mardi 9 septembre 2008

Asile : en Europe, c'est deux poids deux mesures

La conférence européenne sur l’asile est réunie à Paris du 8 au 9 septembre, les vingt-sept ministres européens responsables du dossier dans les Etats-membres. A cette occasion, Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, dénonce les disparités qui régissent toujours le droit d’asile à l’échelle de l’Europe.

Bâtir une Europe de l’asile est un objectif de l’Union européenne depuis le Traité d’Amsterdam de 1997. Pourtant en 2008, de l’aveu même de la présidence française de l’Union européenne dans sa proposition de pacte européen sur l’asile et l’immigration, « de fortes disparités subsistent d’un Etat membre à un autre dans l’octroi de la protection et dans les formes que celle-ci revêt. »

Si l’Union et ses Etats membres ne cessent de rappeler leur attachement à l’application intégrale et globale de la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, dans les faits, ils recourent de plus en plus souvent à d’autres formes de protection.

Ainsi, les Etats européens reconnaissent pratiquement autant de protections complémentaires que de statuts de réfugiés au titre de la Convention de Genève. Et la situation varie fortement d’un pays à l’autre. Ainsi, alors que la France reconnaissait 8075 statuts de réfugiés et 706 protections subsidiaires en 2007, l’Italie accordait 4908 protections humanitaires et seulement 1408 statuts de réfugié.

Lire la suite

Sur le même sujet

l'asile en Europe
Le Figaro - Il y a 13 heures

ASILE- Refus d’accueillir les journalistes réfugiés Le Quotidien.sn
Immigration : "Bâtir une Europe de l'asile" Continental News
L'UE doit offrir "un meilleur niveau de protection" aux réfugiés Romandie.com

Plan d’urgence pour accueillir les nouveaux requérants d’asile

Berne et les cantons ont décidé hier d’ouvrir des unités d’urgence pour loger les étrangers qui frappent aux portes de la Suisse.
Comment gérer la nouvelle hausse du nombre de requérants d’asile? Depuis quelques semai­nes, la question se fait pressante, et plusieurs centres d’héberge­ment commencent à se sentir à l’étroit. Une première réponse a été apportée hier, suite à une rencontre entre des représen­tants des cantons et Eveline Widmer-Schlumpf, la cheffe du Département de justice et police. Les nouveaux venus seront tout d’abord logés dans les quatre centres d’enregistrement de la Confédération, et dans des uni­tés de secours, situées à proxi­mité. D’autres solutions sui­vront.
Pour mémoire, Christoph Blo­cher avait réduit les capacités d’accueil de la Suisse à 12 000 places par an. Face à la diminu­tion des demandes d’asile, les subventions accordées aux can­tons avaient aussi été revues. En échange, Berne s’était engagée à venir à la rescousse en cas d’af­flux d’étrangers. L’idée était de faire appel aux cantonnements de l’armée, le temps que les cantons se retournent.
Ce nouvel afflux est désormais une réalité. Depuis juin, les chif­fres sont repartis à la hausse et, selon les dernières estimations, on devrait atteindre 13 000 de­mandes d’asile à la fin de l’an­née, soit 3000 de plus qu’en 2007. Seulement voilà, l’armée étant priée de se serrer la cein­ture, elle a déjà annoncé n’être pas certaine de pouvoir venir à la rescousse.
Alors, que faire? La Confédé­ration et les cantons ont imaginé hier un plan en trois étapes. Outre l’ouverture de centres d’urgence, un groupe d’experts, regroupant l’Office fédéral des migrations et des représentants des cantons, est chargé de trou­ver des solutions à plus long terme. L’armée pourrait interve­nir en troisième recours. «Ce n’est pas exclu, mais ce sera la dernière solution, et il faudra vérifier où et quand», précise l’Office fédéral des migrations, qui n’écarte pas non plus la recherche d’arrangements finan­ciers avec les cantons. C. Z. pour 24 Heures