samedi 23 octobre 2010
lundi 13 septembre 2010
Roms: l’Union européenne peut et doit poursuivre la France
La vaste opération de démantèlement des campements de Roms, justifiée par des chiffres de la délinquance fantaisistes, s'est appuyée sur une circulaire illégale. La circulaire du 5 août 2010, signée par le directeur de cabinet de Brice Hortefeux, ordonne l'évacuation de 300 campements ou implantations illicites d'ici trois mois, « en priorité ceux des Roms ».
Ces cinq mots, « en priorité ceux des Roms », viennent démentir de façon cinglante les propos d'Eric Besson, ministre de l'Immigration, qui avait juré, à plusieurs reprises, la main sur le cœur, que les Roms n'avaient pas été « ciblés » et qu'il ne s'agissait pas d'expulsions « collectives ». (Voir la vidéo)
Roms: la circulaire Hortefeux contredit Besson
envoyé par LePostfr.
Besson a mis « quiconque au défi d'apporter le moindre élément qui donne à penser que la France ne respecte pas le droit communautaire ». Cette circulaire a répondu au défi.
La France est en contradiction non seulement avec ses propres principes, mais aussi avec le droit français (relire l'article 225 du code pénal) et européen.
Les eurodéputés s'en sont émus, mais si l'on veut qu'une telle stigmatisation à grande échelle ne se reproduise plus sur le Vieux Continent, l'infraction du gouvernement français doit être constatée et sanctionnée. La Commission européenne peut et doit engager des poursuites.
Dans cette triste affaire, ce n'est pas seulement l'image de la France qui est en jeu, c'est aussi celle de l'Union européenne.
samedi 11 septembre 2010
Les musulmans américains voient monter l’islamophobie
Les Etats-Unis commémorent le 9e anniversaire des attentats du 11 septembre sur fond de polémique autour du projet de mosquée à Ground Zero, tandis que la menace du pasteur Terry Jones de brûler le Coran plane toujours. Eclairage avec un des responsables du Conseil sur les relations islamiques et américaines (CAIR) à Washington.
Ultime rebondissement. Hier soir, le pasteur américain Terry Jones, à l’origine de l’initiative de brûler le Coran, donnait deux heures à l’imam Feisal, promoteur du projet de mosquée à Ground Zero, pour donner son accord sur un changement de site. A l’issue de l’ultimatum, et à l’heure où nous mettons sous presse, l’imam ne s’était pas manifesté et le révérend Jones n’avait pas dévoilé ses intentions.
Ahmed Rehab, l’un des responsables du Conseil sur les relations islamiques et américaines (CAIR) à Washington, revient sur cette polémique devenue planétaire et sur l’islamophobie ambiante qui règne aux Etats-Unis.
– Est-il difficile d’être musulman aujourd’hui aux Etats-Unis?
– C’est compliqué. Nous sommes à un tournant. Nous voyons aujourd’hui l’expression d’une islamophobie qui était sous-jacente depuis longtemps. Les Américains réalisent l’islamophobie qu’il y a chez eux, et nous espérons qu’ils vont s’y attaquer comme on s’attaque à une maladie.
– Dans ce contexte, l’idée de faire construire une mosquée à deux pas de Ground Zero était-elle une mauvaise idée?
– Au contraire, je pense que c’était la meilleure idée possible, parce qu’Al-Qaida nous a aussi attaqués le 11 septembre 2001. Des musulmans sont morts ce jour-là et, en plus, notre religion a été prise en otage. Cette mosquée est l’expression de notre appartenance aux Etats-Unis, une sorte de revendication identitaire. Les opposants qui parlent de mosquée de la victoire comme si nous avions conquis un territoire ne peuvent pas être sérieux. Al-Qaida ne sera pas la bienvenue dans cette mosquée.
– Mais comprenez-vous que des Américains, et notamment des familles des victimes, trouvent ce projet déplacé?
– Je comprends, mais je ne suis pas d’accord. Il n’y a aucun lien entre la mosquée et le 11 septembre. C’est même tout le contraire. Toutes les familles de victimes ne sont d’ailleurs pas opposées au centre islamique. Cette polémique a été exagérée.
– Certains Américains comparent le projet de Terry Jones à la pratique, courante dans certains pays arabes, qui consiste à brûler le drapeau américain.
– Nous parlons de deux choses différentes. Ces pratiques ont lieu dans d’autres pays, pas aux Etats-Unis. Personne n’oserait brûler le drapeau américain ici. Et vous ne verrez jamais un musulman brûler une Bible, car les musulmans considèrent que c’est un livre saint.
