dimanche 29 novembre 2009

Manifestations contre l'approbation de l'initiative anti-minarets


Entre 300 et 500 personnes se sont rassemblées près de la gare de Berne pour protester contre l'approbation de l'initiative anti-minarets. Une manifestation a réuni environ 200 personnes à Zurich.

A Berne, les manifestants ont entamé un cortège funèbre en direction de la Place fédérale, ont observé des journalistes de l'ATS. Les participants essentiellement des jeunes, portaient des bougies, des minarets en carton et des T-shirts contre l'initiative. "Ce n'est pas ma Suisse", pouvait-on lire sur une banderolle.

Des partisans de l'initiative du GSsA contre l'exportation de matériel de guerre et du vote à 16 ans ont aussi rejoint les rangs du défilé.

Les bougies ont également brillé sur l'Helvetia Platz de Zurich. Dans une atmosphère pacifique, plus d'une douzaine de minarets de différents matériaux ont été érigés. Les participants ont brandi des pancartes demandant d'"intégrer plutôt que marginaliser".

Minarets: vote diversifié de la 5e Suisse

Les Suisses de l'étranger ont soutenu l'initiative anti-minarets moins clairement que leurs concitoyens en Suisse. C'est ce que montrent les résultats séparés dans cinq cantons.

Bâle-Ville, Lucerne, Appenzell Rhodes-Intérieures, Genève et Vaud sont les seuls cantons helvétiques qui décomptent de manière séparée les suffrages glissés dans les urnes par les ressortissants de la 5e Suisse

Même si une analyse de la manière dont ont voté l'ensemble des Suisses de l'étranger enregistrés dans les 26 cantons n'est par conséquent pas possible, les résultats distincts livrés par Bâle-Ville, Lucerne, Appenzell Rhodes-Intérieures, Genève et Vaud permettent des comparaisons intéressantes.

Les Suisses de l'étranger enregistrés dans le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures sont ainsi les seuls expatriés qui ont accepté l'initiative demandant l'interdiction de construire de nouveaux minarets. Les 55,1% d'entre eux qui ont dit oui sont cependant loin derrière leurs compatriotes restés au pays puisqu'Appenzell Rhodes-Intérieures a accepté le texte par 71,5% des suffrages.

A Lucerne, le résultat est clairement différencié. Alors que les expatriés n'ont dit oui qu'à 40,9%, la population locale a accepté l'initiative par 61,2% des voix. Dans le canton de Bâle-Ville, la 5e Suisse a dit oui à 40,1% à l'interdiction de construire de nouveaux minarets, soit un taux d'acceptation moins élevé que le score local (48,4% de oui).

Dans les cantons romands en revanche, les suffrages des expatriés n'expriment pas de différence nette. 45,8% des Vaudois votant à l'étranger ont approuvé l'initiative, alors que la part du oui s'est élevée à 46,9% dans le canton. A Genève, 40,9% des citoyens de la 5e Suisse ont voté oui, soit une proportion presque comparable à celle que le oui a réalisé dans le canton (40,3%)

Le monde musulman entre incompréhension et colère

Malgré le vote, le minaret de la mosquée de Zurich restera bien planté dans le sol suisse.
Malgré le vote, le minaret de la mosquée de Zurich restera bien planté dans le sol suisse. (Ex-press)

L'interdiction de construire de nouveaux minarets en Suisse suscite l'incompréhension, voire une certaine colère dans le monde arabe. Quant à la presse internationale, elle relate le vote helvétique sans vraiment le commenter.

C'est avant tout la surprise et la déception qui dominent dans les pays musulmans. Ambassadeur de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) à Genève, Babacar Ba s'est exprimé en ce sens envers swissinfo.ch.

«Il s'agit d'une mauvaise réponse apportée à une mauvaise question, a-t-il précisé. Je crains que ce genre d'acte ne soit qu'une prime à l'extrémisme et à l'intolérance. Je crois qu'il faut faire preuve d'une grande vigilance face à la montée de l'islamophobie. Ce vote constitue une porte ouverte au processus dangereux de remise en cause des libertés fondamentales.»

Babacar Ba ne craint pas de réactions violentes de la part de la population dans les pays musulmans. Les leaders politiques et religieux de Suisse ont clairement dit qu'ils n'étaient pas favorables à l'initiative, ce qui devrait jouer un rôle. Mais ce résultat aura certainement un effet très négatif sur l'image de la Suisse, selon lui.

