mercredi 22 octobre 2008

L'UE adopte formellement le pacte sur l'immigration et l'asile

Publié le 16/10/2008 à 16:37 Reuters
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/l-ue-adopte-formellement-le-pacte-sur-l-immigration-et-l-asile/924/0/283339

L'UE adopte formellement le pacte sur l'immigration et l'asile

Le Conseil européen a formellement adopté le pacte européen sur
l'immigration et l'asile, promu par la France.

Ce pacte, dont Nicolas Sarkozy avait fait l'un des principaux objectifs
de la présidence française de l'UE, avait déjà fait l'objet d'un accord
entre les ministres chargés des politiques d'immigration et d'asile des
Vingt-sept, le 25 septembre.

Le pacte "exprime l'engagement de l'Union européenne et de ses Etats
membres de mener une politique juste, efficace et cohérente face aux
enjeux et aux opportunités que représentent les migrations", est-il
indiqué dans les conclusions du Conseil.

"Cette politique commune doit reposer sur une bonne gestion des flux
migratoires, dans l'intérêt non seulement des pays d'accueil mais
également des pays d'origine et du migrant lui-même", est-il précisé.

Le texte ajoute que la mise en oeuvre du pacte fera l'objet d'un débat
annuel à compter du Conseil européen de juin 2010.

Avec ce texte, les Vingt-sept s'engagent à renforcer la lutte contre
l'immigration illégale tout en favorisant l'immigration légale et une
politique d'asile commune.

Sur la question des clandestins, ils prévoient d'augmenter le nombre
d'expulsions et de s'interdire toute régularisation massive pour ne plus
procéder qu'au cas par cas.

Julien Toyer et Emmanuel Jarry

Communiqué de la Conférence "Des Ponts, pas des murs"

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article72863
Communiqué de la 2e conférence non-gouvernementale sur les migrations (Des ponts, pas des murs)

Montreuil, le 17 octobre 2008

Des ponts, pas des murs

Nous ne pouvons plus laisser la question des migrations aux seules mains des Etats, qui plus est des Etats du Nord, dans un contexte où la crise économique et financière augmente déjà la pauvreté et risque de renforcer la xénophobie dans les pays d’accueil et de transit des migrants.

Nous ne voulons pas, en réponse à cette situation, d’une politique qui transforme l’Europe en forteresse.

A nous, sociétés civiles du Nord et du Sud, d’inventer ensemble d’autres politiques migratoires et de développement, qui soient fondées sur la justice et le respect des droits et de la dignité humaine.

Nous voulons des ponts, pas des murs !

Nous demandons au gouvernement français qui préside l’Union européenne d’impliquer les sociétés civiles lors de la 2ème Conférence ministérielle Union européenne – Afrique sur « Migrations et Développement » qui aura lieu à Paris fin novembre.

En ce soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, nous lui rappelons l’universalité de ces droits, qui s’appliquent à tous, et donc aux migrants, qu’il aient des papiers ou non.

Nous exigeons :

1. l’application de l’article 13* de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en incluant la dépénalisation du franchissement “illégal” des frontières, la ratification de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles, et le respect effectif de la Convention internationale sur les droits de l’enfant dans les pays de départ, de transit et d’accueil ; * Art 13 de la DUDH “Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.”

2. de permettre à tous les migrants d’avoir accès à une complète citoyenneté et de fonder toutes les réglementations concernant les migrants sur l’égalité des droits entre tous les citoyens. Dans l’immédiat, nous exigeons d’élargir les conditions applicables aux résidents communautaires, notamment le droit de vote, à tous les résidents ;

3. le refus de la subordination entre le droit au séjour et le droit au travail, le respect du droit à la vie privée et familiale et l’autonomie du statut pour chacun des conjoints ;

4. la mise en oeuvre du droit au développement tel qu’il est défini par la déclaration sur le droit au développement adoptée par les Nations unies en 1986 et l’annulation immédiate de la dette des pays du Sud, d’autant qu’elle rend les Objectifs du Millénaire pour le Développement inatteignables ;

5. des gouvernements du Sud le refus de la signature d’accords bi ou multilatéraux qui portent atteinte à leur intégrité et à leur dignité et comportent des conditionnalités et notamment des clauses de réadmission ;

6. l’arrêt de la militarisation des frontières africaines imposée par l’Union européenne ;

