nous cachons. Nous restons immobiles. Et nous attendons. C’est sûrement la meilleure chose à faire : mieux vaut se refugier qu’être sans cesse déplacé. »

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mardi 29 septembre 2009

La crise avec Tripoli risque d’envenimer la campagne de votation sur les minarets


PAR VALÉRIE DE GRAFFENRIED dans le Temps

Partisans et opposants affûtent leurs armes en vue du 29 novembre dans un contexte tendu. L’image de la Suisse à l’étranger pourrait en pâtir. C’est pour cette raison que le Conseil fédéral a pris position très rapidement
Une femme en burqa et, en arrière-plan, sept minarets menaçants qui transpercent le drapeau suisse. Le projet d’affiche des partisans de l’initiative qui veut inscrire l’interdiction des minarets dans la Constitution donne le ton. La campagne sera provocante et agressive. De quoi inquiéter les opposants, les musulmans et le Département fédéral des affaires étrangères, désireux d’éviter tout dérapage qui pourrait sérieusement nuire à l’image de la Suisse.

Ulrich Schlüer (UDC/ZH), lui, se frotte les mains. Pour le père de l’initiative anti-minarets, la crise entre Berne et Tripoli et l’agacement suscité par les pressions exercées par Mouammar Kadhafi sont du pain bénit, même si la Libye ne s’est jamais réclamée de l’islam. Lui qui combat une «islamisation rampante» de la Suisse ne manquera pas de rappeler que le colonel libyen s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur d’une «Europe musulmane»…

Chez les opposants, la crainte que la Libye soit malgré elle la «guest star» de la campagne est bien là. «Je suis persuadé que le gouvernement libyen va utiliser cette campagne et les affiches provocantes de l’UDC pour faire des musulmans les «victimes humiliées par l’Occident», craint Antonio Hodgers (Verts/GE). «Kadhafi va certainement se poser en défenseur de la dignité arabo-musulmane, en celui qui tient tête à l’«arrogance et l’intolérance du peuple alpin». C’est un rôle qu’il a historiquement toujours adoré tenir, pour se donner un leadership africain, et que l’UDC va lui servir sur un plateau.» Les opposants tiendront compte de ce contexte particulier. Ils insisteront davantage sur l’«image catastrophique» que la Suisse donnerait au monde si le peuple accepte l’initiative.

Les préparatifs vont d’ailleurs bon train. Sous impulsion romande et en particulier d’Antonio Hodgers, de Luc Recordon (Verts/VD), d’Ada Marra (PS/VD) et de Jacques Neyrinck (PDC/VD), un comité interpartis, qui a l’ambition de devenir national, a été constitué.

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Le Maroc traque les clandestins

Le ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux, s’est rendu, lundi, pour une durée de deux jours, au Maroc. Il devrait rencontrer son homologue Chakib Benmoussa pour discuter notamment de son thème de prédilection, l’immigration clandestine, et du trafic de faux papiers - une pratique en pleine expansion dans le Royaume chérifien.

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lundi 28 septembre 2009

Succès mitigé des régularisations en Italie


Succès mitigé des régularisations en Italie[javarman - Fotolia.com]

En Italie, l'amnistie pour les travailleurs clandestins s'est terminée hier soir à minuit. Quelques 275 mille demandes sont parvenues au ministère de l'intérieur qui se dit satisfait. De leur côté, l'opposition et les syndicats critiquent cette régularisation trop contraignante pour les employeurs et qui, au final, laisse de nombreux sans-papiers dans la clandestinité.

Pour une stratégie européenne cohérente sur l'immigration

par Jacques Barrot dans la Croix

Le démantèlement de la « jungle » de Calais a une nouvelle fois mis en lumière le défi majeur des migrations et de l’asile en Europe, qui s’accompagne de tant de détresses individuelles et de difficultés pour les États membres confrontés à des flux qui ne cessent de s’amplifier.

Au-delà d’une opération qui relève de la responsabilité de la France et qui paraît s’être accomplie dans le respect de la dignité des migrants, nous devons répondre à une situation qui paraît inextricable depuis la fermeture du camp de Sangatte, il y a maintenant sept ans. Il faut être très clair. L’afflux massif de migrants dans la région de Calais n’est pas un problème franco-français. Il n’est pas uniquement un problème franco-britannique. Il s’agit d’un problème européen, auquel doivent répondre des solutions européennes.

Toute action à Calais n’aura donc d’efficacité que si elle s’insère dans une stratégie européenne cohérente, harmonisée et solidaire entre les États membres de l’Union. Cette stratégie, je l’ai proposée aux États membres depuis le mois de juin 2008. Elle a été consacrée par le Pacte européen pour l’immigration et l’asile signé par les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept durant la présidence française de l’Union européenne. Elle actionne (outre l’immigration régulière, qui n’est pas ici l’objet de mon propos) trois principaux leviers : l’asile, la lutte contre l’immigration irrégulière, le partenariat avec les pays d’origine et de transit des migrants.
Développer un esprit de solidarité

En ce qui concerne l’asile, je me bats pour que les États membres acceptent un alignement des conditions d’accueil, des procédures et du statut des réfugiés, afin de limiter au maximum l’errance en Europe des demandeurs d’asile, qui fait le jeu des passeurs. Je souhaite aussi que ma proposition de révision du règlement de Dublin puisse aboutir rapidement. Elle permettrait des accords entre des États membres pour une répartition plus équilibrée des demandeurs d’asile.

Cela éviterait l’asphyxie de certains États riverains de la Méditerranée, vers qui sont actuellement renvoyés comme premier pays d’accueil les demandeurs, alors que ces pays sont déjà submergés par les flux migratoires ! Cela éviterait aussi des abcès de fixation, comme à la frontière franco-britannique.

C’est aussi pour développer cet esprit de solidarité entre les États membres que nous avons lancé avant l’été le projet pilote de réinstallation intra-européenne des réfugiés présents à Malte. La France a donné l’exemple, en accueillant près de 100 réfugiés et en les faisant bénéficier d’un programme d’intégration exemplaire. Enfin, j’espère que dès 2010 le nouveau bureau d’appui européen sur l’asile, que j’ai proposé, pourra apporter son soutien aux États membres confrontés à des situations de crise.
Le chacun pour soi n’est plus une option

Tout en étant fidèle à son devoir d’asile, l’Union européenne doit dans le même temps unir ses efforts pour combattre l’immigration irrégulière. Cela nécessite une action déterminée et coordonnée contre les réseaux de passeurs transfrontaliers, qui exploitent de manière indigne les migrants.

C’est pourquoi j’ai proposé comme une priorité dans le futur programme de Stockholm, qui structurera pour les cinq ans à venir l’espace européen de justice, de liberté et de sécurité, le renforcement de la coopération policière pour démanteler ces réseaux criminels. Il est également indispensable d’améliorer la surveillance des frontières européennes, avec une montée en puissance opérationnelle et financière de notre agence Frontex. Je prépare des propositions en ce sens pour l’année prochaine.