Islamophobie

Comme lui, bon nombre de responsables et intellectuels musulmans voient dans l'interdiction des minarets le signe d'une montée de l'islamophobie en Europe.

Ainsi, le docteur Jaber Al-Alawani, penseur musulman et directeur de l'Institut Cordoba aux Etats-Unis déclare à swissinfo.ch: «L'islamophobie est très grande en Europe, d'autant plus que les extrémistes de droite considèrent qu'il s'agit d'une sorte de défense de l'identité européenne, qu'ils n'arrivent pas à préciser jusqu'à maintenant.»

Dans les pays musulmans, la réaction est tout aussi courroucée. Ainsi, les premières réactions dans les territoires palestiniens vont de l'incompréhension à la colère. Même les plus modérés parmi les Palestiniens avouent leur «stupeur» et leur «indignation».

«Les Suisses n'ont pas fait preuve de racisme, seulement d'un sursaut d'égoïsme, le souci que rien ne vienne troubler leur tranquillité», a indiqué à l'agence télégraphique suisse (ATS) Anouar Abou Eisheh, professeur de droit à l'Université Al-Quds (Jérusalem-est).

«Ce vote, poursuit-il, fournira néanmoins des arguments aux extrémistes musulmans. Ils y verront une attaque frontale contre l'Islam et ses symboles». Et de conclure en soupirant: «J'espère que d'autres pays européens ne suivront pas l'exemple de la Suisse.»

Appels au calme

Malgré la déception, la plupart des responsables et des intellectuels musulmans lancent un appel au calme. Pour eux, il convient de ne pas se braquer sur cette décision, mais de poursuivre le dialogue entre les communautés.

C'est notamment la réaction du docteur Ali Gomma, grand mufti d'Egypte. «Il faut que ce résultat attire notre attention sur la réalité des peurs refoulées et des craintes cachées qui ont été méconnues par les décideurs. Nous recommandons que la priorité soit donnée partout à relever le défi de la construction de vraies sociétés capables d'intégrer la diversité et la différence avec une certaine harmonie et nous sommes prêts à fournir tout le soutien à cet effort», a-t-il déclaré à swissinfo.ch.

Et de poursuivre: «Il ne faut surtout pas exploiter de manière erronée ce résultat pour réaliser des buts politiques, mais le considérer comme étant un appel pour la construction de la collaboration et de l'harmonie entre nos diverses religions et sociétés, avec un nouvel esprit.»

Même son de cloche du côté de l'ambassadeur Babacar Ba. «Il faut d'abord garder la sérénité et savoir le travail qui reste encore à faire pour défendre les libertés fondamentales. Je crois qu'il faut le faire en usant du droit en passant par les voies réglementaires et en participant de façon constructive au débat sur toutes les questions qui suscitent la peur et la crainte, et essayer de se rapprocher les uns des autres pour faire front contre les extrémismes de tous bords», déclare-t-il à swissinfo.ch.

Pas de grands commentaires

Sur leur site Internet, les grands titres de la presse internationale relatent à la une les résultats du vote suisse. Dans le monde francophone par exemple, c'est notamment le cas du Figaro, du Monde ou encore du Soir de Belgique.

Mais s'ils relatent, les grands médias étrangers ne commentent que peu ou très peu l'événement. Les commentaires proviennent en fait surtout des lecteurs et internautes.

On peut globalement constater deux types de réactions. D'une part, un partie du public salue le vote des Suisses. «Les Suisses disent tout haut ce que les Français pensent tout bas... », déclare ainsi un lecteur du site de TF1. D'autre part, on trouve également bon nombre de commentaires sévères du genre «honte à la Suisse», voire même d'appels à la violence'

Un refus lourd de conséquences


Le peuple suisse a voté hier l'interdiction des minarets en Suisse. Les conséquences de ce vote risquent de se faire sentir dès aujourd'hui.

Fabian Muhieddine - le 29 novembre 2009, 22h11
Le Matin

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Les 57,5% des Suisses! Un raz de marée pour interdire la construction de minarets en Suisse. «C'est l'expression de certaines craintes au sein de la population au sujet des courants islamistes extrémistes», a tenté d'expliquer hier Eveline Widmer-Schlumpf. La conseillère fédérale en charge du dossier a essayé de faire bonne figure: «Il faut prendre ces craintes au sérieux et continuer la discussion. Il ne faut pas oublier que la Suisse reste un pays d'ouverture.» Sa collègue Micheline Calmy-Rey, ministre des Affaires étrangères, relevait hier soir que «c'est un vote de repli, de crainte par rapport au fondamentalisme. Il est à replacer dans un contexte général de crise économique. Ce n'est pas un vote de rejet de la communauté musulmane.» Reste que les conséquences pour la Suisse risquent bien de ne pas se faire attendre. Voici un aperçu.

