vendredi 23 décembre 2005

Conchita ne passera pas les fêtes en Suisse

Rebaptisée avec un prénom fictif de circonstance pour une clandestine bien réelle, Conchita a été arrêtée en novembre et expulsée de Suisse trois jours plus tard.

Après avoir fait des ménages en Suisse pendant dix ans, elle ne laisse que des regrets derrière elle. Sauf peut-être pour la personne qui l'a dénoncée anonymement.
Lire la suite du dossier de Swissinfo

Fatush Ismajli. Du Kosovo à Lausanne.


Fatush Ismajli ne parle pas beaucoup. Les dialogues des personnages des séries télé américaines se chargent de remplir son petit salon. Cet après-midi-là, la jeune femme a congé. «Normalement, je suis extra au Palace de Mon­treux, et j’ai plus d’heures de travail. Mais en décembre, c’est calme», regrette-t-elle. Fatush Ismajli aimerait tra­vailler davantage, creuser son trou en Suisse et, un jour, y fonder une famille. «Au Ko­sovo, à mon âge, toutes les filles sont mariées. Les fem­mes seules n’ont pas de va­leur, n’ont pas de liberté.» Voir paraître sa photo et s’ex­primer dans les médias l’an­goissent énormément. «Est-ce que ça ne va pas me retomber dessus?» Timide, la jeune femme dit vouloir améliorer son français. «Mais c’est diffi­cile. Deux fois, j’ai fait mes valises, j’ai cru que je ne re­verrais plus la Suisse. Ce n’est pas évident de s’impliquer dans un apprentissage.»
Texte de MARTINE CLERC, photo de Odile Meylan
Lien vers la description du projet de 24heures

Deux référendums sont lancés pour contrer les deux «lois Blocher»


Lire l'article de François Nussbaum dans Le Courrier et La Liberté
Lire le commentaire de François Nussbaum:
La cohérence
plutôt que
la tactique
FRANÇOIS NUSSBAUM
Le comité référendaire réuni autour des verts n’a pas hésité à s’attaquer simultanément à la révision du droit d’asile et du droit des étrangers.Parce qu’elles
procèdent toutes deux de la même vision (le moins d’étrangers possible),qu’elles font appel aux mêmes instruments (dissuasion et contrainte),une vision et des instruments à la fois hypocrites et illusoires. Le Parti socialiste, lui, a pris la tête du référendum sur le droit d’asile,prêt à «sacrifier» celui sur les étrangers pour des raisons d’efficacité.En ciblant la campagne sur l’attaque contre les droits fondamentaux, on évitait un débat général sur l’immigration et tous les amalgames chers à la droite nationaliste. Avec de meilleures chances lors du scrutin, l’an prochain. Comme il ne fallait pas risquer une division des forces, la situation a dû se clarifier rapidement.Une semaine après le vote final des Chambres sur ces révisions (vendredi dernier),la campagne portera donc sur les deux objets,avec l’opposition de toute la gauche, des syndicats,des oeuvres d’entraide et de la plupart des groupements proches des Eglises. Aura-t-on, pour autant, un débat de
société sur la politique migratoire? Un débat qui porterait à la fois sur le respect
du droit humanitaire et sur les besoins de l’économie, voire sur la nécessité pour la Suisse – affirmée par l’OCDE – de s’ouvrir davantage à l’immigration pour ne pas voir sa population vieillir et diminuer,comme c’est déjà le cas?
On peut en douter.Et craindre que la campagne n’oppose que le populisme des partis nationalistes et une gauche taxée d’angélisme, puisque le centre droit n’aura d’autre choix que d’assumer son suivisme de l’UDC ou de tenter un discours modéré et rassurant,mais incohérent par rapport à son vote aux Chambres.Et l’économie ne s’en mêlera pas.On s’engagera donc, pour plusieurs années, dans une politique migratoire
qu’il sera difficile d’appliquer,qu’il faudra contourner ou changer, et qu’il faudra expliquer aux générations futures.Sombres perspectives.