– Et que dites-vous aux musulmans de l’étranger qui ne comprennent pas qu’on puisse brûler des Corans sans que le gouvernement intervienne?
– Je pense que les musulmans du monde entier savent faire la différence. Je ne crois pas qu’ils en veulent au gouvernement Obama. Ils en veulent surtout au pasteur Terry Jones.
Jean-Cosme Delaloye dans 24 Heures
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jeudi 9 septembre 2010
Tancée à Strasbourg, la France continuera d’expulser des Roms
Quelques heures après le vote par les députés européens d’une résolution non contraignante demandant la fin des expulsions de Roms, le ministre de l’Intégration français Eric Besson, en visite à Bucarest, a exclu tout changement de politique.
«Je veux très clairement dire qu’il n’est pas question que la France suspende les reconduites dans les pays d’origine, qu’il s’agisse d’ailleurs de Roumains, de Bulgares ou de tout autre ressortissant», a déclaré M. Besson lors d’une visite à Bucarest ce jeudi. «Le Parlement européen est sorti de ses prérogatives et nous n’avons bien évidemment pas à nous soumettre à un diktat politique», a-t-il ajouté en affirmant que la «France applique scrupuleusement le droit communautaire et elle respecte scrupuleusement la loi républicaine française».
Egalement en visite à Bucarest, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Pierre Lellouchel a déclaré que la France demanderait à la Roumanie de mettre en place un «plan national d’urgence» pour intégrer les citoyens roms sur son territoire. «La France va demander des engagements sur la coopération policière et judiciaire, la lutte contre le trafic d’êtres humains, l’intégration des Roms en Roumanie avec la mise en place d’un plan national d’urgence 2010-2013». Selon lui, ce plan d’urgence pourra s’appuyer sur des fonds européens d’un milliard d’euros.
Le Parlement européen demande la fin des expulsions
Une visite qui se déroule dans un contexte très tendu, alors que plus de 8000 Roms ont été expulsés de France depuis le début de l’année, et quelques heures après l’adoption par le Parlement européen d’une résolution demandant à la France et aux autres Etats de l’UE de «suspendre immédiatement» les expulsions de Roms, qui ont suscité une vive controverse ces dernières semaines. Cette résolution présentée par les socialistes, les libéraux, les Verts et les communistes a obtenu 337 voix contre 245.
Le Parlement se déclare «vivement préoccupé par les mesures prises par les autorités françaises ainsi que par les autorités d’autres Etats membres à l’encontre des Roms et des gens du voyage prévoyant leur expulsion».
La résolution, non contraignante, demande à Paris et aux autres autorités «de suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms».
Une autre résolution présentée par la droite du Parti populaire européen, principal groupe politique dans l’institution, et les élus eurosceptiques de l’ECR, qui ne condamnait pas la politique française à l’égard des Roms, a été rejetée par le Parlement.
mardi 24 août 2010
L’Eglise hausse le ton contre le mépris des Roms
Les expulsions de Roms entreprises par le gouvernement du président Nicolas Sarkozy fâchent l'Eglisecatholique . Après les mots du pape, les dignitaires religieux français montent au créneau pour dénoncer le sort réservé à ces personnes. Du côté du pouvoir, on se réfugie dans la séparation entre Eglise et Etat si chère à la République.
Le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, a annoncé hier qu'il rencontrerait le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Soit le grand ordonnateur de la lutte lancée fin juillet par le président Sarkozy contre les campements illégaux de Roms. Une offensive qui a déjà conduit au démantèlement de 88 camps, a précisé ce ministre le même jour. L'annonce de cette entrevue fait suite à l'exhortation à l'accueil de toutes les populations prononcée dimanche en français par Benoît XVI: des propos qui ont été perçus, à Paris, comme un désaveu implicite de cette politique.«La position de l'Eglise est claire et elle a été rappelée dimanche par le pape. C'est de rappeler que le respect des personnes est impératif, qu'il faut être disponible à une solidarité effective», a précisé André Vingt-Trois. Celui-ci s'est dit hostile à ce qu'une communauté soit assimilée à une «culpabilité collective», «montrée du doigt». «Les évêques de France sont très soucieux depuis de nombreuses années» de la politique migratoire hexagonale, a rappelé leur porte-parole, Mgr Bernard Podvin.
