jeudi 5 août 2010

Renvoyé au Kosovo après dix-sept ans à Payerne

Arrivé en Suisse en 1988, Naser Zeqiraj devait être rentré hier soir au Kosovo, son pays d'origine, contre son gré. Ce sans-papier de 49 ans était domicilié à la place du Marché à Payerne. Il ne bénéficiait pas de permis de travail mais payait ses impôts et ses assurances.

Interpellé par les gendarmes à Payerne vendredi, il a été placé en détention administrative à la prison de Frambois (GE), sur ordre d'un juge de paix à Lausanne. Hier, il devait être contraint de prendre un avion pour Pristina à 17h55, comme il nous l'a expliqué depuis le centre de détention. «Si je suis amené au Kosovo, je ne sais pas ce que je vais y faire!» confiait-il.
D'après l'entourage de Naser Zeqiraj, les autorités de Payerne avaient attesté auprès du Service de la population (SPOP) qu'il était domicilié dans la cité broyarde depuis dix-sept ans. Municipal payernois en charge du contrôle des habitants, François Leuthold n'a pas commenté son cas, tout en précisant que son nom lui est «connu».
Naser Zeqiraj avait demandé un permis B qui lui avait été refusé. Il ne semble pas avoir persévéré dans une demande de régularisation. Marié, il est père de quatre enfants âgés de 18 à 25 ans, nés au Kosovo. Sa femme et ses enfants y vivent. Contacté, le patron de l'entreprise payernoise qui l'emploie a souhaité garder l'anonymat. Il décrivait hier son ouvrier comme un «honnête citoyen.» «Je l'ai toujours aidé, dit-il. C'est un bon travailleur qui n'a pas de casier judiciaire. Certains délinquants étrangers mériteraient d'être renvoyés. Lui pas, car il est de ceux qui font notre m... Le travail qu'il faisait, c'est pas un Suisse qui le ferait à sa place.» L'avocat de Naser Zeqiraj était en vacances, d'après le répondeur téléphonique de son étude. Naser Zeqiraj n'est pas parvenu à le joindre depuis son interpellation.

Jérôme Cachin dans le Courrier

Flux de migrants clandestins africains vers l’Italie

Le nombre de migrants clandestins africains arrivés en Italie a diminué de 50% en 2009 par rapport aux années précédentes, révèle un rapport de la Commission européenne transmis mercredi à la presse à Bruxelles.
"Ce résultat est la conséquence de l'accord conclu entre la Libye et l'Italie pour la reconduite en Libye des migrants clandestins interceptés dans la mer Méditerranée", souligne le document.
Des centaines de milliers de migrants clandestins venus d'Afrique subsaharienne séjournent en Libye, attendant une occasion pour monter dans des embarcations de fortune et gagner l'Europe, après avoir traversé la Méditerranée, au péril de leurs vies.
Suite à l'accord signé entre la Libye et l'Italie, les deux pays organisent des patrouilles maritimes conjointes en Méditerranée pour lutter contre l'immigration clandestine.
Ainsi en 2009, l'Italie a enregistré l'arrivée de 7.300 migrants clandestins venus d'Afrique, contre 32.052 en 2008.
Pour le premier trimestre de l'année 2010, la baisse a été de 96% de migrants clandestins arrivés en Italie, a fait savoir le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, qui a appelé les autres pays européens à appliquer la politiqué italienne de lutte contre l'immigration clandestine.
Le rapport indique que pour l'Espagne, le résultat est encore plus spectaculaire, le nombre de migrants clandestins étant tombé de 7.068 personnes en 2008, à seulement 1.994 en 2009.
On rappelle que le Cap-Vert, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée- Bissau et le Maroc ont conclu des accords avec l'Espagne pour la lutte contre l'immigration clandestine.

Bruxelles - Pana 05/08/2010 sur Afrique en ligne