Pour son image

«Il est clair que la Suisse envoie un mauvais signal», a expliqué hier Eveline Widmer-Schlumpf. Et, selon elle, les ambassades et les organismes du tourisme doivent le plus rapidement possible envoyer un signal clair dans l'autre direction. Il est donc évident que l'image de la Suisse pâtira de cette élection. Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, acquiesce: «La Suisse a basé toute sa réputation sur la tolérance et le vivre ensemble. Et, aujourd'hui, elle devient un contre-modèle pour beaucoup de pays.» En résumé: la Suisse aura du mal à s'imposer en tant que médiateur sur certains dossiers. Le Conseil d'Etat genevois s'est déjà inquiété hier pour la Genève internationale. Il craint que le monde arabo-musulman délaisse Genève ou vote contre Genève au moment de fixer de nouvelles organisations internationales.

Pour ses échanges commerciaux

L'argent des pays arabes va-t-il quitter Genève? Philippe Kenel, avocat spécialisé dans les affaires, le craint. «Il faut se demander ce que recherchent les clients arabes dans les banques suisses: la sécurité juridique d'un pays, la stabilité économique et évidemment une hospitalité ouverte à leur culture.» Le problème, c'est que c'est sur cette clientèle que la Suisse comptait pour son avenir puisque la clientèle fiscale européenne s'amenuise à cause de la réforme du secret bancaire. Hasni Abidi a de son côté déjà répertorié plusieurs appels au boycott des produits suisses sur Internet. «A l'avenir, la Suisse risque d'être de moins en moins sollicitée par les pays arabes», commente-t-il.

Pour ses touristes

Pour Thomas Steiner, directeur de la Haute Ecole suisse de tourisme à Sierre (VS), les conséquences ont déjà commencé: «Les pays arabes ont déjà été choqués et leurs ressortissants viennent moins volontiers en Suisse», constate-t-il.

Et pour les Suisses qui souhaitent voyager dans les pays musulmans? «Difficile de répondre, continue le spécialiste, mais ça risque de dépendre de la publicité qui sera faite dans les pays arabes autour de ce vote.» Hasni Abidi se veut plus rassurant: «Les Danois n'ont rien eu à craindre malgré l'affaire des caricatures. Les Suisses ne seront pas plus touchés.»

Pour ses musulmans

Comme beaucoup des 400 000 musulmans de Suisse, Hafid Ouardiri était hier abasourdi. «Qu'est-ce que je vais dire à mes enfants? Moi qui leur avais dit de ne pas s'inquiéter», se demande cet ancien porte-parole de la mosquée de Genève. Le sentiment qui semble être le plus fort au sein de la communauté musulmane, c'est le rejet. «Jusqu'où iront-ils? Feront-ils une initiative pour nous mettre dans des camps de concentration?» ajoute Hafid Ouardiri. Mais il a une autre crainte: que l'extrémisme de l'UDC fanatise une catégorie de musulmans en Suisse. «Les fanatiques pourront désormais dire: «Vous voyez bien que la voie du dialogue et de l'intégration ne mène à rien.»

Pour ses relations avec les pays arabes

«Tout va dépendre de comment la Suisse va présenter le résultat du vote», estime Hasni Abidi. Raymond Loretan, ancien ambassadeur suisse, confirme: «Dès aujourd'hui, la Suisse officielle doit lancer une vaste campagne d'explications dans les pays musulmans.» Et il y a du travail. Hasard du calendrier: les pèlerins musulmans faisaient hier le voyage entre Médine et La Mecque. «Ils étaient donc des millions à suivre les votations en direct», explique Hasni Abidi. Et Al-Jazira n'est pas tendre. Le journaliste de la chaîne arabe d'information demandait hier à Eveline Widmer-Schlumpf si la Suisse n'avait pas classé les musulmans dans la catégorie des citoyens de seconde zone. Selon nos informations, certaines ambassades suisses sur terre musulmane commençaient hier à se barricader.