«Une fêlure importante»
Précédemment, l'archevêque d'Arles (Bouches-du-Rhône) s'était ému des conditions d'expulsion de certains camps de Roms et avait jugé «inacceptables» les «discours sécuritaires qui peuvent laisser entendre qu'il y a des populations inférieures». Dimanche, un prêtre de Lille (Nord) avait fait grand bruit en dénonçant la «guerre» faite aux Roms selon lui. «J'étais étranger et vous m'avez accueilli», a renchéri hier l'archevêque de Clermont-Ferrand, citant l'Evangile selon saint Mathieu.Au même moment, l'ex-ministre Christine Boutin a constaté que cette question des Roms avait entraîné «une fêlure importante» entre son petit Parti chrétien-démocrate et l'UMP. Et, le matin même, le quotidien chrétien «La Croix» s'est élevé contre «la stigmatisation», «depuis plusieurs semaines», des gens du voyage. Le titre a relayé l'appel de l'aumônerie catholique de Lourdes à pétitionner contre «la politique raciste du gouvernement».Toutes ces prises de position issues de la mouvance catholique constituent-elles «une passe d'armes», voire «une offensive», de l'Eglise contre le pouvoir sarkozyste, comme l'analysaient plusieurs médias hier? En tout cas, tant le ministre de l'Intérieur que celui de l'Immigration se sont bien gardés de jeter de l'huile sur le feu. S'ils ont démenti toute inhumanité dans le sort des Roms, ils ont sobrement pris acte des positions de l'Eglise.
Séparation Eglise et Etat
Il faut dire que leur collègue Bruno Le Maire, qui avait rappelé la règle de la séparation entre l'Eglise et l'Etat, s'est pris une sèche réplique de l'archevêque de Clermont, pour qui «cette séparation n'est pas l'ignorance du bien commun». Avec cette controverse sur les Roms, comme jadis avec son style de pouvoir très ostentatoire et avec les «affaires» Frédéric Mitterrand, Jean Sarkozy ou Henri Proglio, l'Elysée est-elle en train de perdre le soutien de l'électorat catholique? «Il faut rester prudent», jugeait hier Jérôme Fourquet, de l'institut Ifop.
Un électorat mal pris
En 2007, Nicolas Sarkozy, grand zélateur des «racines chrétiennes» de la France et admirateur de Jean-Paul II, avait été massivement soutenu par l'électorat catholique: 37% des électeurs de cette confession avaient voté pour lui. Sociologiquement, les catholiques se retrouvent davantage dans deux groupes (les seniors et les femmes) qui, traditionnellement, votent à droite.Des électeurs qui «peuvent être sensibles aux positions de l'Eglise sur la question des Roms mais qui le sont aussi, de par leur composition sociologique, aux discours sur la sécurité», selon Jérôme Fourquet. Avant ce débat enflammé sur les Roms, une étude Ifop de 2010 avait confirmé l'ancrage à droite de l'électorat catholique - qui se déclare à 30,6% partisan de l'UMP, contre 25% pour le corps électoral dans son ensemble.
Bernard Delattre, Paris, dans la Liberté
samedi 10 juillet 2010
La Suisse examine le retrait du droit d’asile de 2000 réfugiés
La Suisse examine le retrait du droit d'asile de 2000 réfugiés. Cette mesure concerne des personnes provenant d'ex-Yougoslavie, à l'exception de la Serbie et de la Bosnie-Herzégovine, qui avaient été poursuivies par le régime de l'ancien président Slobodan Milosevic.
Les guerres balkaniques dans les années 90 ont mis un terme au régime Milosevic. Depuis, la situation politique s'est fondamentalement modifiée dans les pays d'origine de ces personnes, a indiqué à l'ATS Marie Avet, porte-parole de l'Office fédéral de la migration (ODM).
Le Kosovo, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro et la Slovénie sont désormais des Etats indépendants. Sur la liste du Conseil fédéral, ils figurent parmi les pays où les droits de l'homme sont respectés.
Ainsi, la situation dans les différents pays d'origine ne correspond plus à celle qui avait à l'époque conduit ces personnes à fuir leur pays et aux autorités à leur octroyer l'asile en Suisse, écrit l'ODM dans une lettre aux réfugiés, dont l'ATS a obtenu copie. "Nous avons donc l'intention de les priver de leur qualité de réfugiés et de leur annuler l'asile".
Les réfugiés reconnus de Serbie et de Bosnie-Herzégovine ne sont pas concernés, précise Marie Avet. Les anciens sbires du régime de Milosevic pourraient en effet encore avoir les leviers de commande du pouvoir.
Pas d'expulsion
L'annulation du droit d'asile et la privation du statut de réfugié ne signifient toutefois pas que les personnes touchées devront quitter la Suisse. La plupart sont présentes en Suisse depuis plusieurs années et disposent d'un permis de séjour limité (permis B) ou d'une autorisation illimitée (permis C).
