lundi 21 septembre 2009

La Belgique accueillera bientôt 47 réfugiés irakiens

La Belgique accueillera bientôt 47 réfugiés irakiens

21.09.09 - 18:07

L'Union européenne doit faire preuve de solidarité envers les réfugiés: c'est ce qu’on répété les ministres chargés des dossiers d'immigration et d'asile réunis ce lundi à Bruxelles. Mais aucune mesure concrète n’a été prise par les 27 pour cette solidarité.

Aujourd'hui dix pays seulement accueillent ces réfugiés, dont la Belgique qui accueillera bientôt 47 Irakiens. La Commission veut encourager les 17 autres pays à faire de même.

Elle veut aussi mettre en place une véritable coopération entre états membres: ils pourraient mener ensemble des missions dans ces camps de réfugiés et organiser des transports communs vers l'Union. Ils devraient aussi établir quelle population est prioritaire pour ce genre de réinstallation, et dans quelle zone du monde.

Cela permettrait, dit la Commission, de réduire le nombre d'exilés qui tentent d'arriver dans l'Union, au péril de leur vie, avec parfois comme seul avenir le refoulement en Méditerranée vers les côtes d'Afrique du Nord, d'où ils sont partis.

Certains Européens aimeraient voir ces pays de départ travailler avec l'Union pour accueillir ces réfugiés et traiter leurs demandes d'asile. "N'y comptez pas", leur répond le responsable du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, qui travaille tant bien que mal en Libye. Pour Antonio Gutierrez, la Libye n'est pas capable de traiter convenablement les réfugiés: "Nous ne pensons pas que nous puissions en Libye mettre sur pied un espace de protection pour les demandeurs d’asile. Le risque est de voir des demandeurs d’asile qui ont droit à une protection tout simplement renvoyés chez eux."

Ce lundi, une majorité de pays se sont dits prêts à accueillir des réfugiés, mais uniquement sur base volontaire. Il n’est pas question de voir l'Union dire aux états membres combien de personnes ils doivent recevoir. L'Union propose de verser 4 000 euros par réfugié accueilli.

Solidarité avec Malte

Le secrétaire d'Etat à la migration, Melchior Wathelet (cdH), a plaidé lundi pour une "solidarité" des pays du Nord de l'Europe vis-à-vis des pays bordant la Méditerranée, en particulier la petite île de Malte, confrontés à un afflux ingérable d'immigrants.

"Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les pays de la Méditerranée sont les plus touchés", a dit M. Wathelet à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens, consacrée notamment aux appels pressants à la solidarité lancés par ces pays.

La Commission parraine depuis juin dernier un projet-pilote qui favorise la relocalisation de réfugiés débarqués à Malte sur le territoire d'autres Etats membres de l'UE, mais l'initiative rencontre un succès limité.

Au nom de la Belgique, le secrétaire d'Etat a esquissé lundi une "ouverture de solidarité" vis-à-vis de Malte. "Cela peut se faire par la relocalisation, par l'aide budgétaire ou encore à travers l'agence Frontex (pour la gestion des frontières extérieures, ndlr)", a-t-il déclaré, sans toutefois annoncer de décision à ce stade.

"Il n'y a pas eu de décision du gouvernement", mais "c'est le type de thèmes dont on doit parler", a-t-il dit.

Une délégation suisse a interrogé des détenus de Guantánamo


ASILE | Les représentants de la Confédération et des cantons devaient déterminer le degré de risque présenté par quatre prisonniers qui pourraient être accueillis en Suisse. (Tdg)

© AFP | Une vue du camp de Guantánamo. Genève s’était engagée en février, à une condition: l’ex-détenu devra être innocent et n’avoir aucun contact avec le terrorisme.
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LAURENT AUBERT | 21.09.2009 | 00:00

Une délégation suisse s’est rendue en août à la base américaine de Guantánamo, à Cuba. Elle a visité le camp où ont été détenus des milliers de prisonniers capturés en 2001-2002 lors de l’intervention en Afghanistan et soupçonnés de liens avec des organisations terroristes.

Ce groupe comprenait des représentants du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), du Département fédéral de la justice et de la police (DFJP) et des cantons, a indiqué Guido Balmer, porte-parole du DFJP, confirmant une information de la SonntagsZeitung. Ces fonctionnaires ont été en contact avec quatre détenus – deux Ouïgours, un Ouzbek et un Palestinien – qui pourraient trouver asile en Suisse après leur libération de Guantánamo.

Pas de risque zéro

Cette délégation, dont la visite n’a pas été annoncée au Département d’Etat américain, comme le permettent certaines procédures confidentielles du Département de la défense, avait pour but de déterminer le degré de risque présenté par ces quatre personnes. A cet effet, les fonctionnaires suisses ont eu accès aux dossiers d’instruction de la justice militaire américaine et aux informations communiquées par les détenus eux-mêmes.

Selon la SonntagsZeitung, les biographies de ces personnes ne permettraient pas d’exclure tout risque. Ce dernier devrait donc être qualifié de «moyen». Une telle incertitude exclurait tout accueil en Suisse.

Selon le conseiller d’Etat fribourgeois Erwin Jutzet, il est clair que l’offre de son canton d’accueillir un détenu de Guantánamo ne peut s’appliquer qu’à une personne détenue à tort. «Je n’ai pas d’avis sur le rapport de cette délégation que je ne connais pas, a-t-il déclaré hier sur les ondes de La Première. Il conviendra d’examiner les demandes au cas par cas.»

Lorsque Genève s’était engagée en février, le conseiller d’Etat Laurent Moutinot avait posé les mêmes conditions: l’ex-détenu devra être innocent et n’avoir aucun contact avec le terrorisme. Le magistrat n’a malheureusement pas pu être atteint hier afin de confirmer cette position.