Angoisse de Dejana Rakita, Suissesse en sursis


L'athlète, championne Suisse de triple saut à trois reprise, risque l'expulsion en vertu des règles absurdes contre les "faux mariages".
Lire l'article de Stéphane Devaux dans l'Express
Lire l'article de Pierre-Emmanuel Buss dans Le Temps
Extraits
Le regard las, les traits tirés, Dejana Rakita n'est plus que l'ombre d'elle-même. Cinq fois championne de Suisse de triple saut, cette Suissesse d'origine serbe de 37 ans, naturalisée en juillet 2000, vit un cauchemar depuis que l'Office fédéral des migrations (ODM) a décidé d'annuler sa naturalisation, le 14 juin dernier. Motifs invoqués: une situation familiale «non stable» et des soupçons de mariage blanc.

Article de Stéphane Devaux
Devenue Suissesse par mariage, Dejana Rakita - ex-Cachot - a fait gagner l'athlétisme helvétique. Aujourd'hui, on lui retire son passeport. Elle aurait abusé du système
En 2001, Dejana Cachot décroche son cinquième titre de championne de Suisse. Sous le maillot rouge de l'équipe nationale, l'athlète du CEP Cortaillod termine deux fois deuxième en Coupe d'Europe: 6m50 en longueur, 13m50 au triple saut. Sans un vent trop généreux sur le stade de Nicosie (Chypre), ce bond serait encore record de Suisse.

Quatre ans et demi plus tard, Dejana, 37 ans, a repris son nom: Rakita. Elle a divorcé de l'homme qu'elle avait épousé en décembre 1995, neuf mois après son arrivée comme réfugiée. Dejana était serbe, elle a quitté Belgrade pendant la guerre. En juillet 2000, elle est devenue suisse. Une procédure de naturalisation facilitée, sûrement accélérée par la volonté de la Fédération suisse d'athlétisme de la voir sauter pour ses couleurs.
Décision arbitraire

Or, aujourd'hui, la jeune femme est menacée de perdre sa nationalité suisse. Officiellement, elle l'a déjà perdue. Le 14 juin, l'Office fédéral des migrations (ODM) a rendu une décision «d'annulation de la naturalisation». Suspendue dans l'attente de la réponse au recours qu'a déposé son avocat devant l'Office des recours du Département fédéral de justice et police.

«On est totalement dans l'arbitraire», tonne Me Christophe Schwarb. La décision est tombée quatre ans et onze mois après l'octroi de la nationalité. Or, une annulation ne peut intervenir que dans les cinq ans. «A un mois près, le dossier passait à la poubelle...», soupire-t-il.

Arbitraire et choquant: c'est aussi les qualificatifs qui résument les sentiments de plusieurs personnalités neuchâteloises, comme son entraîneur au CEP, Claude Meisterhans, ou les députés Philippe Haeberli et Bernard Zumsteg. C'est à leur initiative que ces faits ont été rendus publics.

Ce qu'on reproche à Dejana Rakita? Son mariage, «pas constitutif d'une communauté conjugale effective et stable», selon les considérants de l'ODM. C'est vrai, en 1998, son couple allait mal. «Mon mari était hyperjaloux, hyperpossessif», raconte-t-elle, les larmes aux yeux. Ils ont bien signé, cette année-là, une convention de séparation de biens et de charges: «Il ne payait pas nos factures, il me cachait des choses. C'est pour régler cela que nous avons décidé d'agir comme ça.» Mais elle le jure, ils ont continué de vivre sous le même toit, malgré les «conditions épouvantables» qu'il lui faisait subir. Jusqu'à la séparation officielle du couple, en mai 2001. Cinq ans et cinq mois après le mariage.

Et si on lui retire sa nationalité suisse? Pourra-t-elle rester dans le pays de sa petite Mia, née en juin 2002, d'une «relation ultérieure au divorce»? L'avocat s'interroge. Dejana aussi. Pour elle, ce qui lui arrive est d'abord une immense «injustice»: «Je n'ai jamais profité de la Suisse. Au contraire, je travaille à 100% comme physiothérapeute et ma fille passe toutes ses journées à la crèche. Croyez-moi, ce n'est pas un choix.» Philippe Haeberli opine. Et ajoute: «N'avons-nous rien de mieux à faire dans ce pays que du juridisme à tous crins?»