De plus, la manoeuvre n'a fondamentalement pas d'influence sur une future demande de naturalisation. Des inconvénients peuvent toutefois être observés sur le plan des assurances sociales AVS/AI, dans le cas où les personnes concernées disposent de trop peu d'années de contribution.
ATS
samedi 12 décembre 2009
En Suisse, la droite prépare une votation sur le renvoi des étrangers criminels
Après le choc de la votation suisse contre la construction de minarets, les politiques helvétiques ont les yeux rivés sur une autre initiative populaire portée par l'Union démocratique du centre (UDC, la droite nationaliste populiste), préconisant, cette fois-ci, le renvoi systématique des étrangers criminels. Agathe Duparc dans le Monde.
Le peuple pourrait se prononcer en 2010 sur cet objet qui, s'il est accepté, mettra encore une fois la Suisse en porte-à-faux avec ses engagements internationaux en matière de droits de l'homme. A moins que, chose rarissime dans l'histoire de la démocratie suisse (quatre cas depuis 1891), l'initiative ne soit invalidée par le Parlement.
vendredi 9 mai 2008
La Suisse critiquée par le Conseil des droits de l'homme
La votation du 1er juin sur les naturalisations inquiète notamment plusieurs pays. La Belgique s'est ainsi interrogée sur le fait de savoir si l'acceptation de cette initiative de l'UDC ne serait pas "incompatible avec les obligations internationales" de la Suisse et "le respect des droits fondamentaux". Une inquiétude relayée notamment par le Mexique.
24 Heures aborde également ce sujet, sous le titre: "La Suisse peut toujours mieux faire":
Micheline Calmy-Rey a pris acte des critiques formulées par les ONG et les délégations étrangères devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Même si elle figure parmi les bons élèves, la Suisse peut toujours mieux faire en matière de droits humains. Micheline Calmy- Rey le reconnaît volontiers. La délégation helvétique conduite par la conseillère fédérale s’est pliée, hier, à l’exercice de l’Examen périodique universel (EPU) avec «honnêteté », de l’aveu même des autres pays membres du Conseil des droits de l’homme. Les ONG, elles, ont jugé l’échange «constructif». «On ne peut pas se reposer sur ses lauriers», a dit la cheffe du Département des affaires étrangères avant de prendre acte des suggestions et critiques formulées à l’occasion du passage de la Suisse devant le Conseil des droits de l’homme.
Une politique inquiétante
Plusieurs pays ont insisté sur la nécessité de créer en Suisse une véritable institution nationale des droits humains. D’autres ont exprimé leurs inquiétudes sur la politique migratoire et les discriminations raciales. Les ONG ont souligné «l’impact négatif des campagnes xénophobes».Le porte-parole de l’Egypte a relevé que l’on observait depuis plusieurs années une montée du racisme. Plusieurs pays comme l’Algérie ou encore la Côte d’Ivoire l’ont déplorée. Même l’Iran s’est fendu d’un couplet sur la question.
«Une démocratie vivante»
Si elle ne se reconnaît pas dans ce «climat de tension identitaire» et de repli nationaliste qui exclu l’autre», Micheline Calmy-Rey a expliqué qu’il n’était pas possible de changer le système politique. «La démocratie suisse est une démocratie vivante», a-t-elle rappelé. Et d’ajouter: «Cela implique une grande transparence dans le débat politique. Ce qui a pour conséquence que des thèmes même très controversés puissent être discutés sur la scène publique, parfois accompagnés d’expressions exagérées et parfois inadmissibles. »
Alain Jourdan dans 24 Heures
Sur le même sujet dans Le Temps
Examen périodique au Conseil des droits de l'homme. La Suisse critiquée pour son climat anti-étrangers.
Par Valérie de Graffenried
A la radio
08.05.08 18:00
L’ONU épingle la Suisse sur les droits de l’homme [01:23 min.]
Lire également "La Suisse scrutée par l'ONU", sur la Tribune des droits humains
mercredi 24 octobre 2007
La Suisse fait la une du Monde et dans la presse internationale
L'éditorial en page une du quotidien de référence francophone est très clair: Ce lien pointe aussi sur la demi-douzaine d'articles que le journal consacre à ces élections ainsi qu'aux réactions édifiantes des lecteurs...