7. la liberté de choix et d’accès du pays d’accueil pour les demandeurs d’asile et les réfugiés (refus du dispositif dit “de Dublin” et des pays dits “sûrs”) et la suppression de toutes les formes d’externalisation des procédures d’asile ;

8. une interprétation extensive de la notion de réfugié, incluant notamment les victimes d’atteintes aux droits économiques, sociaux et environnementaux et les persécutions collectives ;

9. en attendant la fermeture de tous les lieux d’enfermement, l’interdiction de la détention des demandeurs d’asile et la création de mécanismes indépendants de contrôle de ces lieux ;

10. la protection des femmes victimes de violences de toute nature ;

11. une réelle visibilité des actions concrètes des femmes migrantes dans les pays d’origine, de transit et d’accueil dans les enceintes de discussion nationale et internationale ;

12. la protection sans conditions des migrants mineurs et notament l’interdiction de leur enfermement et de leur expulsion, le respect effectif de leur droit à la formation et à l’éducation, ainsi que la régularisation des jeunes majeurs.

De : Des ponts, pas des murs
vendredi 17 octobre 2008

Manifestation contre le sommet de l’immigration de Vichy

Manif contre le sommet de l'immigration de Vichy

Manif à Toulouse devant Air France, le samedi 25 octobre, à 14 heures, métro Jean-Jaurès

Contrôle de l'immigration : là où je vais Vichy déjà

Vichy abritera les 3 et 4 novembre prochains la 3ème conférence européenne sur l'intégration réunissant 27 ministres européens de l'intérieur et de la Justice ainsi que 200 personnes (députés, sénateurs, représentants du comité économique et social européen, représentants des régions...). Plus que la provocation que constitue le choix du lieu, c'est du contenu et du but de cette conférence dont on doit s'inquiéter. Tous les pays européens vont échanger leurs expériences sur l'école, le logement, la langue, la famille, l'accès à l'emploi et l'ensemble de valeurs qui pourraient être reconnues comme valeurs d'intégration. Il s'agit en fait d'une étape dans la mise en œuvre d'une politique commune d'immigration en suivant les directives du pacte européen sur l'intégration. Adopté le 25 septembre 2008, il a été présenté au conseil de l'Europe le 15 octobre. En fait d'intégration, le but est de mettre en place des règles communes en matière d'immigration régulière et irrégulière. Cette politique se structure autour de 2 pôles : gestion de la main d'œuvre immigrée et mise en place d'une politique ultra sécuritaire aux frontières et à l'intérieur des États.

1- L''Europe devient une véritable forteresse : « lutter contre l'immigration irrégulière. »

harmonisation du traitement des demandes d'asile au niveau européen (prévu pour 2012), , création d'un statut uniforme de réfugié (prévu en 2010) et procédure unique de demande d'asile : tout ceci est lié au système EURODAC datant de 2000, qui permet de comparer les empreintes digitales des demandeurs d'asile et des immigrants clandestins. Il concerne toutes les personnes de plus de 14 ans. renforcement du contrôle aux frontières extérieures : FRONTEX (pour frontières extérieures) voit son pouvoir renforcé. C'est une agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l'union européenne ( normes communes de formation des gardes frontières nationaux, patrouilles permanentes en Méditerranée et dans l'Atlantique, force d'intervention rapide composée de 450 gardes frontières, 16 navires, 27 hélicoptères, 21 avions, caméras, radars…) instauration de visas biométriques, recours au système européen Galiléo de surveillance par satellite dotation d'outils juridiques pour assurer l'éloignement des étrangers en situation irrégulière. Déjà le 6 juin, l'Europe adoptait la directive retour, dite de la honte, qui permet de maintenir quelqu'un en rétention jusqu'à 18 mois selon les pays et de lui interdire le territoire pendant 5 ans. renforcement des accords avec les pays de réadmission et amélioration de la coopération entre États membres par l'organisation de vols conjoints pour l'éloignement des étrangers, sous l'égide de FRONTEX. La France, profitant de la présidence de l'union européenne demande aux États membres de durcir la politique de l'union, en matière d'immigration, au niveau de ce qu'elle pratique déjà sur son territoire (recours aux tests ADN pour le regroupement familial, interdiction des régularisations massives)