Enfin, l’Union européenne doit mettre tout son poids dans la balance pour négocier des partenariats étroits avec les pays d’origine et de transit des migrants. Si les États membres ne sont pas capables de s’accorder sur les propositions équilibrées faites par la Commission, qui recueillent un large soutien du Parlement européen, il est à craindre que les pénibles événements de Calais ne se reproduisent sans fin, malgré tous les efforts déployés par le monde associatif et les autorités publiques.

Le chacun pour soi n’est plus une option. Les solutions nationales pour maîtriser et organiser les flux migratoires sont insuffisantes face à l’ampleur du problème, qui est un des défis majeurs du XXIe siècle. Seule l’Europe unie et solidaire peut faire face et montrer l’exemple au monde.

Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne, responsable pour la justice, la liberté, la sécurité

dimanche 27 septembre 2009

Immigration : Le nombre de demandeurs d'asile en hausse en Europe

En 2008, Eurodac a traité 219 557 séries d’empreintes digitales de demandeurs d’asile, 61 945 séries d’empreintes digitales de personnes ayant franchi les frontières irrégulièrement et 75 919 séries d’empreintes digitales de personnes appréhendées alors qu’elles se trouvaient en séjour irrégulier sur le territoire d’un État membre.

La suite sur Fenêtre sur l'Europe

En marge de cet article, lire “Les « doigts brûlés » de Calais” dans le Monde Diplomatique

migrants doigts brûlés« Continuellement un feu est gardé allumé. Il permet de chauffer l’eau (pour le thé, la lessive ou la toilette), mais également d’y faire brûler des barres en fer avec lesquelles les migrants se mutilent le bout des doigts pour effacer leurs empreintes digitales. » Photo : Julie Rebouillat, Contre-Faits (CC).

samedi 26 septembre 2009

L'UDC ne paiera pas pour la campagne d'affiches


Le comité de l'initiative contre les minarets n'aura pas d'argent de l'UDC pour sa campagne d'affiches.


L'affiche alémanique des initiants. (photo: dr)

Le président du parti Toni Brunner l'affirme vendredi dans la version internet de «20 Minuten». Les moyens de l'UDC sont limités, précise-t-il.

Silvia Bär, vice-secrétaire générale du parti, confirme les propos de Toni Brunner. Il ne s'agit pas d'une initiative de l'UDC, rappelle-t-elle. Le texte est issu du «groupe d'Egerkingen», composé de politiciens de l'UDC et de l'Union démocratique fédérale (UDF). Ce groupe est à la recherche de fonds pour financer sa campagne d'affiches.

Le comité central de l'UDC - qui peut décider d'un soutien financier à l'initiative - se réunit le 2 octobre. S'il débloque des fonds, «il devra me dire d'où nous les prenons», ajoute Toni Brunner.

L'initiative contre la construction de minarets est soumise au peuple le 29 novembre. Le Parlement rejette nettement ce texte.

Et maintenant, un charter pour Kaboul…

Asile . La France souhaite expulser les Afghans arrêtés mardi matin lors du démantèlement de la « jungle » de Calais.
Pour ceux qui avaient encore un doute, éric Besson a confirmé l’information hier : « Il y aura des retours forcés pour les personnes ne relevant ni du droit d’asile ni du retour volontaire » a expliqué le ministre de l’Immigration. Autrement dit, une partie des Afghans arrêtés mardi matin lors du démantèlement de la « jungle » de Calais pourraient bien être expulsés. Soit vers la Grèce, en vertu de la directive Dublin II qui oblige le premier pays européen traversé à gérer les demandes d’asile, soit directement… en Afghanistan. Et éric Besson de préciser : « Le Président dit qu’il faut le faire partout, y compris dans les pays où c’est sensible, à condition que la protection des personnes soit assurée, qu’il n’y ait pas de risque pour leur intégrité physique. »

Des mineurs expulsés ?

Mais pour les associations, les risques pour l’intégrité physique sont permanents dans un pays notoirement instable. Ainsi, la Cimade dénonçait hier un projet « inacceptable » : « L’Afghanistan est un pays en guerre, ces personnes venues chercher asile et protection sont menacées d’y être renvoyées. »

Plus grave encore : selon l’association oecuménique, des mineurs pourraient également faire partie du voyage. Mercredi soir, la Cimade comptabilisait 138 migrants enfermés en centre de rétention administrative (CRA) et menacés d’expulsion. Parmi eux, une cinquantaine se déclarait mineurs. « Sur les papiers des procédures, comme par hasard, une majorité est née le 1er janvier 1991 », dénonce Julie Chancel de la Cimade. Tout juste majeurs, ils sont donc expulsables… Après l’opération médiatique du démantèlement de la « jungle », l’administration n’aurait donc pas hésité à falsifier des documents officiels afin de pouvoir expulser un maximum de migrants.

Le charter est donc une « possibilité », reconnaît Julie Chancel, qui rappelle qu’en novembre 2008, les autorités françaises avaient renoncé à organiser une opération de

retour groupé avec les Britanniques, faisant valoir que « les conditions de sécurité » n’étaient pas réunies. En attendant, c’est dans les prétoires que se déroule la bataille. Hier après-midi, les migrants arrêtés dans la « jungle » devaient comparaître devant les juges des libertés. Les associations comptaient sur les vices de procédure pour les voir libérés.

disparus sans laisser de traces

Par ailleurs, France terre d’asile rendait publics hier quelques chiffres bien dérangeants pour le ministre de l’Immigration… Ainsi, parmi les quelque 130 mineurs interpellés dans la « jungle » et placés dans des foyers, notamment en Moselle et dans le Pas-de-Calais, vingt-neuf avaient déjà disparu sans laisser de traces. Prouvant ainsi, s’il le fallait, l’inutilité d’une telle opération.

Marie Barbier


Sur le même sujet de la jungle de Calais

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Le ministre de l'Immigration Eric Besson a affirmé jeudi qu'il y aurait "des retours forcés pour les personnes ne relevant ni du droit d'asile ni du retour ...

Sans-papiers : la sous-préfecture de Calais occupée

Une vingtaine de militants alter-mondialistes du réseau "No borders" ont occupé brièvement, vendredi 25 septembre, la sous-préfecture de Calais pour demander "l'arrêt immédiat de la persécution des migrants". Les militants ont été délogés dans le calme par la police une quinzaine de minutes après le début de l'occupation. Ils prônent une "liberté de circulation et la fin des frontières et des contrôles migratoires".
Les "No borders" avaient accroché dans la sous-préfecture des banderoles confectionnées par les migrants avant leur expulsion de la "jungle" du Calaisis. "La jungle est notre maison, ne la détruisez pas", pouvait-on lire en anglais sur l'une d'entre elles.

