vendredi 26 mars 2010

Brélaz junior se pique de politique pour les sans-papiers

Alexandre – fils de Daniel, syndic de Lausanne, et de Marie-Ange, conseillère communale – est actif sur Facebook pour défendre la cause des clandestins. Un article de Gérald Cordonier dans 24 Heures.

Alexandre Brélaz

Dans la famille Brélaz, on connaît l’omnipotent Daniel, célèbre écologiste et syndic de la quatrième ville du pays. Mais aussi Marie-Ange, conseillère communale non moins Verte et chroniqueuse à ses heures. Faudra-t-il désormais compter avec Alexandre? Depuis quelques semaines, les projecteurs se braquent de plus en plus sur le fils Brélaz (17 ans), qui a réussi à rallier près de 2000 personnes sur l’internet afin de défendre la cause des jeunes sans-papiers. Mardi soir, le jeune homme était en direct sur le plateau de La Télé, afin de défendre l’accès à la formation pour les clandestins. Et la semaine passée, l’adolescent a même eu droit à un pied de page satirique dans Vigousse.

Une entrée – presque malgré lui – dans le monde médiatico-politique, que l’apprenti informaticien à l’ETML (Ecole technique et des métiers de Lausanne) assume en toute bonhomie. «J’ai hésité avant de lancer moi-même ce groupe sur Facebook, mais finalement j’ai décidé d’assumer entièrement mes idées. Ce n’est pas un acte politique, mais un acte citoyen, assène le garçon qui vole de ses propres ailes. Si je n’étais pas le fils du «syndic-conseiller national», on ne parlerait pas autant de mon engagement. Mais, au final, ce qui m’intéresse, c’est de montrer que les jeunes sans-papiers ont tout à fait le droit de suivre un apprentissage, puisqu’ils vivent en Suisse. Personne n’est responsable de la situation juridique de ses parents. Ce n’est, donc, pas normal de les laisser sans formation.»

Brélaz junior connaît bien son dossier. Intarissable dès qu’il parle d’un sujet qui lui tient à cœur – comme les transports publics, la science-fiction, l’astronomie ou la cause animale –, le jeune homme mitraille ses arguments au moyen de très «brélaziennes» circonvolutions verbales. Compte-t-il, justement, suivre les voies tracées par son paternel? Ou celles de sa marraine, qui n’est autre que l’ancienne syndique socialiste Yvette Jaggi? «Je ne pense pas que l’on puisse choisir, à mon âge, de devenir politicien! Pour l’instant, ma priorité se porte sur mes études. Si je m’investis, c’est quand une cause m’intéresse.»

La fierté des parents
Un point de vue qu’approuvent pleinement les parents du fiston. «Nous sommes fiers, car il a lancé son action seul dans son coin, confie la maman. Et si l’on sait que le fruit tombe rarement loin de l’arbre, en tant qu’élue, je lui recommanderais surtout de bien réfléchir avant de se lancer en politique: il ne pourra jamais éviter la comparaison avec… son père.» Dont acte!