mardi 10 novembre 2009

Les mosquées avec et sans minarets

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La peur du Sarazin prêt à franchir les alpes

Je vous livre ci-dessous les notes préparées par l'anthropologue Lausannois Ahmed Benani préparée dans le cadre d'une soirée d'échange "L'Islam en pays Chrétien ?" qui s'est tenue hier soir à Ropraz.

Le regretté Jacques Berque déclarait, il y a encore peu que

"L'islam pâtit en effet dans l'opinion mondiale d'un discrédit qu'il ne partage ni avec le Japon, plus redouté que réprouvé, ni avec la Chine, formidable client à ménager, ni avec l'Inde, géant que son penchant métaphysique fait tenir pour inoffensif. Le musulman lui demeure l'éternel sarrasin, rendu plus dangereux encore par une modernité à quoi il n'accéderait que pour le pire".

C’est bien cette peur du Sarazin prêt à franchir les Alpes qui tenaille l’UDC et ses amis C’est le souvenir de Poitiers en 732 et donc M. Blocher est appelé à un destin à la Charles Martel pour bouter les musulmans hors de Suisse À moins que ces même initiants ne songent encore à Isabelle-la-Catholique et Ferdinand de Castille en 1492 qui chassèrent les musulmans et les juifs d’Espagne.

Car, soyons honnêtes derrière cette histoire d’initiative contre les minarets, c’est bien de l’Islam suisse qu’il s’agit.
Le minaret c’est un peu l’arbre qui cache la forêt.



Mais je vous concède qu’on peut détester l'islam, ne pas aimer ses adeptes, encore faut-il savoir pourquoi? Marx parlait de la religion comme de l'opium du peuple et Freud de cette même religion comme expression de la névrose collective. L'UDC ne nous dit pas le pourquoi de sa peur de l'islam, tout en comptant dans ses rangs des musulmans. Alors quoi? Paradoxe, contradiction, ignorance ou vulgaire populisme pour engranger des voix pour les votations et élections à venir. C'est à l'UDC, premier parti politique suisse de s'expliquer. Moi, comme Bourdieu, je me limiterai aux news (faits précis) non aux views (discours idéologiques).

Revenons aux réalités plus prosaïques, de quoi s’agit-il quand on parle d’Islam européen ou d’islams d’Europe et en l’occurrence d’islam suisse- Les statistiques même si elles datent un peu sont on ne peut plus claires. Voici les chiffres: en 1970, 16’300 musulmans habitaient en suisse; en 1980, 56’600; en 1990, 152’000; en l’an 2000, 310’000; enfin en 2009, les musulmans sont entre 350’000 et 400'000 (principales origines: Balkans et Turquie, donc majoritairement européens). En termes de pourcentage, les musulmans représentent aujourd’hui le 5% de la population suisse, contre 0,26% en 1970. De plus, il suffit de considérer que la moitié des musulmans a aujourd’hui moins de 25 ans et que le taux de natalité est de 2,44 enfants par couple pour réaliser que la communauté musulmane formera bientôt le 10% de la population helvétique. Enfin, il faut préciser que 12% des musulmans, en l’an 2000, détenaient un passeport suisse.

L’islam suisse est bien suisse et il est ici chez lui comme toutes les autres expressions du religieux et du non religieux
À moins que, comme jadis avec l’étoile Jaune pour les juifs avant la solution finale, l’UDC ne recommande pour les musulmans le port du brassard vert et le croissant de lune pour en faire Dieu sait quoi


J’ai toujours une très grande appréhension à entrer dans le monde de la théologie qui n’est pas le mien. Mais comme on m’a convié à débattre d’un thème à la fois brûlant et fondamental, la place de l’Islam dans la société suisse, je le fais très volontiers à partir du point de vue de l’anthropologie politique et plus généralement des sciences sociales.