Lire la suite sur NouvelObs.com

Lire également “La loi ou la jungle” dans le Figaro et “Dans la jungle de Calais avec les migrants expulsés par la police” témoignage paru sur Rue89

vendredi 25 septembre 2009

Sans-papiers et burqua en France dans le Courrier

La mosquée condamnée pour licenciement abusif

La mosquée condamnée pour licenciement abusif

Paru le Vendredi 25 Septembre 2009
PHILIPPE BACH

GenèvePRUD'HOMMES - La crise au sein de la Mosquée du Grand-Saconnex rebondit devant la justice. Un arrêt donne raison à l'un des quatre licenciés.
Il s'agit d'un licenciement abusif. La juridiction des Prud'hommes, saisie d'un des quatre cas de licenciement d'employé à la Fondation culturelle islamique – la Mosquée de Genève –, a condamné cette institution religieuse au maximum de la peine prévue en la matière. Soit l'équivalent de six mois de salaire.
Ce sont quelque 42 000 francs qui devront être versés à cet enseignant qui travaillait depuis vingt ans pour la Mosquée du Grand-Saconnex et qui avait été brutalement mis à la porte en mars 2007. Les trois autres personnes licenciées de la même manière n'ont pas pu faire examiner leur dossier par les Prud'hommes. «A l'époque, explique Jean-Bernard Weber, avocat du quatrième employé, des négociations étaient en cours et elles espéraient encore une réintégration.» «Elles ont malheureusement laissé échoir le délai légal pour saisir la justice.» Dans le cas tranché par les Prud'hommes, le travailleur a eu droit à une prolongation du délai car il était en arrêt maladie. Le jugement délivré par l'instance de droit est sévère pour la Mosquée. Il conclut au licenciement abusif, ne retenant pas le motif invoqué par l'employeur, à savoir des difficultés économiques qui auraient rendu cette décision inéluctable. Plusieurs témoins sont venus expliquer devant la Cour que l'institution avait au contraire bénéficié de rentrées substantielles d'argent. Et la Mosquée n'a pas présenté, comme elle l'avait promis, les comptes de pertes et profits.
Autre aspect jugé aggravant par l'instance de droit, «plusieurs témoins ont confirmé qu'un dossier a été monté de toutes pièces contre le demandeur et trois de ses collègues [...], il s'en était suivi des rumeurs selon lesquelles les licenciements auraient été prononcés en raison d'actes déloyaux.» Enfin, la manière dont a il été procédé à ce licenciement est également critiquée par les Prud'hommes: les serrures ont été changées durant la nuit avant même que l'enseignant ne soit informé de son licenciement.
Nous avons cherché à obtenir une réaction de la part de la Fondation culturelle islamique. A l'heure où nous mettions sous presse, elle ne nous était pas parvenue, ni par oral ni par écrit. L'affaire n'est pas close. En effet, une deuxième série de plaintes vont être déposées devant les Prud'hommes concernant le paiement de certains arriérés de salaires. Et ce pour trois des quatre employés. L'un des salariés licenciés s'est en effet entre-temps retiré des procédures et a été réengagé par la Mosquée. La procédure va très probablement prendre une tournure pénale, certains des plaignants estimant que leur honneur a été atteint, comme le relève Hafid Ouardiri, l'un des quatre licenciés. «On n'arrête pas de nous diffamer, Youssef Ibram (l'imam de la Mosquée, ndlr), lorsqu'il est interpellé au sujet de notre affaire répond 'que voulez-vous qu'on fasse, ils ont préféré se remettre à la justice des infidèles, plutôt qu'à celle de Dieu'». Enfin, il est question de porter la procédure devant une Cour en Arabie saoudite, qui contrôle la Mosquée du Grand-Saconnex.

Le démantelement de la jungle de Calais dans la presse britannique

La presse britannique est unanime à considérer que le démantèlement de la "jungle" de Calais ne règlera pas le problème des clandestins, mais se contente de le déplacer ; elle s'accorde à considérer que la solution à ce problème ne peut être trouvée qu'à l'échelle du continent européen.

Lu dans l'express

Le démantèlement de la "jungle" de Calais vu par la presse britannique

REUTERS/Pascal Rossignol

Passer la "jungle" au bulldozer n'empêchera pas les immigrés de venir en Grande Bretagne titre leDaily Telegraph (conservateur) qui rappelle que les sans papiers sont attirés par la Grande Bretagne parce qu'on y trouve plus facilement du travail.

Pour l'éditorialiste Philip Johnston, le pire reste à venir. La plupart des candidats à l'entrée en Grande Bretagne sont des émigrés économiques et non des réfugiés politiques, même quand ils viennent de pays notoirement instables comme l'Afghanistan ou l'Irak. L'étendue des frontières externes de l'Union, de la Finlande à la Grèce, et la conjugaison de raisons (les dérèglements climatiques, les guerres, la pression démographique) ne peut qu'encourager de nouveaux départs. Philip Johnston précise, que contrairement à ce que croient de nombreux britanniques, leur pays est moins touché par l'émigration que d'autres pays européens, grâce à son insularité. Pour lui, une des solutions pourrait être le rétablissement des frontières intérieures entre pays européens. Il faudrait aussi délocaliser à l'extérieur des frontières de l'Union le système de demande d'asile, et établir des quotas d'accueil pour chaque pays européen.

le problème de l'immigration doit être traité à l'échelle européenne

Pour leGuardian (centre gauche), "agissons maintenant, réfléchissons plus tard" est devenu la règle chez nos dirigeants. Le quotidien rappelle que le centre de Sangatte, fermé en 2002, avait justement été créé parce que Calais ne savait plus que faire des sans-abris. Le Guardian, qui précise que Londres a encouragé la France à fermer la "jungle" -et s'est félicité de l'opération- considère que le problème de l'immigration doit être traité à l'échelle européenne, afin de mieux répartir cette charge. Les hommes politiques doivent privilégier la diplomatie par rapport à l'action tapageuse. L'opération de mardi à Calais prouve que pour nos dirigeants, ce qui compte, c'est faire étalage de son action, quelques qu'en soient les conséquences.

En 2008, il y a eu plus de 10 millions de réfugiés dans le monde

l'éditorialiste Alan Travis remet en question l'idée que la Grande-Bretagne a ses portes grandes ouvertes et agit ainsi comme aimant de l'immigration ; si c'était le cas, c'est des centaines de milliers et non quelques centaines de malheureux qui patienteraient de l'autre côté de la Manche. Le journaliste remet également en perspective les chiffres de Calais : la France et l'Italie ont traité plus de demandes d'asile que la Grande-Bretagne : 31 200 contre 30 500 au Royaume Uni -loin du pic de demandeurs en 2002, 103 000-. Il rappelle qu'il y a eu plus de 10 millions de réfugiés et 200 millions de migrants l'an passé au niveau mondial; et que le plus grand camp de réfugiés compte 28 000 personnes et non quelques centaines : il est situé à Dadaab, au Kenya.