Lire les commentaires du NOuvelObs
L'Humanité ne lésine pas sur les qualificatifs Le parti de la droite xénophobe, l’UDC, en force après une campagne haineuse.
mardi 23 octobre 2007
Suisse : UDC, un parti qui fait peur à la diaspora africaine
Les Africains domiciliés en Suisse, parmi lesquels, les étrangers et requérant d’asile, peu intéressés au système politique helvétique, traversent un octobre noir depuis la victoire du parti nationaliste majoritaire UDC (Union démocratique du centre), initiateur du durcissement des lois pour les demandeurs d’asile et étrangers vivant dans le pays.
lundi 22 octobre 2007
Elections 2007, les réactions de la presse internationale
Les élections fédérales ont inspiré des commentaires plutôt inquiets dans la presse étrangère, qui souligne la victoire d'un parti "xénophobe", voire "raciste" et potentiellement dangereux. En Allemagne, la presse souligne un débat politique de plus en plus personnalisé et dénonce les "simplifications tapageuses et provocatrices" de Ch.Blocher. En Italie et en Autriche, les médias jugent que la Suisse est simplement devenue "un pays normal", "comme les autres".
Regardez les interventions des correspondants à l'étranger (Belgique, France, Angleterre et Allemagne) sur la TSR
Commençons par la vision la plus noire de notre pays qui est elle dépeinte dans le plus grand quotidien de Bruxelles, le Soir. Le commentaire de Pascal Martin est sans appel, il appelle au boycott de la Suisse
La Suisse d’Henri Dunant vaut mieux que ce bouillon de culture xénophobe et haineux. Si une série de scandales a autrefois jeté à la face du monde le linge sale de la Confédération, celle-ci s’est aussi avancée vers la modernité. En s’alliant à l’UE, en siégeant à l’ONU, en décriminalisant l’avortement ou en disant « oui » au Pacs.
Mais voilà. Ce pays, qui compte parmi les plus prospères de la planète, est depuis quinze ans un labo pour populistes. Pour vivre dans la bulle de la démocratie directe, pour n’avoir pas de véritable classe politique, la Suisse n’a pas réussi à développer des anticorps susceptibles de combattre son cancer. Elle en devient un exemple pour les apprentis sorciers : frappez fort, ayez le soutien des milieux économiques, ne soulevez pas les vrais problèmes mais jetez le discrédit sur l’étranger.
Demain, vous aurez le pouvoir.
Lire l'article de Serge Enderlin dans LIbération :Le populiste et xénophobe Blocher emporte la Suisse
Où s’arrêtera le vent mauvais du populisme alpin de Christoph Blocher ? Les élections législatives d’hier ont permis à l’UDC (la peu centriste Union démocratique du centre), de renforcer sa position de première force politique du pays acquise en 1999. Le parti de droite dure du tribun zurichois, ministre de la Justice et de la Police de la Confédération, effectue notamment une percée spectaculaire en Suisse romande : il devient la première formation dans les cantons de Vaud et Genève, où il détrône le Parti socialiste...
Dans le Monde, Agathe Duparc écrit:
...Encarts dans les journaux, manifestations, stands, affiches placardées sur tous les murs – dont celle, xénophobe, des moutons blancs boutant hors de Suisse l'"étranger criminel" symbolisé par un mouton noir –, l'UDC aura inondé le pays de ses messages. Avec l'appui constant du charismatique conseiller fédéral Christoph Blocher, qui, jetant par-dessus bord les règles politiques helvétiques, s'est plus comporté en chef de parti qu'en ministre de la justice et de la police...
Dans le Figaro, François Hauter correspondant s'est promené en Gruyère pour tenter d'expliquer cette tentation isolationiste:
Cette image éventuelle d'une Suisse xénophobe épouvante deux Helvètes sur trois, qui ne se reconnaissent pas dans la projection d'un pays recroquevillé sur lui-même, hostile à l'Europe et au tiers-monde. D'abord, font-ils valoir, parce que l'économie suisse repose sur l'immigration et ne survivrait pas à l'isolement. L'art des Suisses a toujours été d'attirer des familles ayant l'esprit d'entreprise. Les industries horlogères furent fondées par ce peuple protestant français dont le Roi-Soleil estimait pouvoir se passer. Même chose pour la banque genevoise. La chimie démarra avec des Français et des Allemands.
Sur 20Mn.fr on peut lire "L'UDC (parti populiste d'extrême droite, Union démocratique du centre), se place en première formation politique du pays, avec 29% des voix."
En Belgique la RTBF constate "le parti populiste et xénophobe conforte sa position"
Voir la séquence vidéo d'Euronews consacrée à ces élections
Radio Canada reprend le même message :L'Union démocratique du centre (UDC), un parti nationaliste et aux positions xénophobes, a remporté dimanche les élections générales en Suisse, selon les premiers résultats rendus publics.
En Algérie, le quotidien la Liberté titre Élections générales en Suisse
La peste brune dans le légendaire pays neutre
Dans la presse anglo-saxonne, les commentaires sont aussi très clairs.
Dans le New York Times, Nick Cummins-Bruce qualifie l'UDC de part d'extrême droite.