Je reprends ici la comparaison, qui vaut ce qu’elle vaut de Viviane Liati dans son livre : « de l’usage du Coran » : on peut décrire une voiture à partir de la carrosserie, de sa ligne, de sa couleur, mais si l’on veut comprendre comment ça marche, il faut mettre les mains sous le capot. Le théologien est le mécanicien de la religion, il sait comment ça fonctionne ! Or je ne suis pas théologien


Pour contribuer modestement au débat de ce soir, je pose d’entrée de jeu quelques balises ou repères, mais qui nous ramèneront très vite au cœur de notre sujet.

-En Europe, la démocratie s’est constituée après la subordination du religieux au politique
-La tolérance civile (au sens de non-religieux) est la matrice de toutes les libertés d’opinion.
-Une société est « civile » quand on y protège la liberté de croire ou de ne pas croire
-Quand les croyants n’y sont pas supérieurs aux incroyants
-Quand le temps social n’y est pas ordonné par les matines, les vêpres, ou les appels des muezzins (depuis des minarets ai-je envie d’ajouter !)
-Quand la perte de la foi n’y est pas vécue comme un crime spirituel et un scandale
social
-Quand on accepte, sans sursaut de honte et d’horreur dont l’homme puisse vivre, s’il le souhaite, sans l’idée de Dieu
-Quand le blasphème n’est plus vilipendé et que la mécréance n’est plus châtiée
On est alors dans une métaphysique civile et démocratique. Autrement non !

Or dans les espaces musulmans, de manière générale, voire dominante, il apparaît que les gens ne puissent se passer des symboles et des mélodies de la religion, de ses rites, de ses usages, de ses bienséances, sans être désignés comme des énergumènes sans foi, ni loi.
Il s’agit d’un premier constat, et non d’une essence ou d’une culture figées à tout jamais

Dans ces mêmes espaces islamiques ou décrétés tels, la foi n’est pas individuelle mais une évidence collective ! Un conformisme sur lequel le regard d’autrui, du voisin, du parent, du passant pèse de tout son poids !

-La liberté humaine, quels que soient ses mérites et ses attraits, est restée au-dessous du service de Dieu.
-On a le sentiment fondé ou pas, que le musulman ne cherche pas à avoir un pouvoir réel sur les choses. La décision finale revient toujours à Dieu, murmure t-on à chaque occasion.
-La politique (pris ici au sens premier, des affaires de la cité) n’est pas du ressort de l’homme.
Il y a comme une complainte éternelle dans le cœur des croyants :
-Qui nous dictera nos préceptes de vertu si Dieu nous abandonne ?
-Comment ne pas sombrer dans la folie s’il n’y a pas de juge suprême pour nous arrêter dans nos excès ?
-Comment la charité ne finira-t-elle pas par s’éteindre dans nos cœurs ?
-Qui nous retiendra sur la pente de nos mauvais penchants ?
-Comment reconnaîtra-t-on le vice ?



