vendredi 14 mars 2008

Résolution: SOS Racisme doit continuer son travail

Le 2 mars 1992, le Conseil fédéral proposait une disposition pénale contre le racisme. Contre un référendum qui craignait pour la liberté d'expression, SOS Racisme soutenait ce progrès, privilégiait la négociation et l'égalité de traitement qui sont généralement nécessaires pour défendre les victimes du racisme .
Le Conseil fédéral affirmait que la disposition pénale ne suffirait pas au changement des mentalités. Il demandait aussi des mesures plus importantes, dans les domaines de l'enseignement, de l'éducation, de la culture et de l'information .
Soulignant q ue le citoyen moderne rencontrerait dans sa vie quotidienne des personnes à l'apparence, la culture et la religion différente de la sienne, il évoquait le risque de tensions sociales . Aujourd'hui, ces tensions sont graves. Lutter contre le racisme est essentiel.

ACOR SOS Racisme défend depuis 1995 les victimes de racisme. Par milliers elles ont pu faire valoir leurs droits, défendre leur dignité. Son action contribue à l'évolution des mentalités, de la loi et de la jurisprudence.
A l'instar du Centre social protestant qui l'a créée, « elle prolonge le travail de consultation individuel par des actions collectives en s'efforçant d'agir sur les causes. Si nécessaire, il révèle au grand jour des insuffisances, des injustices ou des besoins sociaux demeurés cachés ».
Un exemple: discriminée au travail, Magalie Schaer donnait après sa victoire emblématique la somme à quoi avait été condamnée l'employeur pour aider des autres. ACOR SOS Racisme décidait alors la création du Fonds Magalie Schaer.
Genève, Vaud et la Confédération ont reconnu ACOR SOS Racisme d'utilité publique et l'ont doté de subventions comme d'autres organismes veillant à l'égalité, les associations féministes par exemple.
ACOR SOS Racisme risque de subir aujourd'hui une réduction de ses subventions, ce qui met son existence en cause.
Les victimes de racisme doivent-elles renoncer à être défendues alors que ce fléau s'étend? Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme soulignait récemment la dangereuse évolution de ce fléau.
Pourtant, depuis l'affiche du mouton noir, le flux des adhésions à ACOR SOS Racisme et l'intérêt des médias témoignent d'une prise de conscience de cette menace.
La Convention contre le racisme prévoit que « c haque Etat partie favorise les organisations et mouvements intégrationnistes multiraciaux et autres moyens propres à éliminer les barrières entre les races, et à décourager ce qui tend à renforcer la division raciale ».
Les recommandations formulées à la Suisse par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) ont régulièrement souligné l'importance de cette disposition [1], et la Suisse assure poursuivre son soutien aux projets comme ACOR SOS Racisme. [2]
Indignés, les participants à l'assemblée générale annuelle d'ACOR SOS Racisme demandent le rétablissement immédiat des subventions d'ACOR SOS Racisme.
Résolution adoptée par l'assemblée générale du 10 mars 2008



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[1] Conclusions du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale : Switzerland. 30/03/98. CERD/C/ 304/ Add. (Concluding Observations/Comments); Conclusions du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale : Switzerland. 21/05/2002. CERD/C/60/CO/14. (Concluding Observations/ Comments).
[2] §31. La partie générale du code pénal suisse (CP) a fait l'objet d'une révision, qui a consisté essentiellement en une refonte du système de sanctions et qui entrera en vigueur au 1er janvier 2007. L'art. 386 CP, qui avait d'abord été intégré dans la révision de la partie générale, est entré en vigueur par anticipation, au 1.1.2006. Cette disposition prévoit l'adoption de mesures préventives visant à éviter les infractions et à prévenir la délinquance. Elle sert de base légale à la création et au soutien d'organisations prenant des mesures de ce type. Le Conseil fédéral a décidé l'entrée en vigueur de cette disposition par anticipation pour manifester expressément son soutien aux projets contre le racisme. §44. Le Gouvernement réaffirme ainsi sa conviction selon laquelle l'Etat ne peut pas laisser des organismes privés ou semi-privés lutter seuls contre le racisme, mais doit lui-même jouer un rôle important dans sa prévention §54. Le Gouvernement suisse considère son engagement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie comme une tâche permanente. Pour preuve de cette position, il a récemment décidé de reconduire le budget dont est doté le Service de lutte contre le racisme pour le financement de projets à long terme..

