jeudi 28 janvier 2010

Un commissaire chargé de l'accueil des sans-papiers

Le Conseil des ministres a décidé mercredi de désigner un "commissaire chargé de l'exécution et du suivi des ouvertures" de nouvelles places d'accueil des demandeurs d'asile, selon un communiqué du secrétaire d'Etat Philippe Courard. Désigné au sein de l'administration Fedasil, ce commissaire sera amené à travailler avec les partenaires de l'accueil. Il prendra également des contacts avec les responsables des villes et communes.
5000 places supplémentaires
Cette désignation s'inscrit dans la volonté du secrétaire d'Etat Philippe Courard d'ouvrir 5.000 places supplémentaires d'ici la fin de l'année, pour lesquelles il a obtenu un budget complémentaire de 76 millions d'euros, a rappelé mercredi son cabinet. Le secrétaire d'Etat Philippe Courard a souligné avoir ouvert 1.300 places d'accueil supplémentaires depuis son entrée en fonction il y a six mois.
Crise
La Belgique connaît une crise de l'accueil des demandeurs d'asile, notamment en raison d'une augmentation du nombre de candidats réfugiés. M. Courard a annoncé mercredi que "de nouvelles places seront à nouveau ouvertes très prochainement".
"Plus personne n'est à la rue"
Le problème persiste en effet même si la situation s'est améliorée depuis la fin de l'année dernière en raison de la création de nouvelles places d'accueil, a-t-on assuré au cabinet de M. Courard. "Plus personne n'est à la rue. Il reste 1.000 personnes accueillies dans les infrastructures hôtelières, un nombre en diminution".
Philippe Courard rencontrera jeudi le président du CPAS de Bruxelles Yvan Mayeur. Mardi, il recevra les présidents de CPAS des cinq grandes villes du pays, Bruxelles, Anvers, Liège, Gand et Charleroi. La problématique évoquée sera plus large que le simple accueil des demandeurs d'asile. Il sera aussi question des sans-abri, des demandeurs d'asile en fin de procédure, des candidats à la régularisation, etc.
Agissant comme "intermédiaire", Philippe Courard fera ensuite "rapport" à ses collègues Annemie Turtelboom, ministre de l'Intérieur, et Melchior Wathelet, secrétaire d'Etat à l'Asile et aux Migrations.

Un article de l’agence BELGA lu sur 7sur7.be

Concernant la situation de l’asile en Belgique, lire ce court article sur le site de la RTBF

L'arrêté d'expulsion des clandestins kurdes annulé

La famille kurde à sa sortie de la préfecture ce matin. Photo Joël Le Gall Le tribunal administratif a annulé ce mercredi à 15 h l'arrêté d'expulsion déposé par la préfecture de Corse à l'encontre des onze Kurdes retrouvés ce week-end sur l'île de Beauté et transférés samedi à Rennes. «On est presque sauvés de la mort, nous espérons pouvoir rester en France», a déclaré Ramadan, le père de famille de six enfants, à la fin de l'audience. Un article de Ouest-France.

Dans la matinée, les onze Kurdes s'étaient rendus à la préfecture d'Ille-et-Vilaine pour déposer leurs dossiers de demande d'asile. Le ministre Eric Besson avait annoncé que l'arrêté d'expulsion serait «abrogé» par la préfecture de Corse une fois la procédure de demande d'asile engagée. Cela a bien été le cas pour les onze «Kurdes rennais». Mais l'«abrogation» est à distinguer de l'«annulation». L'abrogation considère que l'arrêté d'expulsion a existé, «l'annulation » estime qu'il n'a jamais existé. La nuance aurait pu avoir une incidence sur l'examen de la demande d'asile par l'Ofpra, l'établissement public qui examine les demandes.