Mais revenons à notre propos : Islams d’Europe – Islam Suisse

On peut ergoter à l’infini sur le passage de l’islam à l’Ouest, non comme le souligne Olivier Roy, sous la forme d’une conquête ou de conversions massives, « mais par un déplacement volontaire de populations musulmanes, venues chercher du travail ou de meilleures conditions de vie en Occident ». Mais, même en tenant compte de cette transplantation récente de populations musulmanes (années 60-70), ce « passage » de l'islam à l'Ouest, n’est qu’un aspect du problème qui a tendance à occulter l’autre aspect quasi fondamental de l’islam implanté ou islam européen, l’islam balkanique et turc par exemple, qui retient particulièrement notre attention en Suisse parce qu’il est majoritaire ! (Donnez également les statistiques Bureau Lausannois pour l’intégration des étrangers. pp. 1 et 2).
Mais quoiqu’il en soit et sous quelque angle que l’on considère cette problématique, elle s’inscrit dorénavant dans le phénomène de la mondialisation. Ainsi la prise en considération ou le rappel pour ceux qui souffrent d’une auto-amnésie ou de négationnisme de l’existence d’un islam turc, balkanique, tchétchène, rend caduc toutes les visions culturalistes et essentialistes.
Il y a aujourd’hui une religion qui apprend à se désincarner et des populations musulmanes qui négocient leurs nouvelles identités, y compris dans la « confrontation » avec les expressions des autres monothéismes, la sécularisation, l’incroyance.
Mais vous en conviendrez. Ce n’est pas tout à fait dans ces termes que l’on s’exprime majoritairement sur l’Islam en Occident et plus particulièrement en Suisse
Je dirais, que c’est au moment où les frontières entre grandes civilisations s’effacent que l’on voit apparaître des théories et des mouvements qui visent justement à redonner vie à ces fantômes, à ces phantasmes, à la fabrication d’un imaginaire social occidental sur l’islam, le monde musulman, l’Empire Musulman, l’Axe du Mal dont on retrouve les agents, les cellules dormantes ou actives jusque dans nos villes.
Tout passe désormais par un inventaire classique ou une invention entretenue : le voile, le terrorisme, le statut de la femme, les carrés musulmans dans les cimetières chrétiens, les mosquées officielles ou les lieux de culte clandestins, les boucheries Halal, le clash avec les autres cultures, bref, le communautarisme sous toutes ses formes ethniques et religieuses.
Bref souvent sans avoir dit ce qui peut être considéré comme le b.a. b.a. d’une altérité religieuse ou culturelle, sans connaître les aspects complexes de la foi musulmane, les textes fondateurs, on est d’abord et avant tout dans des nouvelles frontières, de nouveaux ghettos, des différences incompressibles.
Le but est, bien entendu, de fixer les esprits, les comportements et les discours. Ce « Nous » et les « Autres » est affirmé avec d’autant de véhémence et de récurrence qu’il faut l’inventer sans cesse comme s’il était vital pour exorciser le mal, de créer au cœur de l’Occident un homo islamicus, comme objet de focalisation de l’imaginaire. Or pour reprendre le titre d’un livre : Monsieur Islam n’existe pas
Il serait pour le moins fastidieux d’énumérer l’interminable liste des doléances, comme celle d’ailleurs des acteurs et producteurs de ce discours en passe d’accoucher de quelque chose de phobique, nous y reviendrons sans doute longuement dans nos échanges croisés de fin de réunion.

Je préfère dans cette courte présentation, mettre en place quelques repères ou, balises pour mieux cerner les aspects de ces rhétoriques et dans le fond en démontrer la vacuité.
Contre toutes les affirmations péremptoires que l’on trouve sous la plume d’observateurs, de spécialistes de l’islam, d’animateurs d’associations, de parti politiques, de ligue de défense de la laïcité etc., sur la confusion du temporel et du spirituel en islam : on peut déjà affirmer et démontrer que :

L’islam ou les islams ne définissent ni les comportements du milliard de musulmans, ni les structures économiques, sociales et politiques dans lesquels vivent ces musulmans.
C’est dire qu’il faut réfuter toutes les approches globalisantes, totalisantes, pour ne pas dire totalitaires quand on parle de l’Islam, et ce qui vaut pour l’Islam est également vrai pour les Christianismes et les judaïsmes. Personne n’aurait l’outrecuidance de couler dans un même moule, pour ensuite en tirer des conclusions définitives, le comportement du milliard de chrétiens ou des vingt millions de Juifs, sans parler du Bouddhisme, de l’Hindouisme et des autres expressions de la religiosité dans notre monde !