Pour l'Independent (libéral), les gouvernements doivent cesser de penser qu'il est en leur pouvoir de régler les flux migratoires. Les habitants des pays pauvres seront toujours prêts à prendre des risques pour échapper à la misère où à la persécution. L'objectif de nos gouvernements devrait être d'accompagner le plus humainement possible ce phénomène. Le journal rappelle que la Suède, qui préside l'Union européenne, a l'intention de mettre l'immigration à l'ordre du jour du prochain sommet européen. Elle pourrait proposer de répartir les centre d'accueil et de traitement des demandes d'asile, afin de réduire la pression là où elle est la plus forte, dans les pays du sud de l'Europe

Démantèlement de la jungle de Calais : un bilan plus que mitigé

L'opération de démantèlement de la "jungle" à Calais se soldait, trois jours plus tard, par un bilan plus que mitigé : parmi les 129 étrangers "majeurs" placés en rétention, plusieurs dizaines pourraient être libérés tandis qu'une trentaine de mineurs sur 125 ont déjà pris le large.

Lire la suite de cet article de l'Express

évacuation migrants jungle calaisEvacuation de migrants de la "jungle" de Calais par la police le 22 septembre 2009 AFP/Francois Lo Presti

“Que sont devenus les réfugiés de la « jungle » de Calais ?” à lire dans l’Humanité

jeudi 24 septembre 2009

Fin de la tolérance pour les sans-papiers?

Fin de la tolérance pour les sans-papiers?

Paru le Jeudi 24 Septembre 2009
MICHEL SCHWERI

GenèvePERMIS - La lutte contre le travail «au noir» à Genève frappe des employés sans statut légal engagés «au gris» et déclarés aux assurance sociales. Le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs sonne le tocsin.
François Longchamp est-il devenu daltonien? Il mélangerait le travail au noir et «au gris», selon une sévère critique émise hier par le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT). La récente liste des entreprises genevoises interdites d'accès aux marchés publics pour infraction à la loi sur le travail au noir amalgame le travail non déclaré et le travail sans permis, reproche en effet le syndicat, avec de lourdes conséquences pour les salariés concernés. La distinction entre les deux catégories est pourtant connue des autorités, assure Christina Stoll, sa cosecrétaire générale.
L'entrée en vigueur de la loi fédérale contre le travail au noir – qui n'est déclaré ni aux assurances sociales ni aux impôts, créant ainsi une distorsion de concurrence entre entreprises – laissait craindre un regain de chasse aux travailleurs sans papiers. Ces derniers cotisent pourtant souvent aux assurances sociales et paient des impôts même s'ils ne disposent pas d'autorisation de séjour. Ils sont donc «au gris». Cette nuance a fait l'objet de discussions approfondies en 2007 à Genève entre l'Etat, le patronat et les syndicats.


Rencontre urgente

Si ces derniers sont acquis à la traque du travail réellement dissimulé, ils avaient alors obtenu une tolérance en faveur des travailleurs sans statut légal qui remplissent des fonctions indispensables à l'économie genevoise. Les sanctions infligées indistinctement à huit entreprises font désormais craindre au SIT un changement de doctrine des autorités. Si Christina Stoll subodore un simple «dérapage électoraliste» destiné à embellir le bilan du magistrat en charge de l'emploi, elle aimerait être rassurée. En conséquence, le SIT vient de demander au gouvernement une rencontre urgente afin de tirer l'affaire au clair.
Sur les huit cas sanctionnés à Genève, seuls deux relèveraient de fraudes aux assurances et au fisc, assure en effet le SIT. Selon Thierry Horner, secrétaire syndical, l'une d'entre elles «est connue depuis des années». «Elle engage des sans-papiers pour les faire travailler à 12 francs de l'heure, sans les déclarer aux assurances sociales. Sanctionner celle-là ne nous dérange pas.» Mais six autres concernent des travailleurs «au gris», dont certains étaient en cours de régularisation. M.Horner a même vu, pour certains, des fiches de salaires décomptant les cotisations sociales. La tolérance admise en 2007 devrait donc s'appliquer dans ces circonstances.


Concurrence aux chômeurs

Secrétaire général adjoint au Département de la solidarité et de l'emploi, Bernard Favre défend son magistrat en soutenant que la distinction entre le travail «noir» et «gris» n'existe pas dans la loi fédérale. De plus, la libre circulation des personnes est passée par là. Selon le fonctionnaire, la possibilité d'engager du personnel partout dans l'Union européenne a pour corollaire de limiter la venue de ressortissants extracommunautaires. «Si on ne sanctionne pas les employeurs engageant des travailleurs au noir, à quoi servent les procédures d'autorisation menées par la commission tripartite», questionne M.Favre.
Il défend également le marché local du travail. «Les gens engagés au noir sont souvent peu qualifiés», poursuit le fonctionnaire. «Or, Genève comprend quinze mille chômeurs dont les plus fragiles ont aussi une faible formation, il n'est pas possible de fermer les yeux sur le travail illégal tandis que des salariés en règle n'ont pas d'emploi.» Bernard Favre garantit néanmoins que «l'accord sur la régularisation des sans-papiers travaillant pour des employeurs domestiques n'a pas changé d'un iota». «Cette frange de l'économie n'est pas notre priorité, nous nous en prenons aux employeurs bénéficiant d'une distorsion de concurrence en violant la loi.»


Fabrique de travail au noir

Reste que le SIT a déjà connaissance de travailleurs licenciés par les entreprises fautives. «Ils risquent de se retrouver vraiment «au noir» car ils ne vont pas quitter Genève et n'ont pas droit au chômage, quand bien même ils ont payé des cotisations», remarque le secrétaire syndical Shani Zekolli. «Avant-hier, j'ai encore eu connaissance de deux licenciements d'employés au gris dans un restaurant. Le patron n'a plus voulu prendre de risques. Que vont-ils retrouver comme emploi?» Selon Christina Stoll, la fin de la tolérance du travail «au gris» s'apparente à une «machine à fabriquer du travail au noir».
Bernard Favre tente de tempérer. Pour lui, même le travail «gris» ne protège pas vraiment les travailleurs. Ces derniers n'ayant pas droit au chômage, «ils sont dans une grande dépendance par rapport à leurs patrons et risquent de subir une surexploitation éhontée».


Des cas bien pires

Enfin, le SIT s'étonne du choix de ces huit entreprises. Depuis des années, le syndicat a déposé moult dossiers de dénonciation devant le département ou le procureur général, sans suites apparentes. Et d'en égrener quelques-uns. «Une entreprise du bâtiment ne respectait pas les salaires minimaux et avait soustrait aux assurances sociales des centaines de milliers de francs, nous n'avons eu aucun retour», critique M.Horner. Autre exemple, «une entreprise a été condamnée aux Prud'hommes à verser 156000 francs d'arriérés de salaires à un travailleur, mais la caisse AVS n'a pas attaqué le patron sur le retard de cotisation». Et dans la restauration, M.Zekolli, rappelle encore le cas du Griffin's, dénoncé publiquement à fin août. «Le patron ne déclare rien, il n'y a pas de fiches de paie, mais l'Etat n'a pas encore mené de contrôle dans cette entreprise.»
Sans connaître le détail des dossiers incriminés, Bernard Favre affirme que toute dénonciation fait l'objet d'une instruction. Il admet toutefois que les plaignants ne sont pas systématiquement informés des procédures enclenchées, notamment de la part du procureur général

Al Zaïdi en Suisse: c'est pas gagné..

