Une expertise confirme la possibilité pour les Hautes Ecoles suisses d’établir des quotas pour diminuer le nombre de non-Suisses.
Les Hautes Ecoles suisses ont le droit d’établir des quotas et d’augmenter les taxes en vue de freiner l’afflux des étudiants étrangers. La Conférences des recteurs des Universités suisses (CRUS) a ainsi annoncé que de telles mesures ne violaient aucun accord international en vigueur et pouvaient donc être appliquées ( 24 heures de mardi). Cet avis de droit survient après de longs mois de débat au sein des milieux académiques et politiques. L’expertise de la CRUS réjouit les Universités alémaniques qui se plaignent de la trop grande quantité d’étudiants étrangers qui fréquentent leurs salles de cours. Certains recteurs déplorent notamment la baisse de niveau causée par trop d’étudiants non-Suisses. Ceux-ci poursuivraient leurs études en Suisse après un diplôme effectué dans leur pays et ne seraient pas au niveau des Universités suisses.
L’UDC a également repris cette question à son compte. En plus de la baisse du niveau académique, les démocrates du centre fustigent l’injustice dont sont victimes les étudiants suisses par rapport à leurs homologues étrangers qui payent les mêmes taxes sans que leur pays d’origine n’ait à participer au financement de l’Université.
Le point de vue est tout autre du côté des Universités romandes. «Notre Université est ouverte aux étudiants étrangers, qui apportent énormément. Il n’est pas question d’appliquer ces mesures», explique Géraldine Falbriard, responsable de la communication à l’Université de Lausanne. À Genève, cet avis est partagé par Margareta Baddeley, vice-rectrice de l’Université: «Notre Université est celle qui compte le plus d’étudiants étrangers en Suisse et l’apport de ces étudiants est très positif». En septembre 2010, Yves Flückiger, également vice-recteur à Genève, démentait, dans les colonnes de 24 heures , le lien entre le trop grand nombre d’étudiants étrangers et la baisse de niveau supposée: «Le niveau des diplômes, c’est à nous de le fixer, et aux étudiants, suisses ou non, de s’y adapter».
Les Universités romandes préfèrent donc axer leur politique sur l’investissement bénéfique que représentent les étudiants étrangers et sur les autres outils existant pour modérer le nombre d’étudiants. «L’EPFL privilégie plutôt des critères de sélection plus stricts. Par exemple, elle n’accepte que les bacs scientifiques français ayant une moyenne d’au moins 14», explique Jérôme Grosse, porte-parole de l’EPFL. Les quotas et la hausse des taxes ne semblent donc pas être sollicités par les Hautes Ecoles romandes.
Eric Lecoultre dans 24 Heures