mercredi 6 septembre 2006

Le dossier du Tages-Anzeiger

Pour ceux qui lisent l'allemand, ce dossier donne la température de l'autre côté de la barrière de rösti

Au Parlement vaudois, une tenue politiquement correcte est exigée

Lire l'article de Michael Rodriguez dans le Courrier

Trois députées arboraient hier un T-shirt invitant à voter «non» aux lois sur l'asile et les étrangers. Le président du Grand Conseil leur a demandé de se changer.

La caravane 2xNON est passée par Moudon




Vous pouvez voir quelques photo de cette soirée qui a réunit une bonne centaine de personne pour écouter un débat entre les tenors vaudois de la campagne du oui et du non (Dolivo, Lyon, Fattebert, Neyrinck ou Favre...)

Déclaration de Anne-Catherine Lyon lors du passage de la caravane 2xNON à Moudon

"Je suis frappée par le soin qui est mis pour discriminer scrupuleusement les femmes et les enfants dans ces lois..."


En quelques minutes, Anne-Catherine Lyon donne à entendre des arguments très convaincants et en même temps fort éloignés des habituels slogans que l'on entend partout.
Ecoutez le remarquable message de la conseillère d'Etat.

Les strip-teaseuses mieux traitées que les étudiants étrangers

Llire dans le Temps - Eclairages
Guillaume Barazzone, député PDC au Grand Conseil de Genève, montre l'absurdité des contraintes que la nouvelle loi sur les étrangers ferait peser sur les étudiants non européens.

Radio Public avec Christoph Blocher

Radio Public avec Christoph Blocher

RENCONTRE AVEC ACOR SOS RACISME

Annonce d'une soirée débat par le collectif ras l'front

Enfermer les étrangers pour les expulser? Les limites fixées par les droits de l'homme

Lire l'article de Denis Masmejan dans le Temps
Depuis l'entrée en vigueur des mesures de contrainte, en 1995, le Tribunal fédéral a imposé plusieurs conditions à leur application. Sa jurisprudence devrait rester valable en cas d'acceptation des nouvelles lois.

La nouvelle loi combat les réfugiés, pas les abuseurs

Lire l'éclairage de Christian Leyvrat dans le Temps
Le domaine de l'asile n'est pas exempt d'abus. Nous le savons tous. Une différence: Christoph Blocher et ses suiveurs ne font rien pour les combattre. Pire, la loi soumise au peuple le 24 septembre aggrave la situation. Ce qui permettra d'ailleurs, en cas d'acceptation, de garantir à Blocher son fonds de commerce xénophobe pour les années à venir. ..

Asile: dans la peau des autorités

Lire cet article de Denis Masmejan dans le Temps
Ils décident du sort des requérants, les hébergent, ou leur font quitter le territoire. Paroles de professionnels.

La répression inutile

Lire ce courrier des lecteurs dans le Temps

Avec ces deux lois, le populisme infiltre notre droit�

Lire l'interview de Boel Sambuc dans le Courrier
Vice-présidente de la commission fédérale contre le racisme, Boël Sambuc pose un regard critique sur les politiques d'intégration... et plus particulièrement sur les nouvelles «Lex Blocher».

Motion Melly: la gauche y tient

ASILE Lundi, le Conseil d’Etat a fait savoir qu’il souhaitait que le Grand Conseil n’adopte pas le décret qui lui avait été transmis suite à la motion de Serge Melly. Ce décret vise à empêcher les mesures de contrainte pour les requérants déboutés du groupe des «523». Si le gouvernement considère que cette proposition n’a plus lieu d’être, la gauche (POP-PS-Verts) souhaite au contraire que le décret soit maintenu, «tant que l’ensemble des personnes dites des «523» n’auront pas été régularisées». La gauche souhaite en outre que les cas de 175 éthopiens et érythréens également menacés de renvoi soient aussi pris en compte.

