mardi 2 février 2010

Asile accordé pour refus de la scolarisation obligatoire

Un juge américain a accordé l'asile politique à une famille allemande qui se sentait persécutée parce qu'elle refusait la scolarisation obligatoire de ses cinq enfants en vigueur en Allemagne, a annoncé mercredi l'association qui représente la famille.

Les Romeike ont expliqué à Lawrence O. Burman, juge de l'immigration de Memphis (Tennessee, sud des Etats-Unis), avoir fui Bissingen, dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l'Allemagne) en août 2008, pour s'installer aux Etats-Unis, berceau du mouvement du "homeschooling". Cette mouvance, aux racines chrétiennes et ultra-conservatrices, rejette la scolarisation obligatoire et prône l'instruction des enfants à la maison, par les parents.

A l'inverse de l'Allemagne, aux Etats-Unis, l'instruction à la maison est reconnue comme une forme de scolarisation. Dans son jugement rendu mardi, le juge Burman a "reconnu que les Allemands qui souhaitent éduquer leurs enfants eux-mêmes sont une minorité sociale persécutée" dans leur pays et a donc tranché en faveur des Romeike, a expliqué Mike Donnelly, l'avocat de la Home School Legal Defense Association qui les représente. "Ce jugement est une humiliation pour l'Allemagne", a estimé Me Donnelly.

Les défenseurs de l'instruction à la maison récusent le système éducatif, car ils ne souhaitent pas exposer leurs enfants aux valeurs et mœurs en vigueur dans les écoles, qu'ils jugent trop relâchés. Surtout, ils estiment que l'accent n'est pas assez mis sur l'éducation religieuse.

Un article lu dans le Monde

Restructuration de l'ODM : c'est "asile et retour"!

L'Office fédéral des migrations (ODM) fait actuellement l'objet d'une réorganisation. Dans une première étape, les tâches liées entre elles relevant de l'asile et celles relevant des étrangers seront regroupées. C'est pourquoi la nouvelle structure comportera non plus quatre, mais trois domaines de direction. Le Directeur de l'office, Monsieur Alard du Bois-Reymond, a fait savoir aujourd'hui qui aura à l'avenir la responsabilité de ces domaines.

Les unités d'organisation fonctionnelles de l'ODM sont remplacées par des unités d'organisation axées sur les processus. Les tâches liées à l'asile et celles liées aux étrangers sont regroupées entre elles. A compter du 1er février 2010, l'office comptera ainsi non plus quatre, mais trois domaines de direction. Cette structure transitoire est la condition permettant de donner progressivement à l'ODM, d'ici au 1er septembre 2010, sa structure d'organisation définitive axée sur les processus.

Le directeur de l'ODM, Monsieur Alard du Bois-Reymond, a communiqué aujourd'hui aux collaborateurs et aux partenaires externes de l'office le nom des sous-directeurs qui seront à la tête de ces domaines. Il s'agit de Mario Gattiker, qui dirigera le Domaine de direction Immigration et intégration, de Jürg Scheidegger, qui sera chargé du Domaine de direction Asile et retour et d'Eveline Gugger Bruckdorfer, responsable du Domaine de direction Planification et ressources.

Le Domaine de direction Entrée, séjour et retour (DD ESR) est donc supprimé. En accord avec le directeur de l'office, le sous-directeur Urs Betschart quittera l'ODM le 30 avril 2010. Après avoir occupé, durant de nombreuses années, des postes de direction au sein de l'Office fédéral des réfugiés, puis de l'ODM, il projette de donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle. Depuis 2005, Urs Betschart tenait la barre du DD ESR. Il était également responsable du projet relatif à l'introduction et à l'application de l'accord d'association à Schengen/Dublin. L'ODM le remercie de son engagement et de son travail inlassable.

La réorganisation de l'ODM commence aujourd'hui, mais la structure définitive de l'office ne sera opérationnelle qu'à partir du 1er septembre 2010. Le projet de réorganisation est placé sous la direction de Madame Eveline Gugger Bruckdorfer (Domaine de direction Planification et ressources).

Une information transmise par l'Office fédéral des migrations

L’ombre des minarets plane sur le renvoi des étrangers criminels

Le centre droit ne veut pas d’une nouvelle victoire de l’UDC. A plus forte raison avant les élections fédérales. Le PLR et le PDC veulent donc un contre-projet direct à l’initiative des «moutons noirs». Rien n’est acquis au Conseil national. Un article signé Romain Clivaz dans la Tribune de Genève et 24 Heures.

