vendredi 27 août 2010

Où vivent les communautés étrangères ?

Portugais, Turcs, Kosovars et Erythréens de Suisse ont été analysés par les Migrations.

localisation communautés étrangères suisse

Afin de faciliter la compréhension à leur égard, l’Office fédéral des migrations (ODM) a passé quatre communautés sous la loupe: Portugais, Turcs, Kosovars et Erythréens. Il a publié hier cette quadruple étude.

Un des objectifs est d’avoir un regard plus pointu et de s’éloigner des clichés comme «les Turcs vendent des kebabs», a indiqué le vice-directeur de l’ODM, Mario Gattiker, devant la presse. L’analyse s’est notamment préoccupée de la localisation de ces communautés.

Plus d’infos: www.odm.admin.ch

ATS relayé par 24 Heures

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Vers les études sur les différentes diasporas présentées par l’ODM

Clandestins massacrés au Mexique: l’ONU demande une enquête “indépendante”

La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a demandé vendredi au Mexique une "enquête indépendante" sur le massacre de 72 émigrants clandestins retrouvés dans l'Etat de Tamaulipas, près de la frontière américaine du Texas.

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Dansun communiqué, elle a demandé aux autorités mexicaines de "conduire de façon urgente une enquête approfondie, transparente et indépendante sur ces meurtres, et de préserver la dignité des victimes en veillant à ce qu'elles soient identifiées et rendues à leur famille". Les victimes ont été abattues parce qu'elles avaient repoussé l'offre des ravisseurs de rejoindre leur gang, celui des "Zetas" selon les autorités, pour 2.000 dollars (1.580 euros par mois), d'après celui qui semble le seul survivant du massacre, un jeune Equatorien de 18 ans blessé par balle et hospitalisé. Reconnaissant que le Mexique fait d'"importants efforts" pour freiner la montée des violences, Mme Pillay a exhorté les autorités à veiller à ce que les auteurs de la tuerie des 72 clandestins soient punis "afin d'éviter la répétition d'un crime aussi ignoble".

Agence Belga

Réfugiés somaliens: la tragédie oubliée du Yémen

BasateenLa Somalie est, après l’Afghanistan et l’Irak, le 3e pays générant le plus grand nombre de réfugiés au monde. Des dizaines de milliers d'entre eux effectuent la traversée du golfe d'Aden, contribuant à fragiliser ce petit pays du sud de la péninsule arabique. Les explications de William Spindler, directeur du HCR pour la France.

Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU, la Somalie est victime depuis plus de vingt ans de violences et de conflits. Ce pays de la Corne de l’Afrique, au bord de l’océan Indien, compte près de 1,4 million de déplacés de l’intérieur et aussi plus de 600 000 réfugiés dans des pays voisins, Kenya en tête, suivi du Yémen. Des dizaines de milliers d'entre eux ont risqué leur vie en effectuant la dangereuse traversée du golfe d'Aden depuis le nord de la Somalie vers ce pays du sud de la péninsule arabique. Cette année, face aux difficultés rencontrées dans leur fuite à l’intérieur du territoire somalien, ces réfugiés passent souvent par Djibouti - qui a toujours profité des malheurs de ses voisins, en particulier éthiopiens ou somaliens.

« La situation en Somalie est de plus en plus difficile »

En 2009, « quelque 75 000 personnes ont fui vers le Yémen, en majorité des Somaliens qui sont arrivés par bateau du nord du pays », précise à MFI qui l’a interrogé par téléphone le directeur du HCR pour la France, William Spindler, actuellement en mission sur place. A la mi-2010, poursuit-il, leur nombre est déjà supérieur à 25 000, dont un peu moins de Somaliens, davantage d’Ethiopiens et quelques Erythréens car « la situation en Somalie est de plus en plus difficile ». Il fait aussi état de contrôles plus fréquents à la sortie de Mogadiscio et sur les routes menant vers le Nord ainsi que dans le Puntland et au port de Bossasso, d’où partent les réfugiés vers le Yémen.

Plus de 150 000 réfugiés somaliens enregistrés au Yémen

« C’est pourquoi ils fuient via Djibouti, qui voit passer une migration mixte : des réfugiés économiques et ceux qui fuient les violences et les conflits ». Selon le représentant du HCR, les réfugiés économiques ne veulent pas rester au Yémen mais se rendre en Arabie saoudite ou dans d’autres pays du Golfe. « Notre attention porte sur les réfugiés qui fuient les conflits. Le Yémen est très généreux en ce qui les concerne », souligne William Spindler, qui évalue les réfugiés somaliens enregistrés à plus de 150 000.

Mais beaucoup d’entre eux ne le sont pas, car le Yémen leur octroie automatiquement le statut de réfugiés alors que les autres - non Somaliens - sont considérés comme des immigrés clandestins et mis dans des camps. Les Somaliens sont ainsi libres de s’installer dans les villes, surtout dans les quartiers pauvres. « Notre tâche est de les aider en leur octroyant aussi une formation », ajoute le représentant du HCR.
Alors que le gros de ces réfugiés fuient au Kenya et dans d’autres pays, ceux qui arrivent par mer sont convoyés par des passeurs très durs, qui les larguent au large des côtes yéménites, et ils doivent nager jusqu’au rivage, ceux qui le peuvent, car ils sont transportés dans des bateaux ouverts, surchargés et n’ont pas le droit d’apporter des vivres. Ils sont donc en très mauvaise condition et certains meurent par la suite, surtout les enfants.

« La situation au Yémen a atteint un point critique »

Le défi du HCR et des autres organisations humanitaires, internationales ou locales, est de les aider là où ils sont. Ils multiplient donc les appels auprès des donateurs qui sont énormément sollicités à travers le monde que ce soit au Pakistan ou à Haïti. Le Yémen lui-même, qui est le pays le plus pauvre du monde arabe, a aussi besoin d’aide car il est fragilisé par des combats dans le nord et risque d’être asphyxié par les flux de réfugiés. Il pourrait donc durcir son attitude à leur égard qui reste très généreuse.

Cette région est aussi sillonnée par les pirates qui s’attaquent surtout aux grands vieux tankers et qui aggravent l’insécurité. « Il y a une sorte de réseau d’activités criminelles entre les pirates et les trafiquants », estime à cet égard le HCR.
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) réclame une aide supplémentaire de 65 millions de dollars pour les réfugiés somaliens au Kenya, au Yémen ou dans d’autres pays de la région. Mais l’Organisation onusienne se sent un peu oubliée par la communauté internationale, sollicitée de partout. « La situation au Yémen a atteint un point critique alors qu’en Somalie elle est désespérée. Le danger est que d’autres pays de la région subissent la pression notamment le Kenya et le Yémen », ajoute le représentant du HCR.

Marie Joannidis / MFI sur rfi