mercredi 12 août 2009

La galère des sans-papiers africains installés en Libye

(De Tripoli) Regroupés dans des centres de rétention, les sans-papiers africains interpellés en Libye sont durement traités. Les clandestins encore en liberté vivent de petits métiers et dans la peur permanente d'une interpellation et d'une expulsion. Un article de Charles Nforgang/Infosud-Syfia.

Malgré les discours de Mouammar Kadhafi sur l'unité des peuples africains, les sans-papiers subsahariens de Libye vivent les mêmes tracas que leurs homologues en Europe.

Un Camerounais de 28 ans, qui y était entré illégalement en 2007, l'a appris à ses dépens :

« Un jour d'octobre 2007, je rentrais du boulot en compagnie de deux amis maliens et d'un Congolais quand le taxi qui nous ramenait à la maison a été interpellé par la police de Sabha [au sud de Tripoli, la capitale, ndlr].

Nous avons été immédiatement embarqués tous les quatre vers le camp de rétention des sans-papiers de cette ville. »

Lire la suite sur Rue89

L'Europe à l'aide de Malte submergée par ses immigrés

Nathalie Vandystadt, à Bruxelles pour Le Figaro


Un immigrant est secouru par les autorités maltaises pendant une patrouille en mer Méditerranée.
Un immigrant est secouru par les autorités maltaises pendant une patrouille en mer Méditerranée. Crédits photo : AFP

Bruxelles va demander aux Vingt-Sept de se montrer solidaires, à l'image de la France, en accueillant sur leur sol des demandeurs d'asile échoués sur les côtes maltaises.

Depuis son entrée dans l'UE en 2004, la petite île méditerranéenne de Malte (400 000 habitants) demande à ses partenaires européens une «répartition du fardeau» que représente l'arrivée croissante, sur ses côtes, de migrants venus en majorité de la Corne de l'Afrique via la Libye. La France avait ouvert la marche le 9 juillet, en réinstallant sur son sol 91 Somaliens, Érythréens, Soudanais, Sri-Lankais et Ivoiriens à qui Malte avait accordé une protection juridique en raison des risques encourus dans leur pays. Paris compterait renouveler ce geste de «solidarité» en 2010 tandis que la Commission va tenter de l'étendre à toute l'Union. Pour mieux atteindre deux objectifs européens distincts : construire un système d'asile commun et lutter contre l'immigration clandestine.

Plus de 2 800 immigrés sont arrivés sur les côtes maltaises en 2008. La Valette a examiné, cette année-là, 2 685 demandes d'asile et a accordé sa protection à 1 410 demandeurs, selon les chiffres de la Commission. À ceux qui, tel l'Autriche, s'inquiètent d'un encouragement donné à l'immigration, le commissaire européen, Jacques Barrot, en charge du dossier rétorque : «Si nous avons cette procédure harmonisée, cela ne créera pas d'appel d'air et permettra d'accueillir seulement ceux qui ont vraiment besoin d'une protection internationale.»

La Valette espère transférer 2 000 personnes

En dépit de ces réticences, Malte n'en espère pas moins un appel d'air et fixe un objectif de 2 000 réfugiés à réinstaller, même si «quelques centaines, ce serait déjà bien».

La Commission a déjà envisagé trois formules. Soit un groupe de pays présente un projet commun, avec un possible État leader et le soutien éventuel d'une organisation internationale, comme le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). Soit un pays décide d'agir seul, à l'instar de la France, mais «s'il s'agit de réinstaller seulement cinq réfugiés dans un État donné, il n'y aura pas d'intérêt à présenter un projet», prévient la Commission en soulignant qu'un pays isolé ne pourrait ne pas être éligible au Fonds européen pour les réfugiés que Bruxelles veut mobiliser. Soit, enfin, les États, seuls ou en groupe, agissent avec le HCR ou l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui toutes deux ont dit vouloir jouer un rôle actif. La France, précise la Commission, avait eu recours à certains services de l'OIM (santé, orientation culturelle, formation linguistique, transports).

Quoi qu'il en soit, Bruxelles ne veut pas perdre de temps : les 27 pays membres de l'Union devront se prononcer mi-septembre, puis un appel à projets sera lancé avant la fin du mois, permettant d'ouvrir la procédure pour les aides à venir.

» Clandestins : quatre pays demandent l'aide de Bruxelles

NE Requérants d'asile transférés à la Ferme Matile




FRÉDÉRIC HAINARD
FRÉDÉRIC HAINARD Le conseiller d'Etat a présenté ce matin à la presse la nouvelle structure d'accueil de Fontainemelon. (Archives Christian Galley)
Les trente-huit requérants d'asile, installés en urgence dans l'abri PC des Gollières aux Hauts-Geneveys en décembre 2008, prennent, ces jours, leurs quartiers à la Ferme Matile à Fontainemelon. D'une capacité totale de 80 places, la Ferme Matile devient le deuxième centre de premier accueil pour requérants du canton de Neuchâtel après celui de Couvet.

«La Ferme Matile offre des conditions d’accueil plus favorables», explique la chancellerie d'Etat ce matin dans un communiqué. «Les résidants sont désormais logés dans de petits dortoirs, ils disposent d’espace pour leurs affaires privées, d’équipements pour préparer leurs repas et ont également la possibilité de suivre des cours durant la journée grâce à un encadrement plus adapté à leurs besoins spécifiques.» Le conseiller d'Etat Frédéric Hainard a présenté ces installations ce matin à la presse.

L'ouverture de l'abri des Gollières s'était faite dans l'urgence pour faire face à la forte augmentation, fin 2008, des arrivées de requérants d'asile en Suisse. Il s'agissait d'une solution provisoire. L'abri PC sera fermé à la fin du mois. Pour le remplacer, le canton de Neuchâtel a conclu un bail de deux ans avec la commune de Fontainemelon pour la location de la Ferme Matile.

En l’état, 36 personnes vivent à la Ferme Matile: 31 venues des Hauts-Geneveys et 5 nouvellement attribuées au canton de Neuchâtel et directement installées dans cette nouvelle structure. Pour le moment, il s’agit d’hommes célibataires mais des familles arriveront ultérieurement, en fonction des attributions au canton.

Avec ses deux centres de Couvet et Fontainemelon, Neuchâtel détient désormais une capacité d'accueil d'environ 160 places. Ils hébergent actuellement 110 personnes en phase de procédure ou de renvoi. «L'Office fédéral des migrations table sur une augmentation, ces prochains mois, du nombre de demandes d'asile déposées. 2,4% de ces demandes seront attribuées au canton de Neuchâtel», souligne Frédéric Hainard. Le chef de l'économie se veut confiant: «Les places d'accueil que nous avons désormais en réserve dans nos deux centres d'accueil nous paraissent suffisantes.» /comm-jbe-ts

Lire également:
"Les requérants arriveront dans un mois"

Dernière mise à jour : 11.08.09 | 15:43

Rencontre avec la population

Le Service des migrations du canton de Neuchâtel organisera prochainement dans les écoles de Fontainemelon une séance d'information sur le thème de l'accueil des requérants dans leur commune. Par ailleurs, dans le courant de l'automne, les habitants seront conviés à des portes ouvertes à la Ferme Matile. /comm

VIDÉO

Interview du conseiller d’Etat Frédéric Hainard qui a visité la Ferme Matile ce matin.

THIERRY SIEGFRIED