vendredi 17 novembre 2006

Accor SOS racisme communique

Aujourd’hui l’UDC invoque la démocratie mais elle la réfute en même temps lorsqu’elle demande :
* la résiliation de la Convention contre le racisme car sa ratification n’aurait pas été votée,
* la dissolution de la Commission fédérale contre le racisme (CFR) car sa formation n’aurait pas été votée,
* la suppression de la norme pénale contre le racisme. Son adoption a été votée.
Rappel :
* En Suisse, dès 1989 le consensus s’est formé pour combattre le racisme et ratifier la Convention de l’ONU contre ce fléau. Si la CFR et la norme pénale étaient nécessaires à l’engagement que prenait la Suisse devant l’ONU, ces deux outils étaient - et restent - évidemment indispensables. La répression (norme pénale) et la prévention sont les deux volets de l’action contre le racisme. Comment préparer la prévention ? Ce sont les commissions fédérales comme la CFR qui travaillent à de tels projets. Elles sont représentatives de toutes les
composantes de la population.
* L’adoption de la norme pénale était soumise à référendum. Le débat eut lieu, la majorité des citoyennes et des citoyens l’ont adoptée en connaissance de cause. L’UDC semble aujourd’hui l’oublier. Elle semble oublier que Christoph Blocher ne s’était pas opposé à la norme pénale et que le parlement avait décidé démocratiquement de ne pas soumettre au référendum la ratification de la Convention !
L’essentiel :
Le nombre des agressions racistes augmente. Les centres de consultation enregistrent un nombre croissant de refus d’embaucher ou de servir des personnes de couleur, de leur attribuer un logement. Les passages à l’acte spontanés commis contre des inconnus se multiplient. Les
animosités se renforcent dans les quartiers populaires, les entreprises, les transports publics. Le racisme empoisonne une société qui se défait.
Faut-il le préciser ? Nombre de ses victimes sont suissesses. La situation s’est nettement détériorée depuis 1995 (Adoption de la norme pénale, ratification de la Convention, la formation de la CFR, création d’ACOR SOS Racisme).
L’insidieuse propagande raciste et xénophobe de l’UDC blochérienne a contribué à cette situation. Elle a recours à la rumeur, à l’image, à la manipulation de fantasmes et de préjugés. Elle attise les tensions entre Suisses et prétendus étrangers.
Elle demande le retrait de la norme antiraciste au motif que l’antiracisme menacerait la liberté des Suisses d’exprimer leur peur des étrangers.
Les indicateurs sont tous au rouge : c’est bien le racisme qui prend des proportions inquiétantes.
Partis démocratiques, société civile, autorités doivent s’unir contre cette dérive.
Une volonté politique forte doit stimuler clairement la prévention du racisme.

ACOR SOS Racisme
Pour information
Karl Grünberg
022 321 88 21

Débat sur la norme contre le racisme à la radio

La norme contre le racisme est une arme d'intimidation qui restreint la liberté d'expression et la sphère privée. Elle doit être purement et simplement abolie, tout comme la Commission fédérale contre le racisme, qui est noyautée par des gauchistes.
C'est ce qu'a estimé aujourd'hui l'UDC, qui considère que la gauche utilise cette norme pour étouffer dans l'ouf les débats sur l'immigration, l'asile, l'islamisme et l'aide au développement. Débat entre Maria Roth-Bernasconi, conseillère nationale socialiste genevoise, et Oskar Freysinger, conseiller national UDC valaisan.

Décision controversée de la commission sur l'asile

Lire l'article du Temps
Le recours d'un requérant kurde débouté en Allemagne a été accepté.

L'UDC confirme sa volonté de supprimer la norme antiracisme

Lire l'article du Temps

L'UDC confirme sa volonté de supprimer la norme antiracisme

L'UDC n'en démord pas: la suppression de la norme antiracisme est nécessaire pour garantir la liberté d'expression et l'équité. Anticipant les propositions de son conseiller fédéral Christoph Blocher, elle a répété jeudi à Berne son opposition à cette disposition...

Ce qui fait mal au ventre à Blocher

Lire l'article dans Les communistes.org
Au début du mois d’octobre, en visite chez ses "amis" turcs, le Conseiller fédéral d’extrême droite Christof Blocher avait déclaré, à propos de la loi antiraciste suisse, qu’elle "lui faisait mal au ventre". Il faut dire qu’en face de personnes qui nient tout massacre d’arméniens et l’existence même de culture kurde, le Ministre "suisse" était en bonne compagnie. Cette déclaration faisait suite à l’acceptation des lois sur l’Asile et les étrangers, considérées comme les plus dures d’Europe...

L'UDC ou l'art de manier le bazooka

Lire l'édito de Didier Estoppey dans le Courrier
Faire tomber la fièvre en cassant le thermomètre: c'est la dernière en date des recettes proposées par l'UDC. Qui mène désormais ouvertement campagne pour une suppression pure et simple de la norme pénale anti-raciste. En entravant la liberté d'expression et le débat démocratique, l'article 261 bis est le meilleur ferment d'un racisme larvé, argue en substance le parti d'extrême-droite...

L’UDC se cherche des alliés pour torpiller la norme antiraciste

Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24heures:
La Suisse va-t-elle continuer à lutter contre le racisme? Pas sûr. En tout cas l'UDC veut démanteler tout le système mis en place ces dernières années. Et elle espère convaincre une majorité de parlementaires. Depuis plusieurs semaines, elle ne cesse de répéter sa volonté de supprimer la norme pénale contre le racisme. Mais ce n'est pas suffisant: les démocrates du centre exigent aussi la dissolution de la Commission fédérale contre le racisme (CFR) et même la résiliation de la Convention internationale contre le racisme.