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Le journaliste irakien aimerait vivre chez nous. Mais son statut de héros ne lui ouvre pas les frontières

Vincent Donzé - le 23 septembre 2009, 22h09
Le Matin


«J'ai vraiment envie de venir en Suisse», a déclaré le lanceur de chaussures irakien Mountazer al-Zaïdi, célèbre pour avoir visé George W. Bush en décembre 2008. Mais, pour devenir réalité, ce désir exprimé dans une interview à la TSR («Le Matin» de mardi) passe par la loi sur l'asile. Voici comment il devrait procéder.

Où doit-il adresser sa demande?

La Suisse possède une ambassade à Damas (Syrie), mais Mountazer al-Zaïdi peut aussi se rendre à la Masbah House de Bagdad, où il trouvera un office de liaison. Sa demande sera envoyée à l'Office fédéral des migrations (ODM), habilité à délivrer une autorisation d'entrée. Si c'est oui, il sera dirigé vers un centre d'enregistrement, à Vallorbe, Bâle, Kreuzlingen ou Chiasso. Après 60?jours au maximum, il sera affecté à un canton jusqu'à la fin de la procédure.

Peut-il bénéficier d'un traitement de faveur?

«Les bases légales sont les mêmes pour tout le monde», prévient Marie Avet, porte-parole de l'ODM. Opposé au refoulement des requérants irakiens, le conseiller national Andy Tschümperlin (PS/SZ) ne conteste pas cette égalité de traitement: «Célèbre ou pas, il doit suivre la procédure.» Personne ne peut la faciliter ou l'accélérer, pas même un conseiller national. Quant au Conseil fédéral, il peut ouvrir les frontières à un contingent, mais pas à un individu.

Sa célébrité peut-elle le protéger?

La célébrité n'a pas protégé le requérant d'asile irakien Fahad K., héros du film suisse «La forteresse». Malgré une forte mobilisation, il n'a pas échappé à son expulsion vers la Suède. «Le cas de Fahad devrait servir de leçon à ceux qui voudraient se soustraire au renvoi», avait dit le directeur de l'ODM.

Quel motif doit-il invoquer?

Le journaliste a dénoncé les tortures subies la nuit suivant son arrestation. Mais «un mauvais traitement déjà subi ne donne pas droit à l'asile», indique Susanne Bolz, porte-parole de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés. La loi ne protège que ceux qui «sont exposés à de sérieux préjudice ou craignent à juste titre de l'être en raison de leur religion, de leur nationalité ou de leur appartenance à un groupe social déterminé ou de leurs opinions politiques». Pas la peine de citer la neutralité suisse en exemple, comme il l'a fait sur la TSR...

Quelles sont ses chances d'obtenir l'asile?

«Nous savons que les journalistes sont menacés en Irak, même ceux qui n'ont pas lancé de chaussures», rapporte Susanne Bolz. L'an dernier, 164?ressortissants irakiens ont obtenu le statut de réfugié. Ce n'est que 22% des requérants, mais les autres ont souvent bénéficié d'une admission provisoire. Ne sont renvoyés que les requérants provenant des trois provinces du Nord, contrôlées par le gouvernement régional kurde.

Après la jungle, que vont devenir les migrants ?


NOUVELOBS.COM | 23.09.2009 | 17:35

Après l'arrestation de 276 personnes lors du démantèlement de la "jungle" de Calais, l'association France Terre d'asile réclame une solution européenne pour que cessent d'inutiles "gesticulations nationales".

Après le démantèlement de la "jungle", un migrant dans le port de Calais (AFP)

Après le démantèlement de la "jungle", un migrant dans le port de Calais (AFP)

Vidée mardi de ses occupants par quelque 500 policiers, la "jungle" de Calais n'est plus qu'un terrain vague. Que vont devenir les migrants arrêtés ? Nouvelobs.com a enquêté.
L'opération a donné lieu à l'arrestation de 276 personnes alors que le camp en abritait encore plus de 800 en juin dernier. Mercredi 23 septembre, 21 des 135 majeurs interpellés étaient libérés, dont 17 "car ils étaient en situation régulière" comme l'a précisé la préfecture. Les quatre autres sont atteints de la gale et doivent être soignés.
Les 130 migrants majeurs toujours détenus devaient être transférés vers des centres de rétention situés dans le sud de la France, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais. "Vers 10H30 ce matin, la totalité d'entre eux étaient en cours de transfert en bus vers plusieurs centres de rétention situés dans le sud de la France, où ils devaient ensuite être répartis en fonction des places disponibles", a indiqué une porte-parole de la préfecture.
France Terre d'Asile explique à nouvelobs.com que le ministère de l'Immigration distingue trois catégories parmi les 255 migrants afghans qui restent interpellés : les mineurs, les demandeurs d'asile et les illégaux. Les 111 mineurs ont été placés dans des centres spécialisés du Pas-de-Calais et des départements voisins. Ils vont dépendre de l'aide sociale à l'enfance selon le dispositif de droit commun jusqu'à leur majorité. A ce stade, leur régularisation dépendra de leur niveau d'intégration, c'est-à-dire de l'âge de leur arrivée en France, de leur parcours scolaire et de leurs projets professionnels.

Un dossier délicat pour le ministère


Pour les autres, le ministère de l'Immigration étudie trois possibilités au cas par cas : la demande d'asile, le retour volontaire et la reconduite aux frontières. Au ministère de l'Immigration, on indique que chaque cas est étudiéindividuellement. On affirme pourtant que certains des migrants afghans interpellés ont déjà accepté un retour volontaire. Ceux qui refuseront ce retour volontaire vers un pays en guerre et se trouvent en situation irrégulière seront placés en centre de rétention. Au ministère, on reconnait que le dossier est délicat et ne peut fournir aucun chiffre pour le moment, puisque les rencontres sont en cours. En ce qui concerne les mineurs, le ministère précise que tous ne sont pas isolés et que certains ont de la famille sur le territoire. On confirme que ces mineurs sont pour le moment placés dans des foyers spécialisés.

Inutiles gesticulations nationales


Pierre Henry, directeur de France Terre d'asile est reçu cet après midi au ministère de l'Immigration. Concernant le démantèlement de la jungle, l'association explique qu'"on ne peut pas militer pour un terrain vague comme lieu d'hébergement." Pierre Henry réclame la mise en place d'une chaîne cohérente et défend le besoin de protection des personnes, et leur accès réel à la demande d'asile. La protection des mineurs doit aussi être assuré et un système d'hébergement digne organisé. Un "point d'asile" a déjà été mis en place à la préfecture de Calais.
Pour Pierre Henry, le gros problème réside dans la convention de Dublin qui aboutit à "l'assurance de la nomadisation des réfugiés en Europe", renvoyant les migrants vers le pays d'arrivée dans l'union, la Grèce notamment. Et surtout, une convocation "Dublin" ne donne accès à aucun droit social : "l'impensée politique à l'échelle européenne développe une nomadisation à l'échelle européenne."
France Terre d'asile préconise une réponse équilibrée à l'échelle de l'union. Pierre Henry rappelle que l'Europe a déjà été capable de prendre des résolutions comme elle l'a montré il y a une dizaine d'année avec les Balkans en mettant en place une mesure de protection temporaire.
Cette "directive protection temporaire" de 2001 devrait être appliquée aujourd'hui pour les Afghans. "Les textes de l'Union existent déjà !" Renouvelable tous les six mois, la protection temporaire peut s'étendre sur trois ans et a le mérite de permettre le droit de séjour avec le droit au travail et à la protection sociale. "Je ne vois pas d'autre solution" déclare Pierre Henry, "les gesticulations nationales ne servent à rien, il faut une solution européenne". Et de conclure : "Il faut que cesse le jeu de la patate chaude auquel se livrent la plupart des pays européens."