INTERVIEW

OSKAR FREYSINGER, conseiller national (UDC/VS) et père romand de l'initiative antiminarets

«Je vais contacter la police pour une surveillance légère»

A ce qu'il paraît, vous n'êtes pas très rassuré...

Non. Je ne suis pas tranquille. Je vais téléphoner au chef de la police valaisanne pour voir si on peut mettre en place une surveillance légère. Ma maison a déjà brûlé une fois. Je suis convaincu que la plupart des musulmans de Suisse sont modérés, mais il y a toujours des fous.

En tout cas, vous avez réussi à déjouer tous les pronostics avec votre initiative.

Moi-même, je n'aurais pas parié un kopek. Je pensais avoir 45% tout au plus. Et, en fait, c'est la déferlante. Cela prouve que, pour les gens, il y a un gros problème en Suisse.

Et maintenant, alors?
Rien. Les musulmans pourront continuer à pratiquer leur religion. Nous ne nous sommes attaqués qu'au volet politico-judiciaire symbolisé par le minaret.

Vous n'avez pas l'impression d'avoir jeté de l'huile sur le feu?

Pas du tout. La démocratie a fonctionné. Et le peuple s'est prononcé... Cette votation devrait être un exemple pour les pays arabes.

Justement. Ne craignez-vous pas plutôt la réaction des pays arabes?

Non. Ce n'est pas comme dans l'affaire des caricatures de Mahomet. Nous ne nous sommes pas attaqués à un symbole de la religion mais à un élément accessoire secondaire. C'est un message fort aux musulmans de Suisse: «Vous profitez de grande liberté chez nous, n'abusez pas en essayant d'y introduire des éléments liberticides.»

Les réactions dans le Temps

Swiss voters back ban on minarets

Swiss voters back ban on minarets

One of four minarets in Switzerland
There are only four minarets in Switzerland

Swiss voters have supported a referendum proposal to ban the building of minarets, official results show.

More than 57% of voters and 22 out of 26 cantons - or provinces - voted in favour of the ban.

The proposal had been put forward by the Swiss People's Party, (SVP), the largest party in parliament, which says minarets are a sign of Islamisation.

The government opposed the ban, saying it would harm Switzerland's image, particularly in the Muslim world.

The BBC's Imogen Foulkes, in Bern, says the surprise result is very bad news for the Swiss government which also fears unrest among the Muslim community.

Our correspondent says voters worried about rising immigration - and with it the rise of Islam - have ignored the government's advice.

In a statement, the government said it accepted the decision.

"The Federal Council (government) respects this decision. Consequently the construction of new minarets in Switzerland is no longer permitted," it said.

This will cause major problems because during this campaign in the last two weeks different mosques were attacked, which we never experienced in 40 years in Switzerland
Tamir Hadjipolu
Zurich's Association of Muslim Organisations

Justice Minister Eveline Widmer-Schlumpf said the result reflected fear of Islamic fundamentalism.

"These concerns have to be taken seriously. However, the Federal Council takes the view that a ban on the construction of new minarets is not a feasible means of countering extremist tendencies," she said.

She sought to reassure Swiss Muslims, saying the decision was "not a rejection of the Muslim community, religion or culture".

Switzerland is home to some 400,000 Muslims and has just four minarets.

After Christianity, Islam is the most widespread religion in Switzerland, but it remains relatively hidden.

There are unofficial Muslim prayer rooms, and planning applications for new minarets are almost always refused.

Supporters of a ban claimed that allowing minarets would represent the growth of an ideology and a legal system - Sharia law - which are incompatible with Swiss democracy.

But others say the referendum campaign incited hatred. On Thursday the Geneva mosque was vandalised for the third time during the campaign, according to local media.

Amnesty International said the vote violated freedom of religion and would probably be overturned by the Swiss supreme court or the European Court of Human Rights.

'Political symbol'

The president of Zurich's Association of Muslim Organisations, Tamir Hadjipolu, told the BBC that if the ban was implemented, Switzerland's Muslim community would live in fear.

"This will cause major problems because during this campaign in the last two weeks different mosques were attacked, which we never experienced in 40 years in Switzerland.

"So with the campaign... the Islamaphobia has increased very intensively."

Sunday's referendum was held after the People's party collected 100,000 signatures from eligible voters within 18 months calling for a vote.

SVP member of parliament Ulrich Schluer said the campaign had helped integration by encouraging debate. He rejected the charge of discrimination.