Le dossier de demande d'asile sera complété demain. Les onze clandestins devront à nouveau se rendre à la préfecture. Leurs empreintes digitales seront examinées - chose qui n'a pu être faite aujourd'hui en raison d'un problème informatique - pour savoir s'ils ont déjà posé le pied dans un autre pays européen. Si c'est le cas, ils pourraient être renvoyés vers ce pays. Tous les Kurdes transferés à Rennes affirment ne jamais avoir visité l'Europe avant d'avoir été découverts en Corse vendredi.

Sur le même sujet lire cet article du Nouvel Obs puis:

Si la burqa était chrétienne, comment réagirions-nous ?

Si un groupuscule, formé depuis une soixantaine d'années, expliquait à tous les chrétiens qu'ils n'ont rien compris à leur Bible, que ferait-on ? Si ce groupuscule prétendait que dorénavant, les femmes doivent enrouler leur tête dans une écharpe violette pour être plus près de Dieu, ouvrirait-on un débat sur la laïcité ?

Ferait-on le procès de la chrétienté ? Menacerait-on les croyants de ne plus obtenir la nationalité française s'ils adoptent une « pratique radicale de leur religion » ?

Non, on se demanderait pourquoi certains jeunes écoutent ce type de discours archaïque. On se demanderait aussi pourquoi ils ont besoin de s'identifier à Jésus pour existerLes psychologues expliqueraient qu'un discours « fait autorité » sur quelqu'un lorsqu'il donne du sens à sa vie Un ou deux hommes politiques auraient la hardiesse d'envisager une remise en question sociale et politique de la gestion des banlieues…

La suite de cet article sur Rue89

Des étudiants étrangers privés d’accès aux labos

A Nancy, certains étudiants n'ont plus accès à leur laboratoire de recherche le soir et le week-end. Parce qu'ils sont étrangers.

Il est thésard en informatique appliquée mais n'a pas le droit de pénétrer dans les laboratoires et les bureaux de son centre de recherche après 18 heures et le week-end. La raison : il figure sur une liste d'étudiants à risques. Parce qu'il est Algérien.

Lire la suite de cet article sur Rue89

Centre de requérants d’asile fermé

SUGIEZ - L'annonce de son ouverture provisoire, il y a un an, avait suscité des réactions passionnées dans le Bas-Vully. Mais le provisoire est resté tel, souligne le Conseil d'Etat. Qui garde néanmoins le centre vullérain sous le coude, pour faire face à d'éventuels afflux de requérants. Un article de Samuel Jordan paru dans la Liberté

Centre pour requérants de Sugiez. Photo Alain Wicht Le 27 janvier 2009, le Conseil d'Etat fribourgeois annonçait la création d'un centre de requérants à Sugiez. Hier, un an plus tard jour pour jour, il a communiqué sa fermeture pour le 28 février. Les 25 pensionnaires qui s'y trouvent actuellement ne se retrouveront pas pour autant dans la rue avec leur baluchon. Il seront placés dans d'autres structures d'accueil du canton (lire ci-dessous). Cette nouvelle a réjoui le Conseil communal de Bas-Vully: «Nous sommes extrêmement satisfaits de cette décision. Le gouvernement a tenu ses engagements. Je l'en félicite», réagit à chaud Jean-François Chenaux, syndic de Bas-Vully. «Si cela n'avait pas été le cas, nous serions à nouveau montés aux barricades.»On s'en souvient, l'ouverture du foyer de Sugiez avait provoqué un véritable tollé parmi la population et les autorités communales de Bas- Vully. Toutes deux avaient très mal digéré le fait de se faire imposer à la hussarde, par le canton, un centre de requérants au milieu du village. Les réactions avaient été passionnées. Et les craintes s'étaient abondamment manifestées, jusque sur la Toile: «On n'en veut pas ici», avait été le message délivré par une grande partie des citoyens de la région. Résultat de cette rogne: une pétition munie de 300 signatures contre la création du foyer, remise au canton.