(Louis Morice - Nouvelobs.com)

Le Conseil d'Etat examine la demande d'asile de la veuve Habyarimana


AP | 23.09.2009 | 16:06

Le rapporteur public a conclu mercredi devant le Conseil d'Etat au rejet de la demande d'asile formée par Agathe Habyarimana, veuve du président rwandais assassiné en 1994. La décision du Conseil d'Etat a été mise en délibéré sous quinzaine.

Agathe Habyarimana avait saisi la plus haute juridiction administrative qui doit statuer en dernier recours d'une décision de la Commission de recours des réfugiés qui avait rejeté sa demande d'asile le 15 février 2007.

Le 4 janvier 2007, l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) avait déjà rejeté la demande d'asile formée par Mme Habyarimana, exfiltrée du Rwanda le 9 avril 1994 par l'armée française après la mort de son mari. Elle a vécu ensuite au Zaïre et en France. En 1998, le Gabon lui a délivré, sous une fausse identité, un passeport diplomatique.

Le rejet avait été justifié par le rôle trouble attribué à Mme Habyarimana dans le déclenchement du génocide rwandais. S'il était confirmé, la France devrait expulser Agathe Habyarimana, qui vit en France depuis 13 ans, sans statut officiel ou titre de séjour. On ne peut pas l'expulser au Rwanda où elle risque la peine de mort; il faudrait donc trouver un pays tiers qui accepterait de l'accueillir.

L'assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 avait constitué l'élément déclencheur du génocide rwandais du printemps 1994 qui fit plus d'un demi-million de victimes. Enquêtes et témoignages ont mis en avant le rôle de sa femme dans la mise en place de la presse extrémiste, notamment la Radio télévision libre des milles collines (RTLM) et le journal "Kangura".

Moi, Mustapha Kessous, journaliste au "Monde" et victime du racisme

carte de presseJe couvre le Tour de F rance. Je prépare un article sur ces gens qui peuplent le bord des routes. Sur le bitume mouillé près de Blain (Loire-Atlantique), je m'approche d'une famille surexcitée par le passage de la caravane, pour bavarder. "Je te parle pas, à toi", me jette un jeune homme, la vingtaine. A côté de moi, mon collègue Benoît Hopquin n'a aucun souci à discuter avec cette "France profonde". Il m'avouera plus tard que, lorsque nous nous sommes accrédités, une employée de l'organisation l'a appelé pour savoir si j'étais bien son... chauffeur.

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La commune de Marly prend très au sérieux les problèmes liés à l'intégration des jeunes et des migrants

La commune de Marly prend très au sérieux les problèmes liés à l'intégration des jeunes et des migrants. Cette commune, qui jouxte Fribourg, a été l'une des premières en Suisse à mettre sur pied une structure d'animation il y a vingt-cinq ans. Elle s'apprête aujourd'hui à inaugurer de nouveaux locaux.

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mercredi 23 septembre 2009

Genève :Le Parquet défend le traitement exceptionnel réservé aux Roms

OLIVIER CHAVAZ

GenèveAMENDES - La Chambre pénale réexamine le cas d'une mendiante roumaine jetée en prison à la suite d'une procédure jugée irrégulière.
Nouveau bras de fer entre le Ministère public et les défenseurs des mendiants roms au sujet des amendes. Hier, la Chambre pénale se penchait sur l'appel interjeté contre l'annulation d'une peine privative de liberté infligée à une quadragénaire roumaine. Constatant l'irrégularité de la procédure, le Tribunal des peines et mesures (Tapem) avait, en juin dernier, libéré cette femme après six jours d'incarcération seulement. Mais le Parquet persiste et réclame le maintien de cette sanction. Pour l'association Mesemrom, qui dénonce inlassablement les méthodes du Parquet et de la police, cette affaire illustre les nombreuses entorses au droit dont sont victimes à tous les échelons les Roms de passage à Genève. «Le pouvoir néfaste des stéréotypes véhiculés au sujet des Roms», entre autres par le Ministère public. En l'occurrence, l'accusée a été arrêtée et mise en détention, le 10 juin dernier, sur la base d'un jugement convertissant plusieurs amendes impayées pour mendicité. Problème: cette dernière jure n'avoir jamais pris connaissance de ces contraventions. L'argument paraît crédible, car elles lui ont été signifiées par publication dans la Feuille d'avis officielle (voie édictale), journal inconnu d'une femme par ailleurs analphabète.


Pas de coopération

Or cette «mendiante occasionnelle, par nécessité», aurait dû les recevoir par courrier en Roumanie, soutiennent ses conseils Dina Bazarbachi, Isabel Rodriguez et Doris Leueneberger, puisqu'elle détient, en plus de son passeport, une carte d'identité qui mentionne son adresse1. Et que la police le saurait. Selon les avocates, la voie édictale, exceptionnelle et réservée aux justiciables impossibles à localiser, est donc inappropriée. Et ce cas n'est pas le seul: d'autres Roms ont subi le même sort ou en sont menacés en raison de ce vice de procédure. Sensible à ces arguments, le Tapem avait ainsi élargi prématurément la citoyenne roumaine.
En face, le substitut du procureur Pierre-Yves Mauron a une nouvelle fois revendiqué la méthode. «Les Roms ne sont pas des criminels, mais certains sont des délinquants s'ils enfreignent la loi fédérale sur les étrangers et, à Genève, des contrevenants s'ils s'adonnent à la mendicité.» A ses yeux, ce mode de notification des contraventions se justifie en raison des «déplacements fréquents» de l'accusée. «L'adresse indiquée n'est pas valable parce qu'elle n'y réside pas effectivement», a-t-il tranché, préférant le terme de «domicile itinérant».
Mais le substitut doute aussi ouvertement de la bonne foi de la défense: «Madame a été contrôlée plus de dix fois sans évoquer l'existence de cette carte d'identité, avant de la sortir opportunément lors de sa dernière interpellation.» Bref, cette femme n'a, au minimum, «pas donné les moyens» à la police et au Ministère public «de procéder autrement». «Et si vous ne suivez pas notre avis, dites-nous alors comment nous devons procéder!» a-t-il conclu en s'adressant aux juges.


Qu'est-ce qu'en SDF?