After a campaign widely criticized as racist, Switzerland’s far-right Swiss People’s Party strengthened its position as the biggest single party in Parliament in a general election on Sunday, according to a projection after voting ended.
La dépêche de l'Associated Press qui est généralement reprise telle quelle par des centaines de quotidiens locaux tiens le même discours, mais relève aussi que le premier conseiller national noir a été élu à cette occasion:
The People's Party claims foreigners are responsible for much of the crime in the country. In the campaign, the People's Party called for a law to throw out entire immigrant families if a child violates Swiss laws -- the most recent variation of the party's anti-foreigner theme...But although many saw the campaign as tainted by racism or xenophobia, the Swiss also elected their first black parliament member Sunday.
En Grande-Bretagne, le Guardian, quotidien de référence dit:Switzerland's rightwing People's party, accused of racism and fanning Islamophobia, strengthened its position as the country's leading political force yesterday, gaining more than 2 percentage points to win a general election for the second time in a row, according to projections
The Independent poursuit ses articles qui analysent les tendances centripètes de la Suisse
En Espagne, même chose de la part d'El Pais le dernier article est titré BLocher accusé de racisme et xénophobie gagne les élections et 62 députés
En Allemagne, Le Spiegel est très mesuré, selon lui pas grand chose va changer... Même approche de la part de Die Zeit qui n'utilise aucun des substantifs qui font peur (racisme, xénophobie) mais parle d'un choix conservateur et europhobe
Pour consulter l'ensemble des réactions internationales depuis 2mois, cliquer sur ce lien
jeudi 18 octobre 2007
Microsoft fait de la pub dans le journal de l'UDC
Pauvre Suisse ; aujourd'hui dans le Courrier International
Lire la revue de presse de Valérie de Graffenried dans le Temps
La campagne électorale et les méthodes de l'UDC agitent les esprits. Dans un numéro spécial qui sort aujourd'hui, et alors que plusieurs journalistes étrangers viennent couvrir les élections fédérales, le Courrier International consacre sa une et cinq pages entières à notre pays. L'hebdomadaire français s'interroge notamment sur l'image toujours plus négative que la Suisse véhicule à l'étranger. Les affiches de l'UDC et les récents débordements à Berne étonnent certains de nos confrères, plutôt habitués à une Suisse tranquille, harmonieuse et presque ennuyeuse. Le numéro spécial n'est vendu qu'en Suisse. Et uniquement pendant quinze jours...
Lire l'éditorial du Courrier International par Philippe Thureau-Dangin
Les lecteurs suisses qui connaissent déjà Courrier international ne seront sans doute pas surpris par le dossier qui traite de leur pays. Ils ont l’habitude, en effet, des pages que nous consacrons chaque semaine à la France “vue de l’étranger” : coup de gueule britannique contre l’arrogance parisienne, éditorial mordant de la presse allemande contre ce Sarkozy qui se permet d’attaquer la Banque centrale, billet helvète ironique sur cette gauche française décomposée, j’en passe et des meilleures.
Mais, cette fois, ce n’est pas l’Hexagone qui est croqué par ses voisins, mais la Confédération, à la veille d’un scrutin important. Deux mots, donc, pour les nouveaux lecteurs qui nous rejoignent à cette occasion : notre hebdomadaire offre chaque semaine une sélection d’articles de la presse internationale afin de mieux appréhender ce monde en mouvement. Ce détour par le regard des autres permet, le cas échéant, de se détacher de ses a priori et de mieux s’observer soi-même. Le ton à l’égard de la politique suisse, ces dernières semaines, est dur – disons-le d’emblée. The Independent n’a pas hésité à titrer sur “le cœur des ténèbres de l’Europe”. Le personnage de Christoph Blocher et sa xénophobie affichée inquiètent.
Le hasard du calendrier veut que le jour même des élections suisses les Polonais se rendent également aux urnes. Eux n’ont pas un Blocher, mais deux, sous la forme des jumeaux Kaczynski. Bien sûr, il y a de grandes différences entre Zurich (ou Berne) et Varsovie. La haine de l’étranger en Helvétie est dirigée contre l’immigré (du Sud). En Pologne, elle commence par le voisin allemand ou russe. Si un même conservatisme moral rassemble les droites polonaise et suisse, la politique économique les sépare : les frères K. professent un antilibéralisme et un égalitarisme qui n’est pas le fait du leader de l’UDC, proche comme on le sait des milieux économiques influents. On verra dimanche si oui ou non ces deux grands peuples, qui ont tant donné au monde, choisissent de céder au populisme qui se nourrit si bien de l’instinct grégaire.
