jeudi 30 avril 2009

Campagne contre les discriminations à l’embauche

Le Conseil fédéral est prié de sensibiliser les entreprises afin que celles-ci traitent équitablement les jeunes issus de l’immigration.

Le thème du chômage des jeunes s’est invité hier au Conseil national. Appelés à liquider une série d’interventions relatives à la formation professionnelle, plusieurs élus se sont inquiétés des conséquences de la crise sur les moins de 25 ans.

L’appel, lancé mardi par la ministre de l’Economie, Doris Leuthard, et les partenaires sociaux, pour que les patrons soutiennent les nouveaux venus dans le monde du travail a été qualifié de signal positif à droite comme à gauche. Les orateurs ont reconnu l’importance d’offrir des perspectives à la nouvelle génération, surreprésentée parmi les personnes sans emploi.

Cela étant spécialement vrai pour les jeunes issus de l’immigration, le Conseil fédéral a été prié de lancer une campagne contre les discriminations à l’embauche. Le but est de sensibiliser les responsables des ressources humaines afin qu’ils traitent tous les candidats sur un pied d’égalité. La motion d’Ida Glanzmann (PDC/LU) est la seule intervention soumise au plénum à avoir passé la rampe (118 voix contre 50).

Critiques et recettes

Bien que le système suisse de formation ait été unanimement salué, les partis sont allés chacun de leurs critiques et de leurs recettes. Les socialistes ont ainsi réitéré leurs propositions, à commencer par la création de nouvelles places d’apprentissage et l’introduction de bons de perfectionnement.

Otto Ineichen (PLR/LU) est également revenu à la charge en faveur des formations transitoires pour les jeunes qui ne réussissent pas à mettre pied dans la vie active. La majorité de ces jeunes en difficulté risque sinon de finir à l’aide sociale, a averti le fondateur des magasins Otto’s. Pour décourager les récalcitrants, il suggérait que les moins de 19 ans qui refusent une telle solution ne puissent pas toucher le chômage. Malgré l’appui du PS, sa motion a échoué de justesse, par 86 voix contre 78 et 12 abstentions.

ATS

Un bébé de 4 mois en centre de rétention

Un bébé de quatre mois a été placé en centre de rétention administrative à Nîmes en compagnie de ses parents, des ressortissants russo-azerbaïdjanais, et de sa soeur de 9 ans, ont indiqué aujourd'hui le Réseau Education sans frontières (RESF) et la préfecture de Haute-Saône.

La famille Bakhshiyan, dont le père Serguey est azerbaïdjanais et la mère, Maria, est russe, a été interpellée ce matin vers 06H00, à leur domicile de Gray (Haute-Saône), par les forces de l'ordre, avant d'être transportée au centre de rétention de Nîmes, ont précisé les mêmes sources.

RESF s'inquiète de "la brutalité qu'a subie cette famille" avec un bébé de quatre mois, "cueilli avant l'aube, les enfants arrachés au sommeil par l'intrusion de la police". Celle-ci, "d'après de nombreux témoins", aurait "percé les serrures" de l'appartement.

La famille a été conduite "au centre de Nîmes parce qu'il est parfaitement équipé pour accueillir les familles et notamment des enfants en bas âge, vu qu'il dispose d'une nurserie", a indiqué Christophe Jean, directeur du cabinet du préfet de Haute-Saône. La préfecture de Haute-Saône a rappelé que M. et Mme Bakhshiyan étaient arrivés dans le département en novembre 2005 et avaient "été déboutés à plusieurs reprises de leurs demandes d'asile et de leurs recours au tribunal administratif".

"RESF a saisi la Commission nationale du droit d'asile, car normalement on ne met pas les mineurs dans un local de détention administrative", affirme Patrice Muzard, responsable RESF à Gray, ajoutant que la famille était très bien intégrée et que leur fille de 9 ans, très bonne élève, avait gagné par deux fois le concours des Dicos d'or.

AFP