Les avocates de Mesemrom ont, elles, égrené une longue liste d'erreurs, de libertés prises avec la procédure, et même de mauvais traitements, dont se plaignent leurs clients roms «stigmatisés à Genève». Certains cas ont été médiatisés, comme la confiscation sauvage d'argent ou des allégations de violence. Et cette situation perdurerait, tant avec les forces de l'ordre qu'au Palais de justice. La preuve? «Le Ministère public n'a même pas ordonné la suspension des autres affaires similaires en attendant le jugement de celle-ci. La police continue d'écrire 'SDF' sur les rapports et le Service des contraventions notifie toujours dans la Feuille d'avis», a dénoncé Dina Bazarbachi. Un instant avant, elle avait apostrophé le substitut: «Vous dites qu'il suffit de voyager beaucoup pour être assimilé à un sans domicile fixe? Alors tous les businessmen le sont également?»
La Chambre pénale rendra son verdict d'ici à quelques mois. I
Note : 1Jusqu'au 1er juin 2009, les citoyens roumains devaient obligatoirement être munis d'un passeport (qui ne mentionne pas l'adresse) pour séjourner trois mois au maximum. Ils peuvent depuis se contenter d'une carte d'identité (avec adresse).

L’urbanisme musulman, par Bernard Gachet

La première chose qui impressionne le voyageur découvrant les cités de l’Islam, que ce soit Le Caire, Sana’a, Damas, Isfahan ou Istanbul, est la belle prière qui, cinq fois par jour, se fraie un chemin dans le tohu-bohu urbain, scandant le temps laïc de la cité. Ces appels se répondent, s’entrelacent d’un minaret à l’autre. Peu à peu exercée, l’oreille saisit la qualité de certaines voix, la perfection du rythme de la psalmodie, la subtilité des tons atonaux. Ainsi apparaît le sacré dans la cité musulmane.

Bien qu’issu du désert, par le mysticisme du Prophète Mahomet qui y reçut la Révélation, l’Islam est une société urbaine et marchande. Son expansion provoqua un renouveau urbain, par la fondation de centaines de villes, de transformations de villes conquises en fonction de cette foi nouvelle et des obligations sociales qu’elle implique.

Le philosophe persan Avicenne (Ibn Sina 980-1037) dit dans sa définition de l’état que la ville musulmane est programmée pour être la synthèse des «deux colonnes de l’Etat: La vie familiale (le privé, l’individuel) et l’ensemble des choses que les hommes ont en commun (la vie publique)». En d’autres mots, il y a introversion de la vie familiale par rapport à la participation à la vie religieuse et économique, une ambivalence privé public exacerbée.

Dans la mémoire, parmi toutes ces villes aimées trois se détachent: Damas, Isfahan, Istanbul. Dans leurs formes, aujourd’hui encore, se lit l’interprétation humaine du Message prophétique.

DAMAS: de la «Polis» à la Médina

Prise en 635 par les Arabes, Damas est une ville au passé antique et hellénistique dont les vestiges abondent.

Damas par Bernard Gachet

Elle avait un plan rectangulaire ceint d’une muraille, un tissu urbain réticulé au plan hippodamien, avec une avenue à colonnades à vocation commerciale la traversant d’est en ouest. Au nord, le temple et son téménos, transformé en église à l’époque byzantine, et à l’est l’agora.

Plan hippodamien par Bernard Gachet

Sous les Omeyyades (650-750) qui en firent leur capitale, l’enceinte et l’emplacement du sanctuaire subsiste. En revanche l’agora (l’espace politique) disparaît.

Damas Arabe par Bernard Gachet

A l’emplacement du temple et de l’église, est bâtie, dès 706, la superbe mosquée des Omeyyades, en utilisant pour partie les éléments architectoniques de ceux-ci: colonnes et arcs, portiques et tours, portes. En outre, l’orientation vers La Mecque (qui est l’orientation rituelle de toutes les mosquées) coïncide avec la face sud du temple. La mosquée est tout à la fois lieu de culte, de rassemblement politique, d’entreposage du trésor public, et symboliquement par le dessin de la façade sur cour de Maison du Dirigeant (en imitant un palais byzantin). Ces dispositifs s’inspirent la maison-mosquée du Prophète Mahomet à Médine, qui devient le prototype des mosquées arabes à salle hypostyle. La décoration mosaïque de la façade et des portiques de la cour représente un jardin, image du paradis pour les musulmans, dans lequel se trouvent des images de toutes les villes de l’empire Omeyyade.(l’interdiction de l’image ne sera que tardivement et ponctuellement respectée).

Mosqué par Bernard Gachet

Dans la zone marchande, l’avenue triomphale disparaît au profit du parcours commercial. Les boutiques remplissent et débordent la colonnade, se fixent sur la chaussée. La force des intérêts privés l’emportent sur l’espace public et l’ordonnance antique.

Afin d’accroître la distance entre la sphère privée et l’espace public, de favoriser l’intimité familiale, le tissu réticulé se transforme en ruelles et impasses, les maisons débordent (mais sans préjudice pour le voisinage) sur les rues sous forme d’excroissance, de porte-à-faux, de moucharabiehs, traversant parfois celles-ci. Autant de seuils rendant difficile le passage de l’étranger, seul le citadin et l’habitant se repérant dans ce dédale.

ISFAHAN: un urbanisme paradisiaque

Isfahan (la moitié du monde comme l’appelle les persans) fut capitale des Safévides (1501-1726) d’Iran, à partir du règne de Shah Abbas 1er (1587-1629). Les Iraniens ont adhérés au chiisme duodécimain depuis le VIIe siècle (par rapport au sunnisme pratiqué par 90% des musulmans), mais c’est à cette époque qu’il devient religion d’état. Pour bien montrer l’importance de son règne, qui est aussi l’âge d’or des Safévides, Shah Abbas va faire de la vieille cité Seldjoukide, la plus belle ville de Perse, voire du monde musulman. La cité sera remodelée et agrandie au sud-ouest tout en tenant compte des réalisations antérieures importantes, comme la grande mosquée du vendredi, le bazar couvert, la place d’armes et de caravanes à l’extérieur des murs. C’est autour de celle-ci (nommée le Meidan i-Shah et qui est l’une des plus grandes places du monde) que se greffent les réalisations de son règne et la nouvelle cité résidentielle et administrative.

ISFAHAN

Par opposition au tissu urbain dense et contigu du vieil Isfahan, aux toitures plates des maisons à cour d’où émergent coupoles turquoise et minarets des édifices religieux, Shah Abbas conçoit une cité-jardin au système réticulé et ordonné, parsemée de bassins et canaux, de pavillons noyés dans la verdure où résident ministres, courtisans, fonctionnaires et ambassadeurs,

Pavillon par Bernard Gachet

quadrillée d’immenses avenues, dont la principale appelée Tchar Bagh (les quatre jardins), conduit à la rivière Zayandeh et au-delà à la résidence royale.