En ce qui concerne l’Europe, la Suisse et tous ceux qui revisitent l’islam ou les islams selon leur tempérament ou en puisant dans les lieux communs, les préjugés de toutes sortes, d’entrée de jeu, se pose une question incontournable et fondamentale et à laquelle je vous invite à réfléchir :

Comment s'effectue aujourd'hui l'intégration du facteur religieux dans les sociétés, où la séparation entre l’Église (la religion) et l’État, (même dans un pays officiellement laïque comme la France), n’est pas toujours évidente ? Pourquoi, plus généralement, la place de la religion demeure t-elle problématique. ?
En Suisse comment comprendre qu’il n’y ait que deux cantons laïcs : Genève te Neuchâtel, le rôle du PDC ou du Parti Evangélique

Toute approche sérieuse de ces questions ne peut relever que de la démarche anthropologique, c’est-à-dire d’un point de vue qui s’interroge non seulement sur les valeurs et les pratiques qui sous-tendent les différentes prises de position sur la question du voile ou les autres signes de sur-visibilité de l’islam, considérés comme révélateurs d’une logique plus globale, mais également sur des notions cardinales, telles que la religion, la laïcité et l’intégration.
Il me paraît donc indispensable de traiter de quelques exemples pris en Suisse, pour aborder justement ce qui est souvent laissé de côté par ceux qui s’expriment régulièrement et publiquement sur ces questions relatives à l’Islam.
Depuis l’apparition dans le début des années 1980, un certain nombre de signes se sont accumulés dans le paysage européen qui sont à l'origine des développements actuels de la querelle sur la place de l'islam dans cette région et sur les limites à ne pas transgresser ; comment déconstruire cette question autrement que ne le fait l’UDC ?

Soirées de débats/films/discussions autour de l’initiative contre la construction de minarets



Le Mouvement de lutte contre le racisme (MLCR) organise trois soirées de débats/films/discussions autour de l’initiative contre la construction de minarets sur les thèmes: «Conditions et droits des femmes musulmanes, des luttes nécessaires» et «Réalité des migrant·e·s musulman·e·s en Suisse»

mardi 10 / mercredi 11 / jeudi 12 novembre
cinéma Oblò (av. de France 9)
Lausanne

mardi 10, 20h: présentation du MLCR et de sa position contre l’initiative anti- minarets. Projection du film «Reise der Hoffnung», de Xavier Koller. Entrée: 5 Fr.

mercredi 11, 20h: Soirée thématique «Conditions et droits des femmes musulmanes, des luttes nécessaires» avec Marianne Ebel, Lucia Dahlab, Cheryne Gherbi.

jeudi 12.11, 20h: Soirée thématique «Réalité des migrant·e·s musulman·e·s en Suisse» avec la participation de Samina Mesgarzadeh, Mallory Schneuwly Purdie, Bashkim Iseni, Emir Cengic.

Les interventions du 11 et du 12 seront suivies par la projection du documentaire «Urban Islam. Entre le portable et le Coran».

Interdiction de la burqa: mais que cherche Eveline Widmer-Schlumpf?


En pleine campagne sur les minarets, Eveline Widmer-Schlumpf vient de proposer un drôle de marché à la population, qui réjouit les partisans de l'interdiction des minarets et trouble les opposants.

Ludovic Rocchi - le 09 novembre 2009, 21h29
Le Matin

En gros, elle nous dit de laisser tranquilles les minarets. Et qu'en échange elle va s'occuper d'un symbole bien plus dérangeant encore de l'islam, celui de la burqa, que la conseillère fédérale se dit prête à interdire en Suisse si trop de femmes musulmanes se mettaient à porter ce voile intégral et grillagé dans nos rues.


Surenchère populiste

De quoi ajouter de la confusion à la confusion dans ce débat miné sur les minarets. C'est en tout cas ce qu'estime l'entourage de plusieurs conseillers fédéraux. «Mme Widmer-Schlumpf avance un argument dangereux, qu'on ne doit justement pas lier à cette votation sur les minarets», explique une source. Une autre va plus loin encore: «Il s'agit d'une surenchère populiste mal maîtrisée face à l'UDC.» Voilà qui vise personnellement la conseillère fédérale bannie par l'UDC et en quête de soutiens pour éventuellement se faire réélire à son poste en 2011.

