dimanche 22 juin 2008

Les réfugiés et déplacés atteignent le chiffre record de 67 millions


Le nombre des réfugiés et des personnes déplacées pour fuir des conflits ou des catastrophes naturelles n'a jamais été aussi élevé dans le monde, atteignant 67 millions de personnes l'an dernier, s'est alarmé mardi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)

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Protéger les réfugiés

Lu dans Ouest France

« J'engage la communauté internationale à redoubler d'efforts pour répondre aux causes et aux conséquences des déplacements forcés. Une plus grande solidarité internationale est vitale, a déclaré Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, vendredi, lors de la journée mondiale des réfugiés. Car, ce sont les pays en développement, donc les plus pauvres, qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés ! »

L'agence des Nations Unies, chargée des réfugiés observe que leur nombre croit depuis 2005, alors qu'il diminuait entre 2001 et 2005. Fin 2007, les Nations Unies comptent 51 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 16 millions sont réfugiées. Elles devraient encore augmenter : « Les pénuries de vivres et de combustibles ont eu des répercussions immédiates et tragiques sur les pauvres et les démunis, y compris les réfugiés et les déplacés. Les augmentations de prix démesurées ont généré une instabilité et même des conflits [...] faisant courir un risque réel de déplacements », explique Antonio Gutteres du Haut-commissariat aux Réfugiés (HCR).

Le HCR s'occupe d'un peu plus de 25 millions de personnes déplacées. Trois millions d'Afghans et 2 millions d'Irakiens demandent refuge. Ces derniers sont de moins en moins acceptés dans nombre de pays. Ils sont parfois renvoyés dans des lieux où ils risquent leur vie, dénonce Amnesty International.

Protéger les réfugiés « devient de plus en plus difficile dans de nombreux pays, explique Antonio Guterres du HCR. [...] les efforts pour lutter contre la migration illégale ne parviennent pas à établir une distinction adéquate entre ceux qui choisissent de se déplacer et ceux qui sont contraints de fuir du fait de la persécution et de la violence. Nous voyons trop souvent les réfugiés refoulés aux frontières de pays où ils espéraient trouver sécurité et asile. »

Amnesty International demande à l'Union Européenne de veiller « à ce que les contrôles frontaliers ne forcent pas, directement ou indirectement, les demandeurs d'asile à revenir vers des pays de transit où ils risqueraient des détentions arbitraires, des expulsions collectives ou des refoulements. Comme c'est le cas dans certains pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest, voire un abandon pur et simple dans le désert sans nourriture ni eau. »

La vie de millions de personnes est en danger (cf. notre témoignage). C'est pourquoi Ban Ki-Moon demande : « Réaffirmons que tous les réfugiés ont le droit à l'asile et faisons notre possible pour leur fournir la protection qu'ils méritent. » Mais il faut sans attendre pour passer des paroles aux actes. Seul, le réveil de la fraternité allié à une « nouvelle gouvernance mondiale », que Jacques Chirac appelle de ses voeux, le permettra.