Pourquoi? Selon l'UDC, tous ces instruments seraient des entraves à la liberté d'expression et seraient utilisés par le camp rouge vert pour étouffer les discussions sur la politique d'immigration, la criminalité des étrangers, l'aide au développement ou encore l'islamisme. Principal idéologue du parti, Christoph Mörgeli a clairement exigé hier la suppression de la Commission fédérale contre le racisme, considéré comme un «nid de gauchiste» pratiquant la «rééducation socialiste». Pourtant son président Georg Kreis est membre du parti radical. Le conseiller national zurichois n'a toujours pas digéré que cet organe écrive en 2003 que «l'UDC se mouvait dans la zone grise entre le racisme et la xénophobie.»

Cette opposition à la norme antiraciste n'est pas nouvelle. Même si l'UDC suisse l'avait soutenue lors de la votation populaire de 1994. Ces dernières années, la vice-présidente de la commission fédérale contre le racisme, Boël Sambuc a dénombré neuf interventions de l'UDC demandant la suppression de cette norme. Mais pour elle, pas de doute, on assiste depuis quelques semaines à un «emballement»: «Le dernier pas franchi c'est la demande de révocation de la Convention contre le racisme. Il y a quelque temps, il aurait été impensable d'émettre une telle idée», affirme la Genevoise. Et d'avertir: «Si la proposition de l'UDC était acceptée, nous serions la risée du monde entier».

Soutien des autres partis?


Comment expliquer cet «emballement»? Pour Boël Sambuc, le double oui aux révisions des lois sur l'asile et les étrangers est une explication. L'autre est bien sûr l'approche des élections fédérales de 2007. Gregor Rutz, le secrétaire général de l'UDC, le dit d'ailleurs clairement: la norme contre le racisme sera l'un des thèmes importants développés par son parti.

Désormais la question décisive est quid des autres formations de droite? Vont-elles soutenir les positions des démocrates du centre, comme dans le domaine de l'asile? Gregor Rutz assure que de plus en plus de parlementaires, notamment chez les radicaux, sont sur la même ligne: «Auparavant personne n'osait critiquer cette loi, mais maintenant les gens se rendent compte qu'il y a un vrai problème d'interprétation.» Il considère même qu'il n'est pas impossible de trouver une majorité au Parlement pour soutenir la suppression ou au moins des modifications de cette norme. Des adaptations? Christian Weber, porte-parole du parti radical ne l'exclut pas. Mais il affirme que sa formation est totalement opposée à la suppression de l'article 261 bis.

Boël Sambuc craint-elle que les propositions de l'UDC soient soutenues par d'autres? «C'est une question de responsabilité morale et de volonté politique. Mais j'ai confiance. Je pense qu'il y a une réelle volonté de continuer à lutter contre le racisme. Et notre commission a toujours été soutenue par le Conseil fédéral.»

Quelle liberté d'expression ?

Lire l'éditorial de Raymond Gremaud dans le journal du Jura
Tout se passe comme si l'UDC avait enregistré un succès par trop éclatant avec le plébiscite, le 24 septembre dernier, des lois sur l'asile et les étrangers qui lui tenaient tant à cœur. Revers de la médaille, cela lui coupe l'herbe sous les pieds. Avec un tel scrutin, la politique d'immigration et d'asile est forcément mise en veilleuse. A la veille du renouvellement des Chambres fédérales, il fallait donc trouver une astuce pour exploiter ce thème électoralement si fructueux. Avec la remise en cause de la norme antiraciste avalisée de justesse par le peuple en 1994, c'est fait. Christoph Blocher a décoché ses premières flèches en Turquie. Aujourd'hui, les troupes démocrates du centre instrumentalisent la suppression de l'article 261 bis du code pénal comme thème majeur de la prochaine campagne électorale. Cela va faire mal car, comme on pouvait le craindre en 1994, les assurances données alors par Arnold Koller, ont trop souvent été ignorées par les tribunaux. L'idée était de s'en prendre aux clairs appels publics à la haine et à la discrimination. Arnold Koller promettait que la table du café du commerce resterait du domaine privé. Or, comme s'il n'avait pas lu les procès-verbaux des débats aux Chambres, Mon Repos a massivement étendu le champ d'application de la norme contre le racisme. Dès lors, la table de bistrot, voire la cabane forestière sont devenus des lieux publics dangereux. La moindre blague raciste ou une remarque injurieuse risque d'être poursuivi pénalement.

Selon le Conseil fédéral, un article pénal contre la discrimination raciale «ne peut se passer de notions juridiques imprécises». L'UDC estime qu'une telle affirmation confirme le bien-fondé des doutes quant à la praticabilité de l'art. 261bis du code pénal. Dans ces conditions, il est difficile pour le citoyen de comprendre ce qui relève du pénal. Certes, l'UDC fait fort en exigeant la suppression de cette disposition. Ce parti donne dans la légèreté en estimant que si cela conduit la Suisse à dénoncer la Convention internationale contre le racisme, il n'y a qu'à le faire. Ou au moins formuler des réserves, à l'exemple des Etats-Unis qui font primer leur article constitutionnel sur la liberté d'expression. Trop bien intentionnés, les juges sont allés si loin que l'on s'interroge aussi sur la marge de manœuvre qui reste aux historiens. Doivent-ils se plier au politiquement correct? Un débat s'impose. La frontière entre liberté d'expression et poursuite au titre de la norme antiraciste doit être précise aux yeux de tous.