La plupart des références de ces articles se trouvent ici.
lundi 8 octobre 2007
L'image de la Suisse à l'étranger est ternie
Lire le dossier de Swissinfo et cette revue de presse du Temps intitulé cette Suisse qui laisse perplexe ou écoutez cette émission de la RSR
Lire cette dépêche de l'AFP publiée à Beyrouth par L'Orient Le Jour ou cet article du Temps repris par Le Monde
Pour le Guardian, la Suisse titube alors que le Herald Tribune constate que la xénophobie est devenue le point central de la campagne électorale
Beaucoup de médias voient la Suisse comme un pays xénophobe. La ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey craint pour l'image du pays.
La Suisse est incapable de tenir son image, basée sur le dialogue, sur son rôle de bâtisseur de pont. Avec la violence qui se multiplie, on donne exactement l'impression contraire, a dit Micheline Calmy-Rey lundi sur les ondes de la Radio Suisse romande. «Nos ambassadeurs sont interrogés à ce propos et nous demandent ce qu'ils doivent répondre», a-t-elle ajouté...
...Avant les troubles de samedi, les journaux étrangers s'intéressaient déjà aux élections fédérales en raison des affiches de l'Union démocratique du centre (UDC / droite nationaliste) et de son initiative pour expulser les délinquants étrangers. Début septembre, le journal anglais «The Independent» se demandait si la Suisse n'était pas devenue «le cœur des ténèbres en Europe» en abritant un extrémisme dangereux.
Voir cette réaction en Allemagne
Lundi, le «New York Times» revient à son tour de manière détaillée sur la campagne de l'UDC. Ce parti suit le principe «Nous contre les étrangers» de manière bien plus figée que par exemple Jean-Marie Le Pen en France, écrit le journal américain.
Lien vers l'article du New York Times
Les célèbres hebdomaires américains TIME et Newsweek traitent aussi duremennt cette campagne
Ce week-end, la première chaîne allemande ARD et Euronews ont fait, dans leurs journaux télévisés, la part belle aux heurts de samedi et à la polarisation de la campagne.
En Espagne, le lien entre Suisse et politique raciste est de plus en plus fréquent, voir par exemple cet article de El Pais intitulé la guerre des moutons.
dimanche 7 octobre 2007
La Suisse affiche son racisme
La tension monte en Suisse à deux semaines des élections fédérales. En cause: la campagne l' Union Démocratique du Centre, parti de la droite populiste. L'UDC, premier parti de la Suisse, a en effet suscité la controverse au-delà de ses frontières en surfant sur la vague xénophobe. Samedi, une manifestation contre l'UCD a dégénéré à Berne...
Les diplomates africains et occidentaux sont choqués
Les affiches aux relents racistes de la droite nationaliste ont écorné l'image de la Suisse dans le monde, affirme le journaliste sénégalais Gorgui Ndoye qui suit les travaux de l'ONU à Genève depuis 2000. Interview.
Ces affiches ont fortement marqué les débuts de la campagne en vue des élections législatives d'octobre, suscitant de fortes réactions en Suisse également.
Correspondant de BBC Afrique, Gorgui Ndoye a débarqué à Genève en 1999. A 36 ans, ce Sénégalais hyperactif écrit également pour «Sud Quotidien» et le «Matin du Sénégal», collabore avec des radios communautaires et anime un site web – Continent Premier – qu'il a créé en 2004 et qui traite de l'actualité africaine depuis Genève.
Lire le dossier de Swissinfo
mercredi 3 octobre 2007
The black sheep of swiss politics dans les médias anglo-saxons
A part The Independent et The Guardian, d'autres médias anglo-saxons ont parlé de moutons...
Par exemple cet article du plus connus des hebdomadaires, le TIME qui a même interviewé le syndic UDC de Pomy, pour lui demander ce qu'il avait contre les étrangers. Son grand concurrent NEWSWEEK a également publié sa version cette semaine avec comme titre "la xénophobie est florissante dans les alpes"
Ou cette dépêche d'Associated Press qui a été reprise par de nombreux médias américains comme USA Today
Lire ce post de The Economist
THE WORLD does not pay close attention to Swiss elections, perhaps because there are so many votes in that most referendum-obsessed of countries. Perhaps it is time people did pay more attention, because there are some unsettling things afoot up there in the Alps.
La BBC aussi parle de nos ovins
A political row has broken out in Switzerland over a campaign poster from the right-wing Swiss People's Party, aimed at deporting foreigners - residents without Swiss citizenship - who commit crimes.
L'analyse de Clive Church sur Swissinfo
La discussion sur ce forum entre expatriés anglophones vivants en Suisse et qui se demandent ce que signifie cette affiche.