Interview de Daniel Bolomey (Amnesty)

Valérie de Grafenried du Temps interroge le secrétaire général d'Amnesty sur les deux référendums contre les "lex Blocher"
extraits:
...Chez Amnesty, nous étions dès le départ convaincus que nous devions nous concentrer sur l'asile: nous n'avons pas tellement d'alternatives à proposer concernant la loi sur les étrangers. Mais nous soutenons également ce deuxième référendum, notamment à cause de l'aggravation des mesures de contrainte (la durée maximale de détention pour insoumission par exemple, est passée de un à deux ans, ndlr). Pour la campagne sur l'asile, Amnesty a décidé de consacrer 100 000 francs de son budget 2006. Et nous paierons les frais liés aux signatures que nous récolterons pour le référendum contre la loi sur les étrangers. Car il est évident que nous allons demander à nos membres et sympathisants de signer les deux référendums....

Sans-papiers à Genève, un an d'enlisement


Antoine Grosjean dans La Tribune de Genève fait le bilan des résultats de la démarche genevoise en faveur des sans-papiers: pas grand chose...
Un pas en avant, deux en arrière. La demande de régularisa­tion des clandestins genevois n'avance pas. Au contraire. Le durcissement de la Loi sur les étrangers, que le parlement vient de boucler, ne laisse que peu de place à l'espoir. A moins que... Maintenant que la loi est sous toit, peut-être le climat sera-t-il plus serein pour aborder enfin le débat politique sur les sans-papiers?



Pour l'instant, le gouvernement genevois est bien seul dans sa démarche. Il y a bientôt une année qu'il demandait au Conseil fédéral de régulariser 5600 étrangers travaillant illégalement comme employés de maison à Genève. Depuis, aucun autre canton ne s'est engouffré dans la brèche. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir multiplié les contacts bilatéraux afin de trouver des alliés. Peine perdue.

A l'instar de Zurich, beaucoup de cantons nient purement et simplement la pro­- blématique des sans-papiers. Le rapport publié en avril par les services mêmes de Christoph Blocher - faisant état de 100 000 clandestins vivant en Suisse - semble avoir été aussitôt oublié. Politiquement, ni la gauche, ni les organisations de solidarité avec les sans-papiers, déjà absorbées par les référendums contre les lois sur l'asile et sur les étrangers, ne sont pressées de tendre une telle perche à une UDC triomphante.

La balle est dans le camp genevois


De son côté, le ministre de Justice et Police a toujours fait savoir qu'il était par principe opposé aux régularisations collectives, leur préférant l'examen des dossiers au cas par cas, comme le prévoit la législation. Christoph Blocher craint qu'une régularisation collective ne fasse appel d'air. La ligne dure choisie par le parlement ne fait que renforcer le conseiller fédéral dans sa position. Les cartes sont actuellement entre les mains des autorités genevoises.

Après plusieurs rencontres avec le conseiller fédéral ou ses services - la dernière ayant eu lieu en octobre - le Conseil d'Etat, qui a entre-temps changé de composition, doit revenir à Berne début 2006 avec de nouvelles propositions. Mais lesquelles? L'essence de la demande genevoise tient dans sa dimension collective, justement au cœur du désaccord avec le Conseil fédéral.

Laurent Moutinot, depuis peu chef du Département genevois des institutions, dont dépend le domaine de l'immigration, semble reposer tous ses espoirs sur une prise de conscience au niveau national: «Les faits sont têtus, mais les choses peuvent évoluer rapidement dans ce domaine. Si la question des clandestins devenait un vrai problème pour Zurich, alors on s'en préoccu­perait sans doute à l'échelon national. Toutefois, nous n'arriverons pas à débloquer la situation du premier coup.»

Pour le conseiller d'Etat, cette illégalité semble arranger beaucoup de monde. «Il est tellement plus pratique de fermer les yeux. Personnellement, je trouve inadmissible de tolérer cette situation avec son cortège d'exploitation et d'indignité. La réalité est là: le travail domestique est en partie effectué par des clandestins. Maintenir ces gens dans un statut illégal est indigne.»

La demande genevoise n'est cependant pas encore enterrée. «Elle ne peut pas l'être tant que le débat politique n'a pas eu lieu», souligne la conseillère nationale libérale Martine Brunschwig Graf. L'ex-conseillère d'Etat genevoise, qui à ce titre a mené les négociations avec Berne, ne voit pour l'instant pas de grandes possibilités dans l'action parlementaire. «Les cantons et l'Administration fédérale ne veulent pas voir le problème, malgré le rapport de l'Office fédéral des migrations. Ce déni de réalité, qui en arrange plus d'un, est désolant.»