Très actif dans le camp des opposants à l'initiative, le jeune radical valaisan Philippe Nantermod ne va pas si loin. Mais il s'étonne tout de même de la sortie de Mme Widmer-Schlumpf: «Ne jouons pas à se faire peur avec des burqas, laissons-les aux affiches de l'UDC!» Selon Philippe Nantermod, il s'agit d'un faux débat: «Si on avait vraiment un problème de burqas en Suisse, on pourrait en discuter. Mais ce n'est pas le cas. Les seules femmes musulmanes en voile intégral que l'on peut croiser sont de riches touristes des pays arabes de passage à Genève.»

Du côté des partisans de l'initiative, on accueille nettement plus favorablement les velléités d'interdiction portées par Eveline Widmer-Schlumpf. Non sans ironie, comme le résume l'UDC Oskar Freysinger: «Elle est vraiment maladroite, car elle nous donne implicitement raison! Oui, nous avons un problème d'intégration face à l'islam, que ce soit pour la burqa ou les minarets.»

L'UDC se délecte aussi de voir la conseillère fédérale mettre les femmes socialistes dans l'embarras: «Elles sont complètement schizophrènes, assène Oskar Freysinger. La burqa leur déplaît aussi, mais elles se veulent quand même ouvertes à une religion encore plus machiste que le catholicisme.»

Présidente des Femmes socialistes, Maria Roth-Bernasconi voit évidemment les choses autrement: «L'affiche des initiants a voulu faire croire que, après les minarets, les burqas allaient nous envahir. Mme Widmer-Schlumpf a donc eu raison de préciser que la burqa pourrait être interdite en Suisse si elle y devenait un vrai problème, sachant qu'il s'agit là vraiment d'un signe dégradant pour la femme.»

Propos minimisés

Cette ligne d'argumentation recoupe celle de la principale intéressée. Porte-parole de la conseillère fédérale, Brigitte Hauser précise que «Mme Widmer-Schlumpf n'a fait que donner son avis personnel sur ce symbole qui la dérange. Et elle a ajouté que, si cela devenait un vrai problème en Suisse, la Confédération pourrait examiner la question d'une interdiction. Ensuite, on peut toujours exploiter les arguments comme on veut dans une campagne.»

Israël étudie la construction de camp d'hébergement et de travail pour les réfugiés

Le gouvernement étudie une proposition de construire des camps de
transit pour les immigrés clandestinement infiltrés d'Egypte

Dana Weiler Polak (Haaretz) - 4 novembre 2009

Selon la proposition, les clandestins passés par la frontière égyptienne
seraient hébergés dans des camps de transit dans le sud du pays.

Le gouvernement étudie la construction de camps dans le sud du pays pour
les demandeurs d'asile qui s'infiltreront en Israël par la frontière
égyptienne, a annoncé aujourd'hui (mercredi) Galei-Tzahal (La chaîne de
radio officielle de l'armée israélienne, ndlt). Les demandeurs d'asile
resteraient dans les camps jusqu'à la fin de la procédure qui
déterminera leur droite à l'asile. Une procédure qui peut durer
plusieurs mois et même des années.

Dans le cadre des tentatives de trouver les solutions au problème
concernant les personnes en séjour illégal, une proposition a été faite
selon laquelle les demandeurs d'asile seraient hébergés dans ce qu'on
appelle "des camps de transit". Dans ces camps, ils recevraient de la
nourriture de base, un hébergement et des services médicaux de première
nécessité. Selon la proposition les demandeurs d'asile iraient
travailler tous les jours dans les agglomérations du Neguev et de
l'Araba (deux régions du sud d'Israël, ndlt) et la nuit, ils
rentreraient dans les camps. Les demandeurs d'asile ne recevraient pas
de salaire pour leur travail, le salaire serait affecté au financement
des camps.

Je suis effrayé par le gouffre dans lequel nous sommes tombés, a répondu
le député de la Knesset Dov Hanin ( du parti Hadash). La logique de la
proposition encourage les réfugiés à venir en Israël. Un perspective de
lit est un encouragement si on regarde d'où ils viennent. Israël a le
droit de fermer ses frontières mais une fois qu'une personne est là, on
ne peut la combattre.