In recent years many countries in Europe have been debating their relationship with Islam, and how best to integrate their Muslim populations.

France focused on the headscarf, while in Germany there was controversy over plans to build one of Europe's largest mosques in Cologne.

Switzerland approves minaret ban: Swiss media

57.5 percent of population voted in favor of ban

Switzerland approves minaret ban: Swiss media

This file photo taken on May 28, 2007 shows the minaret of the Mahmud Mosque in Zurich
Over 57 percent of Swiss voters on Sunday approved a blanket ban on the construction of Muslim minarets, according to official results posted by Swiss news...More

Minaret ban wins Swiss support

NEWS EUROPE
Minaret ban wins Swiss support

About 400,000 Muslims live in Switzerland, most from the former Yugoslavia and Turkey [Reuters]

Voters in Switzerland have approved a ban on the construction of minarets on mosques, official results show.

Of those who cast votes in Sunday's poll, 57.5 per cent approved the ban, while only four cantons out of 26 rejected the proposals.

The result paves the way for a constitutional amendment to be made.

"The Federal Council [government] respects this decision. Consequently the construction of new minarets in Switzerland is no longer permitted," the government, which had opposed the ban, said in a statement.

The Swiss People's Party (SVP) had forced a referendum on the issue after it collected 100,000 signatures within 18 months from eligible voters.

Unexpected result

Alan Fisher, Al Jazeera's correspondent in Bern, the Swiss capital, said: "There is concern in Switzerland undoubtedly about what is being seen as the spread of radical Islam, but the Muslim community here has always been regarded as fairly moderate.

IN DEPTH

Behind the Swiss minaret vote

"They were saying that they wanted to see this proposal defeated, so I'm sure it is a real shock to them that at the moment we are seeing that most of the people here have voted in favour of [the ban]."

After the official results were known, far-right politicians celebrated, while the government sought to assure the Muslim minority that a ban on minarets was "not a rejection of the Muslim community, religion or culture".

Eveline Widmer-Schlumpf, Switzerland's justice minister, said the result "reflects fears among the population of Islamic fundamentalist tendencies".

"These concerns have to be taken seriously ... However, the Federal Council takes the view that a ban on the construction of new minarets is not a feasible means of countering extremist tendencies," she said.

Farhad Afshar, who heads the Co-ordination of Islamic Organisations in Switzerland, said that "the most painful for us is not the minaret ban, but the symbol sent by this vote."

'Anti-Islamic hate'

Supporters of the ban say minarets represent the growth of an alien ideology and legal system that have no place in the Swiss democracy.

"Forced marriages and other things like cemeteries separating the pure and impure - we don't have that in Switzerland, and we do not want to introduce it," Ulrich Schlueer, co-president of the Initiative Committee to ban minarets, said.

FROM THE BLOGS
A shocking result
By Alan Fisher
in
"Therefore, there's no room for minarets in Switzerland."

But Switzerland's Muslims have said that the referendum is fuelling anti-Islamic feeling in the country.

"The initiators have achieved something everyone wanted to prevent, and that is to influence and change the relations to Muslims and their social integration in a negative way," Taner Hatipoglu, the president of the Federation of Islamic Organisations in Zurich, said.

"We are frightened, and if the atmosphere continues to be like this and if the anti-Islamic hate increases, then the Muslims indeed will not feel safe anymore. This of course is very unpleasant."

About 400,000 Muslims live in Switzerland, whose population is just under eight million. Most Muslim citizens are immigrants from the former Yugoslavia and Turkey.

Although Islam is the country's second largest religion after Christianity, there are only four mosques with minarets in the whole country.

'Know your place'

Posters have appeared in many Swiss cities showing a figure of a woman shrouded from head to foot in a burka. Behind her is the Swiss flag, shaped like a map of the country, with black minarets shooting up out of it like missiles.

The cities of Basel, Lausanne and Fribourg banned the billboards, saying they painted a "racist, disrespectful and dangerous image" of Islam.

The United Nations Human Rights Committee called the posters discriminatory and said Switzerland would violate international law if it bans minarets.

Al Jazeera's Fisher said that there was a political message behind Sunday's referendum.

"The reality is, as was described to me by a Swiss resident who is not a Swiss citizen, this is the right-wing Swiss People's Party sending out a message to Muslims: 'Know your place in Switzerland'," he said.