Pendant ce temps, à Genève, 5600 clandestins continuent à faire des ménages en toute illégalité...

Sus aux "Lex Blocher"

Le commentaire de Raymond Gremaud dans le Journal du Jura est très sceptique sur le bien fondé de ce second référendum:
Le référendum lancé par les socialistes contre la loi sur l'asile ouvrait déjà à l'UDC une autoroute de première classe vers un succès en votation populaire. En combattant de surcroît la loi sur les étrangers, les Verts offrent à l'UDC une autoroute à six pistes vers un triomphe électoral. C'est que, comme le craignaient les socialistes, ce double référendum élargit considérablement le spectre de l'argumentation UDC. Aux slogans dénonçant les abus en matière d'asile, les agrariens ajouteront ainsi ceux s'en prenant à la «surpopulation étrangère». Du coup, on ne donne pas cher des voix idéalistes qui appellent à une sage intégration. Les Verts font mine de se donner des chances supplémentaires en ciblant leur tir contre les «lex Blocher», qualifiées de «populistes et xénophobes». Mais, Christoph Blocher l'a dit au Gurten, il se réjouit de ces référendums, sans doute avec de bonnes raisons (pour lui et son parti). Quant aux étrangers et aux requérants dont la gauche et les Verts prétendent soutenir la cause, ils ont tout lieu de voir l'avenir en noir. C'est qu'un plébiscite des «lex Blocher» constituerait une invite à en remettre une couche. Or, si l'on peut comprendre que la Suisse a été contrainte de jouer les tours de vis dans le cadre d'une politique où chaque Etat tente de dévier le flot de l'immigration vers ses voisins, force est d'admettre que l'on est aujourd'hui aux limites du tolérable eu égard aux droits de l'homme. En ce sens, ces référendums sont dangereux, car susceptibles de pousser au pire. Leurs auteurs ne doivent pas s'illusionner. Ils ont eux-mêmes considéré l'ouverture de la Suisse aux nouveaux membres de l'UE comme une menace, à défaut de coriaces mesures d'accompagnement. S'attendre dès lors que leurs troupes prennent fait et cause pour les ressortissants extra-européens, c'est rêver. Voyez en France, même la ceinture rouge de Lyon a massivement voté Le Pen lors des dernières présidentielles. Voyez à l'époque François Mitterrand lui-même, évoquer «un seuil de tolérance». Il est fort probable qu'en Suisse, nombre d'étiquetés roses-verts ne réagissent pas différemment. En y ajoutant tous ceux simplement prêts à suivre le Parlement et le Conseil fédéral, cela donne l'inverse de tout ce que les immigrants sont en droit d'espérer.

Un référendum pour lutter contre une loi «xénophobe»


Céline Fontannaz dans 24heures et dans la Tribune de Genève présente le référendum des verts (soutenu par deux ONG) de la manière suivante:
Les Verts suisses, Solidarité sans frontières, le Forum pour l'intégration des migrants et des migrantes ont lancé hier un référendum contre la nouvelle loi sur les étrangers (LEtr) approuvée le 16 décembre dernier par le Parlement. Le texte prévoit des durcissements, notamment concernant le permis C, le regroupement familial et les mesures de contrainte.

La réaction ne s'est pas fait attendre. Une semaine après l'approbation par le Parlement de la loi sur les étrangers (LEtr), les Verts suisses, Solidarité sans frontières, le Forum pour l'intégration des migrants et des migrantes lancent un référendum. Pour faire barrage à une loi qu'ils jugent discriminatoire et xénophobe au même titre que la loi sur l'asile, également objet d'un référendum.

S'il a beaucoup été question de la révision de la loi sur l'asile et de ses durcissements, le Parlement a également donné de sévères tours de vis à la nouvelle loi sur les étrangers, qui n'avait pas été révisée depuis 1931.