Sugiez reste une solution

En décidant de fermer le centre, le canton a-t-il plié devant l'intransigeance et la détermination de la commune de Bas-Vully? «Non, pas du tout. Dès le début, c'était clair pour nous. Il ne s'agissait que d'une solution provisoire pensée pour durer 12 mois, pas un de plus», répond Anne-Claude Demierre, directrice de la Santé et des affaires sociales du canton de Fribourg. Et la conseillère d'Etat de poursuivre: «A cela s'ajoute le fait que le nombre d'arrivées de requérants s'est stabilisé au cours du dernier semestre. Cette nouvelle donne a facilité notre décision.»Si le chapitre Sugiez sera clos à la fin février, il ne sera cependant pas complètement enterré. Le canton laisse en effet la porte entrouverte: «En cas d'afflux massif de réfugiés, le centre vulliérain demeure une solution de réserve.» Car il faut dire qu'en l'état actuel, le Gouvernement fribourgeois n'a pas encore réglé l'épineuse question qui le poursuit comme une ombre depuis fort longtemps: la création durable d'un nouveau centre d'accueil situé à choix dans les districts de la Singine, de la Veveyse ou du Lac. «Nous continuons à chercher tout azimut», communique Anne-Claude Demierre.

«Craintes infondées»

Contrairement aux profondes appréhensions initiales, l'ordre établi n'a pas été chamboulé par l'arrivée impromptue de dizaines d'étrangers inconnus. Les statistiques parlent d'ailleurs d'elles-mêmes: durant l'année écoulée, aucune plainte sérieuse, ni aucune intervention de la police n'ont été signalées. «Il y a eu plus de peur que de mal et les craintes se sont avérées infondées», résume Pierre-Alain Chervet. Membre d'une plateforme créée par un groupe de citoyens pour faciliter l'intégration des requérants, l'enseignant ajoute: «Au final, les Vulliérains se sont montrés solidaires. Discrètement et parfois anonymement, par crainte du «qu'en-dira-t-on», beaucoup d'entre eux ont fait de nombreux dons aux requérants. Afin d'améliorer leur modeste quotidien.»Pierre-Philippe Blaser, pasteur de Môtier et membre de la même plateforme, va plus loin dans sa réflexion: «Ce centre a été une chance pour la région. Il a permis d'interpeller les gens et d'éviter les généralisations. A ce titre, c'est dommage qu'il ferme.»Pour Nicolas Roulin, responsable du foyer géré par ORS, c'est un cycle qui s'achève: «Une expérience vraiment très forte, rythmée par quelques larmes et beaucoup de sourires», confie celui qui a vécu au jour le jour au contact des requérants. Son souvenir le plus fort: «L'arrivée de Leslie et Christivine, deux adorables bébés nés à Sugiez.»

L’UDC veut interdire la mendicité

Par la voix de son président, Claude-Alain Voiblet, le parti de droite souhaite bannir les mendiants de la capitale vaudoise. De leurs côtés, des élus Verts et de LausannEnsemble demandent une étude approfondie sur le sujet.

«Constatant que la gauche lausannoise n’a aucune intention de prendre sérieusement en mains le problème sanitaire et de police représenté par la présence accrue de mendiants dans notre ville, nous réagissons une nouvelle fois.» Par la voix de son président, Claude-Alain Voiblet, l’UDC a décidé de déposer un postulat devant le Conseil communal. Son but avoué: mettre un terme à la mendicité en ville de Lausanne.

Qu’ils soient des femmes, des enfants ou des personnes handicapées, le groupe UDC estime que les mendiants sont soumis à des conditions sanitaires «déplorables» qu’il ne saurait tolérer plus longtemps. Le remède à cette situation «préoccupante» passerait par l’adoption d’un règlement interdisant la mendicité. «De cette manière, il est possible d’offrir un cadre juridique permettant à la police d’intervenir, et par la suite aux acteurs du tissu social de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour la prise en charge des personnes en difficulté sanitaires et sociales. Fermer les yeux devant le statut de certains mendiants n’est simplement pas admissible.»