Les «moutons noirs» sont de retour sous la Coupole. Ceux que l’UDC a choisis pour symboliser son initiative populaire «Pour le renvoi des étrangers criminels». Un support visuel qui a par ailleurs rimé avec victoire électorale en 2007. C’est aujourd’hui que la Commission des institutions politiques du Conseil des Etats décidera si elle présente un contre-projet direct, comme le souhaitent le PLR et le PDC. Le peuple aurait alors deux options dans l’isoloir. 

La leçon des minarets

Pour mémoire: déposé en mars 2008, avec plus de 210 000 signatures réunies en un temps record, le texte de l’UDC prévoit une privation de titre de séjour en cas de condamnation par un «jugement entré en force pour meurtre, viol ou tout autre délit sexuel grave, pour un acte de violence d’une autre nature, tel que le brigandage, la traite d’êtres humains, le trafic de drogue ou l’effraction; ou s’ils (les étrangers) ont perçu abusivement des prestations des assurances sociales ou de l’aide sociale.» Un des buts est aussi d’unifier la pratique en Suisse en créant un mécanisme automatique.

Estimant élevées les chances de victoire de l’UDC devant le peuple, qui plus est juste avant les élections fédérales de 2011, le PDC et le PLR veulent offrir un vrai choix au souverain, le contre-projet indirect du Conseil fédéral étant jugé insuffisant. «L’acceptation de l’initiative sur les minarets a fini de convaincre les sceptiques, reconnaît le conseiller national Hugues Hiltpold (GE). Sur un thème aussi émotionnel, nous devons répondre à certaines préoccupations, mais en apportant des réponses respectant notre Etat de droit. Ce qui n’est pas le cas de «l’initiative sur le renvoi.» La semaine dernière, les deux partis ont successivement présenté leurs idées, allant toutes dans les sens d’un durcissement par rapport aux lois actuelles, mais plus précises sur les délits menant à un renvoi.

Majoritaires au Conseil des Etats, le PDC et le PLR devraient trouver un terrain d’entente ce matin en commission. Si le plénum suit lors de la session parlementaire qui débute en mars, cette victoire ne pourrait être que d’étape. Car au Conseil national, ces deux partis, même s’ils font bloc, auront besoin d’une trentaine de voix supplémentaires. Une mission quasi impossible.

Résistance au National

A l’opposition tactique de l’UDC devrait s’ajouter celle de la gauche. «Il ne faut tout simplement pas voter, tranche le président des Verts, Ueli Leuenberger (GE). L’initiative est incompatible avec le droit international.» Un avis partagé par son homologue du PS, Christian Levrat (FR). Ueli Leuenberger ajoute: «Il est inacceptable d’expulser quelqu’un de la 2e génération vers son pays d’origine, qu’il ne connaît pas, alors qu’il est le fruit de notre société. Il faut une gradation dans la gravité des sanctions.»

En refusant tout contre-projet direct, la gauche n’offre-t-elle pas un triomphe facile à l’UDC? «De toute façon, même cette alternative est une victoire de l’UDC, assène Ada Marra (PS/VD). On s’attaque aux étrangers en général, même de 2e ou 3e génération qui n’ont connu que ce pays, plutôt qu’aux vrais problèmes. C’est-à-dire par exemple à la lutte contre des réseaux criminels.»


Cantons souverains

- Aujourd’hui, le renvoi des étrangers est du ressort des cantons, que les expulsions relèvent du droit pénal ou non. En 2009, le canton de Vaud a ainsi renvoyé 111 étrangers pour des raisons pénales: 44 relevant de la Loi sur l’asile et 67 de la Loi sur les étrangers. Au total, Vaud a donc expulsé 585 personnes, pour des raisons pénales ou «ordinaires».

- A Genève, l’Office fédéral de la population n’est pas en mesure de chiffrer les personnes expulsées en raison de motifs pénaux. On sait seulement que 813 ressortissants étrangers ont été effectivement renvoyés de Suisse: 610 personnes relevaient du domaine de la Loi sur les étrangers (permis B, C) et 203 du domaine de la Loi sur l’asile. Ces chiffres comprennent donc les requérants d’asile déboutés, les délinquants de passage, les clandestins ainsi que les personnes qui ont perdu leur droit de séjour en Suisse. A ceux-là s’ajoutent 581 personnes dont le renvoi a été prononcé, mais dont l’exécution n’a pu être contrôlée (personnes disparues).
RC