Kuljanin: l'ultime espoir

Le président du Grand Conseil, Jean-Marie Surer, a reçu la pétition de soutien à la famille Kuljanin de la main de Miralem, le fils aîné (photo Florian Cella)


Une pétition a été remise hier au Grand Conseil. C'est la dernière chance pour ces requérants bosniaques, usés par la peur et l'incertitude. La mère vient d'ailleurs à peine de sortir de l'hôpital

Le racisme prend ses aises (dans Le Matin)

Lire l'article de Christophe Koessler dans le Courrier

«Si ce citoyen suisse a abusé d'une jeune fille de 13 ans, n'est-ce pas en raison de sa culture helvétique?» pourrait s'interroger un journal cambodgien, à propos d'un fait divers sordide survenu ces derniers jours au Cambodge. En réalité, c'est en Romandie qu'on se pose ce genre de question. Au sujet du viol tragique d'une enfant de 5 ans par deux jeunes Kosovars de 11 et 13 ans, Michel Danthe, rédacteur en chef du Matin dimanche – journal le plus lu en Suisse romande – fait partager son sentiment dans son éditorial du 3 septembre: «A l'évidence [ce] drame comporte, parmi d'autres, une composante liée au choc des civilisations: quelle image de la femme avaient dans la tête les deux jeunes agresseurs? Quelle tension entre leur culture (où le viol, évidemment est aussi prohibé) et la nôtre n'ont-ils pas su maîtriser? Quel background eux ou leurs parents ont-ils emporté, qui a fini par constituer avec la société helvétique un cocktail explosif?»
Le journaliste, qui se déclare volontiers de «droite conservatrice», se garde bien de répondre à ses graves interrogations. Et oublie qu'en page 3 du même journal, un parallèle est fait avec un crime similaire survenu il y a dix ans, commis exclusivement par... des Suisses. Par ailleurs, l'éditorialiste se drape d'un désir profond d'intégration: «Qu'on prenne conscience des difficultés qu'ont certaines populations immigrées en Suisse (...). Et qu'on imagine ensuite les moyens de les prévenir...»
On imagine en effet. Quand on sait que la seule politique d'intégration «imaginée» par la majorité politique de droite en Suisse est de restreindre l'accès des étrangers au territoire helvétique, lorsqu'ils ne servent pas les intérêts financiers du pays, et de fabriquer indirectement de plus en plus de «sans-papiers», corvéables à merci. D'ailleurs, les tribulations démagogiques de Christoph Blocher ressemblent à s'y méprendre à celles de M. Danthe. Mercredi dernier, à quelques encablures de la votation sur les lois sur les étrangers et sur l'asile, le membre de l'UDC et non moins ministre de Justice et police, se découvrait une fibre pour l'intégration en proposant des cours de langues (annoncés depuis déjà une année) et une meilleure coordination entre la Confédération, les cantons et les communes. Une main de fer dans un gant de velours bon marché.
Le racisme avance en effet masqué. Mais de moins en moins. C'est ainsi que le journal L'Hebdo n'a pas hésité ce printemps à titrer: «Les musulmans de Suisse vont-ils faire la loi?» Les amalgames entre islam, islamisme et intégrisme sont aussi légion au sein de la presse romande, au point d'inquiéter la commission fédérale contre le racisme dans son rapport sur les discriminations subies par les musulmans de Suisse, paru vendredi dernier. Des amalgames de ce type sont parfois délibérément entretenus. Ils ne sont d'autres fois pas conscients. Ce qui est d'autant plus inquiétant: cela signifie que les réflexes xénophobes pénètrent profondément au sein de la conscience collective. A l'aide, notamment, d'éditoriaux comme celui du rédacteur en chef du Matin dimanche, qui contribuent à la banalisation du racisme ordinaire.

Et les enfants, dans tout ça !

La rubrique Réflexions de 24 Heures est consacrées à la loi sur l'asile. Tandis qu'un élu de droite tente pour la énième fois d'y expliquer ce qu'est un "vrai réfugié", Anne-Catherine Menétrey-Savary nous explique en quoi un durcissement de la loi sur l'asile serait préjudiciable pour les enfants.

ANNE-CATHERINE MENÉTREY-SAVARY
Conseillère nationale verte

«Et les enfants, que deviennent-ils au milieu de ces tribulations?
Qui se préoccupe de leur sort?»