Résidence royale

Shah Abbas veut faire d’Isfahan une réplique terrestre du paradis telles que le décrivent le Coran et les textes des théologiens et mystiques chiites, y associant nécessités sociopolitiques et utopies religieuses. Aux jardins frais et périssables des résidences, répond la cour à quatre iwans des mosquées, au décor floral, minéral, fait de milliers de carreaux de céramiques vernissées, se reflétant dans le miroir du bassin central. Les lieux de cultes, orientés vers La Mecque, au sud ouest, tranchent sur l’organisation de la trame urbaine.

La mosquée royale au sud du Meidan, dédiée aux douze imams est un jardin paradisiaque pétrifié et intemporel où les dômes outrepassés émeraude représentent l’Arbre de Vie et les iwans à stalactites les grottes d’où naissent les quatre fleuves (exprimé par le bassin central) irrigant le paradis: une oasis de quiétude et d’équilibre, isolé des tracas et des bruits de la vie urbaine.

Mosquée royale, par Bernard Gachet

ISTANBUL: un urbanisme de pôles et de silhouettes

Pour façonner leurs capitales, Bursa, Edirne et Istanbul (dès 1453), les Ottomans (1300-1924) vont pratiquer un urbanisme de polarité. Il se met en place un dispositif appelé kulliyé, en des lieux urbains remarquables. Son origine est dans le mot arabe «kül» signifiant la totalité, le tout. Mot approprié car la kulliyé est un noyau institutionnel qui rassemble autour d’un édifice religieux tous les espaces collectifs de la cité ottomane, hormis le pôle commercial du bazar. On y trouve les activités et usages suivants: mosquée, école primaire et école religieuse (medersa), hôpital et dispensaire, hospice, restaurant et soupe populaire, fontaine et bains (hammam), parfois un petit caravansérail et un marché. Le statut juridique qui a présidé à ces réalisations est également d’origine arabe: l’islam prônant la charité et l’aumône, il va se créer des fondations pieuses où sont investies des fortunes en bâtiments, mais aussi pour leur fonctionnement et leur entretien. Legs parfois pluri centenaire et qui alimentent encore certaines kulliyé. Les kulliyé sont à l’origine le fait des sultans, puis des membres de sa famille et de sa cour, des vizirs et des pachas qui y investissent leurs fortunes. C’est tant pour les sultans que ses familiers l’occasion de faire étalage de leur puissance, de leur richesse et de leur piété. Les kulliyé sont également des noyaux économiques: le travail fourni par un ouvrier et un artisan était partiellement rémunéré par des services notamment en fournissant des repas, l’éducation des enfants, les soins, etc. Cela entraînait une forme de clientélisme vis-à-vis du donateur et de sa famille, une cohésion sociale. Rappelons enfin que la mosquée est l’espace communautaire par excellence des musulmans, remplaçant l’agora et la place publique, comme on l’a vu à Damas par exemple. Dans la cité ottomane, kulliyé et mosquées sont les seuls éléments construits en pierre. L’habitat est en bois et en torchis, les maisons basses, les rues non pavées.

A Bursa et Edirne, les kulliyé s’implantent sur les crêtes et au sommet des collines. Elles sont un repère urbain tranchant par ces volumes, ses coupoles, sa construction en pierre, sur le tissu urbain horizontal, à un ou deux étages. Les premières kulliyé s’organisent librement autour de la mosquée-medersa impériale, les activités s’implantent selon la topographie, s’adaptent au tissu urbain préexistant.

Kulliyé par Bernard Gachet

Mais c’est à Constantinople rebaptisée Istanbul que vont se mettre en place les grandes réalisations ottomanes, modifiant radicalement l’urbanisme de l’ancienne capitale byzantine. Géographiquement le site est exceptionnel et unique: un promontoire de sept collines dominant la mer de Marmara au sud, le Bosphore à l’est, isthme reliant la mer Noire à la Méditerranée, et protégé au nord par un golfe, la Corne d’Or.

Pour les Ottomans peu importent les tracés viaires. Selon leur conception, issue de l’islam, seul compte Allah et ses mosquées où l’on peut Le prier. Ainsi disparaissent les voies triomphales et les forums, au profit des grandes mosquées et des kulliyé qui sont l’espace majeur de la nouvelle capitale. A l’urbanisme de tracés byzantin se substitue un urbanisme de polarité prenant en compte la morphologie naturelle de la ville. Conception qui enchantera Le Corbusier en 1911 lors de son voyage d’Orient: «Les murs de Byzance, la mosquée du Sultan Ahmet, Sainte Sophie, le Grand Sérail, voilà messieurs les bâtisseurs de villes, ce que vous pouvez mettre dans vos cartables: des silhouettes».

Morphologie naturelle de la ville par Bernard Gachet

A Istanbul désormais, la mosquée dicte l’orientation et l’organisation de la kulliyé. La composition spatiale s’organise autour de l’axe cour-mosquée-cimetière, le tout orienté vers La Mecque. La symétrie, comme l’orthogonalité, est recherchée.

Orientation vers la Mecque par Bernard Gachet

Le tissu urbain, en bois et avec de petits jardins, n’interfère plus dans la composition.

Le tissu urbain, en bois et avec de petits jardins, n’interfère plus dans la composition par Bernard Gachet

Pour les ensembles impériaux, comme la Fathiyé et la Soleymaniyé, le couple mosquée à cour et cimetière adjacent est entouré d’un jardin, faisant seuil entre les bâtiments de la kulliyé d’une part, et celle-ci faisant transition avec l’environnement urbain d’autre part. Ces règles simples permettent toutes les variantes, comme toutes les tailles de kulliyé, selon le programme et la fortune du donateur.

La silhouette actuelle d’Istanbul fut en grand partie réalisée sous le règne de Soliman le Magnifique (1494-1566), par l’architecte ministre de la construction Mimar Sinan (1489-1588) et ses équipes d’architectes, d’ingénieurs et d’entrepreneurs. Les mosquées à coupole, taillées comme des pierres précieuses, lumineuses, dominent la Ville des villes, dialoguent avec la sublime église Sainte Sophie (bâtie de 532 à 537), modèle et inspiratrice de l’architecture ottomane. Ici le dialogue interreligieux passe aussi par l’architecture!

Ste-Sophie, Istanbul par Bernard Gachet

Aujourd’hui, la plupart de ces ensembles fonctionnent encore. Pour notre plus grand bonheur, il est ainsi possible de prendre un repas dans un imaret (ancienne soupe populaire), de faire des achats dans un bazar, de voir des enfants étudier le Coran dans une medersa, d’aller au hammam, de faire un don dans une fondation caritative, toutes constructions réalisées par le génial Sinan il y a plus de quatre cents ans!

Ces exemples illustrent la diversité et la cohérence urbaines que peut engendrer un message religieux et social, au fil des temps et des régions sujettes à une foi commue. Mais ces villes sont fragiles, et les mutations qu’elles subissent depuis la seconde moitié du vingtième siècle risquent de les altérer définitivement. Héritières d’une tradition plus d’une fois millénaire, leur développement actuel répond hélas aux modèles occidentaux d’urbanisme, entropiques et communs.

Texte et croquis: © Bernard Gachet, architecte dipl. EPF-L, chargé de cours ENAC