"They believe, the right-wing People's Party, that if the Muslims get their mosques and their minarets it will follow on that they will want, perhaps, separate schooling and there could be a campaign to turn Switzerland, of all places, into a place that practices Sharia [Islamic law]."

The Swiss government and business leaders have opposed a minaret ban, saying it would be harmful to the country's image abroad and disastrous for the Swiss economy.

Organisation de la Conférences islamique: "Nous nous attendions à un rejet massif"


LES REACTIONS L'Organisation de la conférence islamique "surprise et déçue", les évêques suisses, eux, estiment ne pas avoir su répondre à certaines craintes

le 29 novembre 2009, 15h35
LeMatin.ch & les agences

3 commentaires

La surprise et la déception domine au sein de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) après le "oui" à l'interdiction des minarets. "Nous nous attendions à un rejet massif", a indiqué l'ambassadeur de l'OCI à Genève.
Ce résultat est une porte ouverte à la remise en cause des libertés fondamentales, s'est exclamé l'ambassadeur Babacar Ba, interrogé par l'ATS. L'OCI appelle donc à la vigilance. Les musulmans de Suisse risquent de se sentir menacés. Une discussion sur leur rôle en tant que membres de la nation suisse est nécessaire. "Il faut trouver un cadre de dialogue pour éviter les préjugés et les amalgames."
Babacar Ba ne craint pas de réactions violentes de la population dans les pays musulmans. Les leaders politiques et religieux de Suisse ont clairement dit qu'ils n'étaient pas favorables à l'initiative, ce qui devrait jouer un rôle. Mais ce résultat aura certainement un effet très négatif sur l'image de la Suisse.

Les organisations musulmanes critiquent les partis suisses

Le oui à l'initiative anti-minarets est indigne de la Suisse, selon le président de la Coordination des organisations islamiques en Suisse (COIS), Farhad Afshar. Les partis suisses auraient dû davantage s'engager dans la campagne, estime-t-il. Cette votation touchait aux droits fondamentaux et à la protection des minorités. Malheureusement, les partis n'ont pas pris au sérieux cet enjeu, critique M.Afshar. Les organisations islamiques ne sont pas en mesure de mener un combat politique, c'est le travail des partis.
"Le plus douloureux pour nous n'est pas l'interdiction des minarets, mais le symbole renvoyé par cette votation", a-t-il ajouté. "Les musulmans ne se sentent pas acceptés en tant que communauté religieuse".

Les musulmans de Langenthal réagissent

La Communauté islamique de Langenthal (BE) s'est dite de son côté déçue de l'acceptation de l'initiative. Elle ne va pas retirer sa demande construction d'un minaret dans la commune bernoise. Si les autorités devaient s'appuyer sur l'initiative pour refuser la demande de construction, la communauté est prête à aller jusqu'à la Cour des droits de l'homme à Strasbourg pour défendre son droit au libre exercice de la religion.

Les évêques suisses n'ont pas su répondre à certaines craintes

La Conférence des évêques suisses se dit interpellée par l'acceptation de l'initiative contre les minarets. Pour Walter Müller, son porte-parole, le oui est "un obstacle sur le chemin de l'intégration et du dialogue interreligieux dans le respect mutuel".

"Nous n'avons pas su répondre à certaines craintes liées à l'intégration des différentes religions et cultures en Suisse", admet le responsable de la communication de la Conférence des évêques suisses. A ses yeux, la situation des chrétiens dans certains pays musulmans, où ils subissent discrimination et oppression, a également joué un rôle.

Pour la Conférence des évêques, il est encore trop tôt pour savoir ce qui pourrait être entrepris concrètement pour atténuer les effets négatifs du oui à l'initiative.

Le Oui l’emporte à 57,5% (officiel)

Le Oui l’emporte à 57,5% (officiel)

(Le Temps)

(Le Temps)

L’initiative contre la construction des minarets est acceptée à 57,5% des voix, selon les résultats officiels. La majorité des cantons est acquise. Dix-neuf et demi d’entre eux contre 3,5 sont en faveur de l’initiative. A Genève (59,7%), Bâle-Ville (51,6%), Vaud (53%) et Neuchâtel, le Non l’emporte. Un résultat qui fait figure d’exception. Tous les autres cantons ont voté en faveur de l’interdiction, la palme revenant à Appenzell Rhodes-Extérieures (71,5%) et Glaris (68,8%). Le Conseil fédéral prend acte du résultat dans un communiqué qui tend la main aux musulmans.