lundi 8 mars 2010

Des dissidents iraniens en Allemagne

L'Allemagne va accueillir des dissidents iraniens réfugiés à l'étranger en "signe de solidarité" et pour agir contre le non-respect des droits de l'Homme en Iran, a annoncé aujourd'hui le gouvernement.

"Nous avons décidé d'accueillir en Allemagne des citoyens iraniens se trouvant à l'étranger. Il s'agit d'une série de cas isolés et motivés", a indiqué une porte-parole du ministère lors d'une conférence de presse régulière du gouvernement. Selon un source proche du dossier, il s'agirait pour la plupart de personnes ayant critiqué le régime iranien et qui se sont réfugiées en Turquie.

"Actuellement, une suite favorable est très souvent donnée aux demandes d'asile des personnes de nationalité iranienne qui se trouvent déjà sur le territoire allemand", a souligné la porte-parole du ministère. Les titres de séjour seront attribués dans le cadre d'une coopération "avec le Commissariat aux Réfugiés de l'ONU", a-t-elle ajouté.

Les relations entre Berlin et Téhéran se sont sérieusement rafraîchies depuis le début de l'année. Alors que l'industrie allemande rechignait à quitter l'Iran, en février le numéro un mondial de la réassurance Munich Re et le premier assureur européen, Allianz, ont annoncé une décision en ce sens. Fin janvier, le géant industriel Siemens avait pris une décision similaire.

Berlin participe aux discussions avec l'Iran sur son programme nucléaire controversé dans le cadre du groupe "5+1", l'Allemagne et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

AFP

GB: trois personnes chutent d’un immeuble

Trois personnes ont chuté ensemble d'un haut immeuble de Glasgow, la plus grande ville d'Ecosse, a annoncé la police, un acte qui selon leurs voisins pourrait être un triple suicide de demandeurs d'asile susceptibles d'être expulsés. Les corps de deux hommes et d'une femme ont été découverts tôt hier au pied d'un immeuble de 30 étages de Glasgow. Ils sont présumés être tombés du 15e étage.

Leurs identités n'ont pas été confirmées officiellement, mais Elaine Sandford, une habitante de l'immeuble de 40 ans, a dit penser qu'il s'agissait de Kosovars risquant d'être expulsés. "Je crois qu'ils ont trouvé une lettre sous leur porte, indiquant qu'on reviendrait les chercher", a-t-elle déclaré.

La police a indiqué qu'une enquête était en cours pour déterminer leurs identités et qu'une autopsie allait être réalisée. "A l'heure actuelle, il semble n'y avoir aucun élément suspect", a déclaré un porte-parole.

L'immeuble fait partie d'un complexe immobilier qui fut un temps le plus haut d'Europe et doit être démoli. Ces dernières années, les appartements, dont une grande partie sont actuellement vacants, ont abrité des demandeurs d'asile provenant du Kosovo, d'Afrique, d'Asie, d'Iran et d'Irak.

AFP

Une proprio condamnée pour avoir dérogé à l’"occupation bourgeoise”

La propriétaire d’un appartement du Val-de-Marne a été condamnée à verser 8.000 euros de dommages et intérêts pour avoir enfreint les règles d’«occupation bourgeoise» en louant son appartement à des migrants.

Résidant à Vincennes, Mme R. a loué en octobre 2007 deux appartements à l’association France Terre d’Asile qui y installait pour une durée de six mois des personnes bénéficiant du statut de réfugiés, en attendant de leur trouver un logement pérenne.

En juillet 2008, le syndicat des copropriétaires de l’immeuble a saisi la justice pour demander la résiliation du bail au nom des règles d’«occupation bourgeoise» des lieux détaillées dans le règlement intérieur et qui interdit notamment toute utilisation «commerciale» ou «industrielle» de l’immeuble.

Dans son jugement du 19 janvier, le tribunal de grande instance de Créteil se refuse, pour des questions de forme, à résilier le bail mais donne raison aux copropriétaires sur le fond.

Selon le tribunal, ce bail entraîne «un mode d’occupation précaire incompatible avec les conditions d’occupation pérennes et paisibles qu’implique la notion d’occupation bourgeoise».

Faïences

Cette location rend par ailleurs inefficace la sécurisation de l’entrée de l’immeuble «en raison de la multiplicité des accédants», selon le jugement.

Le tribunal reconnaît également l’existence de «nombreux incidents» liés à cette location «irrégulière», citant «des bruits, y compris nocturnes, des allées et venues, des jets de mégots» et «faïences» par la fenêtre.

Au titre des dommages et intérêts, le tribunal a donc condamné Mme R. à verser 8.000 euros au syndicat auxquels s’ajoutent 2.500 euros de frais de justice.

«La notion d’occupation bourgeoise sert ici à une pratique discriminatoire qui est liée à l’origine des occupants», a déclaré à l’AFP Pierre Henry, le directeur général de France Terre d’Asile, qui a annoncé qu’il saisira la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde).
Selon lui, ce jugement met en péril «un maillon essentiel» du dispositif de relogement des réfugiés, confrontés, comme d’autres, à une pénurie de logements publics.
L’association a fait appel du jugement.

(Source AFP)