Ce communiqué d'Africanews
Par contre le mouvement raciste d'extrême droite anglais BNP (British National Party) se félicite de cette campagne
mardi 2 octobre 2007
Une affiche du parti populiste suisse UDC inspire les néo-nazis allemands
Lire l'article paru dans Le Monde
Pour ses affiches de campagne pour les élections régionales de Hesse, le parti néonazi allemand NPD a décidé de s'inspirer fortement d'une campagne du parti populiste suisse UDC (Union démocratique du centre), où des moutons blancs boutent un mouton noir hors de Suisse.
Outre-Rhin, le parti néo-nazi, qui a failli être interdit plusieurs fois, a repris à son compte la campagne helvète, modifiant légèrement le dessin, et y appliquant un autre slogan "Sozial geht nur Nazional" : "Social ne peut rimer qu'avec national".
"Nous n'avons aucun lien avec l'extrême-droite allemande", s'est insurgé le candidat du premier parti suisse, Roman S. Jäggi, dans le quotidien suisse Le Matin. Dans le journal Le Temps, le vice-président du parti, Yvan Perrin, confie : "Cela n'enchante guère mon parti. (...) Notre affiche a tout simplement été détournée."
dimanche 30 septembre 2007
Racisme : En Suisse, l’UDC ouvre la chasse aux moutons noirs
Des moutons blancs qui expulsent un mouton noir. C’est l’image qui illustre l’affiche de l’Union démocratique du centre (UDC), placardée partout en Suisse. Le parti met aussi en avant son programme xénophobe en vue des élections parlementaires d’octobre prochain. Une initiative qui suscite la polémique.
Lire la suite de cet article paru dans Afrik.com
Extrait:
Un parti raciste et xénophobe
Cette affiche est à l’image du discours de l’UDC : raciste et xénophobe. Avec comme fond de commerce, la haine raciale et l’immigration, le premier parti suisse n’en est pas à sa première attaque. Dirigé par Christoph Blocher, au gouvernement depuis 2004, il joue sur la peur de l’étranger afin de rallier le plus d’électeurs en vue du prochain scrutin. Il propose l’expulsion systématique de tout immigré reconnu coupable d’un délit ou d’une infraction. Il y a quelques mois, le parti soumettait un projet de loi anti-minarets, à inscrire dans la Constitution. « Pour renforcer la culture chrétienne et occidentale et sauvegarder la paix religieuse, nous devons freiner la propagation de l’islam. Une interdiction des minarets est indispensable », affirmait le texte, qui a finalement été rejeté par le Parlement.
Des jeux en ligne pour expulser les immigrés
Le parti ne se contente pas d’affiches chocs pour diffuser ses idéaux racistes. Sur son site internet, plusieurs jeux en ligne permettent de mettre virtuellement à exécution les idées du parti. Que ce soit avec « Halte aux naturalisations abusives » ou avec « Halte aux étrangers criminels », le but est le même : se débarrasser des étrangers. Pour le premier, il faut « attraper les passeports avant qu’ils ne tombent dans de mauvaises mains », quant au deuxième il suffit de renvoyer « les moutons noirs de là où ils sont venus » en les éjectant « d’un mouvement rapide (…) hors des frontières ».
Sur le même sujet, lire ce post de rue89
mardi 18 septembre 2007
Das dunkle Herz Europas
Traduction résumée de l'article original dans la Suddeutsche Zeitung
"Le populisme de droite suisse ne se distingue pas fondamentalement du FPÖ autrichien de Jörg Haider des années 1990. Il est simplement mieux organisé, évite les changements de sujets trop radicaux, et mise sur une stratégie à long terme. Mais alors pourquoi passe-t-il pratiquement inaperçu en Allemagne ? Pourquoi les idées de Jörg Haider étaient-elles reprises en permanence par les médias, alors que Christoph Blocher éveille à peine leur attention ? D'une part, parce que la Suisse n'est pas membre de l'UE, et que son système politique est réputé pour sa complexité et son manque de dynamisme. Mais cela a également quelque chose à voir avec le traitement spécifique accordé par l'Allemagne aux partis d'extrême droite. La plupart du temps, la sonnette d'alarme ne retentit que lorsque l'antisémitisme ou une banalisation du national-socialisme sont en jeu. Le FPÖ de Haider, dont le noyau dur se réclame de la 'nation culturelle allemande', s'en est donné à coeur joie. En revanche, on cherchera en vain tout forme de minimisation du nazisme au sein de l'UDC."
A ce propos, lire l'interview d'Oliver Geden accordée à Swissinfo en octobre 2006