L'amour existe, alléluia, j’en suis témoin! Des cou­ples se forment: des étrangers entre eux, des migrantes ou des migrants avec des Suisses­ses ou des Suisses, des requérantes et des requérants d’asile. Quoi de plus normal? il faut avoir un re­gard déformé pour soupçonner systématiquement l’abus! La plu­part du temps, ce sont de vraies relations, dont naissent de vrais enfants, chéris et choyés comme il se doit. Cela finit par des mariages, ici ou là-bas. C’est généralement ainsi que se terminent les contes de fée, dans une félicité sans his­toire. Mais avec nos lois sur l’asile et les étrangers, déjà plus ou moins appliquées aujourd’hui par anticipation, c’est au contraire là que les ennuis commencent! Re­fus, renvois, séparations, non-re­connaissance, les tracasseries sont parfois kafkaïennes.
Et les enfants, que deviennent­ils au milieu de ces tribulations? Qui se préoccupe de leur sort? Qui vérifie si leurs droits, consacrés par la Convention internationale des droits de l’enfant, que la Suisse a signée, sont respectés? Que ce soit dans la pratique actuelle ou dans les débats autour des futures lois, c’est incroyable à quel point cet aspect-là a été négligé! Une expertise sur mandat de Terre des Hommes vient d’en faire la dé­monstration (1).


Vous voulez un exemple? Dans le canton de Berne, voici Dorothée (2)
, 15 mois, née d’un père africain, débouté du droit d’asile, et d’une Suissesse. Vu que sa mère tra­vaille, c’est son père qui s’occupe d’elle, jusqu’au jour où il est arrêté et placé à Bâle en détention en vue de renvoi. Dorothée en est trau­matisée. Elle pleure sans arrêt, ne mange plus, dort mal et arrête de grandir. Le père refusant de signer une déclaration de retour volon­taire dans son pays d’origine, la détention est prolongée. S’il est renvoyé, comme d’autres pères l’ont été avant lui, il ne verra plus jamais sa fille. Est-ce une décision prise en conformité avec l’intérêt supérieur de l’enfant, comme l’ar­ticle 3 de la Convention l’exige? Et l’article 9, qui prescrit que l’enfant a le droit de vivre avec ses parents, qu’en fait-on?
Que dire aussi des enfants de Sans papiers, à qui la nouvelle loi sur les étrangers refuse toute pos­sibilité de régularisation? Certes, ils peuvent en principe aller à l’école et disposer d’une assu­rance- maladie, comme le prescrit la Convention. En principe… En réalité, il est permis d’avoir de doutes. En revanche, ils n’ont pas droit à une formation profession­nelle et ils sont condamnés à vivre dans la peur d’une dénonciation,
ou d’un simple contrôle de police sur le chemin de l’école, qui signi­fierait l’expulsion de toute la fa­mille. Comment un adolescent peut-il construire son identité alors qu’il est privé d’existence so­ciale? Le droit à une identité est pourtant garanti par l’article 8 de la Convention.
Il faut aussi se représenter ce que c’est, pour un enfant, que d’être confronté à la précarité ex­trême qu’engendrera le régime de suppression de l’aide sociale pour les requérants déboutés. La nou­velle loi le permet. La convention (article 26) affirme au contraire le droit de l’enfant à la sécurité so­ciale.
Enfants traumatisés, enfants trimballés, enfants mis en déten­tion (jusqu’à une année) en vue de renvoi, enfants privés d’inno­cence
et de sécu­rité, enfants soupçonnés d’abus, enfants terrorisés par l’intrusion de la police à la maison («L’enfant ne doit pas faire l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée», art. 16.), enfants mena­cés de disparition par manque d’encadrement… Les deux lois sur l’asile et les étrangers bafouent de multiples manières la Convention relative aux droits de l’enfant. C’est juridiquement problématique. C’est surtout humainement intolé­rable.

(1)
«La loi sur les étrangers et la loi sur l’asile révisées à la lumière de la Convention relative aux droits de l’enfant»; Sylvie Marguerat, Minh Son Nguyen, Jean Zermatten; juin 2006.

(2)
Prénom d’emprunt.