2- gestion de la main d'œuvre immigrée

Parallèlement à cette politique ultra sécuritaire, l'union souhaite se ménager une réserve de main d'œuvre pas chère et corvéable, car maintenue dans une grande précarité, qui permet également de faire pression sur l'ensemble des salariés, immigrés ou pas. « organiser l'immigration légale et professionnelle selon les besoins, les priorités et les capacités d'accueil de chaque État membre. » Ce qui revient à l'immigration choisie du gouvernement français. L'union européenne souhaite faire passer l'immigration professionnelle de 7 à 50%. Cela renforce la vision utilitariste de l'immigration. Il s'agit de faire venir une main d'œuvre et de l'utiliser pour une durée déterminée. « favoriser l'intégration » Intégrer c'est faire entrer quelqu'un dans un groupe de façon pérenne afin qu'il appartienne à ce groupe au même titre que les autres. Ce mot est largement utilisé dans le discours européen, mais la réalité politique va à l'encontre de cette définition. En effet, l'union européenne veut encourager une migration temporaire liée au contrat de travail. De plus elle durcit les lois sur le regroupement familial. En France, les critères d'intégration (nécessité d'un logement d'une certaine taille, niveau de rémunération, langue..) sont volontairement de plus en plus difficiles à atteindre. Il ne s'agit donc pas d'intégrer mais de maintenir l'immigré dans son statut d'étranger. « création d'une carte bleue » version européenne de la green card américaine Elle est destinée aux gens diplômés et ayant une expérience professionnelle de 3 ans. Le but est d'attirer des travailleurs qualifiés, 55% d'entre eux se tournent vers les USA, contre 5% vers l'Europe alors qu'il y a en Europe 300 000 postes vacants. D'une durée de 2 ans elle donne droit ensuite à la libre circulation dans l'union européenne. L'ensemble de ces mesures, qu'elles concernent les emplois qualifiés ou non, contribue à mettre les salariés en concurrence et de niveler les salaires par le bas. De plus ce qui est mis en place au niveau sécuritaire est amené à être généralisé à l'ensemble des populations des États membres : La France met en place le passeport biométrique, le fichage ADN , la vidéo surveillance... Elle expérimente également de nouvelles technologies : ainsi, au centre de rétention de Vincennes, dans la nuit du 11 février des policiers de la BAC, qui n'ont normalement rien à faire dans les centres de rétention, suite à une provocation de leur part, ont rétabli l'ordre en utilisant des TASER. Face à cette politique nationale et européenne, la mobilisation existe (manifestations devant les centres de rétention, incendies dans ces mêmes centres, oppositions aux expulsions dans les aéroports…) mais la répression aussi. Des menaces pèsent sur les associations et les personnes qui soutiennent les sans papiers (inculpations de 6 retenus suite à l'incendie du centre de rétention de Vincennes). Pour dire non aux directives européennes xénophobes et à leurs gestions utilitaristes des migrations

rassemblement devant Air France, métro Jean Jaurès samedi 25 octobre à 14h

collectif anti-expulsion

liberté de circulation - des papiers pour tous ou pour personne - fermeture des centres de rétention



De : La Noireaude
mardi 21 octobre 2008

On a bien imposé des clochers ailleurs…

A propos de la lettre de lec­teur de M. Raymond Ja­quiéry intitulée «Nous ne voulons pas de ces symboles» ( 24 heures du 11 octobre 2008): Permettez que je m’étonne du racisme primaire dont fait preuve M. Jaquiéry. Il généralise – c’est cela le racisme – en met­tant tous les musulmans dans le même sac et faisant de tous de mini-Ben Laden. C’est vraiment limité! J’ai eu le privilège d’être pasteur en Afrique, dans un pays où l’animisme et l’islam domi­naient. Or il y avait une cathé­drale catholique, deux lieux de culte protestants et même un Cours secondaire protestant avec quelque 200 élèves. Les respon­sables d’alors avaient une vue plus large que M. Jaquiéry!
Se souvient-il de ce que l’on a gentiment appelé les croisades?
Les chrétiens de l’Occident partaient, armes à la main, pour convertir les musulmans, ou pour le moins récupérer les terres conquises. Alors, si on a imposé des clochers ailleurs, pourquoi pas des minarets chez nous? C’est ce que l’on appelle la liberté de croyance.
Enfin, ne connaissant pas la libido de votre correspondant, je ne comprends pas pourquoi il estime les minarets plus phalli­ques que nos clochers?
Daniel Pache,
Morges