Au postulat de l’UDC, des élus Verts et issus de Lausann-Ensemble opposent à leur tour un autre postulat. «Le problème de la mendicité mérite un traitement moins réducteur qu’une étude menée sous le seul angle de l’interdiction pure et simple», estiment les postulants. Ils demandent ainsi à la Municipalité d’étudier et de proposer un maximum de solutions complémentaires et concertées avec d’autres instances compétentes en la matière.

Quelles solutions? La scolarisation des enfants pendant que les adultes mendient, la création d’une unité sanitaire d’intervention d’urgence, un travail en amont «directement dans les pays de provenance des personnes mendiant sur le sol lausannois…» Le traitement de ce postulat devrait concerner la Sécurité sociale, la Sécurité publique ainsi qu’Enfance, jeunesse et éducation.

L. A. dans 24 Heures.

Elle devra ôter son voile pour jouer au basket

Sura al-Shawk n'a pas obtenu le droit de garder son foulard pendant les tournois. Photo Zoé Jobin La justice a tranché. La jeune basketteuse musulmane qui refusait d’enlever son foulard lors des tournois a tort. Pour le tribunal, elle doit respecter les règles de sa fédération.

Sa photo avait fait la une des médias en fin d’année. Sura al-Shawk, une musulmane de 19 ans, refusait d’enlever son foulard lorsqu’elle pratiquait sa passion: le basketball. La fédération sportive Pro Basket le lui avait pourtant interdit, se basant sur le règlement international. Atteinte dans sa personnalité, la Lucernoise a porté l’affaire devant le Tribunal de Lucerne-Land afin de demander l’effet suspensif de la décision. Hier, la justice a tranché: la jeune fille n’y a pas droit. Sura al-Shawk devra donc enlever son voile lors des tournois.

Pas de discrimination

Le juge estime que l’intérêt de la fédération à organiser des matches conformément aux règles internationales est plus fort que l’intérêt individuel de la joueuse. La plaignante, naturalisée Suisse, a choisi de vivre dans la société occidentale et y est bien intégrée, constate le tribunal. Selon lui, on peut attendre d’elle qu’elle dépose son voile au vestiaire. La joueuse a en outre signé un contrat avec sa fédération. Elle s’est ainsi engagée à respecter les règles du basket.

Certes, dit le juge, pour une musulmane qui adore le basket, il s’agit d’une limitation de ses droits. Mais le tribunal ne voit aucune discrimination dans l’interdiction prononcée.

L’avocat de la joueuse n’est pas du même avis. Il hésite à faire appel. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’il portera l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport. Pour lui, les droits de la basketteuse ont une valeur plus élevée que les intérêts de la fédération.

N. H. avec ATS dans 24 Heures

L’Ouzbek accueilli à Genève est pâtissier

La profession de l’ancien détenu de Guantánamo a joué un rôle déterminant dans le choix des autorités genevoises.

L’ancien détenu ouzbek de Guantánamo, qui est arrivé à Genève dans le courant du mois de janvier, est pâtissier. C’est sur la base de cet élément, qui facilitera son intégration professionnelle, que le président du Conseil d’Etat, François Longchamp, a décidé de l’accueillir.

Lorsque Genève a pu choisir un ex-détenu, des cantons alémaniques étaient aussi en lice. Pour des raisons d’intégration culturelle, le ministre a alors écarté les dossiers des frères ouïgours, qui font actuellement l’objet de tensions entre la Suisse et la Chine. «J’ai pensé que ce serait plus simple qu’ils vivent dans la même région linguistique», a déclaré François Longchamp.

Le conseiller d’Etat n’a rien indiqué de plus quant à l’identité de l’Ouzbek. Il s’est borné à préciser que cet homme est accueilli à Genève dans des «conditions modestes», dans un lieu tenu confidentiel.

ATS