Au delà des associations douloureuses que les "camps de travail"
réveillent et de l'opposition des organisations des droits de l'Homme,
il se peut que les agglomérations du sud s'opposent à cette proposition.
En Avril 2008 Sigal Rozen du Centre d'aide aux travailleurs étrangers a
déposé une déclaration auprès du tribunal au moment où était examinée
l'ordonnance 'Guedera-Hadera' selon laquelle les demandeurs d'asile
devraient demeurer hors la zone comprise entre ces deux villes (qui
constitue le centre du pays). C'est à dire, qu'ils pouvaient séjourner
dans les Neguev et l'Araba dont nous parlons à présent.

Au moment de l'examen de l'ordonnance Guedera-Hadera on a étudié des
alternatives à la simple détention des travailleurs , pour des résultats
décevants :« J'ai contacté de nombreux kibbouzim pour essayer de placer
dans leurs entreprises des demandeurs d'asile du Soudan déclare Rozen
dans sa déposition de 2008. La plupart des gestionnaires des kibbouzim,
bien qu'ils affirment manquer cruellement de main d'œuvre, ont refusé ma
demande lorsqu'ils ont compris qu'ils seraient supposé payer aux
demandeurs d'asile le salaire minimum légal ou plus. Et cela parce que
nous considérons que les déductions faites sur leurs salaires ne doivent
pas supérieures à celles autorisées par la loi sur les travailleurs
étrangers.

Par la suite Rozen a contacté des centaines d'employeurs dans les
moshavim ( coopératives agricoles)et dans les kibbouzim, mais de rares
exceptions ont accordé de l'intérêt à l'idée. Finalement 14 moshavim et
deux kibbouzim seulement ont fait la démarche et ont accepté de recevoir
des réfugiés soudanais comme travailleurs agricoles dans les fermes.

Traduction Danny Berger/Michèle Sibony

Article imprimé à partir du site de la Campagne Civile Internationale
pour la Protection du Peuple Palestinien :
http://www.protection-palestine.org/

URL : http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7932 (publié
le lundi 9 novembre 2009)

Le Danemark multiplie par dix la prime de retour aux immigrés

Le gouvernement libéral-conservateur danois veut multiplier par dix la prime au retour accordée aux immigrés, en leur offrant désormais 100 000 couronnes (13 443 euros) pour les inciter à rentrer définitivement dans leur pays, a expliqué, lundi 9 novembre, une source parlementaire. Un article du Monde avec l’AFP.

Cette décision a été prise dans le cadre d'un accord conclu dimanche soir avec le Parti du peuple danois (PPD, extrême droite), allié parlementaire du gouvernement, lors des négociations sur la loi de finances 2010.

Jusqu'à présent, la prime au retour octroyée s'élevait à 11 000 couronnes (1 475 euros). Cette offre est destinée aux immigrés et réfugiés qui "ne peuvent pas ou ne veulent pas s'intégrer à la société danoise", a déclaré dimanche soir aux journalistes le président du groupe parlementaire du PPD, Kristian Tuelesen Dahl.

2,7 MILLIONS D'EUROS D'AIDES AUX MAIRIES

Selon le ministère aux réfugiés, immigrés et à l'intégration, 2 524 personnes, notamment d'ex-Yougoslavie, d'Irak, d'Iran, du Liban, de Somalie et de Turquie ont quitté le Danemark depuis 1997, date de l'introduction dans ce pays d'un régime de rapatriement. Les immigrés représentent 7,3 % de la population danoise de 5,5 millions d'individus, au 1er juillet 2009, dont 4,5 % issus de pays non occidentaux.

L'accord prévoit aussi une aide de 20 millions de couronnes (2,7 millions d'euros) aux mairies, responsables de l'intégration des immigrés, pour "motiver" les étrangers à revenir chez eux et à renoncer à leur titre de séjour.