Le 15 décembre 2008, Berne avait promis d’examiner «avec minutie» la demande du gouvernement américain d’accueillir des ex-détenus. D’autres pays comme la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal ou la Hongrie ont répondu favorablement à l’appel du président Barack Obama sitôt connue l’annonce de la fermeture progressive du camp de Guantánamo d’ici au mois de janvier 2010. Seuls les cantons de Genève, Fribourg, Bâle-Ville et Thurgovie s’étaient alors déclarés prêts en principe à recevoir des détenus

Examen des demandes d'asile en Afrique: le HCR disqualifie la Libye


BRUXELLES — Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a disqualifié lundi la Libye comme pays d'accueil pour les personnes demandeuses d'une protection internationale, car ce pays "n'offre pas les conditions de protection" nécessaires.

"La Libye n'est pas en mesure d'établir un espace de protection pour les demandeurs d'asile de bonne foi", a affirmé le directeur du HCR, Antonio Guterres, au cours d'une conférence de presse à Bruxelles, à l'issue d'une réunion avec les ministres de l'intérieur de l'UE.

"La situation dans ce pays est effrayante", a-t-il accusé. "Il y a un risque pour les personnes nécessitant une protection internationale d'être renvoyées dans leur pays d'origine et c'est pour cette raison que nous exprimons nos réserves", a-t-il expliqué.

"Le HCR travaille en Libye sans reconnaissance officielle et nous disons que nous ne sommes pas en mesure d'offrir en Libye une protection adéquate aux réfugiés demandeurs d'asile", a-t-il ajouté.

La prise de position du HCR embarrasse l'Union européenne, car des milliers de demandeurs d'asile originaires des pays de la Corne de l'Afrique sont arrivés en Libye entraînés par les trafiquants d'êtres humains, qui leur ont fait miroiter l'espoir de gagner l'UE via l'Italie.

Quelque 35.000 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes en 2008. 75% d'entre eux ont demandé une protection internationale et elle a été accordée à 50% des demandeurs, a souligné le HCR.

L'Italie demande que ces demandes soient traitées dans un pays africain riverain de la Méditerranéenne et se fait l'avocate de la Libye, en quête de reconnaissance internationale.

"Nous devons avoir un mécanisme de protection sur les rives du sud de la Méditerranée, car sinon les demandeurs d'asile sont obligés de se livrer à des passeurs", a souligné le commissaire européen chargé des questions d'immigration, Jacques Barrot.

"J'espère me rendre en Libye pour préparer le terrain, mais nous devons montrer aux Libyens que la situation actuelle n'est pas acceptable et ne peut pas durer", a-t-il indiqué.

L'asile reste un des points noirs de la politique d'immigration de l'UE, peu généreuse vis à vis des réfugiés. Sur 121.000 demandes de réinstallations soumises par le HCR en 2008, les Européens ont accepté de prendre en charge 4.378 d'entre eux, contre 60.000 pour les Etats-Unis, a précisé l'agence.

Les débats lundi ont une nouvelle fois montré les limites de l'exercice. Invités à se prononcer sur un programme européen de réinstallation des réfugiés, la majorité des ministres a insisté sur le caractère "volontaire" de la démarche.

Et lorsque la France, la Belgique et le Luxembourg ont plaidé pour une plus grande solidarité entre les membres de l'UE, invités à prendre en charge une partie des demandeurs d'asile débarqués en Italie, en Grèce, à Malte et à Chypre, ils n'ont obtenu aucune réponse.

"Les Etats membres du sud seront attentifs aux demandes d'asile dans la mesure où nous leur offrons la perspective de leur relocalisation. Sinon, il sera difficile de leur demander de faire l'effort d'instruire ces demandes", a pourtant souligné Jacques Barrot.

Mais pour l'instant, les pays du nord font la sourde oreille et la France est le seul pays à participer au programme pilote de relocalisation mis en oeuvre pour soulager Malte.

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Migrants: Amnesty accuse la France

Amnesty International France dénonce de "nouvelles mesures restrictives sur tous les fronts" proposées par le ministre de l'immigration Eric Besson afin selon AIF de "tenter de repousser les réfugiés qui chercheraient à venir en France" ou dans l'Union européenne (UE).
M. Besson est "sur tous les fronts pour tenter de repousser les réfugiés qui chercheraient à venir en France ou plus largement dans d'autres Etats membres de l'Union européenne", déplore Amnesty dans un communiqué.
"Face à l'intention de la France de mettre en place de nouvelles mesures restrictives en matière d'immigration en Europe", AIF "réitère sa demande de suspension des transferts des demandeurs d'asile vers la Grèce en application du règlement Dublin II, en raison des déficiences de la procédure d'asile dans ce pays".
L'organisation de défense des droits de l'Homme "appelle une fois de plus au respect des textes internationaux des droits de l'Homme et des droits des réfugiés dans les travaux européens de rapprochement des politiques d'asile et de contrôles des migrations".
M. Besson a proposé vendredi à ses homologues européens un plan d'action pour doter l'agence Frontex de surveillance des frontières extérieures de nouveaux moyens de lutte contre l'immigration irrégulière. Il a fait part de cette proposition en vue du conseil européen des ministres de l'Intérieur, qui doit avoir lieu lundi à Bruxelles.
Opérationnelle depuis octobre 2005, Frontex est censée surveiller 42.000 km de frontières maritimes et 8.800 km de frontières terrestres de l'UE, pour un budget qui s'est élevé en 2009 à 71 millions d'euros, dont 60% pour les opérations maritimes.

AFP