mardi 26 février 2008

France: hommage à un kenyan suicidé

Une trentaine de militants associatifs, dont le président du MRAP Mouloud Aounit et Mgr Jacques Gaillot, ont rendu hommage lundi à Meudon (Hauts-de-Seine) à un Kenyan de 19 ans qui s'est pendu le 15 février après avoir été débouté d'une demande d'asile.

"J'ai été très ému par cette histoire. Un jeune Kenyan de 19 ans qui n'a pas d'autre recours que de se donner la mort (...) Au fond, on lui a interdit de vivre", a déclaré Jacques Gaillot, devant des militants du Réseau éducation sans frontières (RESF) et du Collectif des sans-papiers des Hauts-de-Seine (CSP 92), réunis devant l'immeuble où le jeune homme était hébergé par France Terre d'Asile.

"Cette histoire est révélatrice de ce qu'est le droit d'asile aujourd'hui: une roulette russe", a ajouté M. Aounit, avant une minute de silence.
Le jeune homme, John Maïna, s'était pendu le 15 février dans son appartement de Meudon.

Il était entré en France le 20 mars 2006 et avait demandé l'asile trois jours plus tard: la requête avait été rejetée une première fois par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) le 6 juillet 2007, puis par la Cour nationale du droit d'asile, qui avait examiné son recours le 21 janvier.

Selon RESF et le CSP 92, le jeune homme avait quitté le Kenya pour fuir la secte Mungiki à laquelle il avait été contraint d'adhérer à 17 ans.

Source : AFP

Intégration: Renens n'a pas le bonnet d'âne

A propos de l’article intitulé «La Suisse romande, lan­terne rouge de l’intégration, selon une étude basée sur des critères discutables» ( 24 heures du 11 février 2008):
Renens est une ville ouvrière depuis le début du XXe siècle, avec une forte proportion de cheminots, puis de salariés de l’industrie (Matisa, Maillefer, Iril, Tesa, Kodack, Bobst et SAPAL).
Elle a grandi avec des migrants, employés dans le textile, le bâtiment, les usines. D’où une importante présence d’étrangers, surtout titulaires de permis C, en principe bien intégrés, finan­cièrement autonomes, avec des enfants dans les écoles, les clubs sportifs ou les classes de musi­que.
Jongler avec les chiffres amène les journalistes de la SonntagsZeitung à tirer impru­demment la sonnette d’alarme.
Beaucoup d’étrangers? Pro­blème! Avoir une famille de plus de trois enfants? Problème! Un bas niveau de formation? Pro­blème! Merci pour les nombreux détenteurs de CFC en mécani­que, maçonnerie, peinture, vente, électricité. Bien sûr, ce ne sont pas des cadres de la finance ou des ténors du barreau, mais ce sont des professionnels, aussi respectables que les autres… L’intégration a peu à voir avec les chiffres liés à l’histoire éco­nomique de Renens. L’auteur de la recherche commanditée par Berne, M. M. Arend, souligne les efforts exemplaires de Renens en la matière. Il nous a avoué être catastrophé par l’utilisation de son étude faite par l’hebdo­madaire zurichois et relayée en Suisse romande. La politique d’intégration à Renens est re­connue, la vie associative y est encouragée et vivace. Les écoles affrontent avec anticipation les soucis des familles récemment arrivées. Il y a encore du travail. Nous nous y attelons.
Un lettre de M. Jacques Depallens, municipal à Renens, dans le courrier des lecteurs de 24 Heures.

Bâle veut intégrer par la langue, dès l’âge de 3 ans

Le canton-ville souhaite que des cours soient donnés aux tout-petits étrangers. Un projet estimé à quelque 1,5 million de francs.

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Bâle-Ville veut introduire des cours obligatoires d’allemand pour les enfants étrangers dès l’âge de trois ans, ce qui consti­tue une première suisse. L’objec­tif est qu’ils puissent parler cor­rectement l’allemand en entrant au jardin d’enfants.
Les jeunes enfants étrangers ayant des lacunes en allemand avant d’entrer à l’école enfantine sont défavorisés pendant toute leur scolarité, a indiqué hier Christoph Eymann, chef du dé­partement de l’éducation de Bâ­le- Ville.
Le projet prévoit de demander aux parents de participer à une soirée au cours de laquelle les connaissances d’allemand de leur bambin seront établies. Il n’y aura pas de test, a souligné Pierre Felder, directeur du ser­vice scolaire.
A Bâle-Ville, la moitié des en­fants débutant le jardin d’en­fants est d’origine étrangère. Le département estime qu’environ un tiers de ces enfants, soit envi­ron 500 bambins, ne parlent pas suffisamment bien l’allemand.
Ces enfants devront participer à des groupes de jeux deux fois par semaine pendant un an pour améliorer leurs connaissances. Il ne s’agit pas de cours de langue à proprement parler, mais d’activi­tés et de jeux qui favorisent l’apprentissage de la langue, a souligné Pierre Felder.
Obligatoire
Ces cours seront obligatoires, car beaucoup de parents ne com­prennent pas l’importance de l’apprentissage précoce de la lan­gue. A Zurich, la participation au projet «Spielgruppe-plus», qui vise les mêmes buts que le projet bâlois, est facultative.
Le projet bâlois doit être sou­mis à consultation cette année encore. Il faudra ensuite procé­der à la formation des personnes qui s’occuperont des enfants dans les groupes. Les premiers bambins pourraient profiter de ces cours en 2010.
Les coûts sont pris en charge par le canton. Ils sont estimés à 1,5 million de francs par année.
ATS