Première grosse modification: son champ d'application. Le texte concerne désormais uniquement les migrants issus des pays ne faisant pas partie de l'Union européenne, le sort des étrangers de l'UE étant réglé par les accords bilatéraux. La Suisse compte actuellement 650 000 migrants extra-européens. Les référendaires considèrent cette distinction entre ressortissants étrangers discriminatoire. Ils craignent une montée du racisme.

Autre changement de taille: le permis d'établissement (ex-permis C) ne sera plus octroyé automatiquement après dix ans passés en Suisse. Mais remis à condition que le candidat prouve qu'il a fait l'effort de s'intégrer dans son nouveau pays et en a appris la langue. Pour sa part, l'Etat est tenu de favoriser l'intégration des migrants, notamment en proposant des cours de langue. «C'est très bien, mais on ne peut pas exiger que les migrants suivent des cours si l'offre ne suit pas comme c'est souvent le cas», regrette Ueli Leuenberger, conseiller national (GE) et vice-président des Verts. Par ailleurs, le regroupement familial fera l'objet de limitation: alors que les enfants jusqu'à 18 ans pouvaient rejoindre leurs parents installés en Suisse, la limite d'âge est désormais fixée à 12 ans. Pour faire venir des enfants plus âgés, les parents devront déposer une demande spéciale. Désireuse d'éviter les mariages «blancs», la nouvelle loi autorise désormais l'Etat à enquêter en cas de soupçon.

Toujours dans le but de juguler l'immigration, les Chambres ont renforcé les mesures dites «de contrainte». Un migrant sous le coup d'un renvoi ou d'une expulsion refusant de coopérer pourra désormais subir jusqu'à deux ans de prison. «Il est inadmissible que l'on puisse emprisonner quelqu'un alors qu'il n'a rien à se reprocher si ce n'est de ne pas pouvoir ou vouloir quitter la Suisse», tempête Ueli Leuenberger.

Pour les référendaires, les critères édictés par Berne auront pour conséquence de pousser dans la clandestinité et la précarité des dizaines de milliers d'étrangers et d'augmenter le nombre de sans-papiers, aujourd'hui estimé à plus de 100 000. Pour ces derniers, rappelle Ueli Leuenberger, aucune solution visant à régulariser leur situation n'est prévue dans la nouvelle loi.


Position du PS
Pourquoi les socialistes n’ont-ils pas lancé le référendum contre la loi sur les étrangers? «Pour des raisons tactiques, nous avons considéré que c’était mieux de nous concentrer sur le référendum contre la révision de la loi sur l’asile qui remet en question la tradition humanitaire de la Suisse», répond la porte-parole du PS Claudine Godat. Toutefois, elle souligne que son parti soutient le référendum, même s’il ne participera pas activement à la récolte de signatures: «De toute manière, le PS lance rarement des référendums», ajoute-t-elle. Parmi les raisons invoquées pour justifier cette décision prise le 26 novembre lors de l’assemblée des délégués, Claudine Godat invoque notamment un manque de ressources. Toutefois de nombreux «camarades» romands auraient souhaité que le parti se lance sur les deux fronts. Ueli Leuenberger, vice-président des Verts suisses, déplore lui aussi la position de la formation à la rose: «Je regrette qu’il n’y ait pas eu un comité unitaire qui s’engage pour les deux référendums.
Mais les oeuvres d’entraide et les ONG notamment n’ont pas souhaité s’associer avec les partis.» Daniel Bolomey, secrétaire général de la section suisse d’Amnesty International, défend l’idée de plusieurs comités: «Nous voulons rassembler la société civile au-delà des partis politiques.
Ces questions sont d’ordre éthique et concernent les droits fondamentaux. Elles ne peuvent pas être réduites à des affrontements politiques.» Amnesty International a décidé de s’engager très activement contre la loi sur l’asile et soutiendra également le référendum contre la loi sur les étrangers.

Gauche unie sur l’asile, pas sur les étrangers

Voici une brève publiée par la Tribune de Genève
Extraits:
Pourquoi les socialistes n'ont-ils pas lancé le référendum contre la Loi sur les étrangers? «Pour des raisons tactiques, nous avons considéré que c'était mieux de nous concentrer sur le référendum contre la révision de la Loi sur l'asile qui remet en question la tradition humanitaire de la Suisse», répond la porte-parole du PS, Claudine Godat...