Continuer d’aider les sans-papiers

Le Collectif de défense des sans-papiers de la Côte veut redynamiser son action après être passé tout près du K.-O.


Pierre Strauss, président du Collectif

Le résultat des votations sur l’asile et les étrangers les avait assommés. Deux «oui» qui avaient durement éprouvé la flamme des membres du Collectif de défense des sans-papiers de La Côte. «Maintenant que nous nous sommes relevés, nous pou­vons reprendre le combat plus motivés que jamais!» Elu prési­dent de l’association lors de l’as­semblée générale de mercredi soir, Pierre Strauss est confiant. Et peu importe si «le Conseil d’Etat ne semble prêt à aucune concession», l’important est la mobilisation. «Nous avons lancé plusieurs pétitions. Toutes ont été acceptées par le Grand Conseil et transmises à l’exécu­tif pour qu’il fasse suivre à Berne. Or Monsieur Leuba sem­ble éprouver bien de la peine à transmettre…»
Mission d’encadrement
Une situation que regrette le pasteur, aujourd’hui à la retraite. «On rêve que la pression du Grand Conseil se renforce, que le Conseil d’Etat soit obligé de voir en face la situation réelle des sans-papiers. Une situation plus difficile encore depuis que les nouvelles lois sur l’asile ont passé la rampe. «On remarque une grande crainte dans cette popula­tion. Ils se murent toujours plus dans la clandestinité, n’osent plus s’inscrire à l’AVS, de peur d’être dénoncés.» Une méfiance dont souffre le collectif. «Nous devons de nouveau les convaincre de l’intérêt de s’adresser à nous, de s’assurer une vraie couverture so­ciale! » Car c’est la mission de l’association: encadrer les sans­papiers, les aider dans leurs rap­ports avec les employeurs, les aider pour les assurances… Une mission qu’elle compte bien remettre sur la place publi­que, dès le prochain marché de printemps à Gland.

Interdire la mendicité dans le canton? Philippe Leuba n’y croit pas

Alors que Genève interdit de tendre la main depuis le début de l’année, le conseiller d’Etat en charge de l’Intérieur doute de la pertinence d’une telle mesure à l’échelon vaudois. Il préfère laisser aux communes le soin de légiférer. Un article de Viviane Ménétrey dans 24 Heures.

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Faut-il interdire les mendiants dans le canton? Le Grand Conseil ne s’est pas encore pro­noncé, mais l’avis de Philippe Leuba en dit long. Le conseiller d’Etat en charge du Départe­ment de l’intérieur est pour le moins perplexe quant à la perti­nence d’une telle mesure. Quand bien même Genève a franchi le pas au début de l’année. «Ge­nève est une ville canton, c’est incomparable avec notre situa­tion. » Voilà qui va sans doute mettre du plomb dans l’aile des initiati­ves de l’UDC François Brélaz et du radical Olivier Feller. Les deux députés ont tour à tour abordé le problème de la mendi­cité sur sol vaudois. Le premier en demandant d’étudier l’oppor­tunité de prendre des mesures, le second en exigeant d’inscrire dans la loi l’illégalité de cette pratique, et, par conséquent, de retirer cette compétence aux communes. Si la commission chargée d’étudier la proposition de François Brélaz demande au Conseil d’Etat de se positionner, elle n’en émet pas moins des réserves: «Interdire la mendicité semble disproportionné par rap­port à la faible ampleur du phé­nomène », lit-on dans ses conclu­sions. Quant à d’éventuelles sanctions, elles seraient «inap­plicables ». A titre personnel, Philippe Leuba partage ces conclusions même si le Conseil d’Etat devra probablement se prononcer sur le sujet. «La mendicité est un problème de proximité qui tou­che les villes plus que la campa­gne. Je suis d’avis qu’il faut lais­ser cette compétence aux com­munes. » Quant à une supposée vague de mendiants venus de l’Est, le magistrat n’a «aucun élément» qui permette de parler d’un afflux particulier.
Surtout, il doute de l’efficacité d’une quelconque sanction, qu’il s’agisse d’une amende ou de jours-amendes: «J’ai l’impres­sion que les prisons sont habili­tées à recevoir d’autres gens que des mendiants.» Sauf, bien entendu, si d’autres délits sont commis: «Mais, il ne s’agit plus de la loi sur la mendi­cité. » Reste pour le parlement à examiner la demande d’interdic­tion d’Olivier Feller. Cette der­nière pourrait bien finir aux oubliettes.