dimanche 12 décembre 2010

Des milliers d'Israéliens défilent à Tel Aviv pour les droits de l'Homme

Des milliers d'Israéliens juifs et arabes, auxquels se sont joints des demandeurs d'asile étrangers, ont manifesté vendredi à Tel Aviv pour une vie dans "la dignité et la liberté" et contre la montée de l'extrémisme, pour la journée internationale des droits de l'Homme.

Les manifestants -- 10.000 selon les organisateurs -- ont défilé dans le centre de la métropole en brandissant des banderoles proclamant "Les droits de l'Homme s'appliquent pour tous les hommes", ou fustigeant la poursuite de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens.

Plusieurs centaines de demandeurs d'asile et travailleurs immigrés originaires d'Afrique ont participé à la manifestation derrière le slogan: "Les demandeurs d'asile ne sont pas des criminels", selon un photographe de l'AFP.

"C'est une expression de protestation contre la vague grandissante de racisme", a expliqué à l'AFP Hagaï Elad, directeur de Association pour les droits civiques en Israël (ACRI), organisatrice de la marche à laquelle des dizaines d'ONG avaient appelé.

"Ce qu'il se passe en Israël depuis 18 mois est très grave. La discrimination est partout (...). La démocratie subit des attaques sur tous les fronts, et ces attaques proviennent du gouvernement lui-même", a-t-il déploré.

Les organisations israéliennes de défense de droits de l'Homme sont régulièrement accusées par le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu de "faire le jeu du terrorisme", comme l'a encore affirmé vendredi le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon.

En Israël, les autorités redoublent d'efforts pour endiguer l'afflux de migrants africains, en majorité Soudanais et Erythréens. Et l'extrême-droite, représentée au gouvernement, poursuit sa campagne contre la minorité arabe accusée de déloyauté envers l'Etat juif.

Une vive polémique a éclaté cette semaine après que 300 rabbins ont signé un appel contre la location et la vente de maisons à des non-juifs, une mesure qui vise d'abord les Arabes israéliens.

AFP

Le débat sur la politique d'asile, véritable guerre des chiffres

Depuis quelques jours, la politique d'asile est au centre des débats. Cette politique est-elle trop laxiste ou inhumaine ? Les invités sur le plateau de Mise au Point de ce dimanche midi n'ont pas réellement apporté de réponse claire et précise .

Des demandeurs d'asile dans les gares, dans des casernes ou faisant la file devant chez Fedasil, les images ont marqué les esprits ces derniers jours. Une véritable crise de l'accueil... Mais c'est toute la politique d'asile qui crée la polémique.

Certains partis durcissent le ton. C'est le cas notamment du libéral flamand Patrick Dewael. "On attire les gens", affirme-t-il en faisant clairement référence aux astreintes et chambres d'hôtel mises à disposition des demandeurs d'asile. "On leur laisse croire qu'ils vont être régularisés", continue-t-il. "Et puis ils sont régularisés trois ans plus tard, ils ne parlent pas la langue et ne sont pas prêts pour le marché du travail". Pour le représentant de l'Open VLD, la Belgique est clairement laxiste dans le domaine de la politique d'asile. Et il prévient, cette politique "de générosité n'est soutenue nulle part en Flandre".

Et c'est justement le fait de répéter ce genre de choses qui ferait le "meilleur appel d'air", estime Melchior Wathelet (cdH). Selon le secrétaire d'Etat à la Politique de migration et d'asile, il faut donc arrêter de considérer la Belgique comme une véritable terre d'accueil.

Alors, la Belgique serait-elle un eldorado ? Le débat est chaud sur le plateau de Mise au Point, le ton monte rapidement. Notamment lorsque les chiffres de demandes de régularisations sont évoqués. Les chiffres brandis par un virulent Alain Destexhe ne correspondent pas à ceux de l'écologiste Zoé Genot. Personne n'est d'accord, tout le monde parle de manipulation des chiffres. Même débat lorsque sont abordés le nombre d'expulsions des candidats déboutés. Un débat sur l'asile qui se mue rapidement en guerre des chiffres.

Tout au long du débat, le ton restera le même. Qu'il soit question du regroupement familial, de l'accès à la nationalité ou que l'on aborde des critères de régularisation, les discussions partent dans tous les sens.

Le tout sous le regard dépité de Samba, un demandeur d'asile venu du Cameroun il y a deux mois à peine. Il a certainement compris à quel point le débat sur l'asile est loin d'être terminé.

A. Fogli pour la RTBF