Mensonges, silences et demi-vérités

Lire l'édito d'Alain Jeannet dans l'Hebdo

...Pour assurer notre prospérité et le devenir de la Suisse, il faudrait donc définir un cadre qui nous permette d’accueillir des immigrés et de les intégrer. Enfin une vraie politique migratoire! Au lieu de bricoler des mesures indignes (et inefficaces) chaque fois que Blocher et compagnie sonnent l’appel.

L'UDC veut mieux accueillir les vrais réfugiés !

Voici sans commentaires, l'opinion d'André Bugnon parue dans 24heures...

Bien des choses ont déjà été dites ou écrites à pro­pos de la révision des lois sur l’asile et sur les étrangers. Les opposants essayent, avec des ar­guments chocs, de toucher la sensibilité de l’électorat en quali­fiant ces lois d’inhumaines, d’inacceptables, voire de scanda­leuses du point de vue de l’éthi­que humaine.
Il n’en est pourtant rien et cette politique de la peur n’arri­vera pas à ébranler le bon sens des citoyennes et citoyens de ce pays. En effet celui ou celle qui est en danger dans un endroit de cette planète trouvera dans no­tre pays un refuge digne de ce nom et aura droit à l’asile tel que la loi le permet. Les modifica­tions des lois proposées au sou­verain n’enlè­vent rien à ce droit fonda­mental et au contraire amé­lioreront l’ac­cueil et l’inté­gration des personnes concer­nées.
L’expérience a démontré, per­sonne ne peut l’ignorer, que le nombre de personnes qui ont tenté d’abuser de notre loi d’asile est très élevé, puisqu’entre le 80 et 90% des requérants n’ont pas eu droit au statut de réfugiés. Comment leur lancer la pierre, puisque les lois actuelles permet­tent de telles anomalies? C’est bien pour cela qu’il faut corriger ces lois.
Premièrement, nous ne pou­vons pas offrir une situation ac­ceptable à tout un chacun. Si nous acceptons une immigration incontrôlée, cela se fera au détri­ment de nos propres conditions d’existence: augmentation du chômage, baisse des conditions sociales et augmentation des re­tenues salariales pour financer celles-ci, pression sur l’environ­nement due à une forte augmen­tation de la population, pro­blème d’intégration et choc des cultures par l’arrivée massive de population que nous n’avons pas le temps ni les moyens d’ac­cueillir comme il faut.
Secondement, en ne mettant pas en place des conditions plus précises, nous permettons à des personnes malintentionnées de demander l’asile alors qu’elles sa­vent pertinemment qu’elles n’y ont pas droit. Une partie se con­tente de profiter d’une situation plus favorable en attendant la décision de leur renvoi, alors qu’une autre se livre d’entrée à toute sorte de trafic pour profiter
au maximum de leur situation provisoire.
Troisièmement, avons-nous le droit de laisser penser à des gens qu’ils pourraient trouver un abri et une situation chez nous alors que leur statut ne répond pas à celui de réfugié et qu’il faudra de toute façon qu’ils retournent d’où ils viennent? Avons-nous le droit de laisser des organisations de passeurs faire miroiter un Eldorado à des pauvres gens en leur prenant leurs maigres éco­nomies, voire celles de toute leur famille, pour les abandonner dans un rafiot au milieu de la mer?
En s’opposant, les référendai­res deviennent les souteneurs de ces trafiquants et de cette mi­sère.
En acceptant la révision de ces lois, nous faisons savoir aux or­ganisations de passeurs et aux populations concernées qu’il est inutile d’entreprendre le voyage pour être refoulé d’entrée. Par contre les responsables du bu­reau des migrations, déchargés de tous les dossiers abusifs, auront le temps et les moyens à disposition pour entreprendre toutes les recherches concernant les personnes demandant refuge chez nous. Ainsi, si une personne entre sans papier mais décline son identité, son origine et les raisons pour lesquelles elle n’a pu sous l’urgence se munir de documents, elle trouvera une so­lution à son problème, car la véracité de ses dires pourra faci­lement être prouvée. C’est avec cette façon de faire et de pouvoir faire que nous améliorerons la qualité de l’asile chez nous aux personnes qui en ont véritable­ment besoin.